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Intxortas

Les Intxortas sont trois petits sommets groupés situés sur la ville guipuscoane d'Elgeta dans la Communauté autonome basque (Espagne). Elles appartenant à ce qu'on appelle les montagnes d'Elgeta dans le système des montagnes basques. Ils sont composés par les sommets Intxorta, 743 mètres d'altitude, Intxorta Txiki ou Mendratxu, 715 mètres, situé à l'est du plus grand, et Gaztelumendi, 718 mètres situé au sud du précédent.

Intxorta
Vue du mont Intxorta
Vue du mont Intxorta
Géographie
Altitude 743 m, Intxorta[1]
Massif Montagnes basques
Coordonnées 43° 07′ 49″ nord, 2° 29′ 56″ ouest[1]
Administration
Pays Drapeau de l'Espagne Espagne
Communauté autonome Pays basque
Province Guipuscoa
Ascension
Voie la plus facile Par Elgeta
Géolocalisation sur la carte : Espagne
(Voir situation sur carte : Espagne)
Intxorta
Géolocalisation sur la carte : Montagnes basques
(Voir situation sur carte : Montagnes basques)
Intxorta
Géolocalisation sur la carte : Pays basque
(Voir situation sur carte : Pays basque)
Intxorta

Le nom d'Intxortas prend de l'importance à la suite d'un épisode de la guerre qui s'est déroulée dans ces montagnes pendant la guerre civile espagnole de 1936.

Géographie

Regroupés sur la localité d'Elgeta qui se situe sur sa face sud, et s'élevant sur la haute vallée de la rivière Deba, au-dessus de Bergara, à l'est et à l'ouest sur la vallée de l'Ibaizabal et la ville seigneuriale de Biscaye, Elorrio les trois sommets des Itxortas (on les connaît aussi comme iru Intxortak, les trois Intxor en basque), forment un petit ensemble « fortifié » qui garde dans son intérieur de dense forêts de pins (Pinus insignis) alternés de quelques hêtres et quelques chênes et marronniers. Parmi ces forêts s'ouvrent des champs herbeux comme celui qui s'étend aux pieds du sommet Gaztelumendi dont le nom le décrit clairement : Gaztelu le « château », Mendi la « montagne ».

Aérés quand ils sont vus depuis le fond des vallées, les Intxortas sont très accessibles depuis Elgeta et la route qui relie cette ville avec le col de Kanpazar, connue comme Camino de los Toldos (« chemin des auvents »). Au sud de cette route se trouve une petite plaine avec l'ermitage de San Asensio et son lac, ancienne mine à ciel ouvert aujourd'hui inondée, avant de tomber brusquement vers le Deba formant la petite vallée de la rivière Anguiozar où se trouve le quartier rural du même nom et celui de Marinddao avec l'ermitage (avant une église), d'Elixamendi (église de la montagne en basque) qui garde la vierge donnant le sein à l'Enfant Jésus.

Les sommets de l'Intxorta, avec leurs postes de communications et leur drapeau, ainsi que celle de leur petit frère le Mendratxu, sont entourés d'arbres et leur ascension se fait par les petits chemins qui sont ouverts entre la végétation et les ronces.

Les cicatrices sont nombreuses, aujourd'hui cachées par les broussailles et mitigées par le temps, qui rappellent le passé récent de la guerre. Dans son sol, les Intxortas, gardent encore les squelettes de ceux qui défendaient la légalité de la Seconde République espagnole et l'idéal de liberté face auxquels ils s'étaient soulevés contre la soumission de l'homme engagée.

70 ans après ces faits on fouille la terre de ces montagnes pour trouver et dégager les restes de ceux qui ont été impunément assassinés[2] ou sont tombés dans ce fracas de la bataille et ont été oubliés.

La bataille des Intxortas

En les troupes fascistes avaient pris la presque totalité du Guipuscoa. La ligne de front s'arrête juste entre la délimitation frontalière entre le Guipuscoa et la Biscaye. Dans la côte la localité biscaïenne d'Ondarroa est prise par les rebelles tandis que dans ses environs s'organise la résistance, Berriatua est républicain et la ligne de front s'étend par le alto de Kalamendi, Kalamua et d'Akondia, laissant Eibar dans le fond de la vallée de l'Ego à la république qui est née là cinq ans auparavant. Le front suit vers Elgeta et s'étend, comme marqué, par le Camino de los Toldos (Chemin des Bâches) qui relie la ville d'Elgeta avec le col de Kanpazar au-dessus de Bergara et l'Udalatx au-dessus d'Arrasate, les deux populations étant aux mains des fascistes. De l'autre côté des sommets des Intxortas se cache Elorrio où le commandement républicain a un quartier général pour la défense de cette partie de la ligne de feu. De l'Udalatx inexpugnable, par les altos de Memaia et du Besaide, suit vers le col de Zabalandi, d'Urkiola et le Saibi.

La défense était chargée par différentes organisations politiques et ouvriers, dans les Intxortas se trouvaient les gudari(ak)[3] des bataillons du PNB (bataillon Sabino Arana avec les compagnies de l'Euzko Gudarostea, Arratia et Padura) à leurs côté les Frères Proletaires qui défendaient le col de Kanpazar et relevant la CNT qui avaient le bataillon Isaac Puente[4] et le Malatesta situés dans l'Udalatx et la compagnie Zabalbide de la Gauche Républicaine. Sur la côte se trouvaient les miliciens communistes et socialistes de PCE et de l'UGT.

Intxortako atea, monument dédiés aux gudari(ak) (patriotes en basque) tombés en défenseur de la Republique.

Le chemin des Bâches était la véritable ligne de front, vers l'est, sous la petite esplanade qui se forme avant le flanc donnant sur la vallée, se regroupaient les troupes insurgées indisciplinement hiérarchisées composées par la IV Brigade de Navarre, envoyée par le Colonel Camilo Alonso Vega. Celles-ci sont organisées en 9 bataillons, six seront utilisés pour attaquer de front, sortant sur la petite esplanade de San Asensio, donc trois bataillons de chaque côté effectueraient des attaques secondaires.

À l'ouest les républicains se faisaient forts en utilisant à leur faveur l'avantage de la position, quelque chose de haut et une vision facile pour les tirs sur la vallée et l'esplanade de San Asensio.

Des attaques de fascistes s'étaient déjà produites dans cette partie du front avant le printemps 1937 mais avaient été repoussées (le les Carlistes étaient arrivés jusqu'à l'ermitage de San Asensio et le on produit de nouveau une attaque dans laquelle ils arrivent à occuper Gaztelumendi). Quand les insurgés abandonnent la prise de Madrid ils décident de casser le front du nord et de prendre ce qui reste du Pays basque. En l'aviation allemande au service des insurgés bombarde les populations sous la coupe de la république. Le elle attaque Durango et commence la pression sur le front.

Le les troupes fascistes montent par Aramaio et Otxandio prenant le Tellamendi cassant ainsi le front à la hauteur de Zabalandi. Les attaquants sont la Primera brigada del Batallón Navarra (Première brigade du Bataillon Navarre) et la défense de celle-ci est à la charge du Bataillon Octubre (octobre). Très vite les altos de Memaia restent au pouvoir des insurgés et ceux-ci l'étendent par l'Udalatx et kanpazar. Par l'est, depuis Bergara, les fascistes attaquent sur le chemin des Bâches. L'avantage de la position de la république fait que l'attaque est très sanglante, la petite plaine se couvre de centaines de corps de soldats et les tranchées des Intxortas sont remplies du sang des gudari(ak) tués par les attaques de l'aviation, on compte plus de 400 morts tombés des deux côtés[5]. L'attaque a commencé le , les 24 les défenseurs des Intxortas voient comment des troupes rebelles s'approchent par le sud, depuis Kanpazar, par Zabaletamendi. La résistance est impossible et on ordonne le retrait. Les défenseurs se replient vers Zaldibar par la vallée del regato de Aixola et vers Elorrio. La position tombe, Elgeta est pris ce même jour à 16h 00 par les Tercios Carlistas (« Tiers carlistes »).

Ascension

L'ascension la plus courante s'effectue depuis Elgeta, ou depuis l'ermitage de San Román ou depuis les environs de l'ermitage et la zone de loisirs de San Asensio, (juste à l'endroit où s'est jouée la partie la plus dure de la bataille) dans le croisement entre la route qui va à Kanpazar et celle qui descend à Anguiozar. Ce point est appelé Iturutz.

Depuis Elorrio monter par le canyon d'Intxorta.

Temps d'accès[6]
  • Elgueta (3 h)
  • Iturutz (0 h 45)
  • Elorrio (1 h 30)

Culture populaire

Musique

Joseba Tapia joueur de trikitixa Agur Intxorta Maite - 1936-37 gudako kantuak (« Bonjour Intxorta aimé - 1936-37 chants de soldats »).

Littérature

Ramon Saizarbitoria[7] Gudari zaharraren gerra galdua (« La Guerre perdue des vieux soldats ») publié en 2000, parle de Intxorta.

Notes et références

  1. Intxortas sur l'IGN espagnol.
  2. (es) Exhumaciones Elgeta
  3. Gudari (« guerrier » en basque, pluriel basque : gudariak) peut se référer à :
    • un soldat de Euzko Gudarostea, la dénomination utilisée par l'armée du Gouvernement basque pendant la guerre civile espagnole ;
    • la dénomination que les membres et les partisans de l'organisation terroriste ETA utilisent pour se désigner entre eux ;
    • Eusko Gudariak (« Guerriers basques »), chanson populaire basque ;
    • Gudari Eguna (« Jour du soldat basque »), commémoration revendiquée par la gauche abertzale chaque 27 septembre.
  4. Le bataillon Isaac Puente a été un bataillon du syndicat Confédération Nationale du Travail (CNT) d'Euzkadi qui a agi sur le front Nord pendant la guerre civile espagnole (septembre 1936 - octobre 1937). Il était le n° 3 des Milices Antifascistes de la CNT, et le nº 11 de l'Eusko Gudarostea. Il a été nommé comme bataillon de choc par l'État-major de l'Euzko Gudarostea.
  5. (es) Asociación para la recuperación de la memoria histórica
  6. Mendikat :: Intxorta (743 m)
  7. Ramon Saizarbitoria (Saint-Sébastien, 21 avril 1944) Sociologue et écrivain espagnol qui écrit en basque.

Voir aussi

Liens externes

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