Jean de Bonnefon
Joseph François Marie dit Jean de Bonnefon est un journaliste né le à Aurillac (Cantal)[2] et décédé le à Paris 6e .
Naissance | |
---|---|
Décès |
(à 61 ans) |
Nationalité | |
Activité |
Archives conservées par |
Archives départementales des Yvelines (166J, Ms 8823-8825, 3 pièces, -)[1] |
---|
Famille
Jean de Bonnefon appartient à une famille de la bourgeoisie auvergnate[3]. Il est le fils de Charles Bonnefon [puis de Bonnefon] (né le à Mauriac - ) et de Marie Louise Gabrielle Valentin (née le à Cassaniouze - ), sa seconde épouse.
Charles Bonnefon obtient, par jugement du , l'autorisation de porter à nouveau la particule de abandonnée à la Révolution[4]. Jean de Bonnefon est également autorisé, par jugement du tribunal de 1re instance de Mauriac, en date du , à écrire son nom sous la forme de Bonnefon [5].
Jean de Bonnefon est aussi connu sous le nom de Bonnefon de Puyverdier.
Compagnon de l'actrice Cecilia Vellini[6], il resta célibataire [7].
Biographie
Licencié ès lettres, il est membre de la Société des gens de lettres. Journaliste au Gaulois, directeur du Triboulet, de la revue L'Art et l'autel, revue mensuelle de Beauté chrétienne, il est auteur de nombreux articles critiques, à la tonalité parfois polémique, sur la politique religieuse et le clergé.
Se définissant comme catholique anti-clérical, Jean de Bonnefon a joué un rôle décisif dans la rédaction de la Loi de séparation des Églises et de l'État. En effet, c'est chez lui que, le , fut réalisé le compromis sur le fameux article 4 entre Aristide Briand, rapporteur de la loi, et Monseigneur Fuzet, évêque modéré de Rouen, qu'il avait conviés à dîner.
Il avait beaucoup vécu à Vienne, dans l'intimité de la Hofburg, dont il connaissait les secrets les plus dramatiques et, au Vatican, dont il savait les intrigues [8].
Maire de Calvinet depuis 1908 jusqu'à sa mort, il est officier de la Légion d'honneur. À son décès, il est inhumé à Calvinet, dont la place centrale porte son nom.
Bonnefon faussaire ?
Dans son livre Lourdes et ses tenanciers (1905), où il attaque les apparitions mariales de Lourdes, Bonnefon donne le texte d'une note de service (inédite) qu'Ernest Falconnet[9], procureur général à la cour de Pau, aurait adressée le 28 décembre 1857 au procureur impérial près du tribunal de Lourdes, au sujet de fausses manifestations surnaturelles qui auraient été en préparation pour la fin de l'année[10].
René Laurentin[11], après d'autres auteurs[12], considère comme certain que ce document est un faux de Bonnefon, pour les raisons suivantes : Bonnefon le cite sans référence, il ne le fait pas figurer dans les pièces des archives nationales qu'il reproduit en appendice de son livre et, surtout, le document est contredit par des pièces, postérieures à sa date alléguée, où le procureur général Falconnet tient un langage qu'il n'aurait pas pu tenir s'il avait vraiment été avisé d'avance qu'une imposture d'aspect religieux se tramait dans le ressort du procureur de Lourdes; par exemple, il écrivait le 20 avril 1858 au garde des sceaux[13], à propos des évènements de Lourdes : « Ce n'est pas une situation pareille à celle de Rose Tamisier, qui avait organisé un miracle. Ici, l'enfant est hallucinée, mais loyale. » Laurentin[14] signale que le rapport du 20 avril 1858 est publié par Bonnefon lui-même[15].
Ouvrages de Jean de Bonnefon
- Les cas de conscience modernes, sans date, Ambert & Cie, 1 vol. in 12°, 276 p. (lire en ligne sur Gallica)
- Drame impérial. Ce que l'on ne peut pas dire à Berlin, 1888 , Paris, Dentu, 1 vol. in 12°, 276 p. (lire en ligne sur Gallica)
- Lourdes et ses tenanciers, sans date [1905] , Paris, Louis Michaud, 1 vol. in 12°, 275 p. (lire en ligne sur Gallica)
- La Ménagerie du Vatican ou le livre de la Noblesse Pontificale, 1906, Paris, société d'Editions de Paroles françaises et romaines, 1 vol. in 4°, 151 p. (lire en ligne sur Gallica) ;
- La Noblesse de France et les Anoblis de la République, liste complète des familles pourvues de noble parure par le Conseil d'État de 1870 à 1906, sans date [1907], Paris, Michaud, 1 vol. in 12°, 311 p.
- M. Auguste Maurice Barrès, 1908, Paris, Société d'Editions, 1 vol. in 12°, 61 p. ;
- Les Dédicaces à la main de M. J. Barbey d'Aurevilly, 1908, Paris, A. Blaizot, 1 vol. in 4°, 237 p. ;
- La Corbeille des Roses ou les Dames de Lettres, 1909, Paris, Bouville, 1 vol. in 12°, 199 p. ;
- La Vérité sur Louis XVII, souvenirs inédits de la comtesse d'Apchier, [1912], Paris, Dorbon aîné, 1 vol. in 8°, 344 p. ;
- Les Curiosités Héraldiques, 1912, Paris, société d'Editions, 1 vol. in 8°, 179 p. ;
- Le baron de Richemont, fils de Louis XVI, sans date, 1 vol. in 8°, 288 p. ;
- Les Belles Oeuvres...et les autres, sans date, Paris, Flammarion, 1 vol. in 12°, 368 p. ;
- Guillaume II et ses ancêtres, 1917, Paris, société d'Edition, 1 vol. in 16°, 76 p. ;
- Triptyque d'âmes, Chopin, Rodin, Barbey d'Aurevilly, 1926, Paris, Picart, 1 vol. in 8°, 78 p. ;
Pour approfondir
Bibliographie
- B. de Fossenez, M. Jean de Bonnefon, héraldiste, 1905, Rome, imprimerie de l'Unione Cooperativa, 1 fasc in 8°, 11 p. (tiré à part de la Rivista Araldica 1905) ;
- Edouard Bouyé, Plume d'aigle ou langue de vipère, Jean de Bonnefon (1867-1928) entre Rome, Paris et Calvinet - Chronique du Veinazès - n° 33 - 2008 (disponible sur pays-veinazes.com)
- Christian Gury, L'étrange Jean de Bonnefon ou le journalisme à l'estomac, 2016, Cassaniouze, éditions ErosOnyx, 108 p. (ISBN 978 2 918444 30 5)
Articles connexes
Liens externes
Notes et références
- « https://archives.yvelines.fr/rechercher/archives-en-ligne/correspondances-du-musee-departemental-maurice-denis/correspondances-du-musee-maurice-denis », sous le nom BONNEFON Jean de (consulté le )
- Jean de Bonnefon, journaliste et poète local, a donné son nom à la place centrale du village de Calvinet (Cantal) dont il fut maire à partir de 1908.
- Pierre-Marie Dioudonnat, Le simili-nobiliaire français, Sedopols 2002, p.93
- Base généalogique Roglo
- « Pays du Veinazès », sur Pays du Veinazès (consulté le ).
- L'histoire de la croix, Site de Puycapel
- Son acte de décès (n° 795) vue 23/31, Archives de Paris 6 D 223 (consulté le 7 janvier 2018).
- Gabriel Louis Pringué, Trente ans de diners en ville, , p. 37
- Pierre-Claude-Marie-Ernest Falconnet, procureur général à Pau à l'époque des apparitions de Lourdes; dossier de carrière conservé aux Archives nationales, BB 6 II 498 et BB 6 400-439. (Renseignements donnés par R. Laurentin, Lourdes, dossier des documents authentiques, t. 1, deuxième édition revue et corrigée, Paris, 1958, p. 41 et 315.)
- Jean de Bonnefon, Lourdes et ses tenanciers, Paris, s.d. [1905], p. 117-118, consultable sur Gallica.
- R. Laurentin, Lourdes, dossier des documents authentiques, t. 1, deuxième édition revue et corrigée, Paris, 1958, p. 145-146.
- Voir par exemple le chanoine Georges Bertrin, Histoire critique des événements de Lourdes, nouvelle édition, 1909, p. 414-422, consultable sur archive.org. Bertrin argue notamment que la formule de politesse prêtée au procureur général est contraire aux usages administratifs de l'époque.
- Rapport reproduit dans R. Laurentin, Lourdes, documents authentiques, Paris, t. 2, 1958, p. 218-220, spéc. p. 219.
- R. Laurentin, Lourdes, documents authentiques, Paris, t. 2, 1958, p. 218.
- Jean de Bonnefon, Lourdes et ses tenanciers, Paris, s.d. [1905], p. 204-206, spéc. p. 205, consultable sur Gallica.