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Jean-Baptiste Malo

Jean-Baptiste Malo, né le à La Grigonnais, dans le diocèse de Nantes en France et mort de faim le dans la province de Hà Tĩnh au Viêt Nam, est un prêtre catholique et missionnaire français des missions étrangères de Paris. C'est un des martyrs du Laos vénérés comme bienheureux par l'Église catholique, depuis le . Il est fêté le 28 mars.

Jean-Baptiste Malo
Image illustrative de l’article Jean-Baptiste Malo
Bienheureux, martyr
Naissance
La Grigonnais
Décès
Laos
Nationalité Français
Vénéré à église paroissiale de Yên Hôi, Viêt Nam
BĂ©atification
Vénéré par Église catholique
FĂŞte 28 mars

Biographie

DĂ©but de vie religieuse

l'église de La Grigonnais (Loire-Atlantique) où fut baptisé Jean-Baptiste Malo, le jour même de sa naissance.

Jean-Baptiste Malo naît à La Grigonnais dans une famille de fermiers modestes[1]. Il est élevé à Vay. Vocation tardive, il entre au séminaire de la rue du Bac de la Société des missions étrangères de Paris à l'âge de vingt-neuf ans, le [2]. Il est ordonné prêtre à l'âge de trente-cinq ans, le .

Il est envoyé en mission à Lanlong (Anlong, Guizhou), en Chine. C'est la fin du grand supériorat de Mgr de Guébriant M.E.P., lui-même ancien missionnaire de Chine. Le Père Malo apprend le chinois auprès du Père Pouvreau à Uang-mou.

Missions

Dans cette région montagneuse aux confins des provinces de Guizhou, du Guangxi et du Yunnan, il règne alors une grande insécurité[3], le pays est en proie depuis des décennies à des luttes entre seigneurs de la guerre, et, après la révolution communiste de 1949, la terreur a frappé la Chine. Cependant les troupes communistes n'ont pas encore atteint la région (le district de Pao Pao chou) où travaille le Père Malo qui visite vaille que vaille ses chrétientés isolées. Certaines n'ont pas vu de prêtre depuis vingt ans[3]. Malgré le danger des hors-la-loi et des pillards, il fonde quatre nouvelles écoles. Au début de l'année 1951, il doit se réfugier avec le Père Jean des Pommare dans une cahute à la campagne en dehors de sa mission pour se protéger des pillards qui vandalisent et tuent sur leur passage[2]. Le printemps 1951 voit arriver les troupes communistes. La terreur s'installe, le Père Malo est emprisonné puis, après un jugement sommaire, expulsé de Chine[4] affaibli et malade.

Le [3], il est affecté par ses supérieurs, après un temps de repos au sanatorium de Béthanie[5] à Hong Kong, puis en France[1], à la mission de Thakhek, au Laos.

Arrestation et mort

Il prend une petite chrétienté à une dizaine de kilomètres au nord de Thakhek. Quelques mois plus tard, le pays accède à l'indépendance dans le contexte de la guerre d'Indochine, mais à la Noël 1953, les troupes viêt-minh communistes progressent dans la région et l’armée française oblige les missionnaires à refluer vers Paksé, dans le sud du pays. Les chrétiens dépendent de la modeste préfecture apostolique de Savannakhet beaucoup plus au nord. Au retour, le , ils tombent dans une embuscade du Viêt Minh. Avec le préfet apostolique, Mgr Arnaud, deux confrères missionnaires[6] et une religieuse française[7], le Père Malo est arrêté, brutalisé et interrogé pendant de longs jours.

Le groupe est finalement emmenĂ© Ă  pied vers le « camp de rĂ©Ă©ducation » de Do Luong près de Vinh (ViĂŞt Nam), Ă  environ 1 200 kilomètres. Le Père Malo ne parvient pas au bout de cette marche forcĂ©e. Il est malade et ne peut digĂ©rer le vieux riz mĂ©langĂ© de sel qui sert d’unique nourriture quotidienne aux prisonniers. La religieuse est atteinte du bĂ©ribĂ©ri. Les gardiens leur refusent tout repos et tout soin : il meurt au bout d'un long chemin de croix de faim et d’épuisement[8] le (troisième dimanche de CarĂŞme) en offrant sa vie Ă  Dieu[3]. Il est inhumĂ© la nuit suivante dans un terrain vague au bord de la rivière Ngan Sau (qui se jette dans la rivière Song La qui est un affluent du Song Ca, fleuve principal du Nghe An), en face du hameau de YĂŞn HĂ´i, dans la province de HĂ  TÄ©nh. Les chrĂ©tiens de cette rĂ©gion isolĂ©e du ViĂŞt Nam, qui ont surpris l’enterrement, ont pieusement gardĂ© sa tombe et son souvenir jusqu’à aujourd’hui. La tombe n'est transfĂ©rĂ©e qu'en 1999 près de l'Ă©glise paroissiale[9] de Vinh HĂ´i[10] oĂą elle est rĂ©vĂ©rĂ©e.

BĂ©atification

Jean-Baptiste Malo est reconnu martyr par le pape François le [11].

Le Père Malo fait partie des dix-sept martyrs du Laos (dont dix missionnaires français) qui ont été béatifiés à la cathédrale du Sacré-Cœur de Vientiane, au Laos le , par le cardinal Quevedo, délégué pontifical[12] en présence de six mille fidèles.

Sa fête est fixée au 28 mars selon le Martyrologe romain[13].

Notes et références

  1. Ouest-France, article du 9 mars 2014
  2. Biographie des M.E.P.
  3. Présentation des dix-sept martyrs du Laos
  4. Ainsi que les PP. NĂ©not et des Pommare.
  5. Il subit une opération chirurgicale
  6. Les Pères Louis Mainier et René Cozien
  7. La Sœur Jeanne-Antide du Noyer. Elle est supérieure pour le Laos des Sœurs de la Charité de Besançon, arrivées au Laos en 1934, et à ce moment à la tête d'un groupe de religieuses laotiennes qui sont libérées rapidement.
  8. Roland Jacques, op. cit., p. 32.
  9. Roland Jacques, op. cit., p. 32-34
  10. Diocèse de Vinh
  11. Actualités du diocèse de Nantes, juin 2015.
  12. Missions étrangères de Paris, La béatification de dix-sept martyrs du Laos célébrée à Vientiane augure d'un avenir renouvelé pour l'Église locale, 12 décembre 2016
  13. « Bienheureux Jean-Baptiste Malo », sur nominis.cef.fr (consulté le )

Annexes

Bibliographie

  • Roland Jacques o.m.i, Biographies des premiers tĂ©moins de l'Église du Laos , Fontenay-sous-Bois, Ă©d. Postulation des martyrs du Laos, 2008.

Articles connexes

Lien externe

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