Jeanne Lestra
Jeanne Lestra, née Jeanne Couturier le à Lyon et morte le à Vourles[1], est une militante politique française. Très pieuse, elle se réclame d'un catholicisme intransigeant et est légitimiste. Elle fonde accompagnée du jésuite Antonin Eymieu et d'Octavie Thomas de Saint-Laurent, la ligue des femmes françaises.
Direction de la ligue des femmes françaises |
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Naissance | |
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Décès |
(Ă 87 ans) Vourles |
Nom de naissance |
Jeanne Marie Augustine Couturier |
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Enfant |
Mouvement |
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Biographie
Jeanne Couturier est issue d'une famille d'industriels résidant à Lyon depuis le milieu du XIXe siècle. Cette famille pratique un catholicisme intransigeant et elle fréquente les sphères monarchistes et bourgeoises. En 1883, Jeanne se marie avec Jean Lestra, docteur en droit et membre de La Congrégation. De cette union naît Anne ainsi que Antoine Lestra, journaliste proche de l'Action Française[2] - [3].
La famille Lestra s'établit rue Sainte-Hélène dans le quartier d'Ainay. Son couple est malheureux, elle se réfugie alors dans la foi. La situation politique suscite à Jeanne de nombreuses souffrances, notamment la loi d'exil de 1886 excluant alors le comte de Paris du territoire français. Elle s'approche alors des sphères politiques au contact du jésuite Antonin Eymieu[4].
Elle est reconnue pour être à l'origine d'une large protestation contre la loi d'association de 1901 afin de défendre les congrégations. Elle produit, pour ce faire, une pétition signée par 600 000 femmes catholiques[3].
En septembre 1901, elle fonde la ligue des femmes françaises en compagnie de son père spirituel Antonin Eymieu, afin de soutenir des candidats pour les élections législatives de 1902[5] - [6]. Néanmoins l'absence de résultats satisfaisants pousse Jeanne à retirer son soutien à l'Action libérale populaire afin de se tourner vers des candidats conservateurs et monarchistes[7].
Notes et références
- Acte de naissance à Lyon 1er, n) 421, vue 76/216, avec mention marginale du décès à Vourles en 1951.
- Sylvie Bernay, « La propagande antisémite contre les protestations épiscopales de l'été 1942 », Revue d'Histoire de la Shoah, vol. N°198, no 1,‎ , p. 245 (ISSN 2111-885X et 2553-6141, DOI 10.3917/rhsho.198.0245, lire en ligne, consulté le )
- Bruno Dumons, « Mobilisation politique et ligues féminines dans la France catholique du début du siècle: La ligue des femmes françaises et la ligue patriotique des françaises (1901-1914) », Vingtième Siècle. Revue d'histoire, vol. 73, no 1,‎ , p. 39-50 (ISSN 0294-1759 et 1950-6678, DOI 10.3917/ving.073.0039, lire en ligne, consulté le )
- Bruno Dumons, « Souffrir en politique. Dames « blanches » et jésuites au temps de la République (1880-1914) », Parlement[s], Revue d'histoire politique, vol. n°18, no 2,‎ , p. 113 (ISSN 1768-6520 et 1760-6233, DOI 10.3917/parl.018.0113, lire en ligne, consulté le )
- Charles Lenoir, « Gilles Richard, Histoire des droites en France de 1815 à nos jours », Histoire Politique,‎ (ISSN 1954-3670, DOI 10.4000/histoirepolitique.5435, lire en ligne, consulté le )
- Marie-Emmanuelle Chessel, Consommateurs engagés à la Belle Époque, Presses de Sciences Po, (ISBN 978-2-7246-1256-1, lire en ligne)
- La Rédaction, « La religion catholique, première prise de parole politique pour les femmes françaises ? », sur www.infochretienne.com (consulté le )