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Jephthas GelĂĽbde

Jephthas Gelübde (« Le Serment de Jephté ») est le premier opéra composé par Giacomo Meyerbeer. Le livret, établi d’après le récit biblique consacré à Jephté, est d'Aloys Schreiber. La création eut lieu au Hofoper de Munich le .

Jephthas GelĂĽbde
Description de cette image, également commentée ci-après
Giacomo Meyerbeer
Genre Opéra
Nbre d'actes 3
Musique Giacomo Meyerbeer
Livret Aloys Schreiber
Langue
originale
Allemand
Sources
littéraires
Bible
Dates de
composition
1812
Création
Hofoper de Munich

Représentations notables

Jamais représenté depuis la création

Personnages

Sujet

L’opéra reprend le récit biblique de Jephté, qui, avant de combattre des ennemis, avait fait le serment d'offrir à Dieu, en holocauste, la première personne qui viendrait à sa rencontre s’il remportait la victoire. Ce fut sa fille unique qui accourut la première au-devant de lui et le malheureux père dut accomplir son vœu. La légende inspira nombre de comédies religieuses et d’oratorios dont les plus célèbres sont ceux de Giacomo Carissimi (vers 1648) et de Georg Friedrich Haendel (1752). Montéclair serait le premier à avoir composé, en 1732, un opéra sur ce thème.

Argument

Acte I

  • No 1 : Introduction et ChĹ“ur « Fröhliches Leben » (« Une vie heureuse »): Un chĹ“ur de vendangeurs chante le bonheur de vivre, tout en dansant. Tirza, une amie de la fille de JephtĂ©, Sulima, participe aux rĂ©jouissances en interprĂ©tant une romance. Arrivent alors Sulima et son prĂ©tendant, Asmaweth. La jeune fille prĂ©vient ce dernier qu’elle ne rĂ©pondra Ă  ses avances que lorsqu'il aura gagnĂ© le respect de son père par des actes de bravoure. Afin de gagner l’amour de Sulima, Asmaweth se rĂ©sout alors Ă  devenir soldat et Ă  combattre les ennemis d’IsraĂ«l.
  • No 2 : Duo « Deine Liebe ist mein Leben » (« Ton amour est ma vie »). TransportĂ©s, les deux jeunes gens interprètent un duo d’amour enflammĂ©.
  • No 3 : Air d’Asmaweth « Sie liebt mich » (« Elle m’aime »). RestĂ© seul, Asmaweth chante le bonheur de se sentir aimĂ© par celle qu’il aime.
  • No 4 : Air d’Adbon « Aber nage Schlange, nage » (« Siffle, serpent de l’envie, siffle »). Ces dĂ©clarations d’amour ont Ă©tĂ© surprises par Adbon, un contremaĂ®tre qui convoite Ă©galement la douce Sulima. Il exprime ses dĂ©sirs passionnĂ©s et sa soif de vengeance dans un grand air oĂą il appelle le serpent de l’envie Ă  siffler dans son cĹ“ur et une sombre vengeance Ă  guider ses actions.
  • No 5 : Ensemble vocal « Ach Vater, du hier » (« Ah père, toi ici »). La scène reprĂ©sente un large espace devant les portes de la citĂ©. JephtĂ© et Asmaweth vont Ă  la rencontre de Sulima et de ses compagnes qui rapportent les fruits de leur rĂ©colte, ce qui donne lieu Ă  un ensemble Ă  plusieurs voix. Dans le dialogue qui suit, JephtĂ© promet Ă  Asmaweth la main de Sulima, une fois qu’ils seront revenus victorieux.
  • No 6 : Finale : Entrent alors diffĂ©rentes tribus chassĂ©es par l’invasion des Ammonites. Adbon rejoint les soldats et offre le commandement Ă  JephtĂ©. Celui-ci refuse d’abord, mais se laisse finalement convaincre après l’intervention de trois messagers et l’arrivĂ©e de nouveaux rĂ©fugiĂ©s qui supplient qu’on leur vienne en aide. Après avoir saisi l’épĂ©e convoitĂ©e par Adbon, JephtĂ© s’agenouille et formule le vĹ“u d’offrir en holocauste la première personne qu’il rencontrera s’il revient victorieux. Un coup de tonnerre Ă©clate, semblant marquer l’accord divin, et, tandis que des soldats se dirigent vers les montagnes avoisinantes pour allumer des balises, JephtĂ© part se prĂ©parer au combat, accompagnĂ© par des guerriers qui dĂ©gainent leur Ă©pĂ©e, pressĂ©s d’en dĂ©coudre.

Acte II

Le Retour de Jephté par Giovanni Antonio Pellegrini

Le deuxième acte se déroule devant la ville de Maspha, non loin de la maison de Jephté.

  • No 7 : Air avec chĹ“ur « Eine stille Trauer » (« Une calme mĂ©lancolie »). Sulima se rend sur la tombe de sa mère Ă  l’occasion de l’anniversaire de sa mort. Elle est envahie de sentiments de tristesse et par la crainte de mauvaises nouvelles. Tirza et ses amies tentent de la rĂ©conforter puis la laissent seule. Abdon apparaĂ®t alors, annonçant la victoire des IsraĂ©lites. Il ajoute cependant qu’Asmaweth a Ă©tĂ© tuĂ© durant les combats.
  • No 8 : Trio « Nimmer wird er wiederkehren » (« Jamais il ne reviendra »). Abdon tente de sĂ©duire Sulima, mais en vain. Une fois encore, il jure vengeance.
  • No 9 : Duo « Mitten auf dem Feld der Toten » (« Au milieu du champ de la mort »). Contre toute attente, Asmaweth arrive cependant. Il ne tarde pas Ă  chanter avec Sulima un duo d’amour d’autant plus passionnĂ© que la jeune fille a cru son prĂ©tendant mort.
  • No 10 : Finale « Die Schlacht ist geschlagen » (« Le combat est victorieux »). JephtĂ© entre alors triomphalement, Sulima se prĂ©cipitant vers lui au comble du bonheur. Il la repousse avec horreur, puis semble hĂ©siter sur la nĂ©cessitĂ© de sacrifier sa fille. Abdon prend la tĂŞte du groupe rĂ©clamant l’accomplissement du vĹ“u de JephtĂ© et s’oppose Ă  Asmaweth et Ă  ses partisans. Les deux groupes ont dĂ©jĂ  tirĂ© leurs Ă©pĂ©es lorsque les portes de la tombe s’ouvrent mystĂ©rieusement. JephtĂ© se met alors Ă  prier.

Acte III

La scène représente l’intérieur de la maison de Jephté.

  • No 11 : Entr’acte et rĂ©citatif « Sie soll ich opfern, meines Lebens Leben ! » (« Je dois la sacrifier, elle, la vie de ma vie ») : Dans une grande scène Ă©tablie sur le modèle de l’air d’Agamemnon dans IphigĂ©nie en Aulide de Gluck, JephtĂ© est tourmentĂ© par le terrible dilemme auquel il est confrontĂ©.
  • No 12 : Air de Sulima « Ich will mein junges Leben zum Opfer willig geben » (« J’offrirai volontiers ma jeune existence en sacrifice ») : Arrive alors Sulima qui annonce Ă  son père qu’elle est prĂŞte Ă  se sacrifier.
  • No 13 : Trio « Ach, Geliebte, willst du scheiden » (« Ah, ma bien-aimĂ©e, faut-il que tu me quittes ») : Asmaweth, comme Achille dans l’opĂ©ra de Gluck, veut empĂŞcher par la force le dĂ©roulement du sacrifice, mais il est Ă©branlĂ© par la dĂ©termination de Sulima Ă  suivre sa funeste destinĂ©e. Abdon exulte de voir sa vengeance s’accomplir.
  • No 14 : Finale « Das Opfer ist geschmĂĽcket » (« La victime est prĂŞte ») : Les prĂ©paratifs du sacrifice sont dĂ©sormais achevĂ©s. Une longue procession se dirige vers le temple. Le Grand prĂŞtre interrompt alors le sacrifice en annonçant que Dieu n’aime pas voir verser le sang humain et que l’obĂ©issance de JephtĂ© lui suffit : Sulima est sauvĂ©e. Tous tombent Ă  genoux pour remercier et honorer Dieu.

Genèse

La Fille de Jephté par Édouard Debat-Ponsan

Âgé de 21 ans, Meyerbeer compose Jephtas Gelübde alors qu’il étudie auprès de l’abbé Vogler et qu’il n’a pas encore transformé son prénom « Jakob » en « Giacomo ». Le livret, choisi après de longues hésitations, est signé par Aloys Schreiber, qui est déjà l’auteur du texte de l’oratorio composé par Meyerbeer en 1811, Gott und die Natur. Il achève la partition à Wurtzbourg en , en terminant par l’ouverture. Pendant qu’il révise la partition en juin et juillet de la même année, il commence à composer son deuxième opéra, Wirt und Gast. La partition reflète le goût de l’abbé Vogler pour les orchestrations riches et colorées. L’opéra est en fait un singspiel, forme particulièrement populaire en Allemagne à la fin du XVIIIe siècle et au début du XIXe siècle et dans laquelle les récitatifs sont remplacés par des dialogues parlés.

Création

Les répétitions commencent en , mais ne donnent guère satisfaction à Meyerbeer qui raconte dans son journal : « Des obstacles de toute sorte, aussi bien provoqués qu’accidentels, survinrent et le , je n’étais pas certain que la création, prévue le 23, aurait bien lieu. L’anxiété, l’ennui et des tracasseries de toute sorte me tourmentèrent durant ces six semaines ». Trois représentations sont données cependant, et l’opéra recueille un certain succès, de nombreux numéros étant applaudis, malgré le fait que l’interprétation du rôle de Jephté par Christian Lanius ait été jugée « très médiocre » par Meyerbeer lui-même.

Deux manuscrits de la partition sont conservés, l’un à la British Library de Londres, l’autre à Bruxelles.

Interprètes de la création

Rôle Tessiture Distribution de la création, 1812
(Chef d’orchestre: Ferdinand Fränzl)
Jephté baryton Christian Lanius
Sulima, (fille de Jephté) soprano Helena Harlas
Asmaweth (amoureux de Sulima) tenor Georg Weixelbaum
Tirza (amie de Sulima) soprano Josephine Flerx
Abdon basse Georg Mittermaier
Grand PrĂŞtre basse M. Schwadke

Références

  • (en) Cet article est partiellement ou en totalitĂ© issu de l’article de WikipĂ©dia en anglais intitulĂ© « Jephtas GelĂĽbde » (voir la liste des auteurs).
  • (en) Richard Arsenty et Robert Ignatius Letellier, The Meyerbeer Libretti : German Operas 1, Cambridge Scholars Publishing, 2e Ă©dition, 2008, 193 p. (ISBN 978-1-84718-961-5)
  • (en) Robert Ignatius Letellier, The Operas of Giacomo Meyerbeer, Fairleigh Dickinson University Press, 2006, 363 p. (ISBN 978-0-8386-4093-7)
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