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Jean-Baptiste Louis Gros

Jean-Baptiste Louis, baron Gros, né le à Ivry-sur-Seine et mort le à Paris, est un diplomate français, surtout connu comme pionnier de la photographie.

Jean-Baptiste Louis Gros
Lithographie d’après un dessin de Lafosse.
Biographie
Naissance
Décès
Nom dans la langue maternelle
Jean-Baptiste Louis Lel
Nationalité
Domiciles
Activités
Période d'activité
signature de Jean-Baptiste Louis Gros
Signature du baron Gros.

Biographie

Diplomatie

Fils d’un secrétaire des commandements de la duchesse de Bourbon et de la fille illégitime de celle-ci et du chevalier de Roquefeuil, Adélaïde-Victoire Damassy, Jean-Baptiste entre dans la carrière diplomatique en 1823. Après avoir rempli plusieurs emplois de rang secondaire dans la diplomatie, il est cependant honoré en 1829 par Charles X du titre de baron[1]. En 1823, il a été envoyé à Lisbonne et, cinq ans plus tard, en Égypte. Après s’être rallié au gouvernement de juillet, il a été nommé premier secrétaire de légation au Mexique, puis chargé d’affaires à Bogota en Nouvelle-Grenade, en 1834[2]. Dans les années précédant la révolution de février 1848, il a eu à remplir des missions importantes en Amérique du Sud, notamment dans la Plata[1].

En 1849, il a été envoyé en Angleterre, à l’occasion de négociations relatives à l’expédition du gouvernement français à Rome. À force de fermeté et d’intelligence de la situation, il a su apaiser les défiances du gouvernement britannique prêtes à se manifester en présence d’une question religieuse des plus difficiles à traiter[3].

En 1850, il s’est rendu Athènes, en qualité de commissaire médiateur et de ministre plénipotentiaire, pour contribuer à régler le différend soulevé entre l’Angleterre et la Grèce, par l’incident Don Pacifico. Bientôt, grâce à l’intervention française, le blocus des ports et côtes de la Grèce, ordonné par lord Palmerston, était levé et un arrangement aussi équitable que possible était conclu entre les deux puissances.

Nommé un des plénipotentiaires ayant pour mission de fixer définitivement la délimitation des frontières entre la France et l’Espagne, objet, depuis des siècles, de contestations et même de rixes continuelles, il a signé enfin, à Bayonne, le , le traité de Bayonne, fixant de façon définitive les frontières entre la France et l’Espagne, et mettant ainsi un terme aux difficultés auxquelles cette question avait donné lieu depuis 200 ans.

S’étant signalé, dans ces diverses circonstances, à l’attention du gouvernement, lorsqu’en 1857 le gouvernement a résolu, de concert avec l’Angleterre, d’intervenir en Chine à la suite des assassinats de missionnaires européens, il a dû à sa connaissance approfondie des mœurs locales et à sa capacité, le titre de commissaire extraordinaire avec lettres de créance d’ambassadeur. Muni en même temps des pouvoirs les plus étendus, il a agi avec lord Elgin, envoyé anglais, et a commencé par obtenir satisfaction du supplice du missionnaire français Auguste Chapdelaine. Il est, en outre, parvenu à se faire promettre l’ouverture de nouveaux ports au commerce, l’admission d’agents des diverses nations occidentales à Pékin, une protection efficace pour les missionnaires, etc. Le , il a signé le traité de Tien-Tsin.

Le , ils s’est rendu à Yeddo, capitale du Japon, où, le , il a signé le traité d'amitié et de commerce entre la France et le Japon. En 1860, lorsque le gouvernement chinois est revenu sur le traité de Tien-Tsin, signé deux ans auparavant, forçant la France et l’Angleterre à prendre des mesures coercitives, il a accompagné le général Cousin-Montauban dans l’expédition franco-anglaise en Chine pour suivre, ainsi que lord Elgin, les dernières opérations de l’expédition anglo-française sur les bords du Pei-Ho, en aout 1860.

Après la prise des forts de Ta-Kou, il s’est rendu de nouveau à Tien-Tsin, pour y reprendre les négociations qui ont abouti, treize jours après l’entrée des Anglo-Français à Pékin, à la convention de Pékin, du , mettant fin à la seconde guerre de l'opium.

Après le traité de Tien-Tsin, l’empereur l’avait nommé sénateur, le . Lors de la retraite du comte Flahaut, il a été appelé à l’ambassade de Londres, . Ayant pris sa retraite le , son rappel a été signalé par une lettre très flatteuse de l’Empereur dans le Moniteur du .

Photographie

Nonobstant sa carrière de diplomate, Gros est connu aujourd’hui comme pionnier de la photographie. Comptant parmi les premiers adeptes du procédé Daguerre, il a commencé à réaliser des daguerréotypes en 1839, et été l’un des premiers à le faire à Buenos Aires en 1840 en utilisant une optique de Charles Chevalier, avec qui il a entretenu, en 1846, une correspondance sur la façon d’améliorer les daguerréotypes, qui a donné sur à une lettre publiée dans le Recueil de mémoires et nouveaux procédés concernant la photographie, où il détaille ses propres procédés[4]. Durant ces années, il a alterné de longs séjours en France avec d’autres en Colombie, où il a créé un cercle d’amateurs de techniques photographiques et où il a développé ses propres daguerréotypes.

En 1850, profitant de sa mission diplomatique dans l’incident Don Pacifico à Athènes, il a réalisé des daguerréotypes de l’Acropole, qui sont restés fameux, et écrit un livre sur ses expériences photographiques intitulé Quelques notes sur la photographie sur plaques métalliques. Un an plus tard, il a été nommé président de la Société héliographique, considérée, historiquement, comme la première du genre[5]. Tous les endroits auxquels il a été envoyé en mission diplomatique ou en poste ont été pour lui autant d’opportunités de mettre en images les paysages, l’architecture, les monuments archéologiques et l’urbanisme de l’Angleterre, du Portugal, de la Grèce, de la Colombie, de l’Argentine, de la Chine et du Japon. On lui doit d’ailleurs les premières vues de Bogota, de l’Acropole et de plusieurs autres monuments. Une grande partie de son œuvre se trouve à la Bibliothèque nationale de France et à la Société Française de Photographie[2].

Président fondateur de la Société héliographique en janvier 1851, il était, à sa disparition, membre fondateur de la Société française de photographie[6]. Bien qu’il soit surtout connu pour ses daguerréotypes, il a également exécuté des peintures de paysages de l'Amérique du Sud.

Distinctions

Membre du Sénat depuis le , il était grand-croix de la Légion d’honneur depuis le , grand-croix des ordres du Sauveur de Grèce et d’Isabelle la Catholique, commandeur de l’ordre de l’Immaculée Conception de Vila Viçosa de Portugal.

Ĺ’uvres

Publications

  • NĂ©gociations entre la France et la Chine en 1860 : livre jaune du baron Gros, ambassadeur extraordinaire et haut commissaire de l'empereur, en Chine, en 1858 et en 1860. Extrait de sa correspondance et de son journal, pendant la seconde mission qu'il a remplie dans l'extrĂŞme Orient, Paris, J. Dumaine, , 262 p., in-4° (OCLC 249022180, lire en ligne).
  • Lettre sur la tĂ©lĂ©graphie Ă©lectrique, Paris, Charles Lahure, , 31 p., in-8° (OCLC 457323583, lire en ligne sur Gallica).
  • Quelques notes sur la photographies sur plaques mĂ©talliques, Paris, Roret, , 116 p., 25 cm (OCLC 78913800, lire en ligne).

Références

  1. Adolphe Robert, Edgar Bourloton et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français : comprenant tous les membres des assemblées françaises et tous les ministres français depuis le 1er mai 1789 jusqu’au 1er mai 1889, avec leurs noms, état civil, états de services, actes politiques, votes parlementaires, etc., t. 3 FES - LAV, Paris, Bourloton, , 640 (OCLC 555058083, lire en ligne), p. 261-2.
  2. Michèle & Michel Auer, Encyclopédie internationale des photographes de 1839 à nos jours, t. I (A-K), Hermance, Camera Obscura, (ISBN 978-2-90367-105-1)
  3. Victor Frond, Panthéon des illustrations françaises au XIXe siècle : comprenant un portrait, une biographie et un autographe de chacun des hommes les plus marquants dans l'administration, les arts, l'armée…, t. 7, Paris, Abel Pilon, (lire en ligne), p. 258.
  4. « M. Le Baron Gros à M. Charles Chevalier », dans Charles Chevalier, Recueil de mémoires et de procédés nouveaux concernant la photographie sur plaques métalliques et sur papier ; Rapports sur les instruments inventés ou construits par Charles Chevalier ; Prix courant des daguerréotypes ou photographes perfectionnés et construits par Charles Chevalier, , xxvii-164-11-xlviii-16, 1 vol. ; pl. ; in-8° (lire en ligne sur Gallica), p. 1-15.
  5. (en) John Hannavy (dir.), Encyclopedia of nineteenth-century photography, t. 1 (lire en ligne), p. 1282.
  6. (es) Paloma Castellanos, Diccionario histĂłrico de la fotografĂ­a, Madrid, Istmo, , 236 p., 18 cm (ISBN 978-8-47090-325-0, OCLC 698479107, lire en ligne), p. 109

Bibliographie

Liens externes

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