AccueilđŸ‡«đŸ‡·Chercher

Inati

L'inati (mot tokelau) est une pĂȘche collective pratiquĂ©e aux Tokelau. Il est basĂ© sur le partage des ressources.

Description

Le terme « inati » signifie « groupe ». Sur chaque atoll, les villageois sont répartis en inati, qui chacun doivent participer à la vie de la communauté en accomplissant des tùches collectives[1].

L'inati dĂ©signe Ă  la fois la pĂȘche collective et la rĂ©partition des biens issus de cette pĂȘche. Il n'existe pas de rĂšgles Ă©crites concernant cette pratique, mais l'ensemble de la communautĂ© tokĂ©lauane en connaĂźt le fonctionnement[2].

L'inati s'est toutefois adaptĂ© aux modes de gouvernance moderne. L'inati collectif est dĂ©sormais dĂ©cidĂ©e d'une part par le taupulega, conseil rassemblant les faipule, chefs Ă©lus des atolls, et l'aumanga, conseil des hommes. Deux jours avant la pĂȘche collective, ces deux entitĂ©s se rĂ©unissent et dĂ©cident de l'expĂ©dition, mobilisant tous les hommes de la communautĂ©. Il peut arriver que la pĂȘche cible une espĂšce de poisson en particulier, par exemple le thon. AprĂšs les prĂ©paratifs, la pĂȘche a lieu. Au retour, la distribution est organisĂ©e par le pulenuku, maire du village et membre du taupulega. Il rĂ©partit le produit de la pĂȘche par foyer, selon le nombre de personnes dans le foyer. Les poissons, triĂ©s par taille, sont ainsi rĂ©partis : les plus gros poissons aux plus grandes familles, les plus petits aux foyers les moins nombreux. Il arrive ainsi que les jeunes hommes ayant pris part Ă  la pĂȘche collective se retrouvent avec un petit nombre de petits poissons, se pliant Ă  la rĂšgle ancestrale[2].

L'inati est un systĂšme fondĂ© sur le partage des ressources. Il existe diffĂ©rentes acceptions du terme, selon l'atoll[2]. Ainsi, dans certains cas, ce systĂšme de rĂ©partition vaut Ă©galement pour le pĂȘcheur qui, de retour de sa pĂȘche et une fois prĂ©levĂ©e la part qui lui est nĂ©cessaire, va devoir partager avec les autres membres de la sociĂ©tĂ© son surplus. Il en va de mĂȘme pour la rĂ©colte de noix de coco ou de taro[3]. Le systĂšme de l'inati est Ă©galement valable pour le rationnement des denrĂ©es rares sur les atolls, comme l'essence ou l'alcool. Ce systĂšme a Ă©galement Ă©tĂ© utilisĂ© en 1981 lorsque le cargo fidjien Ai Sokula s'est Ă©chouĂ© sur Fakaofo ; le chargement de biĂšre Ă  bord, quoique destinĂ© aux Tuvalu, a Ă©tĂ© Ă©quitablement distribuĂ© entre les inati[1].

Par le passĂ©, l'inati ne se pratiquait que sur les « poissons sacrĂ©s » (en tokelau « ina ha »), parmi lesquels l'espadon, les requins, les tortues, les barracudas). Le pĂȘcheur qui ne partageait pas un de ces poissons sacrĂ©s Ă©tait condamnĂ© Ă  voir brĂ»ler sa maison, et Ă  voir ses bateaux dĂ©truits. DĂ©sormais, la peine se « limite » Ă  une humiliation publique de l'inati du contrevenant, et Ă  de forte remontrances du conseil des anciens[4].

Notes et références

Voir aussi

Bibliographie

Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article : document utilisĂ© comme source pour la rĂ©daction de cet article.

  • (en) George H. Balazs, « Sea Turtles and their Traditional Usage in Tokelau », Atoll Research Bulletin, no 279,‎ , p. 1-38 (lire en ligne [PDF], consultĂ© le ) Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • (en) Peter McQuarrie, Tokelau - People, Atolls, and History, , 266 p. (ISBN 978-1877449413, lire en ligne). Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  • (en) Aliti Vunisea, « Communal fishing in Tokelau: The inati », SPC Women in Fisheries Information Bulletin, no 14,‎ , p. 18-20 (lire en ligne [PDF], consultĂ© le ) Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article

Filmographie

Articles connexes

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplĂ©mentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimĂ©dias.