Accueil🇫🇷Chercher

Ishaaq bin Ahmed

Cheikh Ishaaq bin Ahmed bin Muhammad al-Hashimi, plus communément connu sous le nom Cheikh Ishaaq ou Cheikh Isaaq (en arabe : الشيخ إسحاق بن أحمد بن محمد الهاشمي , somali : Sheekh Isxaaq) était un érudit arabe islamique et était l'ancêtre de la famille de clan Isaaq. Cette famille vient de la Corne de l'Afrique, un territoire traditionnel, vaste et densément peuplé[1] - [2] - [3] - [4] - [5].

Ishaaq bin Ahmed
une illustration sous licence libre serait bienvenue
Biographie
Activité

Sheikh Ishaaq aurait voyagé de la péninsule arabique jusqu'au Somaliland au 12ème ou au 13ème siècle, où il est d'ailleurs supposé se marier dans le clan Dir. On dit qu'il se serait installé dans ce qui est aujourd'hui le district d'Eravigo, et qu'il aurait établie sa capitale à Maydh. L'histoire autour de Sheikh Ishaaq a joué un rôle important dans l'établissement et le renforcement de l'identité Arabe et musulmane du clan Isaaq.

Migrations

Les textes hagiographiques du clan Isaaq décrivent comment le cheikh Isaaq a d'abord voyagé à travers l'Arabie, avant de naviguer vers l'ancien port de Zeila et de continuer ses voyages dans quelques régions d’Éthiopie avant de finalement arrivée à Maydh. Ces histoires s'apparentent plus au mythe qu'à la réalité, bien qu'elles décrivent probablement une migration historique Arabes vers le Somaliland médiéval.

Avant l'Afrique

Après le décès du grand-père de Sheikh Isaaq, il entame une série de migrations afin d'étudier plus profondément et de prêcher l'Islam. Il commence par La Mecque, puis il se tend en Égypte, en Érythrée et enfin au Zeila. Plus tard il s'installe dans la région de Saba, dans l'actuelle Yémen. Là-bas il épouse la sœur du roi du clan Al Haqar. Elle lui donna deux fils; Dir'an et Shareef, dont les descendants sont respectivement les clans Al Dir'an et Al Ashraf. Cheikh Ishaaq s'est ensuite rendue dans la région d'Al-Jawf, dans le nord du Yémen, où il s'est remarié et a eu un fils, Mansur, qui est l'ancêtre du clan Al Mansur. Il s'est enfin rendue à Yaba o{u il s'est marié et eu un fils, Yusuf, qui est l'ancêtre du clan Al Yusuf.

Arrivée dans la corne d'Afrique

Sheikh Ishaaq a ensuite poursuivi son voyage et a émigré à Zeila, au Somaliland et à Harar en Éthiopie. Après avoir étudié et fait du prosélytisme à Harar, à 60 ans il s'installe définitivement dans la ville côtière de Maydh où il convertie des peuples à l'Islam. La-bas il a deux femmes; une du clan Magaadle Dir appelée Magaado, et une femme Harari appelée Xiis Xaniifa, la fille d'un émir Harari. il engendre 8 fils qui seront les descendants dans le clan. Il meurt à Maydh.

Lignée

La plupart des islamologues arabes sont d'accord en ce qui concerne la lignée présumée du Cheikh Ishaaq, faisant remonter sa lignée à Ali bin Abi Talib, le cousin et gendre du prophète islamique Muhammad. Cependant, selon Ioan Lewis, la longue généalogie à travers laquelle les membres du clan Isaaq retracent leur lignée, étant donné la prépondérance des noms appartenant à l'Arabie islamique primitive (c'est-à-dire à l'époque du prophète Mahomet) plutôt qu'à la culture somalienne-arabe médiévale, est très peu susceptible d'être authentique.Ioan Lewis explique en outre que la généalogie est apparemment «arabisée» dans le but de renforcer le prestige des Isaaq parmi les nombreux groupes ethniques de la Somalie moderne et contemporaine.

La lignée attribuée au cheikh Ishaaq par deux hagiologues arabes, et qui est couverte par Alessandro Gori dans Studi sulla letteratura agiografica islamica somala in lingua araba, est la suivante ;

Ash-Shaykh Ishaaq bin Ahmad bin Muhammad bin Husayn bin Ali bin Muhammad bin Hamza al-Muttahar bin Abdallah bin Ayyub bin Qasim bin Ahmad bin Ali bin Isa bin Yahya bin Muhammad al-Taqi bin Hasan al-Askari bin Ali al-Hadi bin Muhammad al-Jawad bin Ali al-Ridha bin Musa al-Kadhim bin Ja'far al-Sadiq bin Muhammad al-Baqir bin Ali Zayn al-Abidin bin Husayn bin Ali bin Abi Talib.

Descendance

Sultan Abdurahman Deria des Habr Awal Isaaq à Londres 1955

Dans la famille de clans Isaaq, les clans composants sont divisés en deux divisions utérines, comme le montre la généalogie. La première division est entre ces lignées descendant des fils de Cheikh Ishaaq par une femme Harari; la Habar Xabuusheed, et celles descendant des fils de Cheikh Ishaaq par une femme somalienne du sous-clan Magaadle du Dir; le Habar Magaadle. La plupart des plus grands clans de la famille clanique sont en fait des alliances utérines d'où le matronyme «Habr» qui en somali archaïque signifie «mère»[6]. Ceci est illustré dans la structure de clan suivante[7].

Guerriers du clan Habar Awal

A. Habr Magaadle

  • Ismail (Garhajis)
  • Ayub
  • Muhammad (Arap)

b. Habr shariifo

  • Abdirahman (Habr Awal)

c. Habr xabuusho

  • Ahmed (Tol Je'lo)
  • Muuse
  • Ibrahiim (Sanbuur)
  • Muhammad ('Ibraan)

Il existe un accord clair sur les structures du clan et du sous-clan qui n'a pas changé depuis longtemps. La plus ancienne généalogie enregistrée d'un Somalien dans la littérature occidentale était par Richard Burton au milieu du 19ème siècle concernant son hôte Isaaq (Habar Yoonis) et le gouverneur de Zeila, Sharmarke Ali Saleh [8]

  • Isaaq
    • Habr Awal
      • Issa Musse
      • Sa'ad Musse
    • Garhajis
      • Habr Yunis
      • Eidagale
    • Arap
    • Ayub
    • Muuse
      • Muuse Abokor
      • Mohamed Abokor
      • Samane Abokor
    • Tol Je'lo
    • Sanbuur
    • Imraan

Une tradition soutient que Cheikh Ishaaq avait des fils jumeaux: Ahmed (Arap) et Ismail (Garhajis)[9].

Héritage

Selon les livres de généalogies et la tradition Somalienne, le clan Isaaq fût fondé au 13ème ou 14ème siècle avec l'arrivée de Sheikh Ishaaq à Maydh. À son arrivée, il s'installe à Maydh, dans le nord-est du Somaliland d'aujourd'hui, où il va se marier dans le clan local.

De plus il existe de nombreuses hagiographies qui décrivent les voyages, le travail, sa vie dans le Somaliland moderne et déplacements dans l'Arabie avant son arrivée. Outre les sources historiques, une biographie récente de Sheikh Ishaaq est l' Amjaad de Sheikh Husseen bin Ahmed Darwiish al-Isaaqi as-Soomaali, qui a été imprimée à Aden en 1955[10].

Ses descendants vont plus tard formés deux puissants sultanats qui vont dominés les côtes nord de la corne de l’Afrique durant l'ère moderne: le sultanat Isaaq et le sultanat Habr Yunis.

Dans le cadre des tentatives modernes d'« arabisation » de la généalogie des Isaaq, la lignée de Sheikh Isaaq a été retracée par les hagiologues jusqu'à Ali ibn Abi Talib, le cousin et gendre du prophète Mahomet.

Tombeau

La tombe de Sheikh Ishaaq se trouve à Maydh et est le théâtre de fréquents pèlerinages. Le mawlid (anniversaire) de Sheikh Ishaaq est également célébré tous les jeudis avec une lecture publique de son manaaqib (un recueil d'actes glorieux). Son siyaara ou pèlerinage est effectué chaque année à la fois au Somaliland et au Moyen-Orient parmi les expatriés Isaaq. La tombe a été conservée par la famille de l'artiste somalien Abdullahi Qarshe. Murray dans son livre The Journal of the Royal Geographical Society note que de nombreux hommes des clans Isaaq occidentaux se rendraient à Maydh pour passer les dernières années de leur vie dans l'espoir d'être enterrés près de Sheikh Ishaaq. Le livre déclare:

L'étranger est immédiatement frappé par l'ampleur du cimetière de Meyet, qui s'étend sur un bon mille dans chaque sens. L'attachement à la mémoire de leur ancêtre Isaakh incite pourtant de nombreux hommes âgés des tribus occidentales à passer la fin de leur vie à Meyet, afin que leurs tombes puissent être trouvées près de celle de leur chef, et cela expliquera la taille inhabituelle de ce cimetière. De nombreuses tombes ont des pierres tombales en madrépore, sur lesquelles est gravé en relief le nom du locataire ci-dessous, et parmi celles-ci, beaucoup se trouvent âgées de 250 ans.

Références

  1. Somalia Summary Map, Central Intelligence Agency,
  2. (en) « Somalia – The great Somali migrations », Encyclopedia Britannica (consulté le )
  3. MENAFN, « Somaliland: History of Sheikh Isaaq Bin Ahmed Bin Muhammad (AL-HASHIMI) », menafn.com (consulté le )
  4. Rima Berns-McGown, Muslims in the diaspora, (University of Toronto Press: 1999), pp.27–28
  5. I.M. Lewis, A Modern History of the Somali, fourth edition (Oxford: James Currey, 2002), p. 22
  6. I. M. Lewis, A Pastoral Democracy: A Study of Pastoralism and Politics Among the Northern Somali of the Horn of Africa, (ISBN 9783825830847, lire en ligne)
  7. I. M. Lewis, A pastoral democracy: a study of pastoralism and politics among the Northern Somali of the Horn of Africa, (LIT Verlag Münster: 1999), p. 157.
  8. (en) Richard Burton. F., First Footsteps in East Africa, , 18 p.
  9. Margaret Laurence, A Tree for Poverty: Somali Poetry and Prose, Hamilton, McMaster University, (ISBN 978-1-55022-177-0), p. 145 :
    « Then Magado, the wife of Ishaak had only two children, baby twin sons, and their names were Ahmed, nick-named Arap, and Ismail, nick-named Garaxijis . »
  10. I. M. Lewis, A pastoral democracy: a study of pastoralism and politics among the Northern Somali of the Horn of Africa, (LIT Verlag Münster: 1999), p.131.
Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.