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Institutum neronianum

L'Institutum neronianum (« Institution de NĂ©ron Â») est une loi contre les chrĂ©tiens Ă©manant de l'empereur romain NĂ©ron. Son existence est mise en doute.

Histoire

L'apologiste chrétien Tertullien, à la fin du IIe siècle ou au début du IIIe siècle, dans l'Ad nationes[1] parle d'un Institutum Neronianum, et, dans l'Apologétique (IV, 4), d'une formule appliquée aux chrétiens et qui paraît être celle de cet Institutum (cf. V, 3): « Non licet esse vos » Dès l'antiquité tardive on a tiré une formule qui aurait été celle de la "loi", cf. Sulpice-Sévère (Chron. II, 29) : «Non licet esse christianum.».


Un échange de Lettres entre Pline le Jeune, alors gouverneur de Bithynie, et l'empereur Trajan, montre que dès 112 il existe une interdiction légale d'être chrétien[2]. On ne trouve cependant pas trace de cette interdiction et les magistrats romains ne semblent pas la connaître ; par ailleurs, l'interdiction des associations relevaient à l'époque des prérogatives du Sénat et non de l'empereur[3], qui avait par contre la charge de la lutte contre les incendiaires[4]. D'après une hypothèse récente, cet édit d'interdiction aurait été émis par le Sénat, et serait passé progressivement dans les provinces sénatoriales puis impériales, sans que les attendus en aient été précisés, ce qui expliquerait la perplexité des juges[5].

Bibliographie

Ouvrages

  • AndrĂ© Schneider, Le premier livre Ad nationes de Tertullien (introduction, traduction et commentaire), Bibl. Helevetica Rom. IX, Rome, Inst. Suisse, (1968), 334p, 2 indices (donne les principaux articles sur le sujet Ă  l'Ă©poque pp. 171-173)

Articles

  • Abel Bourgery « Le problème de l'Institutum Neronianum » , Latomus, 2 (1938) pp. 106-111
  • J. W. Ph. Borleffs, « Institutum neronianum Â» JSTROR Vigiliae Christianae, vol. 6, n° 3 (), pp. 129-145
  • Jacques Zeiller, « Observations sur l'origine juridique des persĂ©cutions contre les chrĂ©tiens Â», Comptes-rendus des sĂ©ances del'AcadĂ©mie des inscriptions et belles-lettres, 95e annĂ©e, n. 2, 1951, pp. 203-204.
  • Jacques Zeiller, « Institutum Neronianum. Loi fantĂ´me ou rĂ©alitĂ© ? Â», Revue d'histoire ecclĂ©siastique, 50, 1955, p. 393-399 sur persĂ©e
  • C. Saumagne, “Tertullien et l’Institutum Neronianum”, Theologische Zeitschrift, n° 17, Bâle 1961, pp. 334-336.
  • T. D. Barnes « Legislation against the Christians », The Journal of Roman Studies, Vol. 58, Parts 1 and 2 (1968), pp. 32-50
  • Carlo Tibiletti,«  Nota su "Institutum Neronianum" Â», Sodalitas : scritti in onore di Antonio Guarino, Jovene, 1984, pp. 287-294
  • Émilienne Demougeot, « Ă€ propos de la persĂ©cution de 64 contre les chrĂ©tiens et de l’Institutum Neronianum Â», MĂ©langes Pierre Tisset. Recueil de mĂ©moires et travaux de la SociĂ©tĂ© du Droit Ă©crit, VII, Montpellier, 1970, pp. 144-155
  • Adalberto Giovannini, Tacite, l'"Incendium Neronis" et les chrĂ©tiens, Revue des Ă©tudes augustiniennes 30, 1984, pp 18-22
  • Adalberto Giovannini, L'interdit contre les chrĂ©tiens : raison d'État ou mesure de police ? , Cahiers du Centre G. Glotz, VII, 1996, pp 112-128en ligne sur PersĂ©e.

Voir aussi

Références

  1. « Videte, qualem prodigam aduer¦sus nos subornastis, quia quod semel de tulit tantoque tempore ad fidem corroborauit, usque adhuc probare non potuit. Principe Augusto nomen hoc ortum est, Tiberio disciplina eius inluxit, Nerone damnatio inualuit, ut iam hinc de persona persecuto ris ponderetis : si pius ille princeps, impii Christiani; si iustus, si castus, iniusti et incesti Christiani ; si non hostis publicus, nos publici hostes : quales simus, damnator ipse demonstrauit, utique aemula sibi puniens. Et tamen permansit erasis omnibus hoc solum institutum Neronianum, iustum denique ut dissimile ¦sui auctoris.» (Ad nationes I, 7, 7-9) - « Voyez donc quel tĂ©moignage vous invoquez lĂ  contre nous. VoilĂ  de longues annĂ©es que la renommĂ©e nous accuse, et elle n'a pu jusqu'Ă  ce jour rien prouver contre nous, malgrĂ© le temps qu'elle a eu pour grandir. Notre nom naquit sous Auguste; sa loi brilla sous Tibère: NĂ©ron, le premier, le condamna. Jugez-le d'après son premier persĂ©cuteur. Si NĂ©ron fut un prince pieux, les ChrĂ©tiens sont des impies; s'il fut juste, s'il fut chaste, les chrĂ©tiens sont des mĂ©chants et des incestueux; s'il ne fut pas l'ennemi de la patrie, nous sommes les ennemis de la patrie. Notre bourreau prouve ce que nous sommes, car il a sans doute châtiĂ© ce qui lui Ă©tait opposĂ©: et cependant, de toutes les institutions de NĂ©ron, cette loi est la seule qui ait survĂ©cu, la seule qui soit juste apparemment, c'est-Ă -dire qui n'ait rien de commun avec son auteur. Â» Ad Nationes I, 7
  2. Baslez 2007, p. 264
  3. Maraval 1992, p. 5-6
  4. Baslez 2007, p. 284
  5. Baslez 2007, p. 284 et Maraval 1992, p. 9 qui reprennent l'hypothèse de A. Giovannini, Tacite, l'"Incendium Neronis" et les chrétiens, Revue des études augustiniennes 30, 1984, pp 18-22 et L'interdit contre les chrétiens : raison d'État ou mesure de police ? , Cahiers du Centre G. Glotz, VII, 1996, pp 112-128.
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