John Bowlby
John Bowlby, né le à Londres et mort le sur l'île de Skye, en Écosse, est un psychiatre et psychanalyste britannique, célèbre pour ses travaux sur l'attachement, c’est-à -dire la relation mère-enfant. Pour lui, les besoins fondamentaux du nouveau-né proviennent des contacts physiques. Le bébé a un besoin inné du sein et du contact somatique et psychique avec l'être humain.
Naissance | |
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Décès |
(Ă 83 ans) ĂŽle de Skye |
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Formation |
Trinity College UCL Medical School (en) Lindisfarne College (en) |
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Père |
Anthony Bowlby (en) |
Conjoint |
Ursula Longstaff (d) (Ă partir de ) |
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Distinctions | Liste détaillée Tinbergen Lecture (en) () Thomas William Salmon Medal (d) () William James Fellow Award () Commandeur de l'ordre de l'Empire britannique |
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Biographie
La famille Bowlby appartenait à la classe aisée à Londres. Quatrième d’une fratrie de six enfants, John a été élevé par une nourrice à la mode britannique de sa classe sociale. Il voyait sa mère seulement une heure chaque jour après le « teatime » (collation de 16 heures), sauf pendant l'été où elle était davantage disponible. Comme beaucoup d'autres mères de l'époque, elle considérait que l’attention et l'affection parentales étaient néfastes pour les enfants.
Bowlby a eu la chance d’avoir la même nourrice pendant toute son enfance. Il avait presque quatre ans quand elle quitta la famille. Plus tard, il a décrit cette séparation comme aussi tragique que la perte d'une mère.
À l'âge de sept ans, il fut envoyé dans un internat. Il a considéré cette période comme une terrible épreuve.
Ces expériences dans l’enfance l’ont conduit à avoir une sensibilité particulière pour la douleur des enfants, et ce, durant toute sa vie.
Il intègre la Tavistock Clinic en 1946 et, grâce à son expérience pendant la guerre, l’organisation mondiale de la santé le nomme responsable d’une étude sur les besoins des enfants orphelins. De cette étude va naître un rapport qui va provoquer l’intérêt et la critique des psychiatres ainsi que des psychanalystes (1949)[2].
Théorie de l'attachement
La théorie de l'attachement, développée par John Bowlby après les travaux de Winnicott, Harlow et Lorenz est un champ de la psychologie qui relate des relations entre êtres humains. Son principe soutient qu'un jeune enfant a besoin de développer une relation d'attachement avec au moins une personne qui prend soin de lui de façon cohérente et continue, afin de connaître un développement social et émotionnel normal.
Durant les premiers mois de vie de l'enfant, se construisent des liens d'attachement avec les adultes de son environnement (les figures d'attachement). Il n'y a pas de discrimination entre elles jusqu'à 3 mois, alors se forme une hiérarchie: l'adulte ayant apporté des soins le plus régulièrement et de façon consistante, sera préférée par l'enfant qui avant ne faisait pas la différence entre les donneurs de soins et les inconnus. L'enfant mettra en place des stratégies pour obtenir l'aide et l'attention de l'adulte afin de subvenir à ses besoins.
Les enfants commencent à utiliser les figures d'attachement comme base de sécurité à partir de laquelle ils vont obtenir du réconfort face à des situations inconnues dans le but d'explorer le monde et ainsi obtenir des connaissances sur son environnement.
Afin de formuler une théorie complète de la nature des premiers attachements, Bowlby a exploré un large ensemble de domaines incluant la théorie de l’évolution, les théories de la relation d’objet, l’analyse systémique, l’éthologie et la psychologie cognitive.
Compétences innées
À partir des travaux des éthologues Konrad Lorenz et du couple Harlow, Bowlby va dégager cinq compétences qu'il considère comme innées et qui permettent à l'enfant de s'attacher à sa mère :
- la capacité de succion (téter)
- la capacité à s'accrocher
- la capacité à pleurer
- la capacité à sourire
- la capacité à suivre du regard.
Ces compétences sont séparées en deux groupes: les comportements d'approche, et les comportements de signal, souvent plus aversifs pour les parents.
Influence de l'Ă©thologie
Même s'il a suivi l'enseignement de Mélanie Klein, éminente psychanalyste, et été analysé par Joan Riviere, on ne peut pas considérer la suite de son œuvre comme appartenant à la psychanalyse. Il est notamment enseigné en psychologie, en éthologie et en physiologie, par exemple lorsque l'on parle d'empreinte et d'attachement. Ses travaux sur les bébés humains sont en lien avec ceux de Konrad Lorenz sur les oies et de Harry Harlow sur les bébés singes.
Postérité
Les théories de Bowlby seront reprises et complétées par deux Américaines : Mary Ainsworth et Mary Main.
Pour la traduction de ces idées en langue française, c'est Didier Anzieu qui rappelle dans un article publié en 1987 les principales contributions théoriques de cet auteur.
Ĺ’uvres
- Attachement et perte, vol 1, "L'attachement", Paris, PUF, 2002 (ISBN 978-2130529224).
- Attachement et perte, vol 2, "La séparation, angoisse et colère", Paris, PUF, 2007 (ISBN 978-2130561262).
- Attachement et perte, vol 3, "La perte, tristesse et dépression", Paris, PUF, 2002 (ISBN 978-2130529231).
- Le lien, la psychanalyse et l'art d'ĂŞtre parent, Paris, Albin Michel, 2011 (ISBN 978-2226208927).
- Amour et rupture : les destins du lien affectif, Paris, Albin Michel, 2014 (ISBN 978-2-226-25372-9).
Notes et références
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
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- Persée
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