Jacques Beauchemin
Jacques Beauchemin (né en 1955) est un sociologue québécois. Il a enseigné la sociologie à l'Université du Québec à Montréal (UQAM) de 1993 à 2021[1]. Il est présentement professeur associé au département de sociologie de cette même université[2]. Il a également été chroniqueur occasionnel pour la Première Chaîne de la Société Radio-Canada[3].
Naissance | |
---|---|
Nationalité | |
Activité |
A travaillé pour |
---|
Biographie
Au début des années 1980, Jacques Beauchemin est marxiste-léniniste et associé aux mouvements d'extrême gauche[3]. Sa décision de voter « oui » au référendum québécois de 1980 l'amène à se distancier de cette mouvance[3].
Il réalise l'ensemble de ses études à l'UQAM, où il obtient un baccalauréat (1981), une maîtrise (1985) et un doctorat (1992)[4] en sociologie[5].
Ses premiers travaux (avec Gilles Bourque et Jules Duchastel) ont porté sur l’analyse du discours des gouvernements Duplessis au Québec (1936-1939, 1944-1959). Ceux-ci interrogent le mythe de la « Grande noirceur » et proposent une réinterprétation du duplessisme à la lumière de la régulation des rapports sociaux ayant cours au Québec[6].
Il s’est par la suite intéressé à la difficulté des sociétés contemporaines de définir un discours commun, ces dernières étant caractérisées par une fragmentation du sujet politique (La société des identités). Il a inscrit cette réflexion sur le commun dans les enjeux d’identités et de mémoire au Québec (L’histoire en trop; La souveraineté en héritage, Une démission tranquille). Sa sociologie sera de plus en plus marquée par la tradition du nationalisme culturel québécois (Fernand Dumont) que certains associeront à un nationalisme conservateur[7].
Il est considéré comme l’un des principaux penseurs qui ont renouvelé, au début des années 2000, le « Nous » identitaire québécois[8]. Il a été un conseiller sur ces questions de Pauline Marois qui deviendra première ministre du Québec (2012-2014). Il fut aussi membre du comité-conseil de la Commission Bouchard Taylor (2007-2008), bien qu'il sera critique du Rapport qui en a émané[9]. En 2013-2014, il est sous-ministre associé à la langue française sous le gouvernement de Pauline Marois[3].
Il fut le directeur de thèse de Mathieu Bock-Côté[10]. Dans leur livre, il est cité par Jean-Marc Piotte et Jean-Pierre Couture, proches de Québec Solidaire, comme étant l'un des « nouveaux visages du nationalisme conservateur au Québec »[11] - [12].
Ouvrages
- 2020 : Une démission tranquille - La dépolitisation de l'identité québécoise (Boréal)
- 2015 : La souveraineté en héritage (Boréal)
- 2007 : La cité identitaire (Athéna Éditions) avec Mathieu Bock-Côté
- 2004 : La société des identités (Athéna Éditions)
- 2002 : L'histoire en trop (VLB Ă©diteur)
- 1994 : (avec Gilles Bourque et Jules Duchastel ), La société libérale duplessiste (Presses de l'Université de Montréal).
Prix et distinctions
- 2020: Prix Condorcet-Dessaulles du Mouvement laïque québécois
- 2014: Médaille de la Société historique de Montréal[13].
- 2011 : Membres de l'Académie des lettres du Québec[14]
- 2002 : Prix Richard Arès pour L'histoire en trop[15].
Notes et références
- Télé-Québec, « Jacques Beauchemin, sociologue, UQAM. », (consulté le ).
- audiovisuel40858, « Professeur.e.s associé.é.s - Département de sociologie - UQAM », sur Département de sociologie (consulté le )
- Marie Kirouac-Poirier, « Rentrer au bercail », sur Montréal Campus, (consulté le ).
- Beauchemin, J. (1992). Analyse du discours politique duplessiste : les aspects éthiques de la régulation dans les discours du trône, électoral, législatif et constitutionnel de l'union nationale : de 1944 à 1960 (dissertation). Université du Québec à Montréal.
- « Jacques Beauchemin », (consulté le ).
- Gilles Bourque, Jules Duchastel et Jacques Beauchemin, La société libérale duplessiste, Les Presses de l'Université de Montréal, , 435 p. (ISBN 978-2760616448, lire en ligne)
- Jean-Marc Piotte et Jean-Pierre Couture. « Jacques Beauchemin ou la sacralisation d’une nation », Les nouveaux visages du nationalisme conservateur au Québec, Montréal, Québec Amérique, 2012, p.37-64.
- « L’entrevue - Le «nous», c’est lui », sur Le Devoir (consulté le )
- « Accueillir sans renoncer à soi-même », sur Le Devoir (consulté le )
- Bock-Côté Mathieu, Beauchemin, J. (2013). La mutation de la gauche et la recomposition du champ politique occidental : 1968-2010 (dissertation). Université du Québec à Montréal. https://central.bac-lac.gc.ca/.item?id=TC-QMUQ-5844&op=pdf&app=Library
- Les nouveaux visages du nationalisme conservateur au Québec, A babord, avril mai 2013
- Une critique néofédéraliste du réseau néoconservateur, Pierre Dubuc, l'Aut'Journal,
- « Liste des médaillés de la SHM – Société historique de Montréal » (consulté le )
- « Vous avez cherché jacques beauchemin - Académie des lettres du Québec », sur Académie des lettres du Québec (consulté le ).
- LAction nationale, « Prix Richard-Arès - Lauréats depuis 1991 », sur L'Action nationale (consulté le )
Liens externes
- Fiche sur le site de l'UQAM
- Jacques Beauchemin sur Les Classiques des sciences sociales