Josep Rebull
Josep « Pep » Rebull Cabré, né à Tivissa (Province de Tarragone) en 1906 et mort à Banyuls-sur-Mer (Pyrénées-Orientales) le , est un militant politique catalan de nationalité espagnole, mari de la chanteuse et compositrice Teresa Rebull.
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Josep Rebull Cabré |
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Daniel Rebull (d) |
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Biographie
Frère du militant Daniel Rebull dit « David Rey » (cat) connu sous le nom de « Blanqui espagnol », il est détenu pour la première fois à l'âge de 11 ans lors de la grève générale de 1917, son arrestation suscitant l'émoi. Il suit des études techniques à Terrassa[1]. En 1927, il rejoint le Parti communiste d'Espagne puis, en 1928, la Fédération communiste catalano-baléare à Tarragone où il devient membre du comité local. En 1931, il est l'un des fondateurs du Bloc ouvrier et paysan (Bloc Obrer i Camperol - BOC). En 1932 il participe au comité de grève de l'usine textile Soliano de Tarragone, qui après neuf semaines cède aux revendications en échange de son départ. En novembre 1932 il est candidat aux élections du Parlement de Catalogne pour Tarragone. Après les évènements d'octobre 1934, dans la clandestinité, il est chargé par le comité exécutif du BOC de l'impression et de la diffusion du journal La Batalla. Membre du Parti ouvrier d'unification marxiste (POUM), dont son frère est l'un des fondateurs, il devient membre du comité central et anime la cellule 72 de Barcelone. En février 1936, il est sur les listes électorales du POUM pour Tarragone. Au moment où éclate la guerre civile espagnole, il est nommé administrateur de La Batalla et de l'Editorial Marxista. En août-septembre 1936 il se lie d'amitié avec Gaston Davoust de l'Union Communiste.
L'analyse des journées de mai 1937 à Barcelone
Ă€ partir de la cellule 72 du POUM de Barcelone, il soutient un positionnement de gauche dans le parti, critique des dĂ©cisions de la direction. Le 13 avril 1937, avec Josep MartĂ, il obtient l'approbation d'un manifeste du comitĂ© local du POUM de Barcelone dans lequel est critiquĂ©e la participation du POUM au gouvernement de la Generalitat et est dĂ©fendue la crĂ©ation d'un Front ouvrier rĂ©volutionnaire qui donnerait le pouvoir aux conseils ouvriers. Dans un article du 29 mai 1937 publiĂ© dans le Bulletin intĂ©rieur du POUM[2], il prĂ©sente son analyse des journĂ©es de mai 1937 Ă Barcelone : pour lui ces journĂ©es reprĂ©sentent l'offensive de la contre-rĂ©volution (reprĂ©sentĂ©e par le PSUC et ERC) et dĂ©coulent du fait que l’État bourgeois n'a pas Ă©tĂ© dĂ©truit et que le pouvoir n'a pas Ă©tĂ© pris par la rĂ©volution en juillet 1936, situation facilitĂ©e par la collaboration de la CNT avec les institutions bourgeoises. Mai 1937 est pour lui une rĂ©action populaire spontanĂ©e (la prise du central tĂ©lĂ©phonique de Barcelone) mais sans direction, coordination ni objectifs dĂ©finis. Rebull qualifie ces journĂ©es de dĂ©route du prolĂ©tariat. Pep Rebull est l'un des rares poumistes qui avertissent de la nĂ©cessitĂ© de passer Ă la clandestinitĂ© pressentant l’imminence de la rĂ©pression du parti.
Guerre, exil, résistance et militantisme
En 1937, après les journées de mai 1937, il entre dans la clandestinité et continue à maintenir les publications du POUM jusqu'à la fin du mois d'avril 1938. Il s'incorpore à l'armée républicaine sous le nom de Pau Mitja[3]. Exilé en France en 1939 avec sa compagne qui deviendra sa femme Teresa Rebull, il réside clandestinement pendant un an à Paris, hébergé par différents amis dont la famille Davoust. Il se rend ensuite à Marseille et rejoint la résistance française contre l'occupation allemande[4]. Détenu par la Gestapo, il est libéré en août 1944 par les troupes alliées[5]. Il travaille comme ouvrier portuaire et comme administrateur de garage à Marseille. En 1947, à Paris, il est nommé administrateur du journal Atlas et plus tard il va rejoindre l'équipe technique du journal Franc-Tireur qui deviendra ensuite Paris Jour où il travaille vingt-quatre ans jusqu'à sa retraite. Pendant un temps, il est membre du comité exécutif du POUM en exil. En 1971, il s'installe à Banuyls-sur-Mer.
Références
- (ca) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en catalan intitulé « Josep Rebull Cabré » (voir la liste des auteurs).
- Agustin Guillamon, Josep Rebull, la voie révolutionnaire : critique d'Andreu Nin et de la direction du POUM, 1937-1939, Paris, Spartacus, , 169 p. (ISBN 9782902963706)
- Josep Rebull, « Les journées de mai », sur marxists.org, (consulté le )
- Teresa Rebull (trad. André Vinas et Christine Lavaill), En chantant, Baixas, Balzac éditeur, , 235 p. (ISBN 2-913907-41-5)
- Daniel Bénédite, La Filière marseillaise : un chemin vers la Liberté sous l'occupation, Paris, édition Clancier-Guénaud, , 351 p. (ISBN 9782862150543)
- Laurent Jeanpierre, « BENEDITE Daniel [UNGEMACH, Daniel, Pierre dit]. Pseudonyme dans la Résistance : CORBLET, Marcel », sur maitron.fr, 20 octobre 2008 [modif. 05 décembre 2020] (consulté le )
- GUILLAMON AgustĂn, Espagne 1937, Josep Rebull la voie rĂ©volutionnaire, Paris, Spartacus, 2014,169 p.
- GUILLAMON AgustĂn, « Rebull, Josep, 1906-1999 », en ligne, sbhac.net, http://www.sbhac.net/Republica/Personajes/Biografias/Guillamon/GCE_PER_%5BGuillamon%5D_JosepRebull.pdf
- MARTINEZ DE SAS Maria Teresa. Diccionari biogrĂ fic del moviment obrer als PaĂŻsos Catalans. Barcelona: L'Abadia de Montserrat, 2000, p.1139.