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Janet Rowley

Janet Rowley, née Janet Davison, "JD Rowley", est une scientifique et médecin généticienne américaine, née le à New York et qui a vécue principalement à Chicago, dans l'Illinois. En 1948, elle épouse Donald Rowley et obtient son doctorat en médecine à l'université de Chicago. Elle est décédée le [1], à l'âge de 88 ans d'un cancer de l'ovaire à Chicago. JD Rowley est auteur ou co-auteur de 416 articles scientifiques référencés par PubMed[2]. C'est l'une des quelques premières personnes à avoir démontré qu'une translocation chromosomique peut provoquer une leucémie ainsi que de très nombreux autres cancers.

Elle a été professeur à l'université de Chicago.

Biographie

En 1961, elle apprend la cytogénétique dans l'unité de génétique de Marco Fraccaro au Medical Research Council à Oxford. De retour à Chicago en 1962, elle utilise un photomicroscope pour étudier les chromosomes dans le département d'hématologie de l'université de Chicago. Lors d'une nouvelle visite à Oxford en 1970, elle apprend les techniques de "chromosome banding".

Janet Rowley a été la première à décrire la translocation récurrente t(8;21)(q22;q22) dans les leucémies aigues myéloïdes au début de 1972[3], ainsi que la translocation t(15;17)(q24;q21), qui est pathognomonique de la leucémie aigue promyélocytaire, en 1977[4].

t(9;22)(q34;q11) dans la leucémie myéloïde chronique (LMC): Nowell et Hungerford - et surtout Baikie et Coll. - avaient décrit une anomalie chromosomique, le "chromosome Philadelphie" dans la LMC en 1960[5] - [6], mais c'est en 1973 que Janet Rowley a découvert que ce fameux chromosome Philadelphie était la conséquence d'une translocation entre les chromosomes 9 et 22, la t(9;22)(q34;q11)[7].

Ce sera son groupe qui clonera le point de cassure de la t(8;21) ci-dessus nommée et les gènes impliqués: AML1 et ETO (maintenant appelés RUNX1 et RUNX1T1)[8].

Au cours des années qui ont suivi, de nombreux points de cassure de translocations ont été clonés et les oncogènes impliqués ont été identifiés. C'est ainsi que la cytogénétique est à l'origine de la découverte d'un très grand nombre de "gènes du cancer" (gènes normaux, nécessaires à la vie, mais qui, remaniés, peuvent provoquer le cancer: tout cancer passe par un/des évènements génétique(s)) "Les travaux de Janet Rowley ont établi que le cancer est une maladie génétique", a déclaré Mary-Claire King, professeur de sciences du génome et de médecine à la faculté de médecine de l'université de Washington (citée par Goss et Le Beau). "Ses travaux et ceux de ses collègues ont permis de reconnaître que les anomalies chromosomiques étaient associées à des sous-types distincts de leucémie et de lymphome [et des tumeurs solides, poumon, sein, etc.] et qu'elles avaient une valeur pronostique. " (Goss et Le Beau, voir ci-dessous)).

La connaissance des gènes du cancer (par exemple l'identification de la fusion BCR::ABL1 dans la t(9;22)) permet de plus en plus le développement de thérapies ciblées avec l'introduction, par exemple, des inhibiteurs de la tyrosine kinase ABL1 pour le traitement de la leucémie myéloïde chronique, modifiant ainsi l'histoire naturelle de cette maladie ce qui a transformé les perspectives de survie des patients atteints de LMC. Il en est de même pour la leucémie aiguë promyélocytaire, la découverte de Janet Rowley a permis de mettre en évidence le mécanisme d'un médicament efficace: l'acide rétinoïque, qui rétablit la fonction normale de son récepteur protéique RARA[9].

Elle et son équipe, son laboratoire ont été à l'origine de nombreuses autres avancées, tel le clonage d'un gène très important, commun à de nombreuses translocations impliquant 11q23; elle a appelé ce gène MLL, pour leucémie myéloïde-lymphoïde (aujourd'hui connu sous le nom de KMT2A)[10],conduisant finalement à l'émergence de la recherche sur les lysines méthyltransférases dans le cancer.

Elle et son équipe ont aussi travaillé sur TET1, les micro-ARN[11], les leucémies aigues secondaires[12], etc.

En 2009, elle a reçu du président Obama la prestigieuse "Presidential Medal of Freedom", la plus haute distinction qui puisse être accordée à un civil aux États-Unis. Elle a également reçu 12 doctorats honorifiques, notamment d'universités telles qu'Oxford, Harvard et Yale.

Enfin, last but not least, les gens qui ont travaillés avec elle lui reconnaissent humilité et gentillesse: "Clearly, humility and graciousness were qualities ascribed to Janet. She once said, “Looking down a microscope at banded chromosomes is not rocket science. If I had not found it, someone else would have.”", rapportent Goss et Le Beau[13].


Distinctions

Prix

Sociétés savantes

Honneurs

Elle a reçu un minimum de 14 Doctorat honoris causa[29] :

Bibliographie

Notes et références

  1. https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/?term=rowley+jd%5BAuthor%5D&sort=pubdate&size=200
  2. Rowley, J.D. Identificaton of a translocation with quinacrine fluorescence in a patient with acute leukemia. Annales de Genetique, 16, 109– 112. PMID 4125056
  3. Rowley, J.D., Golomb, H.M. & Dougherty, C. (1977a) 15/17 translocation, a consistent chromosomal change in acute promyelocytic leukaemia. Lancet, 1, 549– 550. DOI 10.1038/316826a0. PMID 3929142
  4. Chromosome studies on normal and leukemic human leukocytes. Nowell PC, Hungerford DA. J Natl Cancer Inst. 1960 Jul;25:85-109. PMID 14427847
  5. A possible specific chromosome abnormality in human chronic myeloid leukaemia. Baikie AG, Court-Brown WM, Buckton KE, Harnden DG, Jacobs PA, Tough IM. Nature. 1960 Dec 31;188:1165-6. DOI 10.1038/1881165a0. PMID 13685929
  6. Letter: A new consistent chromosomal abnormality in chronic myelogenous leukaemia identified by quinacrine fluorescence and Giemsa staining. Rowley JD. Nature. 1973 Jun 1;243(5405):290-3. DOI 10.1038/243290a0. PMID 4126434
  7. Nucifora, G., Birn, D.J., Erickson, P., Gao, J., LeBeau, M.M., Drabkin, H.A. & Rowley, J.D. (1993) Detection of DNA rearrangements in the AML1 and ETO loci and of an AML1/ETO fusion mRNA in patients with t(8;21) acute myeloid leukemia. Blood, 81, 883– 888.
  8. Janet Rowley (1925–2013) Brian J. Nature. 2014 Jan 23;505(7484):484. PMID 24451535
  9. Ziemin-van der Poel et al. Identification of a gene, MLL, that spans the breakpoint in 11q23 translocations associated with human leukemias. Proc Natl Acad Sci U S A. 1991 Dec 1;88(23):10735-9. doi: 10.1073/pnas.88.23.10735. PMID 1720549.
  10. Retrospective. Janet Rowley (1925–2013) Greaves M. Science. 2014 Feb 7;343(6171):626. DOI 10.1126/science.1251005. PMID 24503847
  11. Janet Rowley 1925–2013: a rock star of haematology and genetics Peter Hokland. Br J Haematol. 2014 May;165(3):269-70. DOI 10.1111/bjh.12808. Epub 2014 Mar 3. PMID 24588512
  12. Janet Davidson Rowley (1925-2013) Goss KH, Le Beau MM Cancer Cell 2014 Jan 13;25(1):1-2. DOI 10.1016/j.ccr.2013.12.020. PMID 24654260
  13. (en) « The William Procter Prize for Scientific Achievement », sur Sigma Xi (consulté le ).
  14. (en) « William Allan Award », sur American Society of Human Genetics (consulté le ).
  15. (en) « All Gairdner Winners », sur Prix Gairdner (consulté le ).
  16. (en) The University of Chicago Medicine, « 1998 Lasker Award to Janet Rowley : Janet Rowley, MD, wins coveted Lasker Award for 1998 », The University of Chicago Medicine, (consulté le )
  17. (en) « The Lasker Awards », sur Prix Albert-Lasker (consulté le ).
  18. (en) « The President's National Medal of Science: Recipient Details », sur National Science Foundation (consulté le ).
  19. (en) « Past Mendel Medal Recipients », sur Université Villanova (consulté le ).
  20. (en) « Benjamin Franklin Medal », sur Société américaine de philosophie (consulté le ).
  21. (en) « Presidential Medal of Freedom Recipients », sur Sénat des États-Unis (consulté le ).
  22. (en) « Jessie Stevenson Kovalenko Medal », sur National Academy of Science (consulté le ).
  23. (en) « Pearl Meister Greengard Prize », sur université Rockefeller (consulté le ).
  24. (en) « Laureates of the Japan Prize », sur Prix japonais (consulté le ).
  25. (en) Bob Brown, « 2012 Japan Prize honors cancer fighters, magnet man : 3 American medical experts, Japanese inventor honored with major award », Network World, (lire en ligne, consulté le )
  26. (en) « Janet D. Rowley », sur National Academy of Science (consulté le ).
  27. (en) « The 50 Most Important Women in Science », sur Discover (magazine) (consulté le ).
  28. (en) « Janet D. Rowley », sur National Women's Hall of Fame (consulté le ).
  29. (en) « Honorary Degrees », sur Université Harvard (consulté le ).

Liens externes

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