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James A. Colescott

James Arnold Colescott ( - ) est le dernier Grand sorcier impĂ©rial du second Ku Klux Klan ou Klan moderne de 1939 Ă  1944. Le , il dissout le Klan après sa mise en liquidation judiciaire en raison d'impĂ´ts impayĂ©s depuis 1920 qui s'Ă©lèvent Ă  la somme de 685 000 dollars rĂ©clamĂ©s par l'Internal Revenue Service.

James Arnold Colescott
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  53 ans)
Coral Gables
Nationalité
Activité
Autres informations
Membre de

Biographie

Né à Terre Haute[1], Indiana de Frank Colescott et Minnie Minnie Olive Acuff le 11 janvier 1897, il est diplômé de l'école vétérinaire de Terre Haute et travaille comme vétérinaire. Il rejoint la section locale de l'organisation terroriste et suprémaciste le Ku Klux Klan dans le comté de Vigo et en seize ans gravit les échelons jusqu'au rang suprême de Grand sorcier impérial[2]. Colescott décède le 11 janvier 1950, à l'âge de 53 ans, au US Veterans' Hospital de Coral Gables, Floride[3].

Le Grand sorcier impérial

Le « Grand sorcier impĂ©rial » Hiram Wesley Evans dĂ©missionne le [4] et vend le siège du Klan et son organisation pour la somme de 250 000 $ Ă  James Colescott qui dans la mĂŞme journĂ©e est Ă©levĂ© au grade de Grand sorcier impĂ©rial et devient le nouveau chef du Ku Klux Klan[5]. Il avait auparavant Ă©tĂ© chef de cabinet sous Evans qui est contraint de dĂ©missionner Ă  cause des divers scandales qui l'entourent et sa renonciation Ă  l'anti-catholicisme s'Ă©tant avĂ©rĂ©e impopulaire auprès des « Klansmen de base ». La cĂ©rĂ©monie d'investiture se tient dans la Dixie Ball Room de l'Henry Grady Hotel Ă  Atlanta, en GĂ©orgie[6].

Efforts de réorganisation d'avant-guerre

Dans son nouveau rôle, Colescott avait « initié plusieurs ventes immobilières » pour lever des fonds pour le Klan[7]. Il dirige personnellement les efforts de réorganisation du Klan et visite le nord des États-Unis, le Midwest et l'État de Floride pour tenter de séduire un public plus large. Chester L. Quarles, professeur de justice pénale à l'université du Mississippi, souligne que Colescott avait une expérience considérable en tant que recruteur du Klan dans plusieurs États. Il considère Colescott comme ayant de bonnes compétences organisationnelles, mais laissant beaucoup à désirer en tant qu'orateur. Ses tournées sont accueillies avec suspicion et hostilité dans le Midwest américain, y compris dans son Indiana natale. Dans les années 1920, le Klan dans cette région était dirigé par D.C. Stephenson, dont le mandat s'est terminé par un scandale majeur et sa condamnation pour meurtre. Ce cas et d'autres avaient laissé à l'organisation une réputation négative.

Dans l'ensemble, Colescott n'a pas pu arrĂŞter l'exode des membres en raison de la Grande DĂ©pression. Abaisser les frais d'initiation de 10 $ Ă  $ et fournir des robes moins chères aux nouvelles recrues pour 3,50 $ au lieu de 6,50 $ n'a pas donnĂ© beaucoup de rĂ©sultats[4] - [8].

Seconde Guerre mondiale

Le déclin se poursuit pendant la Seconde Guerre mondiale, lorsque la plupart des Américains commencent à se préoccuper des questions de sécurité nationale et que le Klan « a perdu son influence sociale, son argent et son soutien politique »[9]. L'association du Klan avec des organisations sympathisantes nazies telles que le Bund germano-américain et avec l'émeute raciale de Détroit de 1943 nuit à l'image publique de l'organisation : un nombre important de Klansmen cessent d'assister aux réunions et de payer leurs cotisations[9].

Depuis la fin des années 1930, il y a des rapports réguliers de Klansmen impliqués dans des flagellations, des enlèvements et des meurtres. Les incidents semblaient être sporadiques plutôt que faire partie d’une campagne systématique. Essayant de construire une perception publique positive du Klan, Colescott annonce à la presse qu'il était « contre la flagellation, les lynchages ou les intimidations »[8] et destitue Arthur Hornbui Bell, sympathisant du Bund, à la tête de l'organisation dans le New Jersey[10] - [11].

Audition du Dies Committee

En , Colescott est interrogĂ© par le Dies Committee, prĂ©curseur du House Un-American Activities Committee, dirigĂ© par Martin Dies Jr. (D-TX). Colescott est critiquĂ© par Dies pour le prĂ©tendu anti-catholicisme du Klan[8]. Lors de l'audience, les membres du comitĂ© John E. Rankin (D-MS) et Joe Starnes (D-AL) dĂ©fendent le Ku Klux Klan en tant qu'« institution amĂ©ricaine ». Lorsque le comitĂ© interroge Colescott sur le lien entre le Klan et la violence, il affirme que le terrorisme Ă©tait en fait contraire aux principes du Klan et que les prĂ©tendus Klansmen derrière ces actes Ă©taient d'anciens membres, des extrĂ©mistes, que le Klan avait chassĂ©s de ses rangs[6]. Il tĂ©moigne Ă©galement devant le comitĂ© concernant le statut actuel du Klan en termes d'adhĂ©sion et de finances. Il y aurait moins de 10 000 membres inscrits du Klan. Au cours de l'exercice 1941, le Klan n'avait collectĂ© que 10 000 $ de frais d'initiation et autres cotisations.

Problèmes juridiques

En avril 1944, l'IRS rĂ©clame 685 305 $ en taxes, pĂ©nalitĂ©s et intĂ©rĂŞts impayĂ©s des annĂ©es 1920 contre le Klan. La Klonvocation spĂ©ciale convoquĂ©e par Colescott dĂ©cide de dissoudre l'organisation[12] - [13] - [14]Avant de se retirer officiellement le 23 avril 1944[4] il fonde un comitĂ© directeur provisoire composĂ© de cinq membres[6] - [15]. Le 23 avril, le dernier rassemblement de Klonvocation se tient Ă  Atlanta, sa dĂ©cision a Ă©tĂ© de dissoudre l'organisation centrale du Klan, « abrogĂ© tous les rangs, libĂ©rĂ© tous les bureaux, annulĂ© toutes les chartes et libĂ©rĂ© chaque Klansman de toute obligation ». Les sections locales pourraient cependant poursuivre leurs activitĂ©s, agissant dĂ©sormais indĂ©pendamment les unes des autres. La dernière Klonvocation les a appelĂ©s Ă  agir dans une « alliance informelle non constituĂ©e en sociĂ©tĂ© ».

Après la dissolution

La plupart des chapitres locaux du Sud continuent à exister, menant à la troisième réorganisation du Klan[16] sous l'autorité de Samuel Green, un obstétricien d'Atlanta, Géorgie en 1946[17]. En l'anthropologue H. Scudder Mekeel exprime des inquiétudes quant au fait que la fin de la Seconde Guerre mondiale pourrait susciter un renouveau du Klan. Colescott se retire à Miami, amer sur son retrait forcé et blâmant l'« amoureux des nègres » Franklin D. Roosevelt et le « juif » Henry Morgenthau Jr pour la chute du Klan, et victimise, accusant les manœuvres sournoises des agents du fisc[18]. Dans son ultime déclaration il dit : « [..] peut-être que le gouvernement peut faire quelque chose du Klan – je n'ai jamais pu »[19].

Notes et références

  1. (en-US) « DR. COLESCOTT DIES; EX-CHIEF OF KLAN; Successor of Hiram W. Evans Disbanded Order in 1944-- Joined Group in 1920's », sur timesmachine.nytimes.com (consulté le )
  2. Roznowski, Tom (2009). An American Hometown Terre Haute, Indiana, 1927. Bloomington: Indiana University Press. p. 55.
  3. « Dr. Colescott Dies. Successor of Hiram W. Evans Disbanded Order in 1944. Joined Group in 1920s. », The New York Times,‎ (lire en ligne, consulté le ) :
    « Dr. James A. Colescott, former chief of the Ku Klux Klan, died last night in the United States veterans' Hospital at Coral Gables. His age was 53. ... »
    .
  4. Atkins, Steven E. (2011). Encyclopedia of Right-Wing Extremism In Modern American History. ABC-CLIO.
  5. (en-US) David M. Chalmers, Hooded Americanism: The History of the Ku Klux Klan,, Duke University Press, , 477 p. (lire en ligne), p. 317-318
  6. Quarles, Chester L. (1999). The Ku Klux Klan and Related American Racialist and Antisemitic Organizations: A History and Analysis. Jefferson, N.C.: McFarland & Company.
  7. Quarles 1999, p. 79-83.
  8. Newton, Michael (2010). The Ku Klux Klan in Mississippi A History. Jefferson, N.C.: McFarland & Company pp. 100–101.
  9. Quarles 1999, p. 78.
  10. (en) « Jersey Klan Leader Doubts His Dismissal. Grand Giant Says Wizard Sent Message for Bund Rally », The New York Times,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  11. (en) « Klan Official's Ouster Decreed », Los Angeles Times,‎ (lire en ligne).
  12. (en) « Klan Disbands as National Body. Claimed 5,000,000 Roll in 1920s. », The New York Times,‎ (lire en ligne).
  13. McGill, Ralph (1963). The South and the Southerner. Boston: Little, Brown. p. 137.
  14. (en-US) Richard T. Schaefer, « The Ku Klux Klan: Continuity and Change », Phylon (1960-), Vol. 32, No. 2,‎ , p. 143-157 (lire en ligne)
  15. Newton, Michael (2010). The Ku Klux Klan in Mississippi A History. Jefferson, N.C.: McFarland & Company p. 102.
  16. Forster, Arnold et Epstein, Benjamin R., « Report on the Ku Klux Klan », Anti-Defamation League of B'nai B'rith, New York (consulté le ).
  17. « Klan archives: Klankraft and Klan history » [archive] (consulté le ).
  18. (en-US) David M. Chalmers, Hooded Americanism: The History of the Ku Klux Klan, , 477 p. (lire en ligne), p. 323-324
  19. Atkins, Steven E. (2011). Encyclopedia of Right-Wing Extremism in Modern American History. ABC-CLIO. p. 12.

Bibliographie

  • (en-US) David M. Chalmers, Hooded Americanism: The History of the Ku Klux Klan, Duke University Press, , 516 p. (ISBN 9780822377818, lire en ligne),
  • (en-US) Wyn Craig Wade, The Fiery Cross: The Ku Klux Klan in America, Oxford University Press (rĂ©impr. 1998) (1re Ă©d. 1988), 532 p. (ISBN 978-0195123579, lire en ligne),
  • (en-US) Fred J. Cook, The Ku Klux Klan : America's recurring nightmare, Englewood Cliffs, , 168 p. (ISBN 978-0671684211, lire en ligne)
  • (en-US) Chester L. Quarles, The Ku Klux Klan and Related American Racialist and Antisemitic Organizations: A History and Analysis, Jefferson, N.C., McFarland & Company, (ISBN 978-0786406470, lire en ligne)

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