Jadranko PrliÄ
Jadranko PrliÄ, nĂ© le Ă Äakovo, alors en RĂ©publique socialiste de Croatie, est un homme politique croate. Il est condamnĂ© en premiĂšre instance Ă 25 ans de prison par le Tribunal PĂ©nal International pour l'ex-Yougoslavie. Sa peine a Ă©tĂ© confirmĂ©e en appel le .
Ministre bosnien des Affaires Ă©trangĂšres | |
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Muhamed Sacirbey (en) | |
Minister of Defence of Bosnia and Herzegovina | |
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Ante JelaviÄ (en) |
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Université de Sarajevo University of Mostar (en) |
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Condamné pour |
Histoire
Fils de Mile PrliÄ, Jadranko PrliÄ est diplĂŽmĂ© de la facultĂ© d'Ă©conomie de l'universitĂ© de Mostar et titulaire d'un doctorat de l'universitĂ© de Sarajevo, obtenu en 1987. Il devient par la suite professeur.
Membre de la Ligue des communistes de Yougoslavie, président du Conseil exécutif de la municipalité de Mostar en 1988, il devient l'année suivante vice-président du Conseil exécutif (gouvernement)de la République socialiste de Bosnie-Herzégovine et, à la fin de 1990, au moment des premiÚres élections libres, il en devient le président par intérim.
AprĂšs un sĂ©jour aux Ătats-Unis, PrliÄ revient Ă Mostar en 1992 et prend une part active dans la guerre de Bosnie. Il rejoint le Conseil de dĂ©fense croate (Hrvatsko vijeÄe obrane, HVO) dont il est nommĂ© chef par Mate Boban, prĂ©sident de la CommunautĂ© croate de Bosnie. Celle-ci devient en la RĂ©publique croate d'Herceg-Bosna Ă la fin aoĂ»t 1993 et Jadranko PrliÄ en devient Premier ministre en novembre suivant, en conservant des fonctions en grande partie les mĂȘmes.
Il a par la suite été vice-président du gouvernement et ministre de la défense de la République de Bosnie-Herzégovine (BiH) ainsi que Premier ministre adjoint et ministre de la défense de la Fédération de BiH, de à ; il a ensuite été ministre des affaires étrangÚres de BiH de à .
Il est parmi les six accusĂ©s inculpĂ©s par le Tribunal pĂ©nal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY), qui concerne la RĂ©publique d'Herceg-Bosna. Il est condamnĂ© en 2013 Ă 25 ans de prison. Il lui reste la possibilitĂ© de faire appel[1]. Le , PrliÄ fut inculpĂ© avec Slobodan Praljak, Bruno StojiÄ, Milivoj PetkoviÄ, Berislav PuĆĄiÄ et Valentin ÄoriÄ (PrliÄ et consorts). Jadranko Prlic sâest volontairement rendu au Tribunal pĂ©nal international pour lâex-Yougoslavie (TPIY) le et leur procĂšs a commencĂ© le .
Acte d'accusation
Selon lâacte dâaccusation, Jadranko PrliÄ aurait participĂ© Ă une entreprise criminelle commune, entre le , ou avant, et avril 1994 environ, ayant pour but de recrĂ©er, dans les frontiĂšres de la Banovina croate, une «Grande Croatie» ethniquement pure. Ainsi, il aurait, au cours du siĂšge de Mostar, incitĂ© Ă la haine politique, ethnique ou religieuse, usĂ© de la force, de lâintimidation et de la terreur, notamment par des arrestations de masse au cours desquelles des personnes ont Ă©tĂ© tuĂ©es, puis participĂ© Ă lâinstauration et au dĂ©veloppement dâun systĂšme de camps de concentration et autres centres de dĂ©tention. Il aurait Ă©galement, par les mauvais traitements infligĂ©s aux Musulmans bosniaques, mis en place leur expulsion et leur transfert forcĂ© et aurait soumis les populations incarcĂ©rĂ©es au travail forcĂ©.
Le mĂȘme acte dâaccusation allĂšgue quâil aurait, Ă la tĂȘte du conseil de dĂ©fense croate (HVO), participĂ©, dĂšs mai 1992, au nettoyage ethnique de la ville et de la rĂ©gion de Prozor, de la municipalitĂ© de Gorjni Vakif, des villages de Sovici et Doljani et de la municipalitĂ© de Mostar, notamment par lâattaque de civils musulmans et la destruction, le pillage ou le vol de leurs biens, lâemprisonnement de masse et les mauvais traitements, les violences sexuelles, les exĂ©cutions et la persĂ©cution.
Le Conseil de dĂ©fense croate (HVO) a utilisĂ© le camp de lâHĂ©liodrom, au sud de la ville de Mostar comme centre de dĂ©tention pour accueillir les Musulmans arrĂȘtĂ©s massivement Ă Mostar, de septembre 1992 au ; jusquâĂ 6 000 personnes y ont Ă©tĂ© dĂ©tenues, dans des conditions inhumaines. Le camp de Vojno, au nord de la ville de Mostar, a Ă©tĂ© utilisĂ© aux mĂȘmes fins, de juin 1993 Ă mars 1994. Le camp de Ljubuski a Ă©tĂ© utilisĂ© pour dĂ©tenir des Musulmans de Bosnie et les soumettre au travail forcĂ© et Ă dâautres mauvais traitements, avant de les expulser, dâ Ă .
Dans les municipalitĂ©s de Stolac et de Capljina, durant lâannĂ©e 1993, la plupart des hommes musulmans ont Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©s et emprisonnĂ©s, soumis Ă des mauvais traitements ou tuĂ©s, alors que les femmes, les personnes ĂągĂ©es et les enfants Ă©taient chassĂ©s de leurs foyers; des habitations furent dĂ©truites.
La prison militaire du district de Dretelj a Ă©tĂ© utilisĂ©e par le Conseil de dĂ©fense croate (HVO), dâavril Ă septembre 2003, pour y dĂ©tenir des Serbes et jusquâĂ 2270 hommes musulmans de Bosnie. Les dĂ©tenus y ont Ă©tĂ© soumis Ă des sĂ©vices et Ă des traitements cruels, provoquant la mort de certains. Le HVO a dĂ©tenu Ă©galement Ă la prison de Gabela, du Ă , jusquâĂ 1200 hommes musulmans de Bosnie, certains ĂągĂ©s de moins de 16 ans, sans considĂ©ration de leur statut militaire ou civil, les soumettant Ă des sĂ©vices et Ă des traitements cruels, provoquant la mort dâau moins 6 dâentre eux. Beaucoup de ces dĂ©tenus ont Ă©tĂ© ensuite expulsĂ©s vers dâautres pays. Ă Vares, le HVO a utilisĂ© deux Ă©coles comme lieu de dĂ©tention pour des hommes musulmans de Bosnie, dans des conditions comparables.
Charges
Jadranko PrliÄ est poursuivi sur le fondement de sa responsabilitĂ© pĂ©nale individuelle (art. 7 par. 1 Statut TPIY) et de supĂ©rieur hiĂ©rarchique (art. 7 par. 3 Statut TPIY), pour:
- 8 chefs dâaccusation de crimes contre lâhumanitĂ© (art. 5 Statut TPIY: persĂ©cutions pour des raisons politiques, raciales et religieuses, assassinat, viol, expulsion, actes inhumains (transfert forcĂ©), emprisonnement, actes inhumains (conditions de dĂ©tention) et autres actes inhumains);
- 10 chefs dâaccusation pour infraction grave aux Conventions de GenĂšve du (art. 2 Statut TPIY: homicide intentionnel, traitements inhumains (violences sexuelles et conditions de dĂ©tention), expulsion illĂ©gale dâun civil, transfert illĂ©gal dâun civil, dĂ©tention illĂ©gale dâun civil, traitements cruels, destruction de biens non justifiĂ©e par des nĂ©cessitĂ©s militaires et exĂ©cutĂ©e sur une grande Ă©chelle de façon illicite et arbitraire, et appropriation de biens non justifiĂ©e par des nĂ©cessitĂ©s militaires et exĂ©cutĂ©e de façon illicite et arbitraire; et
- 8 chefs dâaccusation pour violation des lois ou coutumes de la guerre (art. 3 Statut TPIY: traitements cruels (conditions de dĂ©tention et siĂšge de Mostar), travail illĂ©gal, destruction sans motif de villes et de villages ou dĂ©vastation que ne justifient pas les exigences militaires, destruction ou endommagement dĂ©libĂ©rĂ© dâĂ©difices consacrĂ©s Ă la religion ou Ă lâenseignement, pillage de biens publics ou privĂ©s, attaque illĂ©gale contre des civils (Mostar), fait de rĂ©pandre illĂ©galement la terreur parmi la population civile (Mostar)
Le procĂšs de Jadranko PrliÄ concerne Ă©galement Berislav Pusic, Bruno Stojic, Slobodan Praljak, Milivoj Petkovic et Valentin Coric.
Le , PrliÄ a Ă©tĂ© condamnĂ© Ă une peine de 25 ans de prison[2].
Notes et références
- Le Point.fr, « TPIY : 25 ans de prison pour l'ancien dirigeant des Croates de Bosnie, Jadranko Prlic », sur lepoint.fr, (consulté le ).
- « TPIY : Six Senior Herceg-Bosna Officials Convicted »