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Jacques Henri Sablet

Jacques Henri Sablet, dit Jacques Sablet, ou Sablet le jeune, surnommé par ses contemporains « le Peintre du Soleil »[1], né le à Morges (Suisse) et mort le à Paris, est un peintre suisse.

Jacques Henri Sablet
Jacques Sablet, par lui-mĂŞme.
Naissance
Décès
(Ă  54 ans)
Paris
Surnom
Le Peintre du Soleil
Nationalités
Activité
Maître
Fratrie

Biographie

Portrait du peintre Conrad Gessner dans la campagne romaine (1788), Kunsthaus de Zurich.

Jacques Sablet étudie son art avec son père, décorateur et doreur à Lausanne, qui, pour seconder ses dispositions, le place en apprentissage chez Dubois et Cochers, peintres décorateurs à Lyon, qui jouissaient alors de la plus haute réputation dans leur genre. Désireux de progresser, il obtient, en 1772, la permission de son père de s'installer à Paris où il travaille trois ans avec Joseph-Marie Vien. En 1775, il accompagne ce dernier à Rome lorsqu’il est nommé directeur de l’Académie de France. Ambitionnant d’être un peintre d’histoire, son absence de solide formation académique, face à la concurrence, entre autres, de Jacques-Louis David et de Pierre Peyron, l’empêche d’obtenir des commandes. Il se tourne donc vers le portrait, la peinture de genre et le paysage. La plupart de ses scènes de genre dépeignent la vie et les coutumes de la vie quotidienne de Campanie.

Sablet partage un atelier avec le peintre d’histoire Jean-Germain Drouais et est ami avec Simon Denis. En 1793, la montée du sentiment anti-français dans les États pontificaux, et peut-être aussi la concurrence de Louis Gauffier, le force à fuir à Florence. Revenu à Paris après deux décennies de séjour en Italie, il accompagne le sénateur Lucien Bonaparte, mécène des beaux-arts, qui avait souvent eu recours à son talent, lorsque celui-ci est nommé ambassadeur à Madrid en 1800, avec le titre de conseiller de sa collection d’art.

Selon Charles Paul Landon, « c’est […] à son coloris chaud, vigoureux et de la plus grande vérité qu’il doit particulièrement sa réputation[2] ». S’étant blessé à la main droite dans sa jeunesse, infirmité qui le privait totalement de l’usage de cette main, il prend l’habitude — qu’il conserve — d’employer la gauche. Il était le frère cadet de François Sablet, également peintre.

Ĺ’uvres

Le Temple des Arts Libéraux, avec la Ville de Berne et Minerve (1779), musée d'Art du comté de Los Angeles.
Portrait de Letizia Bonaparte, Ajaccio, musée Fesch.
  • Le premier pas de l'enfance (Primi passi en Italien), Rome, 1789; aujourd'hui dans la Collezione Pedriali, Ă  Forlì, Italie (Galerie d'art civique)
  • Scène familière, Salon de 1791.
  • Paysage ornĂ© de figures et d’animaux, Salon de 1791.
  • ÉlĂ©gie romaine, 1791, huile sur toile, 61,8 Ă— 74 cm, musĂ©e des beaux-arts de Brest[3].
  • Une famille d’Albano, Salon de 1793.
  • Costume d’Albano, Salon de 1793.
  • Portraits d’homme et de femme, Salon de 1795.
  • Le Colin-Maillard, peint Ă  Rome en 1790, salon de 1796.
  • Le Premier Pas de l’enfance, Salon de 1796.
  • Il Morticello, Salon de 1796.
  • Le RĂ©veil, Salon de 1796.
  • Costume de Frascati, Salon de 1796.
  • Les Joueuses d’osselets, Salon de 1796.
  • La Fileuse, Salon de 1796.
  • Le FlĂ»teur, Salon de 1796.
  • Le Lecteur, Salon de 1796.
  • Trois tĂŞtes, d’après nature, Salon de 1796.
  • La Diseuse de bonne aventure, Salon de 1796.
  • Un soleil couchant, Salon de 1796.
  • Portrait de Gabriel-Marie de La Roche Saint-AndrĂ© avec son Ă©pouse Anne-Marie de Coutances et leur fille Gabrielle, 1797.
  • Portrait du citoyen membre actuel du Corps lĂ©gislatif, tableau allĂ©gorique, Salon de 1798.
  • Portrait du citoyen visitant le tombeau de son père avec son Ă©pouse, Salon de 1798.
  • Une mère donnant une marotte Ă  son enfant, Salon de 1798.
  • La Tricoteuse, Salon de 1798.
  • La Couseuse, Salon de 1798.
  • La Tarentelle, danse napolitaine, Salon de 1799.
  • Portrait d’un ami de l’auteur, Salon de 1799.
  • Portrait du citoyen Vaume, Salon de 1799.
  • TĂŞte, portrait, Salon de 1799.
  • Deux portraits en pied, Salon de 1799.
  • Deux portraits, dont l’un de famille, Salon de 1800.
  • Portrait de famille devant un port, 1800, musĂ©e des beaux-arts de MontrĂ©al.
  • Le DĂ©part d’un officier de la 20e demi-brigade lĂ©gère, Salon de 1802.
  • Un jeune villageois qui vient de s’engager et qui arrive dans sa famille, Salon de 1802.
  • Une bacchante, Salon de 1804.
  • Nantes, musĂ©e des beaux-arts :
    • Vieillard assis et lisant ;
    • Laveuses italiennes ;
    • Vendanges en Italie ;
    • Portrait en pied de Francois Cacault, se promenant, un livre Ă  la main, dans ses jardins ;
    • IntĂ©rieur de la salle des Cinq-Cents, Ă  saint-Cloud, dans la soirĂ©e dit 18 brumaire an VIII, 1799[4]. Cette scène, qui suivit celle de l’évacuation, eut lieu dans l’Orangerie, Ă  la lueur de quelques quinquets. Lucien Bonaparte, prĂ©sident, dĂ©clare que le gouvernement est changĂ© et que trois consuls Bonaparte, Sieyès et Roger-Ducos sont chefs de la RĂ©publique. Ceux-ci sont assis en face du prĂ©sident. Murat et Leclerc sont debout auprès des consuls, Sablet, qui fit cette peinture Ă  la sortie de la sĂ©ance, s’y est reprĂ©sentĂ©, dans un groupe Ă  gauche, donnant le bras Ă  Pauline Bonaparte, alors femme du gĂ©nĂ©ral Leclerc.

Dessins

  • La Diseuse de bonne aventure, plume et encre noire, lavis brun et gris, rehauts de blanc sur papier bleu, H. 0,168 ; L. 0,240 m[5]. Paris, Beaux-Arts de Paris[6]. Ce dessin est caractĂ©ristique des scènes de genre que Sablet rĂ©alisa Ă  Rome au milieu des annĂ©es 1780. Une villageoise attend avec anxiĂ©tĂ© la prophĂ©tie de la diseuse de bonne aventure assise sur une chaise et lui tenant la main. Toute la famille est inquiète,le mari se mord les doigts et leurs deux enfants se sont rĂ©fugiĂ©s dans les jupes de la nourrice.

Notes et références

  1. D’après Émile Bellier de la Chavignerie.
  2. Charles Paul Landon, Nouvelles des arts, peinture, sculpture, architecture et gravure, Paris, Migneret, 1802, p. 379.
  3. Renaissance du Musée de Brest, acquisitions récentes : [exposition], musée du Louvre, Aile de Flore, département des peintures, 25 octobre 1974-27 janvier 1975, Paris, , 80 p..
  4. « Le 18 Brumaire, la salle des Cinq-Cents à Saint-Cloud »
  5. « La Diseuse de bonne aventure, Jacques Sablet, sur Cat'zArts »
  6. Sous la direction d’Emmanuelle Brugerolles, de l’alcôve aux barricades de Fragonard à David, Beaux-Arts de Paris les éditions, 2016, p.126-127, Cat. 39

Annexes

Bibliographie

  • Émile Bellier de La Chavignerie, Dictionnaire des artistes de l’École française, t. 2 et suppl., Paris, Renouard, 1882-1885, p. 445-6.
  • Anatole Granges de Surgères, « Les Sablet », Revue historique de l’Ouest, 5e annĂ©e, 1re livraison, Paris, Eugène Lechevalier, 1889, p. 63-94.
  • Charles Paul Landon, Nouvelles des arts, peinture, sculpture, architecture et gravure, Paris, Migneret, 1802, p. 379.
  • Henri de Saint-Georges, Notice historique sur le musĂ©e de peinture de Nantes d’après des documents officiels et inĂ©dits, Nantes, A. GuĂ©raud ; Paris, A. Aubry, 1858, XII-252 p. in-18, p. 209.
  • Anne van de Sandt, Jacques Sablet (1749-1803). Biographie et catalogue raisonnĂ©, Thèse de 3e cycle, UniversitĂ© de Paris IV, Paris 1984
  • Anne van de Sandt, avant-propos, fortune critique et notices, in cat. expos. "Les Frères Sablet (1775-1815), Nantes, Lausanne, Rome, Edizioni Carte Segrete, 1985, pp. 17-121.

Liens externes

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