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Jean-Baptiste Pierre Lebrun

Jean-Baptiste Pierre Le Brun ou Lebrun, né en 1748 à Paris et mort dans la même ville le , est un peintre, collectionneur et marchand d'art français.

Jean-Baptiste Le Brun
Autoportrait (1795).
Biographie
Naissance
Décès
Nationalité
Activités
Période d'activité
Conjoint
Élisabeth Vigée Le Brun (à partir de )
Enfant
Parentèle
Autres informations
Maîtres
Genre artistique
Ĺ’uvres principales
Galerie de peintres flamands, hollandais et allemands (d)
signature de Jean-Baptiste Pierre Lebrun
Signature

Il est le fils du peintre Pierre Le Brun (vers 1700-1771), qui était l’arrière-petit-neveu du peintre Charles Le Brun (1619-1690).

Biographie

Déjà marié une première fois en Hollande, il se marie le en l'église Saint-Eustache avec Élisabeth Louise Vigée (1755—1842), fille de Louis Vigée (1715—1767), artiste peintre et professeur à l'Académie de Saint-Luc, et de Jeanne Maissin (1728—1801), coiffeuse. Il a rencontré Élisabeth Louise Vigée l'année précédente, s'occupera de ses affaires, devient son agent et la demande en mariage, alors même que ce dernier, libertin et joueur, a mauvaise réputation, et que le mariage est formellement déconseillé à la jeune artiste. De cette union est née Jeanne Julie Louise Lebrun (1780—1819), mariée en 1800 à Gaëtan Bertrand Nigris, directeur du théâtre impérial de Saint-Petersbourg.

Descendant d'une famille d'artistes peintres parisiens, il est devenu, à partir de 1775, un des plus importants marchand de tableaux et expert en tableaux de Paris, dans un appartement loué dans l' hôtel Lubert au no 19-21 actuel de la rue de Cléry. Il est à la fois un spécialiste de la restauration de tableaux anciens et de peinture hollandaise dont il a publié des catalogues dans un but commercial[1] - [2]. Cette même année Élizabeth Vigée s’installe avec sa mère, son frère et son beau-père dans l’ hôtel de Lubert[3]. Elle y fait la connaissance de Pierre Lebrun (1748-1813), marchand de tableaux, qui lui fait découvrir sa galerie d’art. Le , elle épouse dans l’intimité Pierre Lebrun.

En 1778, le couple Lebrun achète l’ hĂ´tel de Lubert aux hĂ©ritiers de cette famille. De 1784 Ă  1785, le couple dĂ©cide d'agrandir leur hĂ´tel en faisant construire un second bâtiment au fond du jardin par l'architecte Jean-Arnaud Raymond (1739-1811) qui va prendre le nom d' hĂ´tel Lebrun et ouvrira au no 4 de la rue du Gros-Chenet. L'architecte Jean-Arnaud Raymond est Ă©galement chargĂ© d’agrandir l’ancien hĂ´tel de Lubert et rĂ©alise une salle destinĂ©e Ă  la vente de tableaux. L’hĂ´tel est reliĂ© par un escalier Ă  une salle circulaire couverte d’une coupole lui offrant ainsi un Ă©clairage zĂ©nithal. Des gradins surmontĂ©s d'arcades en plein cintre eux mĂŞmes surmontĂ©s de rideaux entourent cette grande salle, lui donnant un aspect de théâtre antique. une salle d'exposition et de vente de tableaux Ă  dĂ©cor nĂ©oclassique, appelĂ© "salle Lebrun"[2] oĂą il vend des antiquitĂ©s et des tableaux de Greuze, Fragonard, etc. Il a notamment inventĂ© « une nouvelle architecture, celle de la salle des ventes Ă  Ă©clairage zĂ©nithal »[4]. Son Ă©pouse y vend ses portraits pour 12 000 francs sur lesquels elle ne touche que 6 francs, son mari empochant le reste, comme elle le dit dans ses Souvenirs : « J'avais sur l'argent une telle insouciance, que je n'en connaissais presque pas la valeur.»

En 1781, il voyage à Bruxelles avec son épouse pour assister et acheter à la vente de la collection du défunt gouverneur Charles-Alexandre de Lorraine.

Pendant la Révolution, l’Église Notre-Dame-de-Bonne-Nouvelle de Paris étant fermée, la salle Lebrun est réquisitionnée pour la célébration de mariages et de baptêmes. Puis elle sert de salle de concert et disparait finalement au cours du XIXe siècle. Plus aucune trace n’en subsiste aujourd’hui[5] - [6]

Dans le contexte des premières années de la Révolution, qui voit un écroulement du marché de l'art, il est contraint de brader sa collection en 1791. Sur le plan privé, alors qu'il est devenu un défenseur de la Révolution, son épouse, monarchiste, quitte la France à l'automne 1789. Le nouveau gouvernement fait appel à lui dans le cadre des expertises et inventaires des œuvres d'art ayant fait l'objet de saisies[2].

Pierre Paul Rubens, Portrait de Suzanne Fourment
Musée du Louvre

Il souhaite jouer un rĂ´le dans le cadre de la crĂ©ation d'un musĂ©e national au Louvre. ÉcartĂ© de la commission du musĂ©e, il polĂ©mique avec le ministre de l'intĂ©rieur Jean-Marie Roland de La Platière puis après la dĂ©mission de ce dernier le et le dĂ©part des Girondins, l'arrivĂ©e de Robespierre lui est alors favorable. Le mois suivant, il achète plusieurs tableaux avec l'encouragement de David pour le compte du Louvre Ă  l'insu de l'administration, dont une Sainte famille attribuĂ©e Ă  Rembrandt et le portrait de Suzanne Fourment de Rubens. Le total des achats se monte Ă  30 000 livres au moment oĂą la RĂ©publique française est en pleine crise budgĂ©taire. Pour Ă©viter que cette situation se rĂ©pète, le Louvre va se doter d'un budget annuel d'acquisition[7].

Proche de Jacques-Louis David, il demande en 1793, sans succès, que le nom de sa femme soit retiré de la liste des émigrés. Il publie un opuscule : Précis Historique de la Citoyenne Lebrun. Comme son beau-frère Étienne, Jean-Baptiste-Pierre est emprisonné quelques mois.

Invoquant la désertion de sa femme, Jean-Baptiste-Pierre demande et obtient le divorce en 1794 pour se protéger et préserver leurs biens[8].

Il devient indispensable à la gestion du musée, continue à travailler sur les inventaires des émigrés, faisant le tri entre ce qui doit rester dans les collections nationales et ce qui doit être vendu au profit de la nation. Il publie les Observations sur le Muséum National[9] préfigurant les collections et l'organisation du musée du Louvre, Il est nommé en 1795 commissaire expert du musée, il organise alors la muséographie du musée en trois écoles (italienne, nordique et française). Comme adjoint à la commission des arts, An III (1795), il publie Essai sur les moyens d'encourager la peinture, la sculpture, l'architecture et la gravure[10]. L'arrivée au pouvoir de Bonaparte verra la fin de ses fonctions au musée national[2].

En 1800, il parvient à faire enlever le nom de son épouse des listes des émigrés. Ses efforts pour revenir sur le marché de l'art parisien sont un échec. Endetté, le , il est contraint de vendre la salle Lebrun et les deux hôtels particuliers à son ex-épouse qui était une excellente femme d'affaires[2].

Il a été un des marchands qui ont travaillé avec le comte d'Angivillier pour accroître les collections royales qui ont servi de noyau au musée du Louvre.

Peintre, il a aussi été amené à participer à la restauration des tableaux du musée du Louvre. Il a eu pour élève le paysagiste Simon Denis.

Publications

  • Le Brun, Jean-Baptiste-Pierre, Observations sur le Museum national: pour servir de suite aux rĂ©flexions qu'il a dĂ©jĂ  publiĂ©es sur le mĂŞme objet, Paris, 1793, p. 16 Gallica
  • Lebrun, Jean-Baptiste-Pierre, Essai sur les moyens d'encourager la peinture, la sculpture, l'architecture et la gravure par J.B.P. Lebrun, peintre et marchand de tableaux, adjoint Ă  la Commission temporaire des Arts, Paris, An III ; p. 36 Gallica
  • LeBrun, Jean-Baptiste-Pierre, Quelques idĂ©es sur la disposition, l'arrangement et la dĂ©coration du MusĂ©um national. Paris: De l'imprimerie de Didot jeune, 1794. Gallica
  • Lebrun, Jean-Baptiste-Pierre, Catalogue de tableaux des plus grands maĂ®tres des trois Ă©coles... de dessins montĂ©s de diffĂ©rens maĂ®tres, des terres cuites ... et autres objets, dont une partie provenant de feu M. Laborde de MĂ©rĂ©ville par J.-B.-P. Lebrun, peintre, commissaire, expert honoraire du MusĂ©e NapolĂ©on, Paris, 1802 Gallica

Notes et références

  1. Galerie des peintres peintres flamands, hollandais et Allemands, 3 volumes publiés en 1776.
  2. Darius A. Spieth, "Jean-Baptiste Pierre Lebrun, marchand d'art et promoteur du premier Louvre", in Grande Galerie - Le Journal du Louvre, sept./oct./novembre 2015, no 33, p. 100-101.
  3. Jacques Hillairet, Dictionnaire historique des rues de Paris, t. 1, p. 356 et 357.
  4. Charlotte Guichard, « Les circulations artistiques en Europe (années 1680-années 1780) », in Pierre-Yves Beaurepaire et Pierrick Pourchasse (dir) Les circulations internationales en Europe, années 1680-années 1780, Presses Universitaires de Rennes, 2010, p. 391
  5. Gallet (Michel), Les architectes parisiens du XVIIIe siècle, Paris, Mengès, 1995. Leborgne (Dominique), Guide du promeneur 2e arrondissement, Paris, Parigramme, 1995. Forum Marie-Antoinette
  6. Les vestiges de l'hĂ´tel Lebrun
  7. Darius A. Spieth, Jean-Baptiste Pierre Lebrun marchand et promoteur du premier Louvre, dans Grande Galerie, 2018, no 44, p. 98-99
  8. (en) Julia Kathleen Dabbs, Life Stories of Women Artists, 1550-1800 : an anthology, Ashgate, , p. 441
  9. gallica.bnf.fr
  10. gallica.bnf.fr

Annexes

Bibliographie

  • Gilberte Émile-Mâle, Jean-Baptiste-Pierre Lebrun (1748-1813). Son rĂ´le dans l’histoire de la restauration des tableaux du Louvre, MĂ©moires de la FĂ©dĂ©ration des sociĂ©tĂ©s historiques et archĂ©ologiques de Paris et de l’Île-de-France, t. VIII, 1956, p. 371-417
  • (en) Grove Art Online, Oxford University Press, (ISBN 9781884446054, lire en ligne)

Iconographie

  • Jean-Baptiste-Pierre Lebrun, Autoportrait, 1795, huile sur toile, 131 cm Ă— 99 cm, collection particulière (d'après Dossier de l'Art, no 232, , p. 68).

Liens externes

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