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Jacques Roynette

Jacques Roynette, né le à Saint-Germain-sur-Morin (Seine-et-Marne)[1], est un homme politique, enseignant puis haut fonctionnaire français, sans être issu de l'ENA, et avec un parcours atypique. Comme haut fonctionnaire, il est notamment haut-commissaire de la République en Nouvelle-Calédonie et est confronté à des troubles entre Caldoches et Kanaks indépendantistes, et à une fusillade, à Hienghène, qui fit dix morts parmi les Kanaks. Il est également membre du Parti socialiste (PS).

Jacques Roynette
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Fonctions
Préfet du Gard
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Maurice Joubert (d)
Préfet de la Vendée
-
Préfet des Côtes-d'Armor
-
Paul Chambraud (d)
Raymond Jaffrézou (d)
Haut-commissaire de la République en Nouvelle-Calédonie
-
Président
Conseil général de Seine-et-Marne (d)
-
Maire de Vert-Saint-Denis
-

Parcours politique

D'abord membre du PSU, il est candidat de ce parti dans la Première circonscription de Seine-et-Marne en 1962.

Il rejoint ensuite la FGDS et le PS.

Mandats :

Parcours professionnel

Ce fils d'enseignant, après être passé par le lycée Charlemagne à Paris et l’école normale d’instituteurs de Melun, est tout d'abord simple enseignant lui aussi : instituteur puis professeur au collège et directeur adjoint de collèges en Seine-et-Marne[2] - [1]. De 1980 à 1982, il devient président-directeur-général de la Société pour l'équipement de la Seine-et-Marne[1].

Le , il est nommé, par le gouvernement de gauche de Pierre Mauroy et le ministre de l'intérieur Gaston Defferre, haut-commissaire de la République en Nouvelle-Calédonie [3] - [4] - [5]. Dans ce poste, il est confronté à des tensions importantes dans la population de l'île, entre Européens métropolitains, Caldoches, Kanaks et métis. Les militants indépendantistes du FLNKS veulent obtenir un référendum d'autodétermination sur le territoire. . La tension est autant raciale que politique, bien que l'important métissage chez une bonne partie des Caldoches et une partie des Kanaks ne permette pas de réduire la problématique à une simple opposition "blancs/noirs". Le , un nouveau statut pour l'île prévoit la tenue de ce référendum, mais dans cinq ans, ce qui est jugé trop lointain par les indépendantistes. La situation continue à se dégrader. Les Caldoches se sentent menacés à la suite d'incendies et de pillages répétés de maisons d'éleveurs caldoches, sans que les pouvoirs publics et en particulier le Haut-Commissaire prennent la mesure de la situation. Le FLNKS perturbe les élections territoriales de mi- : ainsi, à Lifou, le maire brûle lui-même le matériel électoral et à Canala, l'un des principaux leaders du mouvement, Eloi Machoro, détruit les urnes à coups de hache. La photo est diffusée dans les médias du monde entier[6]. Les appels au calme du Haut-Commissaire ne sont pas écoutés[7]. Le sénateur Dick Ukeiwé, président du parti pro-Français, le RPCR, met la pression sur Jacques Roynette en lui déclarant : « C'est à vous de faire régner l'ordre. Le gouvernement que je préside vous met solennellement en demeure de prendre les dispositions pour que la paix civile soit rétablie dans les plus brefs délais. Faute de quoi, avec mon gouvernement, avec l'aide de la population, j'assumerai toutes les responsabilités nécessaires à la sauvegarde de la sécurité des personnes. »[8]. Le , un décret rappelle Jacques Roynette en France métropolitaine[9]. Mais dans la nuit du 4 au , alors que son successeur Edgard Pisani, muni de plus de pouvoirs qu'il n'en a jamais eu[2], n'est pas encore sur place, des Caldoches métis, lassés par les exactions répétées (pillages, incendies, massacre de bétail), et devant l'inaction des autorités, se constituent en auto-défense, montent une embuscade à Hienghène. Dix Kanaks indépendantistes sont tués, dont deux frères de Jean-Marie Tjibaou, chef indépendantiste. La fusillade provoque la mise en place de barrages dans l'île par les Kanaks, barrages que Jean-Marie Tjibaou fait lever pour tenter de calmer les esprits[10] - [note 1]. Quelque temps plus tard, l'un des acquittés est abattu chez lui en Brousse, son meurtrier ne sera jamais retrouvé. Quatre ans durant, de 1984 à 1988, cette île aux antipodes, ce caillou, va vivre au rythme des émeutes, comme celle du à Nouméa, et des massacres comme à Hienghène en , et Ouvéa en .

De retour en métropole, Jacques Roynette est successivement préfet des Côtes-d’Armor de 1985 à 1986, préfet placé hors-cadre en 1986, sous la première cohabitation, puis de nouveau préfet de Vendée de 1989 à 1991, et préfet du Gard de 1991[11] à 1993[12].

Il prend sa retraite en 1998[13] a vécu à Conques-sur-Orbiel (Aude, Languedoc-Roussillon) où il rédigea Le Piège calédonien[14]. et vit actuellement à Pornic en Loire-Atlantique (44).

DĂ©corations

Ĺ’uvres

Notes et références

Notes

  1. Trois ans plus tard, le 29 octobre 1987, les sept auteurs de cette embuscade sont acquittés par la cour d'assises de Nouméa. Le jury était exclusivement composé d'Européens. Ce jugement provoque à nouveau la colère des indépendantistes

Références

Voir aussi

Sources

  • Michel Labro, « Le caillou brĂ»le-t-il? », L'Express,‎ (lire en ligne).
  • Michel Labro, « Le dĂ©fi kanak », L'Express,‎ (lire en ligne).
  • Michel Labro, « Le plus dur commence », L'Express,‎ (lire en ligne).
  • Michel Labro, « L'Ă®le dĂ©chirĂ©e », L'Express,‎ (lire en ligne).
  • FrĂ©dĂ©ric Bobin, « A la cour d'assises de NoumĂ©a : des « responsables » discrets », Le Monde,‎ .
  • David Dommel, La crise calĂ©donienne : rĂ©mission ou guĂ©rison ?, Éditions L'Harmattan, , 256 p..
  • Who’s Who in France : Dictionnaire biographique de personnalitĂ©s françaises vivant en France, dans les territoires d’Outre-Mer ou Ă  l’étranger, et de personnalitĂ©s Ă©trangères rĂ©sidant en France, Levallois-Perret, J. Lafitte, , 34e Ă©d., 1913 p. (ISBN 2-85784-041-1), « Roynette Jacques », p. 1652.
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