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Jacques Bertin (cartographe)

Jacques Bertin, né à Maisons-Laffitte le et mort à Paris 13e le [1], est un cartographe français, père de la « sémiologie graphique ». Ce domaine s'inscrit dans le courant de recherche de la sémiotique visuelle.

Jacques Bertin
Jacques Bertin
Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Jacques Jean Louis Bertin
Nationalité
Formation
Activités
Autres informations
A travaillé pour
Distinction
MĂ©daille Mercator (d) ()

Carrière scientifique

Formation

Après ses études secondaires, il est admis en 1934 à l’École de Cartographie à l’Université de Paris. Il y reçoit des enseignements en géographie mathématique (géodésie, systèmes de projection), en dessin cartographique.

Une fois diplĂ´mĂ©, Jacques Bertin travaille un temps pour l’édition, puis entre après la Deuxième Guerre mondiale au Centre National de la Recherche Scientifique. Il participe Ă  un travail sur l’espace social parisien, au sein d’une Ă©quipe dirigĂ©e par le sociologue Paul-Henry Chombart de Lauwe (1913 — 1998). Ce travail aboutit Ă  la publication en deux volumes de Â« Paris et l’agglomĂ©ration parisienne Â» (1952). Dans le premier tome, « L’espace social d’une grande citĂ© Â», Bertin rĂ©dige un chapitre intitulĂ© « Recherche graphique Â», dans lequel il livre ses premières rĂ©flexions thĂ©oriques sur le langage cartographique. Il y esquisse notamment les notions de variables visuelles et de propriĂ©tĂ©s de ces variables. Il estime que le cartographe doit tendre vers une « unitĂ© visuelle Â», c’est-Ă -dire une image efficace et susceptible d’une lecture globale[2].

En 1954, à l’initiative des historiens Lucien Febvre et Charles Morazé, Jacques Bertin rejoint la VIe section de l’École pratique des hautes études, un pôle de recherches en sciences sociales né après la guerre avec le soutien de la Fondation Rockfeller, qui deviendra en 1975 l'École des hautes études en sciences sociales.

En 1957, il devient directeur d'Ă©tude en crĂ©ant le Laboratoire de Cartographie qu'il dirige jusqu’à sa retraite, en 1985. Le laboratoire est chargĂ© de prĂ©parer des « cartes Â» et diagrammes Ă  la demande de chercheurs d’horizons divers. Bertin et ses collaborateurs, confrontĂ©s Ă  leur demande multiforme, tant du point de vue des donnĂ©es que des types d’illustration, vont peu Ă  peu Ă©laborer des principes gĂ©nĂ©raux qui puissent guider la reprĂ©sentation graphique, tout en entretenant un dialogue fructueux entre la cartographie et les diffĂ©rentes disciplines des sciences sociales.

SĂ©miologie graphique

L'ensemble de ses travaux scientifique se porte sur une rĂ©flexion thĂ©orique et pratique sur l’ensemble des moyens graphiques (diagrammes, cartes et graphes), formant la matière d’un traitĂ© fondamental. En 1967, cette rĂ©flexion aboutit Ă  la publication de l'ouvrage « SĂ©miologie Graphique Â» qui deviendra un traitĂ© fondateur de la pensĂ©e cartographique contemporaine.

Ce traité s’inscrit dans un contexte d’expansion de la sémiotique propre aux années 1960 et 1970. Il étudie la pratique d’un mouvement général d’analyse sémiotique de l’image dans différents contextes (photographie, l’image d’art, l’image publicitaire, la bande dessinée ou le cinéma).

  • « MobilitĂ© Â» de l'image

PubliĂ© en 1977, dans la monographie « La graphique et le traitement graphique de l’information Â», il introduit la notion de la « mobilitĂ© Â» de l’image en insistant sur l’importance de la « graphique dynamique Â». Il considère le traitement visuel des donnĂ©es comme l’aspect le plus original de ses travaux : « Ce point est fondamental. C’est la mobilitĂ© interne de l’image qui caractĂ©rise la graphique moderne. On ne « dessine Â» plus un graphique une fois pour toutes. On le « construit Â» et on le reconstruit (on le manipule) jusqu’au moment oĂą toutes les relations qu’il recèle ont Ă©tĂ© perçues. » [3]

Son influence reste forte dans l’enseignement universitaire de cartographie et a chevauché plusieurs domaines de recherche comme la représentation graphique des données statistiques et la visualisation des données.

DĂ©pĂ´t des Ĺ“uvres

Jacques Bertin a donnĂ© ses manuscrits (cartes, dessins, travaux, bibliothèque cartographique) au DĂ©partement des Cartes et plans de la Bibliothèque nationale de France, oĂą ils ont rejoint la collection des fonds des cartographes et gĂ©ographes français. 

La BnF possède aussi Le Monde vu par Bertin (lavis, aquarelle et acrylique).

Publications

Sémiologie graphique de Jacques Bertin, couverture, réédition EHESS 2013
La graphique et le traitement graphique de l'information de Jacques Bertin, couverture, réédition Zones Sensibles 2017

Jacques Bertin a publié plusieurs dizaines d'articles et d'ouvrages scientifiques. On retiendra ses deux principaux ouvrages.

  • SĂ©miologie Graphique. Les diagrammes, les rĂ©seaux, les cartes, Paris, La Haye, Mouton, Gauthier-Villars, 1967. 2e Ă©dition : 1973, 3e Ă©dition : 1999, EHESS, Paris.
  • La graphique et le traitement graphique de l'information (en collab. avec Serge Bonin), Paris, Flammarion, 1977, 273 p. ; rĂ©Ă©dition : Bruxelles, Zones sensibles, 2017.

L'atlas historique que Jacques Bertin a dirigé, paru en 1997, présente une approche intéressante que l'on peut qualifier de comparatiste. Il propose des planches synoptiques pour chaque grande période historique, où l'on visualise des migrations, des émergences de civilisations, sur l'ensemble des continents. Ces planches illustrent des chapitres développant les faits majeurs survenus pour chaque sous-ensemble géohistorique (l'Europe prenant certes une place accrue à partir du premier millénaire ap. J.-C.), le lecteur peut contextualiser chaque fait de civilisation dans des échelles plus globales.

  • J. Bertin, J. Devisse, D. LavallĂ©e, J. NĂ©pote, Atlas historique universel. Panorama de l'histoire du monde, Genève, Éd. Minerve, 1997, 180 p.

Notes et références

  1. Relevé des fichiers de l'Insee
  2. « Jacques Bertin », sur http://www.hypergeo.eu (consulté en )
  3. Jacques Bertin, La graphique et le traitement graphique de l'information, Flammarion,

Liens externes

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