Jacques de l'Ange
Jacques de l'Ange ou le Monogrammist JAD (fl. 1630 - 1650) est un peintre baroque flamand connu pour des scĂšnes de genre et peinture d'histoire exĂ©cutĂ©es dans un style caravagiste. L'artiste n'est redĂ©couvert qu'au milieu des annĂ©es 1990, son Ćuvre ayant Ă©tĂ© attribuĂ© Ă d'autres suiveurs nordiques du Caravage et en particulier Ă ceux de l'Ăcole caravagesque d'Utrecht[1].
Biographie
On sait trĂšs peu de choses sur la vie de Jacques de l'Ange. Il n'est pas certain qu'il doit ĂȘtre identifiĂ© avec le peintre d'histoire et de genre Jacques (Jacob) de Langhe qui est actif Ă Anvers vers 1632-1633 et qui est l'Ă©lĂšve de Jan Cossiers[2]. Jacques de l'Ange est connu pour s'ĂȘtre formĂ© sous Jan Cossiers[1].
Il devient maĂźtre Ă la guilde de Saint-Luc d'Anvers en 1632-1633. Il est actif Ă Anvers vers 1630-1640[1].
Ćuvre
Redécouverte
Jacques de l'Ange n'a été redécouvert qu'en 1994 par l'historien d'art Bernhard Schnackenburg lorsqu'il a réussi à lier le tableau de la Sainte Famille au Noordbrabants Museum (en) de Bois-le-Duc signé avec le monogramme JAD[3]. Jusque là , Jacques de l'Ange était seulement connu comme le Monogrammist JAD parce qu'il signait ses toiles avec ces initiales[4].
Avant sa redĂ©couverte, les tableaux de Jacques de l'Ange Ă©taient attribuĂ©s Ă d'autres peintres principalement de l'Ă©cole caravagesque d'Utrecht, comme Gerard van Honthorst, Joachim von Sandrart et Matthias Stom[5]. La confusion avec ces autres peintres Ă©tait probablement due au fait que, comme eux, Jacques de l'Ange a peint dans un style influencĂ© par le Caravage. Jan Cossiers, le maĂźtre de Jacques de l'Ange, a Ă©galement dĂ©butĂ© comme disciple du Caravage, dont Cossiers a peut-ĂȘtre Ă©tudiĂ© l'Ćuvre lors d'un sĂ©jour Ă Rome[6].
Peinture d'histoire
Les compositions actuellement attribuées à de l'Ange comprennent des sujets religieux et mythologiques ainsi que des scÚnes de genre allégoriques. Les exemples de la premiÚre comprennent le Prométhée enchaßné (Lempertz, , Cologne, lot 1085) et La Sainte Famille (Noordbrabants Museum, Bois-le-Duc). Cette derniÚre composition a également été attribuée précédemment à Abraham van Diepenbeeck et Pieter van Lint[7].
Sept péchés capitaux
Jacques de l'Ange est principalement connu pour sa sĂ©rie de sept peintures de genre reprĂ©sentant les sept pĂ©chĂ©s capitaux. Il exĂ©cute plusieurs copies de la sĂ©rie attestant de la popularitĂ© du sujet Ă l'Ă©poque[4]. Ils sont conservĂ©s, entre autres, au MusĂ©e de l'Ermitage, au Milwaukee Art Museum, au Museumslandschaft Hessen Kassel (en) et au MusĂ©e de la civilisation (QuĂ©bec). Sur son site Internet, l'Ermitage attribue encore Ă Joachim von Sandrart l'AllĂ©gorie de la vanitĂ©[8]. Un autre tableau de la sĂ©rie des pĂ©chĂ©s capitaux reprĂ©sentant « luxure » a Ă©tĂ© identifiĂ© dans la collection de la Galleria Parmeggiani (it) de Reggio d'Ămilie, oĂč il avait Ă©tĂ© attribuĂ© Ă Joachim Sandrart et Matthias Stom[9] - [10].
L'Ashmolean Museum a un ensemble complet des sept compositions exécutées sur cuivre. Celles-ci auraient été peintes par Jacques de l'Ange comme des modelli aprÚs la fin de la série vers 1642[5].
Comme d'autres suiveurs du Caravage, de l'Ange utilisait la lumiÚre, généralement d'une seule source, pour créer un effet dramatique. Par exemple, dans sa composition représentant Luxure, il a placé une bougie sur le cÎté gauche de la composition pour créer des ombres dramatiques, presque comme dans un théùtre. En conséquence, la scÚne émerge du fond sombre et gagne en profondeur à mesure que la modélisation des figures est accentuée[4].
RĂ©partition des oeuvres
- La Gourmandise, 1642, huile sur toile, 113 cm x 93 cm, Musée de la civilisation, collection du Séminaire de Québec, Québec[11]
- La Paresse, 1640, huile sur toile, 113 cm x 93 cm, Musée de la civilisation, collection du Séminaire de Québec, Québec[11]
- L'orgeuil, 1640, huile sur toile, 113 cm x 93 cm, Musée de la civilisation, collection du Séminaire de Québec, Québec[11]
- L'avarice, 1640, 1640, huile sur toile, 113 cm x 93 cm, Musée de la civilisation, collection du Séminaire de Québec, Québec[11]
- La colÚre, 1640, huile sur toile, 113 cm x 93 cm, Musée de la civilisation, collection du Séminaire de Québec, Québec[11]
- Gluttony, 1642, huile sur toile, 125 Ă 102 cm, Milwaukee Art Museum, Milwaukee, Wisconsin, Ătats-Unis[12]
Notes et références
- Monogrammist JAD au Rijksbureau voor Kunsthistorische Documentatie
- Jacques de Langhe Rijksbureau voor Kunsthistorische Documentatie
- Bernhard Schnackenburg, Der Monogrammist JAD (Jacques de l'Ange?). Ein neuentdeckter FlĂ€mischer Maler aus den Jahren um 1640, dans: Frank GĂŒnter Zehnder (ed.), Wallraf-Richartz-Jahrbuch, Köln, 1994, pp 205-226
- Catherine Sawinski, From the CollectionâJacques de lâAngeâs âGluttonyâ, Posted on 20 February 2012 at the Milwaukee Art Museum site
- Jacques de L'Ange, Der Geiz at Lempertz
- Nicholas Turner, European Drawings 4: Catalogue of the Collections, Getty Publications, 2001, p. 123
- Monogrammist JAD, De H. Familie , ca. 1640 's-Hertogenbosch, Noordbrabants Museum au Rijksbureau voor Kunsthistorische Documentatie
- Sandrart, Joachim von, I. 1606-1688, 'Allégorie de la vanité' sur le site Internet Hermitage, consulté le 16 mai 2018
- "Der Geiz". Alte Frau beim Goldwiegen at the website of Museumslandschaft Hessen Kassel, visité le 16 mai 2018
- Allegoria: la Lussuria (gli amanti) sur le site de la Comune di Reggio Emilia
- Musée de la civilisation, « Collections - Musée de la civilisation », sur Collections - Musée de la civilisation (consulté le )
- « Collection | Milwaukee Art Museum », sur collection.mam.org (consulté le )