Jean-Baptiste Mailhe
Jean-Baptiste Mailhe ou Jean Mailhe, né le 8 avril 1752 à Guizerix[1] en Bigorre (actuel département des Hautes-Pyrénées) et mort le 1er juin 1834 à Paris (ancien 10ème arrondissement[2]), est un juriste et un homme politique de la Révolution française.
Naissance | |
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Décès |
(Ă 83 ans) Paris |
Nom dans la langue maternelle |
Jean Baptiste Mailhe ou Jean Mailhe |
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Conseil des Cinq-Cents Député de la Convention nationale (d) |
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Issu d'une famille bourgeoise de Bigorre, il est avocat au Parlement de Toulouse dans la période 1775-1789. À partir de 1789, il s'implique dans les institutions départementales de Haute-Garonne, se fait élire député à l'Assemblée législative en 1791, et de nouveau à la Convention en 1792.
Il est surtout connu pour son intervention dans le procès de Louis XVI (rapport Mailhe de novembre 1792). Il vote la mort du roi, mais est partisan du sursis, comme les Girondins. Il échappe cependant à la Terreur. Il se rapproche des royalistes après le 9 Thermidor et est proscrit par le Directoire après le coup d'État du 18 fructidor an V (4 septembre 1797).
Il rentre en France grâce à l'amnistie prononcée en 1800 par le Premier Consul Bonaparte, mais abandonne toute activité politique. De nouveau proscrit à la Restauration, en tant que « régicide », il vit à Bruxelles jusqu'à son retour à la faveur de la révolution de juillet 1830.
Biographie
Origines familiales et formation
Son père Jean-Félix Mailhe est un bourgeois de Guizerix.
Jean-Baptiste fait des Ă©tudes de droit.
Carrière sous l'Ancien Régime
Il devient avocat au Parlement de Toulouse. Il participe aux concours de l'Académie des Jeux floraux de Toulouse entre 1777 et 1784, période durant laquelle il reçoit quatre récompenses. Il fait la connaissance de Bertrand Barère, originaire de Pau.
PĂ©riode de la monarchie constitutionnelle (1789-1792)
En 1790, Mailhe est élu procureur-syndic du département de la Haute-Garonne.
En septembre 1791, il est élu (deuxième sur douze) député à l'Assemblée nationale législative où il devient membre du Comité diplomatique.
PĂ©riode de la Convention girondine
En septembre 1792, il est réélu député (premier sur douze), à la Convention nationale.
Au début de la session parlementaire, il est élu commissaire aux Archives nationales[3], suppléant du Comité diplomatique[4] et membre du Comité de Législation[5].
Le 7 novembre, Mailhe présente au nom du Comité de législation un rapport qui conclut que la Convention nationale est en mesure de juger Louis XVI[6].
Au terme du du procès du roi, en janvier 1793, il vote pour la culpabilité, contre la ratification du verdict par le peuple. Sur la peine à infliger, il est appelé le premier à s'exprimer (du fait d'un tirage au sort) et vota pour « la mort », mais ajoute qu'« il serait digne de la Convention d'examiner s'il ne serait pas politique et utile de presser ou de retarder le moment de l'exécution ». Il est suivi par vingt-six députés, ce qui entraîne par la suite un appel nominal supplémentaire pour savoir s'il serait sursis à l'exécution du jugement (la mort sans sursis étant majoritaire, mais pas de beaucoup). Cet « amendement Mailhe » du est considéré par les Montagnards comme une tentative pour sauver le roi. Mailhe vote pour le sursis avec une grande partie des Girondins.
Par décret du , il est envoyé, avec Pierre Lombard-Lachaux, dans l'Aude et la Haute-Garonne pour y accélérer le recrutement (levée de 300 000 hommes). Absent, il ne participe pas au vote sur la mise en accusation de Marat ni au scrutin sur le rapport du décret cassant la Commission des Douze.
PĂ©riode de la Convention montagnarde (juin 1793-juillet 1794)
Après le et la proscription des Girondins, Mailhe se confina au Comité de législation, ne réapparaissant à la Convention nationale que plusieurs semaines après le 9 thermidor et la chute de Robespierre.
PĂ©riode de la Convention thermidorienne et du Directoire (juillet 1794-novembre 1799)
D'abord anti-royaliste, il devient farouchement anti-jacobin après les insurrections du printemps de l'an III, notamment lors de ses missions en Côte-d'Or et dans l'Yonne où il est envoyé par décret du 2 pluviôse an III ().
Réélu au conseil des Cinq-Cents par les Hautes-Pyrénées, il plaide en faveur d'une loi d'amnistie envers les émigrés et devient membre du Club de Clichy.
Non réélu, il devient rédacteur du Journal général de France, de tendance royaliste, et est proscrit après le coup d'État du 18 fructidor an V.
Il vit réfugié à Hambourg.
Période napoléonienne et suivantes (1800-1834)
Après le coup d'état du 18 Brumaire, qui porte le général Bonaparte au poste de Premier consul, il se constitue prisonnier et bénéficie de l'amnistie du 13 nivôse an VIII (3 janvier 1800).
Avocat à Paris dès 1801, il n'exerce plus aucune fonction politique, refusant le poste de secrétaire général de la préfecture des Hautes-Pyrénées.
Proscrit à la Restauration en tant que régicide, il s'établit à Bruxelles, où il continue d'exercer sa fonction d'avocat.
Il ne rentre en France qu'après la révolution de 1830 (avènement de Louis-Philippe).
Écrits
- Seconde lettre a M. l'abbé de Barthe, prêtre, chanoine, professeur royal, & doyen de la faculté de théologie de Toulouse, conseiller en la chambre souveraine du clergé, prieur, seigneur de Sescairoles, 1789[7].
- Réquisitoire fait par M. Mailhe, procureur-général-syndic du département de la Haute-Garonne, le , devant messieurs les administrateurs composant le directoire de ce département, 1790[8].
- Instruction de M. Mailhe, procureur-général-syndic, aux citoyens du Département de Haute-Garonne, relativement aux assemblées primaires, 1790[9]
- Discours prononcé sur l'autel de la patrie, par M. Mailhe Avec le serment civique, & les adresses à l'Assemblée nationale & au Roi, 1790[10]
- Adresse de monsieur le procureur-général-syndic à messieurs les curés, vicaires, desservans, & au bon peuple du département de Haute-Garonne, sur la constitution du Clergé, 1790[11]
- Rapport sur les clubs et sociétés populaires, fait à la Convention nationale, au nom des Comités de Salut public, de Sûreté générale & de Législation, par Mailhe, député du département de la Haute Garonne, dans la séance du 6 fructidor, an 3, 1795[12].
Notes et références
- Archives départementales des Hautes-Pyrénées, registre paroissial de Guizerix, baptêmes mariages et sépultures 1721-1792, 213 E DÉPÔT 12.
- Archives de Paris, état-civil reconstitué, registre des décès, V3E / D981.
- Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 52, séance du 2 octobre 1792, p. 280.
- Ibidem., séance du 11 octobre 1792, p. 456.
- Ibidem., séance du 14 octobre 1792, p. 492.
- Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 53, séance du 7 novembre 1792, p. 275 à 282.
- Seconde lettre a M. l'abbé de Barthe, prêtre, chanoine, professeur royal, & doyen de la faculté de théologie de Toulouse, conseiller en la chambre souveraine du clergé, prieur, seigneur de Sescairoles (lire en ligne)
- Réquisitoire fait par M. Mailhe, procureur-général-syndic du département de la Haute-Garonne, le 2 octobre 1790, devant messieurs les administrateurs composant le directoire de ce département (lire en ligne)
- Instruction de M. Mailhe, procureur-général-syndic, aux citoyens du Département de Haute-Garonne, relativement aux assemblées primaires (lire en ligne)
- Discours prononcé sur l'autel de la patrie, par M. Mailhe Avec le serment civique, & les adresses à l'Assemblée nationale & au Roi (lire en ligne)
- Adresse de monsieur le procureur-général-syndic à messieurs les curés, vicaires, desservans, & au bon peuple du département de Haute-Garonne, sur la constitution du Clergé (lire en ligne)
- Rapport sur les clubs et sociétés populaires, fait à la Convention nationale, au nom des Comités de Salut public, de Sûreté générale & de Législation, par Mailhe, député du département de la Haute Garonne, dans la séance du 6 fructidor, an 3 (lire en ligne)
Voir aussi
Bibliographie
- Roger Caratini, Dictionnaire des personnages de la Révolution, Ed. Le pré aux Clercs, , 580 p. (ISBN 2714422322)
- « Jean-Baptiste Mailhe », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, Edgar Bourloton, 1889-1891 [détail de l’édition]
- Michel Taillefer, « Mailhe franc-maçon », dans Études sur la sociabilité à Toulouse et dans le Midi toulousain de l'Ancien régime à la Révolution, Toulouse, Presses universitaires du Midi, coll. « Méridiennes », , 527 p. (ISBN 978-2-81070310-4, lire en ligne), p. 483-488
Liens externes
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