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Jean-Pierre Mourer

Jean-Pierre Mourer , né le à Wittring dans le district de Lorraine (Empire allemand) et mort fusillé le à Mulhouse (Haut-Rhin), est un syndicaliste et homme politique français. Il s'engage activement dans la collaboration à partir de 1940.

Jean-Pierre Mourer
Illustration.
Jean-Pierre Mourer en 1933.
Fonctions
Député français
–
RĂ©Ă©lection 1932, 1936
Gouvernement Troisième République
Groupe politique PCF (1928-1932)
GI (1932-1936)
IAP (1936-1940)
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Wittring, district de Lorraine
Date de décès
Lieu de décès Mulhouse
Nationalité Drapeau de l'Empire allemand Allemande Drapeau de la France Française
RĂ©sidence Bas-Rhin

Biographie

Carrière politique

Cheminot, Jean-Pierre Mourer milite très tĂ´t dans les rangs du jeune Parti communiste. Également syndicaliste, il appartient Ă  la ConfĂ©dĂ©ration gĂ©nĂ©rale du travail unitaire (CGTU), dont il est secrĂ©taire de l'union locale strasbourgeoise. Candidat prĂ©sentĂ© par le Bloc ouvrier et paysan, appendice Ă©lectoral du PCF, aux Ă©lections lĂ©gislatives de 1928, il est Ă©lu dĂ©putĂ© de Strasbourg (par 7 140 voix contre 6 013 Ă  son concurrent)[1].

Le soutien qu'il apporte aux revendications autonomistes alsaciennes lui vaut d'ĂŞtre exclu du Parti communiste en 1929. Il fonde alors le Parti alsacien ouvrier et paysan (ElsĂĄssische Arbeiter-und Bauernpartei). Aux Ă©lections de 1932, il est rĂ©Ă©lu, face au candidat SFIO, Marcel-Edmond Naegelen (par 6 575 voix contre 6 192[1]). Il se prĂ©sente alors cette fois comme candidat du Bloc des travailleurs alsaciens, membre du « Parti communiste - Opposition ». Il rejoint alors le groupe de la Gauche indĂ©pendante, structure parlementaire de tendance centriste. Il devient, la mĂŞme annĂ©e, conseiller gĂ©nĂ©ral de Strasbourg-Ouest. Ă€ l'AssemblĂ©e nationale, il est membre de la commission de l'AlgĂ©rie, des colonies et protectorats, de la commission des rĂ©gions libĂ©rĂ©es, de la commission de l'hygiène et de celle des comptes dĂ©finitifs et des Ă©conomies[1].

Ses interventions en qualitĂ© de dĂ©putĂ© concernent presque exclusivement sa circonscription et l'action du gouvernement Ă  son Ă©gard. Il milite pour Ă©tendre les assurances sociales Ă  l'Alsace-Lorraine. En 1932, il est Ă©lu conseiller gĂ©nĂ©ral du canton ouest de Strasbourg. Aux Ă©lections de 1936, il est rĂ©Ă©lu dĂ©putĂ©, Ă  nouveau face Ă  Marcel-Edmond Naegelen (par 5 844 voix contre 4 633[1]) et rejoint le groupe des IndĂ©pendants d'action populaire et fait partie de la commission de l'Alsace-Lorraine. Il se situe alors Ă  l’extrĂŞme droite et entre en contact avec les agents allemands, notamment Robert Ernst, soutien des Alsaciens-Lorrains rĂ©fugiĂ©s en Allemagne depuis 1918, qui lui fait parvenir des fonds[2]. Lorsqu'a lieu Ă  l'AssemblĂ©e la discussion budgĂ©taire au sujet de la loi budgĂ©taire de 1936, il propose de rĂ©tablir la direction gĂ©nĂ©rale des services d'Alsace-Lorraine et de fixer son siège Ă  Strasbourg. Aux discussion de 1939, il souligne « l'Ă©chec de la politique d'assimilation en Alsace-Lorraine ». Il est arrĂŞtĂ© en automne 1939 pour atteinte Ă  la sĂ»retĂ© de l'État, grâce Ă  un mandat d'arrĂŞt du tribunal militaire de Nancy[1].

Collaboration et fin de vie

En 1940, il est libéré par l'armée allemande, qui avance en territoire français, et s'engage alors ardemment dans la collaboration avec l'occupant. Il utilise alors la forme germanisée de son nom « Hans-Peter Murer ». En janvier 1941, le commandement allemand le nomme Kreisleiter de Mulhouse, bien que la Gestapo soit peu amène, notamment en raison de son passé communiste. Le Kreisleiter était le chef local à la fois du parti nazi et de l'administration.

Arrêté à la fin de la Seconde Guerre mondiale à Munich, en août 1945 par l'US Army, il est interné au camp de Bad-Mergentheim. L'armée américaine le livre à la France un an plus tard ; il est incarcéré à la prison de Mulhouse. La Cour de justice du Haut-Rhin le condamne à la peine capitale le . Il est exécuté à Mulhouse (sur l'île Napoléon), le . Les preuves utilisées contre lui lors de son procès ne se rapporteraient pas à l'époque de la Collaboration (1940-1945), mais principalement à des contacts qu'il aurait eus avec l'Allemagne avant la guerre[3].

Notes et références

  1. « Jean-Pierre Mourer - Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1889 à 1940 (Jean Jolly) », sur www2.assemblee-nationale.fr (consulté le )
  2. Michel Dreyfus, Léon Strauss, « MOURER Jean-Pierre [MURER Hans, Peter après 1940] », sur maitron.fr, 30 juin 2008, dernière modification le 12 août 2010.
  3. Bankwitz, p. 106

Sources

  • « Jean-Pierre Mourer », dans le Dictionnaire des parlementaires français (1889-1940), sous la direction de Jean Jolly, PUF, 1960

Voir aussi

Bibliographie

Liens externes

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