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Isuzu Yamada

Isuzu Yamada (山田五十鈴, Yamada Isuzu), née à Osaka le et morte le à Tokyo[1], est une actrice japonaise.

Isuzu Yamada
Description de cette image, également commentée ci-après
Isuzu Yamada en 1937.
Nom de naissance Mitsu Yamada
Naissance
Osaka (Japon)
Nationalité Drapeau du Japon Japonaise
Décès (à 95 ans)
Tokyo (Japon)
Profession Actrice
Films notables L'Élégie d'Osaka
Le Château de l'araignée
Le Garde du corps
Séries notables Hissatsu

Biographie

Mitsu Yamada est née le à Osaka d'un père acteur, spécialisé dans les rôles d'onnagata et d'une mère geisha[2].

Entrée à la Nikkatsu, dès la prime adolescence comme joueuse de shamisen, elle débute à l'écran en 1930 à l'âge de 13 ans dans Ken o koete de Kunio Watanabe[3] et tourne principalement dans des films historiques dirigés notamment par Tomu Uchida.

Sa rencontre avec Kenji Mizoguchi est décisive : en 1934, alors âgée de dix-sept ans, elle supplante dans le cœur du réalisateur la mémorable Takako Irie. Lorsque Mizoguchi fonde avec le producteur Masaichi Nagata la société de production Daiichi Eiga, il demande à Isuzu Yamada de les rejoindre. Celle-ci accepte et devient l'actrice la mieux payée dans les années trente avec un salaire mensuel de 1000 yens soit dix fois plus que ce qu'elle gagnait à la Nikkatsu[4]. Et c'est avec L'Élégie d'Osaka et Les Sœurs de Gion (1936), dans des rôles d'héroïne révoltée contre sa condition, qu'elle s'impose définitivement.

Après la faillite de la Daiichi Eiga, elle rejoint en 1938 la Tōhō et Mikio Naruse en fait son actrice de prédilection[4].

Elle défraiera plus tard la chronique en devenant l'amante du réalisateur Teinosuke Kinugasa avec qui elle tourne La Bataille d'été à Osaka (1937) et La Princesse-serpent (1940). Au cours des années 1940, elle se fait plutôt discrète et se produit plus souvent au théâtre. Toutefois, on retiendra - fait rare pour l'époque - son interprétation de sabreuse dans L'Épée Bijomaru de Kenji Mizoguchi en 1945.

Après-guerre, elle participe à divers mouvements démocratiques et progressistes, puis à la création de la société Shinsei Eiga Sha (1950), sous les auspices du critique marxiste Akira Iwasaki. Elle apparaît ainsi dans des films réalisés par des cinéastes indépendants de gauche, tels que Une femme marche seule sur la terre (1953) de Fumio Kamei ou, la même année, Hiroshima de Hideo Sekigawa. Ce qui ne l'empêche nullement de travailler pour les grandes compagnies. Elle joue des rôles importants pour Mikio Naruse : (Au gré du courant en 1956), Yasujirō Ozu (Crépuscule à Tokyo en 1957) et Akira Kurosawa (Le Château de l'araignée en 1957 ainsi que Le Garde du corps en 1961).

Dans les années soixante, Isuzu Yamada se détourne du cinéma pour se consacrer au théâtre et à la télévision où son rôle le plus connu est dans la série Hissatsu[1].

Isuzu Yamada s'est mariée quatre fois et a eu une fille, l'actrice Michiko Saga (1935–1992) avec son premier mari Ichiro Tsukida. Son dernier mari, Tsutomu Shimomoto est mort en 2000[1].

En 2000, elle est la première actrice à recevoir l'Ordre de la Culture[2] puis en 2002, elle fait ses adieux à la scène à l'âge de 85 ans[4].

Isuzu Yamada a tourné dans plus de 250 films entre 1930 et 1985[5].

Appréciation

« On parle souvent de l'abnégation de la femme mizoguchienne, mais on oublie l'autre dimension, apportée par Isuzu Yamada, celle d'une femme qui bascule dans la révolte, l'insoumission radicale aux règles de la société », écrit, à son sujet, Charles Tesson[6].

Filmographie sélective

Chiezō Kataoka et Isuzu Yamada dans L'Incomparable Patriote (1932).
Isuzu Yamada dans La Cigogne en papier (1936).
Isuzu Yamada et Chishū Ryū dans Le Plaisir en famille (1951).
Ryō Ikebe et Isuzu Yamada dans Ceux d'aujourd'hui (1952).

Cinéma

Télévision

  • 1985 : Hissatsu série télévisée de 26 épisodes

Documentaire

Doublage

  • 1961 : Le Plus Petit Guerrier (安寿と厨子王丸, Anju to Zushiōmaru) de Yūgo Serikawa et Taiji Yabushita : Yashio (voix)

Distinctions

Décorations

Récompenses

Notes et références

  1. (en) Dennis Lim, « Isuzu Yamada, Actress Who Worked With Kurosawa, Dies at 95 », The New York Times, (lire en ligne)
  2. (en) « Isuzu Yamada », The Telegraph, (lire en ligne)
  3. (en) Alexander Jacoby, A Critical Handbook of Japanese Film Directors: From the Silent Era to the Present Day, Stone Bridge Press, , 432 p. (ISBN 9781611725315, lire en ligne)
  4. Documentaire Isuzu Yamada, une vie d'actrice, Allerton Films, Carlotta, bonus de DVD.
  5. (ja) « Filmographie », sur JMDb (consulté le )
  6. Disparitions, in : Positif, no 681, septembre 2012.
  7. (en) « Ojô Okichi (Miss Okichi) », sur moma.org, (consulté le ).
  8. (ja) « 1952年 第3回 ブルーリボン賞 », sur www.allcinema.net (consulté le )
  9. (ja) « 7e cérémonie des prix du film Mainichi - (1952年) », sur mainichi.jp (consulté le )
  10. (ja) « 1955年 第6回 ブルーリボン賞 », sur www.allcinema.net (consulté le )
  11. (ja) « 1956年 第7回 ブルーリボン賞 », sur www.allcinema.net (consulté le )
  12. (en) Stuart Galbraith, Japanese Filmography: A Complete Reference to 209 Filmmakers and the Over 1250 Films Released in the United States, 1900 Through 1994, Mcfarland, , 509 p. (ISBN 9-780786-400324), p. 475
  13. (ja) « 11e cérémonie des prix du film Mainichi - (1956年) », sur mainichi.jp (consulté le )
  14. (ja) « 18e cérémonie des Japan Academy Prize - (1995年) », sur www.japan-academy-prize.jp (consulté le )
  15. (ja) « 24e cérémonie des Japan Academy Prize - (2001年) », sur www.japan-academy-prize.jp (consulté le )

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