Accueil🇫🇷Chercher

Jean Dion

Jean Dion, né le , est un journaliste et chroniqueur sportif québécois, publié dans le quotidien Le Devoir. Ses chroniques s'éloignent en fait souvent du sport pour traiter de société et de politique. Elles se distinguent par un humour constant caractérisé par un ton de badinerie, par l'exploitation ludique du lieu commun et par une virtuosité linguistique qui le fait mélanger allègrement tous les niveaux de langue, depuis le plus littéraire jusqu'au plus populaire.

Jean Dion
une illustration sous licence libre serait bienvenue
Biographie
Naissance
Nationalité
Formation
Activité

Depuis 2011, il collabore à l'émission Dessine-moi un dimanche sur ICI Première.

Biographie

Jean Dion signe ses premiers articles dans Le Devoir en à titre de reporter aux informations générales, après quoi il sera correspondant parlementaire à Ottawa pendant trois ans. À partir du , il tient une chronique intitulée Hors-jeu. Le , il change le nom de sa chronique pour l'appeler plutôt Et puis euh, choix qu'il explique en ces termes : « Et quoi de mieux pour rendre le fond de l'air du temps que ce bout de phrase typique, cette transition dans la vacuité, ce tremplin vers une nouvelle idée aussi insignifiante que la précédente, Et puis euh? Pas une entrevue de sportif, d'expert, pas une intervention d'amateur qui n'en soit parée comme d'un leitmotiv (c'est beau, hein?). "Écouteeeee, j'pense que définitivement la game et puis euh", vous, c'est votre affaire, mais moi, ça me fout des trémolos drette là. » (Le Devoir, )

Titulaire d'un baccalauréat en sciences politiques de l'Université de Montréal, Jean Dion a fait un bref passage à La Presse (comme stagiaire, en 1991) et à La Tribune de Sherbrooke au début de sa carrière.

Publications

Honneurs

Le Conseil supérieur de la langue française du Québec lui a décerné le prix Jules-Fournier en 2004 « pour son style original, plein de verve et d'humour, pour sa maîtrise de la langue écrite et pour son talent de narrateur ».

Le groupe musical Avec pas d'casque a tiré son nom[1] d'une expression utilisée par Jean Dion pour décrire un hockeyeur évoluant sans casque protecteur.

Le site Internet (et maintenant l'émission de radio) Sportnographe, qui se veut une satire des médias sportifs québécois, a baptisé sa baladodiffusion Pod'casque, aussi en hommage à Dion. Ce dernier y fait sa chronique hebdomadaire, qui porte actuellement le nom de WikipéDion, en hommage à Wikipédia.

Les chroniques de Jean Dion sont publiées le mardi, le jeudi et le samedi dans Le Devoir. La chronique WikipéDion fait partie de l'émission Sportnographe; diffusée les vendredis sur les ondes de la Première Chaîne de Radio-Canada. Un loustic a déjà affirmé que Jean Dion est au carrefour intellectuel du regretté Jacques Beauchamp et de Jean-Paul Sartre.

Extraits des chroniques de Jean Dion

  • « Ă€ l'intention de ceux qui n'ont pas suivi le hockey professionnel entre 1997, grosso modo, et 2004 parce que c'Ă©tait bien trop plate ou parce qu'ils Ă©taient occupĂ©s Ă  planifier puis Ă  rĂ©aliser les dĂ©fis du nouveau millĂ©naire, prĂ©cisons que le N.Y. Rangers a Ă©tĂ© affligĂ©, au long de cette pĂ©riode, par une sous-productivitĂ© chronique par rapport Ă  la rĂ©munĂ©ration collective de sa force de travail. Or se dit d'un club qui dĂ©pense sans se dĂ©penser : il reçoit en pleine poire un coup de masse salariale. Cela ne peut cependant plus se produire, Ă  cause du nouveau hockey. Une histoire de plafond, qui constitue un vĂ©ritable mur pour tous les clubs, dont plusieurs, s'ils gèrent mal leur patente, visitent le plancher. » (Le Devoir, )
  • « Nous connaissons tous plein de gens qui possèdent une tonne de talent et s'en tirent Ă  merveille sans vraiment faire d'efforts, ou alors sont beaux et pognent d'aplomb pendant que les ordinaires doivent dĂ©ployer des trĂ©sors d'imagination pour seulement commencer d'espĂ©rer avoir l'ombre du reflet d'une chance de sĂ©duire, et encore de sĂ©duire un-e autre ordinaire. Cette mĂ©conception provient d'une idĂ©e fumeuse, la plus grande menterie de l'histoire de l'humanitĂ©, qui veut que tous soient Ă©gaux. » (Le Devoir, )
  • « "C'est bien l'humain, ça", a relatĂ© l'individu par la poste. "Son mot prĂ©fĂ©rĂ© est 'dĂ©guĂ©dine'. Jamais content, et pressĂ© de ne pas l'ĂŞtre. Vous aurez remarquĂ© que l'humain dit tout le temps qu'il veut voir ça avant de mourir. Ce qu'il ne sait pas, le sot, c'est qu'en courant sans arrĂŞt, il s'expose Ă  un dĂ©cès prĂ©maturĂ© et diminue d'autant ses chances de voir ça. Il doit ĂŞtre aussi pressĂ© de crever, ça ne m'Ă©tonnerait pas de lui. N'importe quoi en autant que ça se fasse lĂ , lĂ ." » (Le Devoir, 28-)
  • « Les Romains de l'AntiquitĂ©, il faut le dire, Ă©taient plutĂ´t bizarres. Ils utilisaient des lettres pour faire des chiffres, avec la confusion que la chose suscitait. Tenez, Ă  l'Ă©poque, il y avait un jeu tĂ©lĂ©visĂ© intitulĂ© Des lettres et des lettres. Or, quand arrivait le temps de jouer aux lettres, au mot le plus long, mettons qu'un candidat demandait une consonne et obtenait un L. Son adversaire disait "voyelle" et obtenait un I. Ensuite, voyelle : I. InĂ©vitablement, les participants se regardaient d'un air ahuri et finissaient par interroger l'animateur : "Vous ĂŞtes sĂ»r que c'est pas des chiffres, ça?" L'animateur rĂ©pondait que non, mais il se trouvait toujours un joueur pour, après rĂ©flexion rĂ©glementaire de VL secondes, proposer "51", alors que l'autre donnait "48". Le gars du 48 disait alors qu'il avait utilisĂ© plus de lettres/chiffres en faisant IIL que le gars du 51 avec son LI. Le gars du 51 rĂ©pliquait que 51 Ă©tait certainement plus haut que 48, que de toute façon on Ă©tait en train de jouer aux lettres et que IIL n'est mĂŞme pas un mot alors que LI dĂ©signe une mesure itinĂ©raire chinoise acceptĂ©e au Scrabble, le gars du 48 criait : "Et ta sĹ“ur, CaĂŻus, elle sait que X c'est dix mais que DIX c'est 509?" et la bataille pognait. » (Le Devoir, )
  • « Ailleurs dans l’actualitĂ©, la dernière fois qu’on a regardĂ©, l’économie des États-Unis se portait Ă  merveille, il n’y avait plus de guerres dans le monde connu et la planète refroidissait alors mĂŞme que les enfants Ă©taient autorisĂ©s Ă  jouer dans un carrĂ© de sable bitumineux. » (Le Devoir, )

Notes et références

  1. « Avec pas d'casque, les champions des premières parties »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), Philippe Papineau, Le Devoir, 28-29 juillet 2008.

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.