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Jacob-Nicolas Moreau

Jacob-Nicolas Moreau, né le à Saint-Florentin (Yonne) et mort le à Chambourcy, est un historien français, historiographe de France et grand défenseur de l'Ancien Régime. En tant qu'historien, il rédige un grand nombre de mémoires et d'essais et crée un « dépôt des chartes » destiné à recueillir les textes officiels de l'histoire nationale. Sa doctrine a influencé les rois de la Restauration[1].

Jacob-Nicolas Moreau
Fonction
Historiographe de France
Ă  partir de
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  85 ans)
Chambourcy
Pseudonymes
Observateur hollandois, G. V. Vve D. V., Le Vieux notaire
Nationalité
Formation
Activités
Historien, juriste, Hofmeister
Autres informations
A travaillé pour

Biographie

Fils d'Edme Nicolas Moreau, avocats aux conseils, et d'Anne Ursule Gallimard, il devient précepteur dans une famille de la petite noblesse, puis avocat à Aix-en-Provence.

En 1741, il devient conseiller Ă  la Cour des Aides de Provence.

En 1755, il rédige le périodique L'Observateur hollandais qui durera jusqu'en 1759[2].

En 1757, fortement engagé contre les philosophes des Lumières, il publie son Mémoire pour servir à l'histoire des cacouacs; il tourne alors en ridicule les Encyclopédistes qu'il présente comme une tribu indienne.

En 1764, il publie les Leçons de morale, de politique et de droit public puisé dans l'histoire de notre monarchie : Moreau défend le roi comme dépositaire de la justice, assurant l'équilibre entre les ordres et le fonctionnement harmonieux des institutions.

En 1765, il occupe à Paris un poste de jurisconsulte et rédacteur politique ("publiciste") au Ministère des affaires étrangères.

En 1768, proche du fils de Louis XV, il devient précepteur du futur Louis XVI.

En 1770, il soutient la « rĂ©forme Maupeou Â», considĂ©rant que seule la monarchie absolue peut rĂ©former le royaume[1].

En 1774, il est nommé historiographe de France. Il est ensuite le bibliothécaire et le confident de Marie-Antoinette. Il entreprend une œuvre cohérente pour faire triompher l'État de droit contre les coutumes et les inégalités, et entend justifier la légitimité de l'absolutisme attaqué par les parlementaires et les nobles[1].

En 1789, il publie la synthèse de ses énormes recherches historiques et juridiques dans ses Maximes fondamentales du gouvernement français ou Profession de foi nationale renfermant tous les dogmes essentiels de notre symbole politique. Le sous-titre, par sa tonalité religieuse, est révélateur de l'existence d'une idéologie contre-révolutionnaire avant 1789. Il s'agit de s'appuyer sur l'histoire et la tradition pour glorifier la monarchie française[3]. Dans son Exposé historique des administrations populaires, il dresse un tableau, à la veille de la tenue des États généraux, du rôle et des pouvoirs des assemblées locales sous l'Ancien Régime.

En 1790, cet ardent défenseur de la cause royale avant la Révolution française est démis de toutes ses fonctions.

Pendant la Révolution, il est enfermé dans sa maison mais survit durant toute la période révolutionnaire, avant de mourir en 1803.

Principaux ouvrages

  • VariĂ©tĂ©s morales et philosophiques (1735)
  • MĂ©moire contenant le prĂ©cis des faits, avec leurs pièces justificatives, pour servir de rĂ©ponse aux Observations envoyĂ©es par les ministres d'Angleterre, dans les cours de l'Europe (1756)
  • L'Europe ridicule ou Reflexions politiques sur la guerre presente (1757)
  • Nouveau mĂ©moire pour servir Ă  l'histoire des Cacouacs, 1757, in-8°, VI-108 p.
  • MĂ©moires pour servir Ă  l'histoire de notre tems, par rapport Ă  la guerre anglo-gallicane (1757-58)
  • MĂ©moires pour servir Ă  l'histoire de notre tems, contenant des rĂ©flections politiques sur la guerre prĂ©sente (1758-59)
  • Examen des effets que doivent produire dans le commerce de France l'usage et la fabrication des toiles peintes, ou RĂ©ponse Ă  l'ouvrage intitulĂ© : « RĂ©flexions sur les avantages de la libre fabrication et de l'usage des toiles peintes » (1759)
  • MĂ©moires pour servir Ă  l'histoire de notre tems par rapport aux dissentions prĂ©sentes entre la Grande-Bretagne et la RĂ©publique des Provinces-Unies au sujet des dĂ©prĂ©dations angloises sur mer (1759-60)
  • Lettres historiques sur la rĂ©union de la ville d'Avignon & du ComtĂ© Venaissin au domaine de la couronne & comtĂ© de Provence en 1663, 1688 & 1768 (1768-69)
  • Leçons de morale, de politique et de droit public, puisĂ©es dans l'histoire de notre monarchie. ou Nouveau plan d'Ă©tude de l'histoire de France. RĂ©digĂ© par les ordres & d'après les vues de feu Monseigneur le Dauphin, pour l'instruction des Princes ses enfans (1773)
  • MĂ©moire sur la constitution politique de la ville et citĂ© de PĂ©rigueux (1775)
  • Les Devoirs du prince rĂ©duits Ă  un seul principe, ou Discours sur la justice (1775)
  • Principes de morale, de politique et de droit public puisĂ©s dans l'histoire de notre monarchie, ou Discours sur l'histoire de France (1777-89) (21 volumes)
  • Le Pot-pourri de Ville-d'Avray (1781)
  • Essai sur les bornes des connoissances humaines (1784)
  • ExposĂ© historique des administrations populaires, aux plus anciennes Ă©poques de notre monarchie ; dans lequel on fait connoĂ®tre leurs rapports et avec la puissance royale et avec la libertĂ© de la nation (1789)
  • Maximes fondamentales du gouvernement françois, ou Profession de foi nationale, renfermant tous les dogmes essentiels de notre symbole politique (1789)
  • Exposition et dĂ©fense de notre Constitution monarchique françoise, prĂ©cĂ©dĂ© de l'historique de toutes nos assemblĂ©es nationales, dans deux mĂ©moires (1789)
  • Mes souvenirs, par Jacob-Nicolas Moreau, nĂ© en 1717, mort en 1803, collationnĂ©s, annotĂ©s et publiĂ©s par Camille Hermelin (1898-1901)

Dans la littérature

Jacob-Nicolas Moreau est l'un des protagonistes du roman Les Adieux à la reine de Chantal Thomas publié 2002.

Notes et références

  1. Sous la direction de Jean-Clément Martin, Dictionnaire de la Contre-Révolution, Jean-Clément Martin, « Moreau, Jacob-Nicolas », éd. Perrin, 2011, p. 392.
  2. Sous la direction de Jean-Clément Martin, Dictionnaire de la Contre-Révolution, Bernard Hours, « Contre-révolution avant 1789 », éd. Perrin, 2011, p. 197.
  3. Sous la direction de Jean-Clément Martin, Dictionnaire de la Contre-Révolution, Bernard Hours, « Contre-révolution avant 1789 », éd. Perrin, 2011, p. 200.

Voir aussi

Bibliographie

  • Dieter Gembicki, Histoire et politique Ă  la fin de l'Ancien RĂ©gime. Jacob-Nicolas Moreau (1717-1803), Nizet, Paris, 1979.
  • Blandine Hervouet, Jacob-Nicolas Moreau, le dernier des lĂ©gistes, une dĂ©fense de la Constitution monarchique au siècle des Lumières, Paris, Ă©d. LGDJ, 2009.

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