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Jean-Baptiste Nouvion

Jean-Baptiste Nouvion (1833 à Vars-sur-Roseix -1898 à Vars-sur-Roseix) est un préfet et un grand propriétaire foncier en Algérie sous le Second Empire. Il est à l'origine du succÚs de la liqueur Picon, primée en 1862 à l'Exposition universelle de Londres.

Jean-Baptiste Nouvion
Jean-Baptiste Nouvion (1833-1898), préfet du Second Empire
Fonctions
Préfet d'Oran
-
Sous-préfet de Philippeville
-
Biographie
Naissance
DĂ©cĂšs
Nationalité
Activités
Famille
Famille de colons français implantĂ©e en AlgĂ©rie au XIXe siĂšcle et grands propriĂ©taires fonciers (forĂȘts de chĂȘnes-liĂšges et mines de zinc et plomb argentifĂšre)
PĂšre
Gabriel-Félix Nouvion, propriétaire
MĂšre
Marie Mercier de Lacombe, petite-fille de Pierre de Lansade, porte-Ă©tendard des Gendarmes de la garde du roi[1]
Conjoint
Claire Chassériau, fille du baron Charles Frédéric Chassériau, architecte en chef d'Alger
Autres informations
Distinctions
Archives conservées par

CarriĂšre

EntrĂ© dans la carriĂšre prĂ©fectorale, il dĂ©buta comme chef de cabinet des prĂ©fets du Var et de la Vienne, puis de son oncle Gustave Mercier-Lacombe, directeur-gĂ©nĂ©ral des Services civils de l'AlgĂ©rie et conseiller d'État. De 1859 Ă  1861, Jean-Baptiste Nouvion est le plus proche collaborateur de Gustave Mercier-Lacombe qui au cĂŽtĂ© du Gouverneur gĂ©nĂ©ral a la responsabilitĂ© des affaires civiles de l'AlgĂ©rie. Bien que plus jeune, Nouvion entretenait des relations trĂšs amicales avec le MarĂ©chal Aimable PĂ©lissier, duc de Malakoff et devait travailler Ă  ses cĂŽtĂ©s pour la prĂ©paration du budget de l'AlgĂ©rie qui Ă©tait prĂ©sentĂ© au Conseil d'État. À la mort du MarĂ©chal PĂ©lissier en 1864, la direction gĂ©nĂ©rale des affaires civiles est supprimĂ©e et l'Ă©tablissement du budget revint au MinistĂšre de la Guerre.

Le sous-préfet de Philippeville Nouvion et la médaille de l'amer Picon (1862)

Jean-Baptiste Nouvion est sous-prĂ©fet de Philippeville (AlgĂ©rie) de 1862 Ă  1870. Il accueillit l'empereur NapolĂ©on III lors de son escale le (second voyage de l’Empereur en AlgĂ©rie) et l'accompagna tout au long de sa visite dans la province[3]. Le journal L'Illustration () raconte comment, grĂące Ă  l’entĂȘtement du sous-prĂ©fet Nouvion, le devenu cĂ©lĂšbre apĂ©ritif Picon obtint une mĂ©daille de Bronze Ă  l’Exposition Universelle de Londres en 1862. En 1862, le gouvernement de l’AlgĂ©rie invita les industriels français Ă  prendre part Ă  l'Exposition Universelle de Londres. Jean-Baptiste Nouvion alors sous-prĂ©fet de Philippeville, ne manqua pas d'insister auprĂšs de GaĂ©tan Picon, dans ce sens. Ces manifestations n'Ă©tant pas encore entrĂ©es dans les mƓurs, GaĂ©tan Picon fit la sourde oreille. Ce que voyant, le sous-prĂ©fet entĂȘtĂ©, prit sur lui, Ă  l'insu du fabricant, d'expĂ©dier une caisse d'Amer algĂ©rien Ă  Londres.

À la grande surprise du sous-prĂ©fet et de GaĂ©tan Picon, cette prĂ©sentation fut couronnĂ©e de succĂšs, puisqu'elle obtint une mĂ©daille de bronze. RĂ©compense considĂ©rable pour l'Ă©poque qui fera la fortune de GaĂ©tan Picon[4] - [5]

Révocation à la chute de l'Empire et retour en métropole

La proclamation de la République et la chute de l'Empire provoquÚrent la cessation des fonctions de Jean-Baptiste Nouvion comme représentant du gouvernement impérial. Philippeville connut une brÚve période de trouble au cours de laquelle Jean-Baptiste Nouvion dut réaffirmer comme représentant du Pouvoir, qu'il n'avait d'ordre à recevoir que du Gouvernement légal. L'ouvrage consacré à Gustave Mercier-Lacombe, relate comment le sous-préfet Nouvion au cours d'une de ces journées de trouble saisit un excité sur le perron de la préfecture et lui en fit rouler toutes les marches au milieu des applaudissements de la foule gagnée par son attitude courageuse. Rentré en France, il fut nommé Intendant militaire de à juillet 1871 puis sous-préfet de Saint-Nazaire.

Préfet d'Oran de 1873 à 1879

Il retourne en AlgĂ©rie comme prĂ©fet d'Oran (AlgĂ©rie), poste qu'il occupa de 1873 Ă  1879. À ce poste, il fait partie des rares prĂ©fets d'Empire reconduits sous la RĂ©publique. Dans ce dĂ©partement, il encouragea vivement la viticulture, prĂ©conisa la crĂ©ation de comptoir d’escompte pour faciliter le crĂ©dit aux colons et enfin proposa la crĂ©ation de sociĂ©tĂ©s de colonisation par l’initiative privĂ©e. Ces diffĂ©rentes actions ont fait l'objet de plusieurs circulaires qui ont reçu une grande publicitĂ© et l'approbation unanime, Ă  une exception prĂšs, de la presse algĂ©rienne. Mis en indisponibilitĂ©, il fut rappelĂ© Ă  l'activitĂ© comme Commissaire enquĂȘteur du service de la propriĂ©tĂ© indigĂšne en AlgĂ©rie, puis de nouveau admis Ă  faire valoir ses droits Ă  la retraite[6]. - Il meurt en 1898 des suites d'une crise de paludisme qu'il avait contractĂ© en AlgĂ©rie.

ThĂ©ogĂšne Monbrun, Ă  la sĂ©ance du Conseil gĂ©nĂ©ral d'Oran, le , pouvait dire «qu'en aucune pĂ©riode depuis la conquĂȘte, et dans un espace de six ans, il n'a Ă©tĂ© fait en Oranie un effort plus considĂ©rable» : crĂ©ation de villages, ouverture de routes, construction de barrages, plantations d'arbres, amĂ©nagement des eaux.

Les volumes du conseil gĂ©nĂ©ral et des rapports annuels du dĂ©partement d’Oran de 1873 Ă  1879 outre le centre de Nouvion, tĂ©moignent de :

  • l’agrandissement des centres de Ouillis, Inkermann, TiffilĂšs, Sidi-Lhassen, Saint-AimĂ©, Habra, Oued Taria, AĂŻn Feka Zarauela, et Terny,
  • et la crĂ©ation des centres de Chabat el Leham, Hammam Bou Hadjar, Arlal, Bou-Henni, l’Ouggaz, Saint-Lucien, Mocta Douz, Blad Touaria, Sirat, Sahouria, Cassaigne, Bosquet, Renault, HamodĂ©na, El Romri, Oued DjemĂąa, les Silos, Froha, Palikao, Maoussa, Oued-aria, Franchessi, AĂŻn FarĂšs, Thiersville, Mercier-Lacombe, El Keçar, Lamtar, AĂŻn el Hadhar, Tabia, Oued Imbert, AĂŻn Fezza et Tekbalet.

Distinctions

Publication

Situation au du département d'Oran au point de vue de la colonisation, des nouveaux villages et de la constitution de la propriété présentée par M. Nouvion. Oran, impr. de Heintz, Artus et Cie, 1879

Famille

Claire Nouvion, née Chassériau, par Hippolyte Lazerges

Cette branche cadette des Novion de Champagne[8] Ă©tait Ă©tablie dans le canton de Signy-le-Petit, jusqu’à la deuxiĂšme moitiĂ© du 18e siĂšcle, Ă©poque Ă  laquelle Mathieu de Nouvion (1726-1793)[9], bisaĂŻeul de Jean-Baptiste Nouvion, quitta cette rĂ©gion pour s’installer dans le Bas-Limousin grĂące Ă  un oncle qui s’y trouvait entrepreneur des travaux du roi et ingĂ©nieur de la marquise de Pompadour.

Jean-Baptiste Nouvion Ă©pousa Claire ChassĂ©riau, fille du baron Charles-FrĂ©dĂ©ric ChassĂ©riau et petite-fille de l'armateur et maire de Marseille, Alexandre Warrain. Trois de ses enfants contribuĂšrent par la suite Ă©galement, au dĂ©veloppement Ă©conomique de l’AlgĂ©rie[10] :

Le dernier reprĂ©sentant en AlgĂ©rie de cette famille qui fut l'une des plus riches d'Alger, est Pierre Nouvion, assassinĂ© en 1960 et citĂ© Ă  l'ordre de la Nation par le Premier ministre Michel DebrĂ©. Au cĂŽtĂ© de son Ă©pouse Simone Nouvion, prĂ©sidente de la Croix-Rouge d'Alger, il anima dans leur villa d’El Biar[11] un salon politique trĂšs influent[12] - [13]. La famille Nouvion exploita jusqu'en 1965, les mines de zinc et plomb argentifĂšre (sociĂ©tĂ© des mines de l'Oued Oudina) ainsi que les forĂȘts de chĂȘnes-liĂšges de l'Oued Oudina, fournisseur en liĂšge du champagne Louis Roederer et des grands magasins parisiens.

La devise familiale est "Nous Vions et ne DĂ©vions pas".

Notes et références

  1. La famille Lansade de Plagne prit part à l'assemblée de la noblesse du Périgord en 1789
  2. « http://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/UD/FRAN_IR_001514/d_1454 »
  3. "Napoléon III en Algérie" d'Octave Teissier, Challamel ainé Libraires - Paris - 1865
  4. Journal "L'Illustration" du 24 mai 1930 – histoire de l’apĂ©ritif amer Picon ou amer algĂ©rien
  5. article La Provence du 3 janvier 2021 Histoire du Picon
  6. "Le livre d’or de l’AlgĂ©rie – biographie des hommes ayant marquĂ© dans l’armĂ©e, les sciences, les lettres, etc. de 1830 Ă  1889" de Narcisse Faucon - Challamel & Cie Ed. - Paris - 1889
  7. "Histoire des prĂ©fets, Cent cinquante ans d'administration provinciale, 1800-1950" de Pierre Henry - Nouvelles Éditions latines - 1950
  8. Branche issue d’Ignace de Novion, mariĂ© en secondes noces le 6 juin 1645, avec Jeanne de la VallĂ©e (veuve de François de Bras). “Ignasse de Nouvyon”, “Noble homme” et â€œĂ©cuyer” tel que nommĂ© dans l’acte passĂ© devant notaire Ă  Auvillers prĂšs de Foulzy en 1641
  9. Mathieu de Nouvion, nĂ© au domaine de Novion Ă  Tarzy le 26 mai 1726 Ă©pousa Ă  La JalĂ©zie (CorrĂšze) Marie Dumas, fille de François Dumas, seigneur de la Vareille le 21 aoĂ»t 1764. Il est le fils de Nicolas de Nouvion (1697-1726), fermier du Roy au domaine de Tarzy prĂšs de Foulzy et de Charlotte Savart d’une famille des Flandres Ă©tablie en Champagne. Il est mentionnĂ© dans les archives des Ardennes Ă  l’occasion d’une demande en paiement de droits de terrage faite par Nicolas de Nouvion, fermier au domaine de Tarzy (archives du baillage de Rumigny liasse B. 824, f°213). Il est probable qu'Ă©tant fermier, Nicolas de Nouvion a dĂ©rogĂ© et perdu sa noblesse pour lui et sa descendance. Ce qui n'a pas Ă©tĂ© le cas de son frĂšre, Antoine de Nouvion (1715-1802), capitaine des grenadiers au RĂ©giment du Roi et chevalier de l’ordre de Saint Louis. (cf. "Etat militaire de France" des annĂ©es 1775, p.202 Ă  1782, p.176 “Commandans. Capitaine en seconds, Mrs. [...] de Nouvion, grenadier. croix de St Louis” et "L'ImpĂŽt du sang, ou la Noblesse de France sur les champs de bataille", tome 3, p.29 par Jean-François-Louis d' Hozier, 1878)
  10. 'Trois familles en PĂ©rigord-Limousin dans la tourmente de la RĂ©volution et de L'Empire : Nouvion, Besse-Soutet-Dupuy et ChassĂ©riau' par AndrĂ©-Pierre Nouvion, Paris, 2007 – (ISBN 9782914741460)
  11. 'La bicyclette bleue: Cuba libre! 1955-1959’ par RĂ©gine Deforges, Éditions Ramsay, 1999 - qui dĂ©crit la villa d'EL Biar
  12. ‘L'heure des colonels par Yves CourriĂšre, Éditions Fayard, 1970 et dans 'Jacques Chevallier, l'homme qui voulait empĂȘcher la guerre d'AlgĂ©rie’ par JosĂ©-Alain Fralon, Éditions Fayard, 2012
  13. ‘Le retour du gĂ©nĂ©ral de Gaulle, 1946-1958', par Georges Ayache, Perrin, 2015 - page 211 "Delbecque compta aussi beaucoup sur les Nouvion pour lui organiser des diners mondains
 ce ne fut pas difficile tant cette vieille famille issue du PĂ©rigord Ă©tait une institution Ă  Alger"

Liens externes

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