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Joseph Chabran

Joseph Chabran, né le à Cavaillon dans le Vaucluse et mort le à Avignon, dans le même département, est un général français de la Révolution et du Premier Empire.

Joseph Chabran
Joseph Chabran
Le général de division Joseph Chabran.

Naissance
Cavaillon, Vaucluse
DĂ©cès (Ă  79 ans)
Avignon, Vaucluse
Origine Drapeau de la France France
Arme Infanterie
Grade Général de division
Années de service 1792 – 1814
Conflits Guerres de la Révolution française
Guerres napoléoniennes
Distinctions Comte
Commandeur de la LĂ©gion d'honneur
Chevalier de Saint-Louis
Hommages Nom gravé sous l'Arc de triomphe de l'Étoile, 27e colonne.

Biographie

De 1763 Ă  1790

Il est professeur de mathématiques[1] chez les Prêtres de la doctrine chrétienne[2] et habite Draguignan à plusieurs reprises. À une date indéterminée, il épouse une habitante de Draguignan, Louise Colla, fille d'Antoine Colla, médecin et lieutenant particulier de sénéchaussée. Louise Colla habitait 41 rue de l'observance à Draguignan.

Armée d'Italie

Il embrasse avec chaleur la cause de la liberté et entre dans la carrière des armes au moment où les puissances coalisées menacent de franchir les frontières françaises. Élu capitaine au 5e bataillon de volontaires des Bouches-du-Rhône le à l'âge de 29 ans[2] - [3], il fait en cette qualité sa première campagne à l'armée d'Italie. En mai 1793, il obtient le grade de capitaine-adjoint provisoire à l'état-major de cette armée, combat avec distinction à l'affaire de Pérus, à celle de Lignières[2], et devient chef de bataillon adjudant-général provisoire le 8 ventôse an II, puis adjudant-général chef de brigade le 27 prairial an III. Chabran se signale surtout au passage du pont de Lodi le 22 floréal suivant. Il est, avec les généraux Masséna, Dallemagne, et le chef de bataillon Dupas, un des officiers de l'armée française qui décident du succès de cette journée.

Après avoir donné de fréquentes preuves de valeur à la bataille de Lonato, à la prise de Corona, au combat de Montebaldo, il mérite d'être cité honorablement dans les rapports du général en chef pour sa brillante conduite à Roveredo. Élevé au grade de général de brigade provisoire à la suite de cette affaire le 18 fructidor an IV, il combat ensuite vaillamment à la prise de Bassano. Le 26 ventôse an V, il se distingue de nouveau au passage du Tagliamento, et y soutient, avec deux bataillons de grenadiers, les mouvements du corps de cavalerie commandé par Murat. Le gouvernement confirme sa nomination provisoire au grade de général de brigade le 4 prairial suivant. Lors de l'insurrection de Vérone, le général Chabran se porte rapidement sur cette ville, s'en empare de vive force, fait un exemple sévère du chef de l'insurrection, mais il se montre aussi modéré que généreux envers les habitants, que les lois de la guerre livraient à sa discrétion. L'habileté dont il fait preuve en cette circonstance difficile détermine le gouvernement à lui confier une mission plus épineuse encore.

Armée d'Helvétie

Le 26 vendĂ©miaire an VI, il est chargĂ© de rĂ©primer les dĂ©sordres qui Ă©clatent dans le dĂ©partement des Bouches-du-RhĂ´ne, ainsi que dans celui des Alpes. Il parvient Ă  calmer les passions auxquelles ces malheureuses contrĂ©es sont en proie, en alliant la fermetĂ© aux moyens de conciliation. Le gouvernement lui dĂ©cerne un sabre d'honneur sur la lame duquel Ă©taient gravĂ©s ces mots : « Ă€ l'adjudant-gĂ©nĂ©ral Chabran, avec le brevet de gĂ©nĂ©ral de brigade, pour les batailles de Lodi, Lonato, Roveredo et Trente le 10 vendĂ©miaire an VI ». En l'an VII, il a ordre de se rendre Ă  l'armĂ©e d'HelvĂ©tie, sous les ordres de MassĂ©na, concourt le 7 ventĂ´se au passage du Rhin, se porte sur l'ennemi qui se retire dans la direction de Coire, culbute d'abord ses colonnes Ă  la baĂŻonnette, et secondĂ© par la charge brillante que fait le 7e rĂ©giment de hussards, achève ensuite de mettre les Autrichiens dans une dĂ©route complète. Il prend le gĂ©nĂ©ral Auffemberg qui les commande, 3 000 prisonniers, 3 drapeaux, 16 pièces de canon, un grand nombre de caissons, les magasins considĂ©rables de farine et de fourrages sont les trophĂ©es de cette journĂ©e, dans laquelle le gĂ©nĂ©ral Chabran fait des prodiges de valeur.

Le 12 florĂ©al suivant il engage une action qui n'est pas moins heureuse. Il occupe la position de Luzisteig, lorsque 2 000 Autrichiens, qui ont dĂ©bouchĂ© par Fläsch cherchent Ă  tourner cette position. Chabran les laisse s'engager dans ces lieux difficiles, puis se mettant Ă  la tĂŞte d'un bataillon de la 409e demi-brigade d'infanterie de ligne, il attaque impĂ©tueusement cette colonne, la force Ă  mettre bas les armes, et fait 1 300 prisonniers.

Promu le 5 messidor au grade de général de division, il est chargé quelques mois plus tard, de favoriser l'attaque générale entreprise par la droite de l'armée française sur la gauche de l'archiduc Charles. Cette attaque a pour objet de s'emparer du massif du Saint-Gothard et de forcer les Autrichiens d'évacuer les cantons de Schweitz et d'Uri. Le 27 thermidor, Chabran franchit la Sihl, surprend, repousse les postes avancés sur la rive occidentale du lac de Zurich, s'empare des hauteurs de Richterswil et d'Hirzel, puis bat et détruit presque en entier une forte colonne ennemie qui garde la position entre Lachen et Einsiedeln. Ces opérations favorisent les attaques du général Lecourbe sur tout le cours de la Reuss depuis Altdorf jusqu'au Saint-Gothard. Mais les Autrichiens occupent encore le camp retranché qu'ils ont établi à Wohand (?). Chabran l'attaque, l'emporte à la baïonnette, et y est grièvement blessé. C'est dans cette journée que le prince Charles, général en chef de l'armée autrichienne, dit en parlant du général Chabran à ses officiers : « ce général se mire dans ses grenadiers ». En effet, Chabran s'enorgueillissait de la bonne tenue de ses troupes.

Seconde campagne d'Italie

Ă€ l'Ă©poque de la formation de l'armĂ©e de rĂ©serve destinĂ©e Ă  se porter en Italie, le premier Consul lui confie le commandement de la 5e division, composĂ©e de 4 Ă  5 000 hommes. Il pĂ©nètre dans la vallĂ©e d'Aoste par le petit Saint-Bernard. ArrivĂ© devant le château du Bard, on le charge du soin de faire le siège de cette place. Il fait monter dans le clocher d'une Ă©glise des pièces de canon qui battent violemment l'enceinte du fort et dĂ©terminent le commandant Ă  capituler. C'est ainsi qu'est assurĂ©e la libre communication de l'armĂ©e avec la France. Le gĂ©nĂ©ral Chabran marche aussitĂ´t sur IvrĂ©e, puis sur la rive gauche du PĂ´, et opère une diversion qui contribue puissamment au succès de la bataille de Marengo, gagnĂ©e par les Français le 20 prairial an VIII.

Après la paix de Lunéville, il obtient le commandement du Piémont, et se fait remarquer dans ce nouveau poste par toutes les qualités qui distinguent l'habile administrateur. Il rétablit la tranquillité, fait renaître la confiance dans les esprits, protège la sûreté des routes, et empêche qu'aucun abus, aucun acte arbitraire, ne provoquât de nouvelles révoltes. Appelé, au commencement de l'an XII, à la présidence du collège électoral du département de Vaucluse, il est nommé membre et commandeur de la Légion d'honneur les 19 frimaire et 25 prairial de la même année.

Campagne en France et en Espagne

Une nouvelle coalition des puissances du Nord s'étant formée contre la France, Napoléon Ier, prêt à soutenir une guerre dont les résultats devaient être décisifs pour le pays, confie au général Chabran le soin de surveiller les mouvements des Anglais, et le charge de pourvoir à la défense des côtes de l'Océan et des îles qui en dépendent depuis Nantes jusqu'à la Gironde. Lorsqu'il s'est acquitté de cette importante mission, l'Empereur lui donne le commandement du camp qu'il a établi à Saintes, puis en 1808, celui de la 10e division militaire. La sagesse et la modération avec laquelle il exerce ses nouvelles fonctions, le font vivement regretter des habitants de Toulon, à l'époque où il est obligé de les quitter pour se rendre à l'armée de Catalogne en 1808.

Chabran entre dans cette province Ă  la tĂŞte de cette division, et reçoit l'ordre de rĂ©primer l'insurrection qui a Ă©clatĂ© Ă  Tarragone, il sort de cette ville oĂą il est parvenu Ă  rĂ©tablir la tranquillitĂ©, lorsqu'il trouve au village de l'Arboç une foule d'insurgĂ©s qu'il attaque et met en dĂ©route. Il rencontre de nouveau les ennemis, au nombre de 20 000, Ă  la bataille de Molins de Rei, sur le Llobregat. Quoiqu'il n'a que 4 000 hommes Ă  leur opposer, il marche aussitĂ´t contre eux, les culbute et les met en dĂ©route. NommĂ© peu de temps après gouverneur de Barcelone, le gĂ©nĂ©ral Chabran se concilie l'affection des habitants de cette ville par une conduite pleine Ă  la fois de sagesse et de fermetĂ©, de courage et de modĂ©ration. Aussi, Ă  l'Ă©poque oĂą il se dispose Ă  rentrer en France, le conseil municipal de Barcelone lui vote-t-il une lettre de remerciement.

Allégeance aux Bourbons

Le général Chabran reçoit sa retraite après le rétablissement des Bourbons et est fait chevalier de Saint-Louis le , avant d'obtenir le titre de comte le suivant. Retiré depuis cette époque à Avignon, dans le département de Vaucluse (il a alors 52 ans), il y vit honoré et estimé. Nommé maire de Cavaillon, il meurt à l'âge de 79 ans le à Avignon.

Hommages et distinctions

  • Son nom est gravĂ© sur l'arc de triomphe de l'Étoile, cĂ´tĂ© Sud.
  • Il est enterrĂ© au cimetière Saint-VĂ©ran d'Avignon.
  • Un quartier de la ville de Draguignan porte son nom. En effet, la ville a comptĂ© deux casernes dans son histoire : d'une part la caserne Abel Douay, situĂ©e en plein centre-ville ; d'autre part la caserne Chabran. De 2005 Ă  2010, d'importants travaux de rĂ©novation et de rĂ©habilitation ont transformĂ© cette dernière caserne en locaux d'habitation de standing vendus « Ă  la dĂ©coupe » Ă  des particuliers.
  • Ă€ Avignon la prĂ©fecture du Vaucluse , est une ancienne caserne militaire porte le nom prĂ©fecture Chabran

Notes et références

  1. Georges Six, Les généraux de la Révolution et de l'Empire : Étude, Paris, Bernard Giovanangeli Éditeur, , 349 p. (ISBN 2-909034-29-1), p. 32
    • Colonel Michel Molières (dir.) et Natalia Griffon de Pleineville, Dictionnaire des Braves de NapolĂ©on, vol. A-L, Paris, Le livre chez vous, (ISBN 978-2-914288-17-0), p. 156
    • Jean Tulard (dir.), Dictionnaire NapolĂ©on, vol. A-H, Fayard, (ISBN 978-2-213-60485-5), p. 414

Voir aussi

Bibliographie

Liens externes

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