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Incident de l'ornithologue de Central Park

L'incident de l'ornithologue de Central Park est une confrontation survenue le 25 mai 2020 entre Amy Cooper, une femme blanche qui promenait son chien, et Christian Cooper (aucun lien de parentĂ©), un ornithologue noir, dans une section de Central Park dans la ville de New York connue sous le nom de Ramble. Le chien d'Amy Cooper n'Ă©tait pas tenu en laisse dans le Ramble, une zone oĂč la tenue en laisse est obligatoire ; elle aurait refusĂ© la demande de Christian Cooper de tenir son chien en laisse. Lorsque Christian a fait signe au chien de venir vers lui avec de la nourriture pour chien, dans l'intention de le tenir en laisse lui-mĂȘme, Amy a criĂ© "Ne touchez pas Ă  mon chien !". Christian a commencĂ© Ă  enregistrer Amy, qui a appelĂ© le 9-1-1 ; lorsque les agents de la police de la ville de New York sont intervenus, les deux personnes Ă©taient parties[1].

The Ramble Ă  Central Park

L'incident a reçu une large publicité lorsqu'une vidéo d'une partie de l'incident est devenue virale dans les heures qui ont suivi l'événement[2]. Le 6 juillet 2020, le procureur de Manhattan a annoncé qu'Amy Cooper avait été inculpée pour avoir déposé un faux rapport de police, un délit passible d'une peine pouvant aller jusqu'à un an de prison. Elle a été mise en accusation le 14 octobre. Les charges contre elle ont été abandonnées en février 2021 aprÚs qu'elle ait suivi un cours éducatif.

Cet incident Ă  Central Park s'est produit le mĂȘme jour que le meurtre de George Floyd par des agents de la police de Minneapolis dont le policier Derek Chauvin, qui a dĂ©clenchĂ© des mois de manifestations en Occident[3].

Faits

Le 25 mai 2020 au matin, une femme nommée Amy Cooper promenait son chien dans une zone de Central Park connue sous le nom de Ramble. Le scénariste et éditeur de bandes dessinées Christian Cooper, qui n'a aucun lien de parenté avec Amy Cooper, y observait les oiseaux et a remarqué que le chien d'Amy n'était pas attaché et courait librement[4], en dépit de l'obligation de tenir les chiens en laisse dans cette partie du parc, selon le Central Park Conservancy, qui gÚre le parc sous contrat avec la ville[2].

Christian a demandé à Amy de tenir son chien en laisse, ce qu'elle aurait refusé. Selon ses propres dires, Christian a alors dit : "Ecoute, si tu fais ce que tu veux, je vais faire ce que je veux, mais tu ne vas pas aimer ça", et a fait signe au chien de venir vers lui avec une friandise pour chien[5].

Amy a alors crié : "Ne touchez pas à mon chien !". Christian a alors commencé à enregistrer sur son téléphone portable[1].

Vidéo externe
Video recorded by Christian Cooper on Twitter

La vidĂ©o de Christian Cooper commence par l'approche d'Amy Cooper qui lui demande d'arrĂȘter d'enregistrer et lui montre son doigt dans le visage.

Il lui dit : "S'il te plaßt, ne t'approche pas de moi"[6]. Elle dit alors à Christian : " J'appelle les flics
 je vais leur dire qu'il y a un afro-américain qui menace ma vie [1]". Elle sort alors son téléphone et commence à appeler la police. Lorsqu'elle est connectée à l'opérateur du 9-1-1, elle lui dit : "Il y a un homme afro-américain - je suis à Central Park - il m'enregistre et me menace ainsi que mon chien. S'il vous plaßt, envoyez les flics immédiatement [7]!"

La vidĂ©o se termine avec Christian lui disant "merci", au moment oĂč elle tient le chien en laisse. La police a dĂ©clarĂ© qu'au moment oĂč ils ont rĂ©pondu, les deux personnes Ă©taient parties.

Le New York Times a rapporté en octobre 2020 qu'Amy avait fait un deuxiÚme appel 9-1-1 contre Christian, dans lequel elle alléguait que Christian avait tenté de l'agresser[8]. Cependant, le Times a par la suite corrigé le fait que le deuxiÚme appel avait lieu lorsqu'un répartiteur du 9-1-1 l'a rappelée. L'existence du deuxiÚme appel 9-1-1 n'a pas été signalée par les médias au moment de l'incident[9].

RĂ©action

La sƓur de Christian Cooper a publiĂ© la vidĂ©o sur son compte Twitter, tandis que Christian a publiĂ© la vidĂ©o sur sa propre page Facebook. La vidĂ©o Twitter Ă  elle seule a reçu plus de 40 millions de vues[10].

Elle a Ă©tĂ© accusĂ©e de s'ĂȘtre faussement prĂ©sentĂ©e comme Ă©tant en danger physique immĂ©diat, Ă©voquant une histoire de "tendance des gens et de la police Ă  traiter les personnes noires avec suspicion"[11].

Dans la vidéo, on voit Amy traßner son chien, un cocker spaniel, par son collier[12] - [13].

Le 25 mai, elle a dĂ©posĂ© le chien au refuge oĂč elle l'avait adoptĂ© deux ans auparavant[14].

Le 3 juin, aprÚs une évaluation par le vétérinaire du refuge, le chien lui a été rendu[1].

AprĂšs avoir visionnĂ© la vidĂ©o ce jour-lĂ , l'employeur d'Amy, Franklin Templeton, l'a suspendue en attendant une enquĂȘte. Le lendemain, l'entreprise l'a dĂ©finitivement licenciĂ©e, avec effet immĂ©diat de son poste de responsable des investissements en assurance de la sociĂ©tĂ©, indiquant sur son compte Twitter qu'il ne tolĂšre aucune forme de racisme[15].

Dans un commentaire sur Facebook, l'animateur de tĂ©lĂ©vision Trevor Noah a dĂ©clarĂ© que la confrontation entre les deux Cooper Ă©tait un exemple de la maniĂšre dont les AmĂ©ricains blancs et noirs voient et sont vus diffĂ©remment par la police. Selon lui, le fait que cet Ă©vĂ©nement ait Ă©tĂ© filmĂ© signifie que les tĂ©lĂ©spectateurs ont pu percevoir les actions d'Amy Cooper comme dĂ©libĂ©rĂ©es, et vĂ©rifier l'inĂ©galitĂ© de traitement des personnes de couleurs diffĂ©rentes par la police. L'incident a attirĂ© l'attention sur la possibilitĂ© que de nombreux Ă©vĂ©nements similaires aient pu avoir lieu aux États-Unis sans la moindre preuve vidĂ©o ou audio[16].

Affaire

Au cours de la semaine de l'incident, la Commission des droits de l'homme de la ville de New York a lancĂ© une enquĂȘte sur l'interaction et a envoyĂ© une lettre Ă  Amy Cooper pour lui demander de coopĂ©rer. La commission a le pouvoir d'infliger des amendes aux personnes qui violent la loi, d'accorder des dommages-intĂ©rĂȘts aux victimes, d'ordonner une formation sur la loi sur les droits de l'homme de la ville de New York et d'ordonner des travaux d'intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral[6].

L'association civique de Central Park a demandĂ© au maire de New York, Bill de Blasio, d'interdire Ă  Amy Cooper l'accĂšs au parc[6]. Le 6 juillet 2020, le procureur de Manhattan, Cyrus Vance Jr, a annoncĂ© qu'Amy Cooper avait reçu un ticket de comparution (un ordre de comparution devant le tribunal pĂ©nal de la ville de New York) et qu'elle Ă©tait accusĂ©e d'avoir dĂ©posĂ© un faux rapport de police, un dĂ©lit passible d'une peine maximale d'un an de prison[17]. Sa mise en accusation Ă©tait prĂ©vue pour le 14 octobre[18]. Le procureur de Manhattan a dĂ©clarĂ© dans un communiquĂ© : "Nous sommes fermement dĂ©terminĂ©s Ă  faire en sorte que les auteurs de cette conduite rendent des comptes"[19]. Dans un article du New York Times publiĂ© le 7 juillet 2020, Christian Cooper a dĂ©clarĂ© qu'il ne coopĂ©rait pas avec l'enquĂȘte du procureur de Manhattan, affirmant que "lui apporter encore plus de malheur semble juste s'accumuler[20]."

La semaine suivante, il a dĂ©veloppĂ© ses sentiments dans un article d'opinion du Washington Post, dĂ©clarant qu'il Ă©tait ambivalent quant Ă  l'idĂ©e de la poursuivre en justice parce que "je pense que c'est une erreur de se concentrer sur cette seule personne. La chose importante que l'incident met en Ă©vidence est le prĂ©jugĂ© racial de longue date et profondĂ©ment ancrĂ© contre nous, les noirs et les basanĂ©s, qui imprĂšgne les États-Unis[21]."

En octobre 2020, lors d'une comparution devant le tribunal pour Amy Cooper, les procureurs du district du comté de New York ont révélé qu'il y avait un deuxiÚme appel au 9-1-1 effectué par un répartiteur du 911 qui a rappelé Mme Cooper. C'était la premiÚre fois que l'existence de ce deuxiÚme appel au 911 était rendue publique[8] - [22]. Amy Cooper comparaissait devant le tribunal pour faire face à des accusations de dépÎt d'un faux rapport, ce qui est passible d'une peine d'emprisonnement pouvant aller jusqu'à un an[9].

En février 2021, les charges contre Amy Cooper ont été abandonnées aprÚs qu'elle ait suivi un programme éducatif et thérapeutique de cinq sessions axé sur l'identité raciale[23] - [24] - [25].

Notes et références

  1. (en-US) « White Woman Who Called Police on a Black Man at Central Park Apologizes, says 'I'm Not a Racist' », Time,
  2. (en-US) Sarah Maslin Nir, « How 2 Lives Collided in Central Park, Rattling the Nation », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consultĂ© le )
  3. (en-US) Marissa J. Lang, Antonio Olivo, Perry Stein et Kyle Swenson, « After week of protest, Saturday expected to bring largest crowds yet to Washington », Washington Post,‎ (lire en ligne)
  4. (en-US) Sarah Maslin Nir, « The Bird Watcher, That Incident and His Feelings on the Woman’s Fate », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne)
  5. (en-US) Sheehy Kate, « Christian Cooper recounts incident with Amy Cooper before Central Park video », New York Post,‎ (lire en ligne)
  6. (en-US) Madeleine Aggeler, « A Black Man Asked a White Woman to Leash Her Dog. She Called the Cops. », sur The Cut,
  7. « VIDEO. VidĂ©o de l'accusatrice de Central Park : "MĂȘme si la police n'est pas lĂ , elle est dans notre tĂȘte", confie un militant amĂ©ricain », sur Franceinfo,
  8. (en-US) Troy Closson, « Amy Cooper Falsely Accused Black Bird-Watcher in 2nd 911 Conversation », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne)
  9. (en-GB) « Central Park: Amy Cooper 'made second racist call' against birdwatcher », BBC News,‎ (lire en ligne)
  10. (en-US) Nikita Stewart, « The White Dog Walker and #LivingWhileBlack in New York City », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne)
  11. (en) Anna North, « Amy Cooper’s 911 call is part of an all-too-familiar pattern », sur Vox,
  12. (en-US) « Animal rescue gives dog back to white woman who called police on black man in Central Park », sur 7 news Boston,
  13. (en-US) Jen Chung, « White Woman Calls 911 On Black Man Birdwatching In Central Park Who Said Her Dog Should Be Leashed » [archive du ], sur Gothamist,
  14. (en-US) Sarah Maslin Nir, « White Woman Is Fired After Calling Police on Black Man in Central Park », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne)
  15. « États-Unis : une femme blanche dĂ©nonce inutilement un homme noir Ă  la police, colĂšre sur Twitter », sur LEFIGARO,
  16. (en-US) Ginia Bellafante, « Why Amy Cooper’s Use of ‘African-American’ Stung », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne)
  17. (en-US) Jemima McEvoy, « Amy Cooper Charged With Misdemeanor For Calling Police On Black Bird Watcher », sur Forbes,
  18. (en-US) Marc Ethier, « Poets&Quants | Charges Filed Against Chicago Booth MBA Whose Racism Went Viral », sur Poets&Quants,
  19. (en) DJKamalMustafa, « Amy Cooper charged who called police over black birdwatcher », sur EMEA Tribune,
  20. (en-US) Jan Ransom, « Case Against Amy Cooper Lacks Key Element: Victim’s Cooperation », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne)
  21. (en-US) Christian Cooper, « Opinion | Christian Cooper: Why I have chosen not to aid the investigation of Amy Cooper », Washington Post,‎ (ISSN 0190-8286, lire en ligne)
  22. (en-US) Eric Levenson et Kristina Sgueglia, « There were two calls between Amy Cooper and 911 about a Black birdwatcher in Central Park, prosecutors say », sur CNN,
  23. (en-US) Jonah E. Bromwich, « Amy Cooper, Who Falsely Accused Black Bird-Watcher, Has Charge Dismissed », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne)
  24. « Abandon des poursuites contre la femme qui avait faussement accusé un homme noir d'agression à Central Park » [archive du ], sur quebec.huffingtonpost.ca,
  25. « USA: une femme qui avait inventé son agression par un homme noir ne sera pas poursuivie », sur https://www.lefigaro.fr, (consulté le )

Voir aussi

Lectures complémentaires

Articles connexes

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