Jan Klata

Formé à l'école d'art dramatique de Varsovie, puis à celle de Cracovie, Jan Klata reçoit les enseignements de Krystian Lupa et de Jerzy Grzegorzewski. Dramaturge, auteur d'un premier succès, Le Sourire du pamplemousse, il signe également plusieurs mises en scène comme Le Revizor, H comme Hamlet, Orange mécanique ou Richard III.

C'est avec Tranfer ! et L'Affaire Danton qu'il parvient à se faire un nom en France. Présentée à la Maison des arts de Créteil en 2009, la première d'entre elles met en scène Roosevelt, Churchill et Staline à la conférence de Yalta dont les propos sont confrontés à ceux de la population polonaise, directement touchée par les décisions des dirigeants. Discours sur l'histoire, le déracinement, l'absurdité, Jan Klata parvient à croiser une dimension réaliste avec la folie et l'audace d'une esthétique punk. Toujours sur le thème de l'histoire, L'Affaire Danton permet au metteur en scène d'évoquer les luttes de pouvoir du monde contemporain et le passé de la Pologne soviétique, dans une fable déjantée en rupture avec les codes théâtraux classiques.

Issu de la génération qui a vu s'effondrer le bloc communiste, Jan Klata incarne le renouveau de la scène polonaise et se voit considéré comme l'un des grands représentants du « théâtre de la déconstruction ».

En 2018, il reçoit le XV^e Prix Europe Réalités Théâtrales, à Saint-Pétersbourg[1], avec cette motivation :

Jan Klata affronte les réécritures de classiques qui se mesurent au présent, il se tourne vers la nouvelle dramaturgie, les chroniques et la littérature contemporaine, choisit soigneusement les espaces de théâtre qu’il juge adaptés à ses créations, pratique des boutures ‘pop’ et recourt à des installations visuelles et sonores très spectaculaires. Son théâtre est semblable à une fenêtre ouverte sur l’Europe contemporaine et sur ses transformations récentes, rendues sensibles, dans un pays comme la Pologne, par le passage du communisme au consumérisme: un monde qui se transforme et se brise à la poursuite des lois du marché et générant ainsi des conditions sociales et existentielles détachées et inquiétantes. C’est un théâtre lucide, total, et quand il le faut, provocatoire, qui en parlant efficacement du pouvoir réveille les consciences des occidentaux assoupis[2].

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