John Croker
John Croker, né en Saxe le et mort le , connu dans sa jeunesse sous le nom de Johann Croker et figurant aussi dans les documents officiels sous le nom de Crocker, est un maître bijoutier qui émigra à Londres, où il devint médailleur et grava les coins de monnaies et de médailles anglaises, puis britanniques.
Naissance | |
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Décès |
(Ă 70 ans) Grande-Bretagne |
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Lieu de travail |
Grande-Bretagne (- |
Durant la majeure partie de sa vie adulte, Croker travailla en Angleterre au service d'hôtels des monnaies provinciaux et de la tour de Londres. Pendant quelque sept ans, il grava les poinçons des monnaies du roi William III et de la reine Anne avant de devenir graveur en chef à la Monnaie royale, poste qu'il occupa de 1705 jusqu'à sa mort.
Biographie
Croker naît à Dresde en 1670. Il est le fils d'un ébéniste et sculpteur sur bois à la cour de Jean-Georges II de Saxe, et de Rosina Frauenlaub. Ayant perdu très jeune son père, il est placé comme apprenti chez son parrain, orfèvre et bijoutier de Dresde. Après avoir terminé son apprentissage, il émigre d'abord aux Pays-Bas puis, en 1691, en Angleterre, où il anglicise son prénom et se fait appeler John. Il y est engagé par un bijoutier et y travaille comme médailleur. En 1697, il devient l'un des assistants du graveur en chef de la Monnaie royale, Henry Harris[1] - [2]. Après la mort de Harris en 1704, Croker demande à Sidney Godolphin, lord grand trésorier d'Angleterre, à succéder à Harris, déclarant qu'il avait
« par ordre des lords commissaires du Trésor, succédé à M. James Rotier dans la gravure des poinçons et des coins des monnaies à la Tour et à cinq hôtels des monnaies provinciauyx et rempli les fonctions de graveur à la Monnaie ou à ces hôtels des monnaies sous la direction de M. Harris au cours des sept années passées[3]. »
Sur la recommandation des dirigeants de la Monnaie, Croker est nommé graveur en chef le [4]. La même année, il épouse une dénommée Franklin, qui lui donne une fille qui mourra dans l'enfance[1].
Peu après sa nomination à la Monnaie, Croker obtient la confirmation de son droit d'émettre des médailles à son compte, car on y voit un moyen de conserver ses compétences de graveur[1]. Frappée en argent et en bronze, la médaille ci-contre (signée « I. C. » et non « J. C. », car l'inscription est en latin) commémore l'Act of Grace and Free Pardon (en)[5], grâce à laquelle des centaines de jacobites furent libérés presque deux ans après le soulèvement jacobite de 1715[6]. Sur l'avers figure l'effigie du roi George Ier, et sur le revers, la figure ailée de la Clémence chapeautée des mots CLEMENTIA AVGVSTI. Elle porte dans sa main gauche un rameau d'olivier et, dans sa main droite, un caducée avec lequel elle touche un serpent en fuite qui représente la Rébellion[5] - [7] - [8].
Presque tous les coins des monnaies de la reine Anne et du roi George Ier furent gravés par Croker et, jusqu'en 1740, nombre de ceux des monnaies de George II. Il créa aussi un grand nombre de médailles[1]. En 1729, le maître de la Monnaie admit avec quelque crainte que Croker était alors « le seul homme encore vivant qui avait fait jusque-là les poinçons pour l'effigie de la monnaie » et recommanda la nomination d'un assistant, John Sigismund Tanner, qui n'avait alors que 24 ans[4].
Croker perdit sa femme en 1735. Il jouit d'une bonne santé et d'une bonne vue jusqu'à deux ans avant sa mort. Bien que malade, il fit encore quelques gravures et il aimait lire dans son temps libre. Il mourut le [1] et fut remplacé par son assistant, Tanner[4].
MĂ©dailles
Les principales médailles créées par Croker illustrent les personnes ou événements suivants[1] :
- L'état de la Bretagne après le traité de Ryswick, 1697 ;
- L'accession au trĂ´ne, 1702 ;
- Le couronnement, 1702 (médaille officielle) ;
- Anne et le prince Georges de Danemark, 1702 ;
- L'expédition à la baie de Vigo, 1702 (vue du port de Vigo) ;
- La capitulation des villes de la Meuse, 1702 ;
- Les villes capturées par Marlborough, 1703 ;
- Le Queen Anne's Bounty (en), 1704 ;
- La bataille de Blenheim, 1704 ;
- La capture de Gibraltar, 1704 ;
- La libération de Barcelone, 1706 ;
- La bataille de Ramillies, 1706 ;
- L'union de l'Angleterre et de l'Écosse, 1707 ;
- La bataille d'Oudenarde, 1708 ;
- La prise de la Sardaigne et de Minorque, 1708 ;
- La prise de la citadelle de Lille, 1708 ;
- La prise de la ville de Tournay, 1709 ;
- La bataille de Malplaquet, 1709 ;
- La prise de Douai, 1710 ;
- La bataille d'Almenara, 1710 ;
- Le franchissement des lignes françaises et la prise de Bouchain, 1711 ;
- La paix d'Utrecht, 1713 ;
- La reine Anne (portrait en médaille) ;
- L'arrivée de George en Angleterre, 1714 ;
- L'entrée à Londres, 1714 ;
- Le couronnement, 1714 (médaille officielle) ;
- La bataille de Sheriffmuir, 1715 ;
- La prise de Preston, 1715 ;
- L'Act of Grace, 1717 illustrée plus haut ;
- Le traité de Passarowitz, 1718 ;
- La bataille du cap Passaro, 1718 ;
- Caroline, princesse de Galles, 1718 ;
- La renaissance de l'ordre du Bain, 1725 ;
- Sir Isaac Newton, 1726 ;
- Le couronnement de George II, 1727 (médaille officielle) ;
- Le couronnement de la reine Caroline, 1727 (médaille officielle) ;
- Le traité de Vienne de 1731 ;
- La famille royale, 1732 (avers de Croker, revers de J. S. Tanner).
Notes et références
- (en) Warwick William Wroth, « Croker, John (1670–1741) », dans Dictionary of National Biography, vol. 13, 1885-1900 (lire en ligne).
- (en) « Scotland: Croker, John », sur Justin Croft Antiquarian Books.
- « […] by order of the Lords Commissioners of the Treasury succeeded Mr. James Rotier in engraving the puncheons and the dyes for the coinage at the Tower and five country Mints, and […] performed the service of graver to the Mint or Mints under Mr. Harris for the seven years last past. » (en) « Petition of John Croker, Engraver, to the Rt. Hon. Sidney Lord Godolphin, Lord High Treasurer of England, for the office of Engraver of the Mint […] », dans Report of the Royal Commission on Historical Manuscripts, Parts 1–2, p. 68.
- (en) Christopher Edgar Challis, A New History of the Royal Mint, , p. 409.
- (en) The Numismatic Circular, vol. 30–32, , p. 467.
- (en) Philip Henry Stanhope et Henry Reed, History of England from the Peace of Utrecht to the Peace of Versailles, (lire en ligne), p. 206.
- (en) New Gallery, Londres, Exhibition of the Royal House of Stuart, Londres, Richard Clay and Sons, , p. 207.
- (en) « Record : Medal (reverse), commemorating the Act of Grace of 1717 », sur National Museums of Scotland (consulté le ).
Sources
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « John Croker (engraver) » (voir la liste des auteurs).
Liens externes
- Ressources relatives aux beaux-arts :
- Bridgeman Art Library
- (en) British Museum
- (en) Grove Art Online
- (es + en) Musée du Prado
- (en) National Gallery of Art
- (en) National Portrait Gallery
- (nl + en) RKDartists
- (en) Union List of Artist Names
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- (en)MĂ©dailles de John Croker dans les collections en ligne de National Museums Scotland.