Jean Fochivé
Jean Fochivé, né en 1931 à Foumban au Cameroun et mort le à Yaoundé, est un haut fonctionnaire et homme d'État camerounais[1]qui a dirigé les services de renseignement du Cameroun.
Naissance | Foumban |
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Décès | |
Nom de naissance |
Aboubakarim Fochivé Féwou |
Nationalité | |
Activités |
Biographie
Enfance et famille
Né en 1931 à Foumban au Cameroun[2], Jean Féwou Fochivé, né Aboubakarim Féwou[3], commence ses études primaires à l'école de Njindare à Foumban et poursuit son cursus académique à l'école protestante de Njissé. Titulaire d'un certificat d'études primaires, il est affecté à Dschang en 1951 où il est employé en qualité de secrétaire de brigade[4] de police.
Carrière
Après Dschang, en 1952, Jean Fochive est a affecté à Bafang (Cameroun) comme secrétaire de brigade. Il assiste simultanément le juge de paix et le chef de brigade. En novembre 1952, il réussit le concours direct d'agent de police[5] et deviendra inspecteur de police en 1953. En 1954, après un séjour au commissariat de Nkongsamba, il rejoint la brigade régionale de la police judiciaire du Wouri en tant qu'officier de police et sera affecté au commissariat de Douala[6]. En 1957, Jean Fochivé interrompt sa carrière pour entrer à l'école supérieure de police de Dakar (Sénégal). En 1959, il sort major de sa promotion avec mention très bien[6]. Il rentre au Cameroun et est nommé Commissaire central de la ville de Douala[7].
Après l'indépendance du Cameroun, il est envoyé à Paris en mars 1961 pour y être formé au renseignement par Maurice Robert (responsable du SDECE pour l'Afrique, il est notamment chargé de former les services secrets des régimes alignés sur la France)[8].
Nommé à la tête du Bureau des Etudes et de la Documentation (BEDOC)[6], qui deviendra par la suite en 1964 le Service des Etudes et de la Documentation (SEDOC), et en 1966 la Direction de la Documentation (DIRDOC), le Centre National de la Documentation (CND) en 1975 qui sera rebaptisé Centre National des Etudes et des Recherches (CENER) en 1989[4]. Au sein de cette police secrète du gouvernement camerounais, il reste solidement encadré par des agents français. L'agent français André Gérolami est ainsi considéré comme le véritable chef du SEDOC dans les années 1960[8].
À partir de jusqu'en 1978, Jean Fochivé cumule aussi les fonctions chef de la sécurité présidentielle et ensuite directeur de la sécurité présidentielle. En tant que directeur de la sécurité présidentielle, il était à la tête de la garde républicaine avec poste de commandement militaire à la présidence. En 1978, Fochivé cède ses fonctions de directeur de la sécurité présidentielle a son adjoint le Lieutenant Colonel Oumarou Djam Yaya, qui occupera cumulativement le poste de Directeur Général Adjoint du Centre National de Documentation (CND). Il resta Directeur Général des Services de renseignement du Cameroun jusqu'en Août 1984. Il lui est proposé le poste d'ambassadeur du Cameroun en Chine en 1985 mais ne pourra accepter la position à cause de la très large famille qu'il possède. En , le président Paul Biya le renomme au poste de Directeur du Centre National des Études et des Recherches (CENER)[4], les services de renseignement du Cameroun. Fochivé devint plus tard le Délégué Général pour la sécurité nationale, où il est resté jusqu'en 1996[9]. En 1991, Jean Fochivé est nommé Délégué Général à la Sûreté Nationale, ensuite Secrétaire d'Etat à la Sécurité Intérieure[6], un poste qu'il cumulera pendant deux ans avec celui de Directeur Général du CENER, devenu aujourd'hui la Direction générale de la recherche extérieure (DGRE). Jean Fochivé meurt le 12 avril 1997 à Yaoundé (Cameroun)[6].
RĂ©putation
Chef de la police politique camerounaise depuis le lendemain de l'indépendance, il était craint des Camerounais pour la réputation d'avoir réprimé les maquis des Grassfields et sa lutte acharnée contre l'UPC dans les années 1960, incluant l'utilisation à grande échelle de la torture. En période de crise sociale, les présidents Ahidjo et Biya ont toujours fait appel à ses services pour ramener l'ordre et la sécurité avec un certain succès[10].
Il manifestait d'importants sentiments xénophobes à l'égard des Bamilékés[8].
Accusé d'entretenir des relations avec des escrocs camerounais à l'étranger[11], il perd la confiance de Paul Biya qui le démet de ses fonctions en 1996. Il décède à Yaoundé en [11].
Il se débarrasse de son rival Enoch Kwayeb en glissant son nom dans le « procès Ouandié-Ndongmo » en 1970[8].
Notes et références
- « FOCHIVE Jean - », sur www.atangana-eteme-emeran.com (consulté le )
- « Cameroun: Histoire de Jean Fochivé le sinistre » (consulté le )
- « Fochivé ou l’amour de l’esclave pour son maître (la France) », sur Epurebere, adi ibo ya ndziya yo: le blog d'Obambé Mboundze Ngakosso (consulté le )
- Frédéric Fenkam, Les révélations de Jean Fochivé : le chef de la police politique des présidents Ahidjo et Biya, Editions Minsi, (ISBN 2-911150-04-X et 978-2-911150-04-3, OCLC 82371263, lire en ligne)
- « Cameroon-Info.Net :: Cameroun-Info.Net: Le Portail du Cameroun », sur www.cameroon-info.net (consulté le )
- Sep 2012 | Livre | 26, « FOCHIVE Jean », sur Camerlex, (consulté le )
- Les Multiples aventures d’une vie et son côté spirituel, Editions Publibook (ISBN 978-2-7483-4237-6, lire en ligne)
- Thomas Deltombe, Manuel Domergue et Jacob Tatsita, Kamerun !, La DĂ©couverte,
- (en) « Historical Dictionnary of Cameroon », p. 165
- Pierre Janin, Surveiller et nourrir : politique de la faim, KARTHALA Editions, , 227 p. (ISBN 978-2-8111-0434-4, lire en ligne)
- Fanny Pigeaud, Au Cameroun de Paul Biya, Paris, KARTHALA Editions, , 266 p. (ISBN 978-2-8111-0526-6, lire en ligne)
Annexes
Bibliographie
- Frédéric Fenkam, Les révélations de Jean Fochivé : le chef de la police politique des présidents Ahidjo et Biya, Éd. Minsi, Bondy; diff. Tamery, Paris, 2003, 297 p. (ISBN 2-911150-04-X)
Articles connexes
Liens externes
- Souvenir sur mon oncle : un commissaire exceptionnel (Seidou Ndam, Memoro, vidéo en ligne, 4 min 37)