Jean-Claude Camors (résistant)
Jean-Claude Camors, né le à Pau, dans les Pyrénées-Atlantiques, disparu à Rennes en , est un résistant français, Compagnon de la Libération.
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(Ă 23 ans) Rennes |
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Biographie
Famille
Issu d'une famille bĂ©arnaise, Jean-Claude Camors est fils et petit-fils d'officiers ; son pĂšre, Maurice Camors (1887-1920) est mĂ©decin militaire. Alors que Jean-Claude n'a qu'un an, il meurt Ă Alger des suites d'une maladie contractĂ©e Ă l'hĂŽpital militaire François Maillot d'Alger oĂč il travaillait. Par sa mĂšre, Louisette Faisans (1890-1981), Jean-Claude est le petit-neveu d'Henri Faisans (1847-1922), maire de Pau et sĂ©nateur des Basses-PyrĂ©nĂ©es (devenues les PyrĂ©nĂ©es-Atlantiques en 1969)[1].
Formation
Avec son frÚre Paul, il est élÚve des Dominicains à Songe, puis du lycée palois. Il suit des études de droit.
Son activité dans la Résistance
En , il est affectĂ© au 18e RĂ©giment d'Infanterie et suit les cours d'Ă©lĂšve aspirant. En , il est fait prisonnier Ă Fontenay-le-Comte. Il est internĂ© au camp de Choisel situĂ© Ă ChĂąteaubriant d'oĂč il s'Ă©vade ; il franchit la ligne de dĂ©marcation et rejoint Pau Ă la fin de .
Il se rend ensuite Ă La Seyne-sur-Mer, puis Ă Marseille oĂč il s'engage sur un bateau de pĂȘche et saute Ă la mer devant Gibraltar. AprĂšs deux heures de nage, il est rĂ©cupĂ©rĂ© par un navire britannique et gagne Londres en . AprĂšs une pĂ©riode d'entraĂźnement en Angleterre, il est parachutĂ© en France en 1942, avec la mission d'organiser le passage rĂ©gulier des aviateurs alliĂ©s vers l'Espagne.
En , il retourne en Angleterre pour parfaire son entraĂźnement; en dĂ©cembre de la mĂȘme annĂ©e, il est de retour en France. Il est arrĂȘtĂ© en Espagne; relĂąchĂ©, il est de retour en Angleterre en .
Le BCRA l'envoie en France en avril 1943 afin d'organiser un rĂ©seau d'Ă©vasion des aviateurs alliĂ©s tombĂ©s sur le territoire français. Fondateur et chef national du rĂ©seau de renseignement et d'Ă©vasion « Bordeaux-Loupiac », Jean-Claude Camors revient au milieu de l'Ă©tĂ© 1943, prendre contact avec un patron pĂȘcheur de Camaret qui met son bateau, le « Suzanne-RenĂ© »[2] Ă sa disposition pour des traversĂ©es Ă destination de la Cornouaille anglaise. Vingt-trois jeunes aviateurs, anglais, canadiens et amĂ©ricains ont pu rejoindre l'Angleterre sains et saufs.
Pendant les semaines qui suivent, il s'assure des ramifications sur tout le territoire mĂ©tropolitain de son rĂ©seau, chargĂ© de retrouver des aviateurs cachĂ©s et leur fixe des rendez-vous en divers points de Bretagne. Plusieurs membres de son Ă©quipe ayant Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©s, il repart en Angleterre.
Le , Ă Rennes, il a rendez-vous, au cafĂ© de l'Ăpoque, rue du PrĂ© BottĂ©, avec le chef rĂ©gional du rĂ©seau, en l'occurrence un pharmacien de la ville, AndrĂ© Heurtier, Pierre Dumont, RĂ©my Roure, et AndrĂ© Poirier, aviateur français dont l'appareil a Ă©tĂ© abattu et dĂ©sire regagner Londres. L'Ă©tablissement est tenu par un agent de renseignement du Mouvement de LibĂ©ration Nationale. RepĂ©rĂ©s par des agents français collaborateurs du groupe dirigĂ© par Guy Vissault de CoĂ«tlogon, qui les dĂ©nonce Ă la Gestapo, ils sont d'abord introuvables malgrĂ© un bouclage en rĂšgle du quartier car ils se sont rĂ©fugiĂ©s sur le toit dâun immeuble de la rue MarĂ©chal-Joffre. Malheureusement, Jean Claude Camors a Ă©tĂ© griĂšvement blessĂ©. Trop pour continuer Ă fuir. AprĂšs avoir recommandĂ© Ă ses compagnons de rester dans leur cachette, il dĂ©truit tous les papiers en sa possession, et redescend attendre la mort sur le palier du dernier Ă©tage, espĂ©rant ainsi attirer sur lui seul lâattention des Allemands. Il avait vu juste : quelques heures aprĂšs avoir dĂ©couvert son cadavre, la Gestapo dĂ©cidera dâabandonner les recherches, ce qui permettra Ă deux rescapĂ©s de sâĂ©chapper.
Dans l'affrontement, RĂ©my Roure, son adjoint, sera blessĂ© griĂšvement ; presque mourant â il a lâartĂšre fĂ©morale sectionnĂ©e â il est miraculeusement soignĂ© par un chirurgien français. InternĂ© Ă Fresnes quatre jours plus tard, il est frappĂ© et torturĂ© mais il se tait. Le , il sera dĂ©portĂ© Ă Auschwitz puis Ă Buchenwald.
Le frÚre de Jean-Claude, Paul participe à la Libération dans les rangs de la 9e division d'infanterie coloniale[3]. Plus tard, il trouve la mort lors de la guerre d'Indochine, en Annam, dans une embuscade au col de Loukkel (aujourd'hui dans la province de Lam Dong) en .
Les survivants du réseau, parmi lesquels Rémy Roure, rendent hommage à leur chef en faisant apposer une plaque en novembre 1947 à Rennes[4].
Distinctions
- Chevalier de la LĂ©gion d'honneur
- Compagnon de la Libération à titre posthume par décret du 04 Mai 1944[5]
- Croix de guerre 1939-1945 avec palme
- Médaille de la Résistance française par décret du 16 juin 1945[6]
- MĂ©daille de la LibertĂ© (Medal of Freedom), Ătats-Unis
Sources principales
- Notice sur site de l'Ordre de la Libération
- Alain Lozac'h, Petit lexique de la deuxiĂšme guerre mondiale en Bretagne, Ăditions Keltia Graphic, SpĂ©zet, 2005
- Commission d'information historique pour la paix du département d'Ille-et-Vilaine, Mémoire de Granit 1939-1945, Rennes, 1991, 273 p., p. 28-29
Notes et références
- Informations recueillies de la famille cousine GardĂšres.
- Les ex-votos marins.
- « Jean-Claude Camors (fondation de la France libre) » (consulté le )
- « Nouvelles du jour », Le Monde, 11 novembre 1947
- « Jean-Claude CAMORS », sur Musée de l'Ordre de la Libération (consulté le )
- « - Mémoire des hommes », sur www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr (consulté le )