Ivy League (mode)
Le style Ivy League est une mode vestimentaire populaire à la fin des années 1950 dans les classes huppées du Nord-Est des États-Unis.
Histoire
À partir des années 1920, les classes sociales supérieures au Royaume-Uni et aux États-Unis délaissent le port du traditionnel complet afin de pratiquer les sports en vogue dans leur milieu (tennis, golf, etc.). De nouveaux habits développés dans des tissus simples sont alors créés : le polo en jersey, les pantalons de golf en prince-de-galles ou encore les blousons en coton lourd et en cuir. Les convenances vestimentaires étaient moindre outre-Atlantique, les Américains utilisent davantage ces habits, la Seconde Guerre mondiale et l'essor du prêt-à -porter américain participant par ailleurs à les moderniser. Dans les années 1950, les étudiants des huit grandes universités de la côte Est, dites de la Ivy League — dont Harvard et Yale — se mettent à les porter massivement, délaissant le costume pour un vestiaire plus sport (veste de velours, chemises en oxford, mocassins, etc.)[1]. L'importance des programmes sportifs au sein de ces universités et le statut accordé aux athlètes-étudiants, tous issus de la leisure class, favorisent le port de ces vêtements sportswear[2]. Sous une apparence nonchalante et détendue, ce style porte une attention particulière à nombre de détails, avec des codes vestimentaires précis[2]. Le pull « Lettre Varsity (en) » ou « Letterman », marqué d'une lettre, parfois unique, représentant une distinction dans l'un des sports pratiqué à l'université et donnant un prestige à celui qui le porte, reste emblématique. Cette lettre est l'initiale de l'université, montrée comme un emblème que seuls les meilleurs peuvent porter. Le chino accède également au rang de symbole de l'Ivy League, parfois porté avec un blouson Harrington, une chemise à carreaux et des mocassins[3]. La coupe de cheveux, courts dans la nuque, appelée parfois « Harvard Clip », simplement « Princeton » ou « Ivy League (en) » est elle aussi récurrente[4].
Des personnalités comme le président John Fitzgerald Kennedy et l'acteur Steve McQueen, qui prisent ce genre de vêtement, jouent dans leur popularisation auprès de la classe aisée américaine[1].
Ce style a donné naissance au contemporain casual chic[1], ou style preppy, ainsi qu'au style « BCBG »[5].
Références
- Scavini, « Le style Ivy League », Le Figaro Magazine, semaine du 10 mars 2017, page 101.
- Fogg 2013, p. 312.
- Fogg 2013, p. 312 et 313.
- Fogg 2013, p. 313.
- Mendes et Haye 2011, p. 174.
Sources
- Marnie Fogg (dir.) et al. (trad. de l'anglais par Denis-Armand Canal et al., préf. Valerie Steele), Tout sur la mode : Panorama des chefs-d’œuvre et des techniques, Paris, Flammarion, coll. « Histoire de l'art », (1re éd. 2013 Thames & Hudson), 576 p. (ISBN 978-2-08-130907-4), « Le style Ivy League », p. 312-313
- Valerie Mendes et Amy de la Haye (trad. de l'anglais par Laurence Delage, et al.), La mode depuis 1900 [« 20th Century Fashion »], Paris, Thames & Hudson, coll. « L'univers de l'art », , 2e éd. (1re éd. 2000), 312 p. (ISBN 978-2-87811-368-6), « 1957-1967 », p. 174 à 175