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Itinerarium

Un itinerarium (pluriel : itineraria) est une liste d'étapes de l'Antiquité romaine qui se présente sous la forme de villes, de villages (vicus) et d'autres stations, avec les distances intermédiaires. Des exemples survivants sont l'itinéraire d'Antonin, les gobelets de Vicarello ou l'itinéraire du pèlerin de Bordeaux à Jérusalem. La table de Peutinger (Peutingeriana Tabula Itineraria) est un recueil d'itinéraires assemblés en carte.

En général, les Romains et les anciens voyageurs n'utilisaient pas de cartes. Elles existaient peut-être en tant que documents spécialisés dans certaines bibliothèques, mais elles étaient difficiles à copier et n'étaient pas d'usage courant. Sur le réseau routier romain, cependant, le voyageur devait avoir une idée de l'endroit où il se rendait, de la façon de s'y rendre et du temps qu'il lui faudrait. L'itinerarium répondait à ce besoin. À l'origine, il s'agissait simplement d'une liste de villes situées le long d'une route : « à la base, les itinéraires impliquent la transposition des informations données sur les bornes, qui faisaient partie intégrante des grandes voies romaines, dans un script écrit[1] ». Il n'y avait qu'un pas entre les listes et les listes maîtresses. Pour trier les listes, les Romains dessinent des plans de lignes parallèles montrant les embranchements des routes. Des parties de ces lignes sont copiées et vendues dans les rues. Les meilleurs symboles étaient ceux des villes, des haltes, des cours d'eau. Les cartes ne représentent pas les reliefs ; elles servent de simples plans schématiques pour l'utilisateur.

Le gouvernement romain a entrepris, occasionnellement, de produire des itinéraires principaux de toutes les routes romaines. Jules César et Marc Antoine ont commandé le premier projet connu de ce type, en 44 av. J.-C. Zenodoxus, Theodotus et Polyclitus, trois géographes grecs, sont engagés pour étudier le système et réaliser ce projet. Cette tâche nécessite plus de 25 ans. Le résultat est une table d'itineraria principaux, gravée sur pierre, installée près du Panthéon à Rome, à partir duquel les voyageurs et les vendeurs d'itinéraires pouvaient en faire des copies.

L'archéologie a permis de découvrir des itinéraires dans des endroits inattendus. Les gobelets de Vicarello, quatre coupes en argent trouvées par des ouvriers qui creusaient des fondations, à Bracciano, en 1852, sont gravées avec les noms et les distances des stations entre Cadix et Rome.

Le terme itinéraire a changé de sens au fil des siècles. Il fait également référence aux guides médiévaux écrits par les voyageurs : la plupart sont des récits de pèlerinages en Terre sainte[2].

Références

  1. (en) Jaś Elsner, « The Itinerarium Burdigalens: Politics and Salvation in the Geography of Constantine's Empire », The Journal of Roman Studies, vol. 90,‎ , p. 181-195.
  2. (en) Charles Herbermann, Catholic Encyclopedia : Itineraria, New York, Robert Appleton Company, (lire en ligne).

Voir aussi

Articles connexes

Lien externe

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