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Ivan Moravec

Ivan Moravec est un pianiste tchĂšque, nĂ© le Ă  Prague et mort le dans la mĂȘme ville[1] - [2].

Ivan Moravec
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Naissance
Prague, Tchécoslovaquie
DĂ©cĂšs
Prague
Activité principale Pianiste
Maütres Ilona Ơtěpánová-Kurzová, Arturo Benedetti Michelangeli
Conjoint Zusanna
RĂ©compenses 2002 : Cannes Classical Award pour l’ensemble de sa carriĂšre
Distinctions honorifiques

2000 : Prix Charles IV

2000 : Médaille du mérite de la République tchÚque

Biographie

Enfance et Ă©tudes

Ivan Moravec est nĂ© en 1930 Ă  Prague, d’un pĂšre juriste. Le plus ancien souvenir musical d’Ivan Moravec est celui d’avoir tournĂ© les pages des partitions de son pĂšre lorsque celui-ci, pianiste amateur et chanteur, jouait et chantait des airs d’opĂ©ra[3].

Ivan Moravec a commencĂ© le piano Ă  l’ñge de 7 ans. Il a Ă©tĂ© marquĂ© par les enregistrements du lĂ©gendaire tĂ©nor Enrico Caruso. Il a ensuite Ă©tudiĂ© le piano avec Erna GrĂŒnfled, niĂšce du pianiste autrichien Alfred GrĂŒnfeld. À l’ñge de 15 ans, il entre au Conservatoire de Prague, puis, Ă  l’ñge de 20 ans, Ă  l’AcadĂ©mie des Arts de Prague, oĂč il Ă©tudie avec Ilona Ć těpĂĄnovĂĄ-KurzovĂĄ, fille de VilĂ©m Kurz[4].

Le style de jeu de Moravec rĂ©sulte pour partie d’un accident de patin Ă  glace, ayant entraĂźnĂ© une blessure aux vertĂšbres cervicales et un traumatisme de la moĂ«lle Ă©piniĂšre[5]. Cet accident l’a obligĂ© Ă  interrompre ses Ă©tudes pendant 6 ans et l’a provisoirement Ă©loignĂ© du piano. Son jeu rĂ©sulte donc d’une approche basĂ©e sur le poids du bras et l’importance de la main dans la crĂ©ativitĂ© sonore[3].

En 1957 et 1958, aprùs l’avoir entendu jouer, Arturo Benedetti Michelangeli invite Ivan Moravec à ses masterclasses à Arezzo[6].

La dĂ©couverte de Moravec Ă  l’Ouest et les entraves Ă  sa carriĂšre Ă  l'Est

Jusqu’à la fin des annĂ©es 50, Ivan Moravec n’est pas sorti de la TchĂ©coslovaquie et Ă©tait totalement inconnu Ă  l’ouest. À la fin des annĂ©es 1950, un enregistrement audio d’un rĂ©cital de Moravec circule Ă  l’ouest. Peu aprĂšs, Connoisseur Society, un label amĂ©ricain, nĂ©gocie avec les autoritĂ©s tchĂšques pour engager le jeune Moravec[7]. En 1962, Ivan Moravec part Ă  New York et enregistre plusieurs disques sous la direction d'Alan Silver, son propriĂ©taire et directeur artistique. En 1964, George Szell l’invite Ă  jouer avec l’Orchestre de Cleveland un concerto de Beethoven ; la carriĂšre internationale[8] de Moravec est lancĂ©e. Suivent rĂ©citals et concerts Ă  Carnegie Hall, Chicago, Boston, Philadelphie, Cleveland, Los Angeles, Washington, Minneapolis, Detroit, Atlanta et d'autres grandes villes tant amĂ©ricaines qu'europĂ©ennes[9].

Toutefois, Ivan Moravec, comme de nombreux artistes de l’autre cĂŽtĂ© du rideau de fer, subit des restrictions de voyages. À plusieurs reprises, son passeport est confisquĂ© par les autoritĂ©s tchĂ©coslovaques. En consĂ©quence, les engagements Ă  l’étranger se font plus rares, les producteurs craignant de nouvelles annulations[5].

Vie privée

Sa femme Zusanna est la sƓur du chef d’orchestre Martin TurnovskĂœ[7].

RĂ©pertoire et collaborations

Moravec joue des Ɠuvres de Chopin, Mozart, Beethoven, Schumann, Debussy, Ravel, Franck, mais Ă©galement de compositeurs tchĂšques (Smetana, Janáček, Suk
). Il est avant tout un spĂ©cialiste des Ɠuvres de FrĂ©dĂ©ric Chopin. Son enregistrement des Nocturnes de 1965 a Ă©tĂ© sĂ©lectionnĂ© en 2010 par le New York Times comme une des cinq Ɠuvres les plus reprĂ©sentatives dans le cadre de la cĂ©lĂ©bration du bicentenaire de la naissance de Chopin[10]. Ivan Moravec explique lui-mĂȘme son goĂ»t pour la musique de Debussy par la dĂ©couverte qu’il a faite des Children’s Corner Ă©tant enfant (« Ça m’a permis de m’ouvrir au monde de Debussy. Sa musique et celle de Chopin sont devenues mes prĂ©fĂ©rĂ©es »)[11].

Il a jouĂ© avec de nombreux orchestres symphoniques (parmi lesquels aux États-Unis[6] l’Orchestre Philharmonique de New York, l’Orchestre de Cleveland, l’Orchestre de Philadelphie, l’Orchestre symphonique de Chicago, l’Orchestre symphonique de Boston, l’Orchestre symphonique de San Francisco et l’Orchestre philharmonique de Los Angeles ou, bien sĂ»r, en RĂ©publique tchĂšque, l’Orchestre philharmonique de Prague). Son rĂ©pertoire comprend plus d’une douzaine de concertos du rĂ©pertoire, parmi lesquels ceux de Mozart, Beethoven, Brahms, Schumann, Ravel, Prokofiev et CĂ©sar Franck. Moravec a Ă©galement enseignĂ© de nombreuses annĂ©es chez lui Ă  Prague et donne frĂ©quemment des masterclasses quand il voyage. Parmi ses Ă©lĂšves, on retiendra Ultra Boris, VĂĄclav MĂĄcha, Jaroslava PěchočovĂĄ[12], Martin Hrsel. Il donne l’étĂ© des cours de piano Ă  Plzeƈ et est membre de jurys de concours internationaux (Bruxelles, Vienne
).

Moravec a tout d’abord enregistrĂ© pour le dĂ©funt label Connoisseur Society ; il a Ă©galement enregistrĂ© pour d’autres labels, parmi lesquels Vox, Dorian, HĂ€nssler et Supraphon.

Ivan Moravec s’est produit dans de nombreux pays, parmi lesquels les États-Unis, la Grande-Bretagne, l’Italie, les Pays-Bas et l’Autriche[11]. Il s’est montrĂ© relativement rare en France, oĂč il jouit d’une notoriĂ©tĂ© plus faible.

Le jeu d’Ivan Moravec

Parfois surnommĂ© « le poĂšte du piano », le jeu chantant d’Ivan Moravec se caractĂ©rise par un toucher extrĂȘmement doux et une recherche permanente de l’esthĂ©tique, alliĂ©s Ă  une technique sans faille[12].

Prix et distinctions

En 2000, Moravec a reçu le prix Charles IV, l’une des plus prestigieuses distinctions en RĂ©publique tchĂšque. Le , il reçoit Ă©galement du prĂ©sident VĂĄclav Havel la mĂ©daille du mĂ©rite[13]. En 2002, il reçoit enfin le Cannes Classical Award pour l'ensemble de sa carriĂšre[6].

En 2010, Ivan Moravec a fĂȘtĂ© ses 80 ans. Un concert a Ă©tĂ© organisĂ© le en son honneur, au cours duquel deux de ses anciens Ă©lĂšves, VĂĄclav MĂĄcha et Jaroslava PěchočovĂĄ ont interprĂ©tĂ© le concerto pour deux pianos de Bohuslav MartinĆŻ, avec le Prague Philharmonia, sous la direction de Jiƙí BělohlĂĄvek[12].

Discographie

Ivan Moravec a enregistré entre autres et selon les époques pour Supraphon, Vox, Connoisseur Society (réédité chez VAI Audio), Nonesuch, Dorian, Philips, Haenssler.

Notes et références

  1. (en) James Jolly, « Pianist Ivan Moravec has died », sur gramophone.co.uk,
  2. (en) « Famous pianist Ivan Moravec dies aged 84 », sur praguepost.com,
  3. Interview d’Ivan Moravec par Eva Manethova, 27 dĂ©cembre 2000, sur le site de Radio Prague - ConsultĂ© le 11 septembre 2011
  4. Interview par Dave Letterman, 1976, sur le site www.ivanmoravec.net - Consulté le 11 septembre 2011.
  5. Moravec gives piano an almost human voice, Scott Cantrell, The Kansas City Star Sunday, 18 février 1996 - Consulté le 11 septembre 2011
  6. Biographie sur le site de son agent CM Artists - Consulté le 11 septembre 2011
  7. Interview par Richard Dyer, Globe Staff, 8 août 1991 - Consulté le 11 septembre 2011
  8. Jean-Pierre Thiollet, 88 notes pour piano solo, Magland, Neva Editions, , 368 p. (ISBN 978-2-35055-192-0), p. 51.
  9. Christophe Huss, « Portrait : au source du son », RĂ©pertoire, Paris, no 143,‎ , p. 22-23 (ISSN 1148-6244)
  10. NY Times picks Ivan Moravec’s Astonishing chopin Nocturnes « An Essential Document » for Chopin Bicentenial, 28 mai 2010 sur le site du label Nonesuch - ConsultĂ© le 11 septembre 2011
  11. Le toucher exquis d’Ivan Moravec, Vaclav Richter, 11 novembre 2005, sur le site de Radio Prague - ConsultĂ© le 11 septembre 2011
  12. Hommage au pianiste Ivan Moravec, Vaclav Richter, 6 décembre 2010, sur le site de Radio Prague - Consulté le 11 septembre 2011
  13. Mort d’Ivan Moravec, « le pianiste des pianistes », Le Monde, 31 juillet 2015.
  14. Ce disque a été couronné d'un « 10 » dans le magazine Répertoire et primé au Canne Classical Awards.
  15. Lors de sa réédition ce disque a été distingué d'un « Recommandé » dans le magazine Répertoire no 143.

Liens externes

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