Jeanne de Montchenu

Jeanne de Montchenu est le seul enfant survivant du mariage de Garin de Montchenu[2] (v. 1195-20 juillet 1255)[3], seigneur de Swanscombe dans le Kent, et de Jeanne le Maréchal (v. 1210-1234), la plus jeune des filles du célèbre Guillaume le Maréchal (v. 1146-1219), 1^er comte de Pembroke et considéré par ses contemporains comme « le meilleur chevalier du monde »[4]. Après le décès de sa mère, son père se remarie (peu après novembre 1234) avec Denise d'Anesty (♰ av. 1304). Jeanne et son frère Jean (♰ juin 1247) sont élevés par leur belle-mère. Jeanne a également un demi-frère cadet, Guillaume (v. 1235-1287)[5], issu du second mariage de son père avec Denise.

Jeanne porte le prénom de sa mère, Jeanne le Maréchal (v. 1210-1234).

Guillaume le Maréchal, décédé en 1219, laisse cinq fils à sa mort pour lui succéder. Tous meurent sans descendance entre 1231 et 1245, ce qui conduit à la répartition du comté de Pembroke et des autres possessions détenues par Guillaume le Maréchal entre ses différentes filles et leurs descendants. La mort, en juin 1247, de Jean de Montchenu fait que Jeanne devient la principale héritière de Garin II de Montchenu, et la seule possible, d'un cinquième des immenses domaines de son grand-père, qu'elle tient de sa mère[6]. Pour sa part, la jeune Jeanne de Montchenu hérite du comté de Pembroke (Pays de Galles) ainsi que de la seigneurie de Wexford en Irlande[7]. Quelques années plus tard, en 1255, à la mort de son père Garin, Jeanne devient dame de Swanscombe.

Jeanne de Montchenu épouse, le 13 août 1247, Guillaume de Valence (v. 1227-13 juin 1296)[10], seigneur de Montignac, Bellac, Rancon et Champagnac, cadet de la Maison de Lusignan en Poitou. Il est le septième enfant, d'une fratrie qui en compte neuf, d'Hugues X de Lusignan (v. 1182-5 juin 1249), seigneur de Lusignan, comte de la Marche, et d'Isabelle Taillefer (v. 1188/92-4 juin 1246), comtesse d'Angoulême et reine consort d'Angleterre[11].

Le couple donne naissance à sept enfants[12] :

• Agnès de Valence (av. 1254-juin 1310), mariée à Maurice III FitzGerald (av. 1243-1268), seigneur d'Offaly en premières noces, puis à Hugues (v. 1237-av. 10 avril 1271), de la Maison de Bailleul, seigneur de Barnard Castle, de Bywell et de Galloway, et en troisièmes noces à Jean d'Avesnes (v. 1250-18 février 1283), seigneur de Beaumont. De son premier mariage, Agnès a :
  • Gérald III FitzMaurice (av. 1268-1287), seigneur d'Offaly, époux de Jeanne de Joinville.

• Jean de Valence (juin 1255-jav. 1277) ;

• Guillaume II de Valence (av. 1257-16 juin 1282), seigneur de Montignac, Bellac, Neuvicq, Rancon (1276-1282), Montmoreau (?-1282). Il est tué lors de la bataille de Llandeilo Fawr[13] ;

• Isabelle de Valence (v. 1263-5 oct. 1305), mariée à Jean II de Hastings (1262-1313), 1^er baron Hastings. Leur petit-fils Laurent Hastings sera comte de Pembroke après Aymar de Valence ;

• Marguerite de Valence (v. 1264-24 mars av. 1277) ;

• Aymar de Valence (v. 1271-23 juin 1324), seigneur de Bellac, de Montignac, de Rancon, de Champagnac, de Neuvicq, comte de Pembroke et de Wexford. Il épouse en premières noces à Béatrix de Clermont-Nesle (av. 1284-av. 14 septembre 1320). Il se remarie avec Marie de Châtillon-Saint-Pol (v. 1300-16 mars 1377) ;
• Jeanne de Valence (av. 1280-ap. 1302), mariée à Jean III Comyn dit le Rouge (av. 1277-10 février 1306), seigneur de Badenoch.

L'ascension de Guillaume de Valence suscite la jalousie des autres barons d'Angleterre, surtout lorsqu'il cherche à reconquérir les droits palatins de Pembroke ; mais il n'obtient pas gain de cause. Lorsqu'il meurt en 1296, Jeanne de Montchenu continue à détenir le comté de Pembroke et la seigneurie de Swanscombe de son plein droit. Ce n'est qu'à sa propre mort, survenue aux alentours du 20 septembre 1307, que son troisième fils et héritier, Aymar de Valence, devient 2^e comte de Pembroke.

Avers : Navette, 70 x 40 mm.

Description : Dame debout, de trois quarts à droite, la tête couverte par un touret et les cheveux attachés. Sa robe longue est serrée à la taille. Elle porte un manteau qu'elle retient par la main droite. Un oiseau est perché sur sa main gauche.

Légende : IOANNE DNE D PANBROC UXOR W D VALENCIA M

Légende transcrite : Ioanne Domine de Panbroc uxor Willelmi de Valencia militis.

Contre-sceau : Rond, 35 mm.

Description : Écu burelé de quatorze pièces chargé de neuf merlettes disposées en orle sur champ de rinceaux

Légende : ✚ S' IOHANNE DNE D PANBROC UXOR W D VALECIA MIL

Légende transcrite : S' Iohanne domine de Panbroc uxor Willelmi de Valencia Militis.

Référence[14]

Avers : Rond, 25 mm.

Description : Écu mi-parti. A dextre, burelé de six pièces, de vair et de [gueules]. A senestre, burelé de douze pièces, chargé de quatre merlettes posées en orle. L'écu est suspendu par une lanière à un arbre à trois branches, avec un petit arbre de chaque côté de l'écu.

Légende : … LUM ⠅SEC….

Légende transcrite : Sigillum Secretum

Références[15] - [16]

• Linda E. Mitchell, Joan de Valence, The Life and Influence of a Thirteenth-century noblewoman, Basingstroke, Palgrave Macmillan, 2016.
• Clément de Vasselot de Régné, Le "Parentat" Lusignan (X^e-XIV^e siècles) : structures, parenté vécue, solidarités et pouvoir d’un lignage arborescent, Thèse de doctorat en histoire médiévale, sous la direction de John Tolan et de Martin Aurell, Université de Nantes, 4 vol., 2 797 p., décembre 2018. [lire en ligne]