Jeanne Maxime-David
Jeanne Malvoisin, dite Jeanne Maxime-David (1886-1976[1]), est une femme de lettres, amie, entre autres, de Julien Cain, de Tristan Bernard, de Marcel Prévost et de Charles Munch[2]. Elle est la mère de l'académicienne et grande helléniste, Jacqueline de Romilly.
Naissance | |
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Décès |
(Ă 89 ans) 16e arrondissement de Paris |
Nom de naissance |
Jeanne Marie Charlotte LĂ©onie Malvoisin |
Nationalité | |
Activité | |
Conjoint |
Maxime David (d) |
Enfant |
Biographie
Quelques années avant la guerre de 1914-1918, elle épouse Maxime David, un jeune et brillant normalien agrégé de philosophie. Une fille, Jacqueline, naît de leur union en . Mais le caporal Maxime David est tué au front le , à Saint-Mard-les-Triots dans la Somme[3].
Jeanne Maxime-David élève désormais seule sa fille, et entame quelques années plus tard une carrière littéraire[3]. La publication de ses romans a donné lieu, dès , à des articles de presse élogieux saluant leur « saveur ironique », le « don d'observation, l'intelligence aiguë et la pénétrante malice » de leur auteur[4]. Parmi les critiques les plus éminents ayant célébré son talent d'écrivain et ses dons pour le théâtre, figurent René Lalou, Ramon Fernandez, Robert Brasillach, Marcel Arland, Gabriel Marcel et Albert Thibaudet. En 1922, la pièce de théâtre L'Amitié imprévue, écrite en collaboration, obtient le second prix d'un concours organisé par Comœdia ; elle est représentée au Casino de Nice et au Théâtre de l'Athénée. Pendant plusieurs années, elle publie chaque mois une nouvelle pour des hebdomadaires comme Candide et Gringoire. En 1934, le roman Amélie est publié d'abord en feuilleton dans le journal Le Temps.
Ces succès littéraires n'ont pas empêché Jeanne Maxime-David d'exercer également plusieurs autres activités : elle fut un temps journaliste politique à la radio[5] et lectrice pour Gaston Baty au Théâtre Montparnasse[6].
Peu après la Libération, elle devient membre du Comité de lecture et du Comité des Lettres et des Arts pour la radio auprès, entre autres, de Pierre Descaves : elle lit des manuscrits de pièces de théâtre pour apprécier leur valeur afin d'envisager leur éventuelle diffusion. Proposant ses propres œuvres sous des pseudonymes, elle devient ainsi un auteur de théâtre radiophonique[7]. Elle est en outre l'auteur d'un grand nombre d'adaptations pour la radio des œuvres de Maupassant, Stefan Zweig, Arthur Schnitzler, Zola et Jules Verne.
Sa vie a été racontée par sa fille, Jacqueline de Romilly, dans un récit autobiographique intitulé Jeanne, écrit en 1977 et publié en 2011[8].
Ĺ’uvres
Romans
- La Victoire des dieux lares, Grasset, 1923
- Le Puits aux abeilles, Éditions de l'Œuvre, 1923
- Un homme comme quelques autres, Flammarion, 1926
- Balancez vos dames, Flammarion, 1928
- Premier inceste, Flammarion, 1928
- Amélie, Plon, 1934
- Madame Lafarge, 1952
- Mazaniello
- Pourquoi as-tu fait ça ?
Théâtre
- L'Amitié imprévue, 1922
- la Nouvelle Marée, 1922
- Goha le simple (adaptation théâtrale du livre d'Albert Adès et Albert Josipovici)
- Michel Lambertier
- Le Banc
- Le Stylo vide
- La Maison d'Isabelle
ainsi que de nombreuses adaptations théâtrales et pièces pour la radio.
Nouvelles
- La vie n'est pas un roman (recueil de trois nouvelles)
Notes et références
- Acte de décès (avec date et lieu de naissance) à Paris 16e, n° 243, vue 1/31.
- Jacqueline de Romilly, Jeanne, Éditions de Fallois, 2011, p. 90, 121, 192-193.
- Discours de réception, et réponse de M. Yves Pouliquen, Discours de réception de Jules Hoffmann au fauteuil de Mme Jacqueline de Romilly de l’Académie française, 30 mai 2013.
- Jacqueline de Romilly, op. cit., p. 75.
- Jacqueline de Romilly, op. cit., p. 121.
- Jacqueline de Romilly, op. cit., p. 151.
- Jacqueline de Romilly, op. cit., p. 197 Ă 203.
- « Le livre secret de Jacqueline de Romilly », sur Le Figaro, (consulté le ).