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Jean-Michel Cabau

Jean-Michel Cabau était compositeur de musique sacrée, musicien et maître de chapelle du début du XVIIIe siècle, dont on a redécouvert les compositions dans les fonds de la collégiale Saint-Vincent de Soignies et de l’église Sainte-Élisabeth à Mons.

Jean-Michel Cabau
Description de cette image, également commentée ci-après
Naissance XVIIe siècle
Décès
Lieux de résidence Soignies, Mons
Activité principale Compositeur
Style Musique baroque
Lieux d'activité La Collégiale Saint-Vincent de Soignies
l’église Sainte-Élisabeth à Mons.
Années d'activité vers 1720

De 1704 Ă  1710, les archives dĂ©partementales de Lille mentionnent, au Chapitre Saint-AmĂ© de Douai, un jeune « choral de Bruxelles » et sa mère, ThĂ©rèse Cabau, couturière. On a effectivement retrouvĂ© l’acte de baptĂŞme d’un certain Jean Cabau baptisĂ© Ă  Bruxelles, en l’église des Saints Michel et Gudule le , fils de Michel Cabau et ThĂ©rèse la Vignon, mariĂ©s le en l’église Notre-Dame de la Chapelle. Ce Jean Cabau, fils de Michel, s’est-il fait prĂ©nommer Jean-Michel ? En 1710, ce jeune choral finit par ĂŞtre renvoyĂ© avec une bourse dans sa famille maternelle Ă  Maestreck (Maastricht?) « ...pour quelques annĂ©es et - les messieurs de la maĂ®trise - ont dĂ©clarĂ© qu’ils auront autant d’égard ci-après pour lui que s’il n’avait pas quittĂ© l’église... Â»[1].

La première mention de la prĂ©sence de Jean-Michel Cabau Ă  Soignies remonte Ă  1716, dans les Comptes de la Fabrique de la CollĂ©giale de Soignies oĂą il est rapportĂ© qu’il prend possession de la chapelle Saint-Michel. Mais le document fait rĂ©fĂ©rence Ă  un document identique de l’annĂ©e prĂ©cĂ©dente, document qui a disparu. Il Ă©tait donc au service du Chapitre avant 1716 ; il est probablement aussi maĂ®tre de musique, succĂ©dant Ă  Goutier. Son bĂ©nĂ©fice de chapellenie est dĂ©clarĂ© vacant le , Ă  cause d’une absence de plus de 40 jours. Cette absence aurait Ă©galement dĂ©terminĂ© le chapitre Ă  faire choix d’un nouveau maĂ®tre de musique dès 1720.

À partir de l’année 1720, on pourrait supposer qu’il est en fonction à l’église Sainte-Elisabeth de Mons où l’on trouve quelques œuvres de cette année-là.

En 1726, nous retrouvons Cabau Ă  Soignies : le , il accède au poste de grand vicaire, et le les chanoines le dĂ©signent « pour deservir la maistrise jusqu’à nouvelle ordre a commencer la veille de la St. Jean-Baptiste prochain Â». Le , Cabau y signe sa Missa Sancti Vicentii.

Le chapitre l’agrĂ©e officiellement au poste de maĂ®tre de musique, le  : «aux mĂŞmes conditions que ses prĂ©dĂ©cesseurs et en spĂ©cial d’estre remerciable et amovible au bon plaisir de Messieurs ainsi que de tenir un vicaire et huict choraux comme de coustume et ce Ă  commencer au St-Jean Baptiste 1730 Â».

Il devient chanoine en 1731 mais continue de composer jusqu'en 1735.

Ă€ la suite de ce que les mĂ©decins de l’époque qualifient de « Melancholia morbus Â»[2], sorte de crainte panique qui rend impossible l’exercice de sa fonction de chanoine, il est exemptĂ© de la participation aux offices Ă  la date du .

Il meurt Ă  Soignies en .

Il composa deux messes (dont une en 1722[3]) ainsi que de nombreux autres chants religieux (dont « Stellae » à la vierge Marie). Aucune pièce purement instrumentale de sa plume ne nous est connue, car à l’époque dans les offices religieux, la priorité était donnée à la voix (instrument naturel reçu du créateur), de plus il fallait que les textes bibliques soient intelligibles. Cependant, un accompagnement (pour deux violons, alto et basse continue — orgue, théorbe et basse de viole) composé pour l’église de Mons nous est parvenu. Il était, en effet, interdit d’utiliser les « hauts-instruments » (violons, flûtes, cuivres etc.) dans les offices de la collégiale de Soignies pour préserver l'ambiance de prière des chanoines. Pour cette même raison, Cabau n'utilisait d'ordinaire qu’une basse continue comme accompagnement de la voix.

Ĺ’uvres (choix)

  • Missa Sancti Vincentii pour chĹ“ur Ă  4 voix et basse continue, Ă©crite en 1728
  • Cinq Motets pour quatre voix et basse continue, composĂ©s entre 1728 et 1735
  • La sĂ©rie de 12 Stellae - Couronne de 12 Ă©toiles – Corona stellarum duodecim. Chaque Stella prĂ©sente en musique (chĹ“ur Ă  4 voix, cordes et basse continue) un aspect particulier de la personnalitĂ© de Marie : la saintetĂ©, l’excellence, la modestie, la virginitĂ©, la maternitĂ©, la puissance, l’amabilitĂ©, la prudence, l’humilitĂ©, la clĂ©mence, la gĂ©nĂ©rositĂ©, la misĂ©ricorde.

Deux fonds locaux se partagent l'essentiel de ses Ĺ“uvres : celui de Saint-Vincent de Soignies et celui de Sainte-Elisabeth Ă  Mons.

Les « Stellae Â» Ă  la Vierge Marie proviennent du fonds de l’église Sainte-Elisabeth[4]. Quelques-uns portent la date de 1720, ce qui laisse supposer une fonction dans cette Ă©glise Ă  cette Ă©poque. Outre ces pièces, le fonds de Sainte-Elisabeth possède de lui 3 motets, une messe Ă  4 voix en sol majeur datĂ©e de 1720, un Salve Regina. La composition pour Sainte-Elisabeth a l’avantage de pouvoir inclure des instruments comme les violons par exemple.

Le fonds de Saint-Vincent[5] rassemble 10 Ĺ“uvres de Cabau : 3 messes (Saint Vincent, NoĂ«l et Pâques), 5 motets Ă  4 voix et basse continue (Magnificat du 3ème ton, Victimae Paschali Laudes, Veni Sancte Spiritus, Hodie Nobis, Litanies de la Sainte Vierge) et 2 motets Ă  une voix et basse continue (A Solis Ortu, Domine Dominus).

D'autres manuscrits d'œuvres de Cabau ont été retrouvés à la Bibliothèque Royale de Bruxelles dans le fonds Sainte-Gudule (rassemblés par le chanoine Van der Boom vers 1760), à la bibliothèque du Conservatoire Royal de Bruxelles dans un autre fonds Sainte-Gudule et à la bibliothèque de l'IMEP à Namur dans le fonds Saint-Aubain. Ce nouvel apport révèle que Cabau avait une réputation musicale qui, au XVIIIe siècle, dépassait l'aire du Hainaut historique.

Références

  1. Chapitre Saint-AmĂ©, registre capitulaire., Lille, Archives dĂ©partementales, 1 G 42 
  2. Autour de Jean-Michel CABAU, maître de musique sonégien du XVIIIe
  3. in le concert bourgeois.org
  4. Inventaire des archives du fonds musical de l'Eglise Saint-Elisabeth Ă  Mons, 1717-1789. BE-A0524 / AEM.02.048
  5. Inventaire des archives musicales de la collégiale Saint-Vincent de Soignies 1700-1890, F. Guilloux. BE-A0524 / AEM.02.068

Liens externes

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