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Ignace (Sadkovski)

L'évêque Ignace (Игнатий), dans le monde Sergueï Sergueïevitch Sadkovski (Серге́й Серге́евич Садко́вский), né le à Moscou et mort le , au goulag (camp de Kouloï, oblast d'Arkhanguelsk), est un évêque de l'Église orthodoxe russe, qui fut évêque de l'éparchie de Skopine et vicaire épiscopal (c'est-à-dire évêque suffragant) de l'éparchie de Riazan.

Ignace
L'évêque Ignace en 1920
Fonction
Évêque
Biographie
Naissance
Décès
Nationalité
Formation
Activité
Autres informations
Consécrateur
Étape de canonisation

Il est inscrit à la liste des saints de l'Église orthodoxe russe en 2002.

Biographie

Enfance

Il naît dans la famille du prêtre Sergueï Maximovitch Sadkovski, recteur de l'église Sainte-Sophie de la rue Pouchetchnaïa à Moscou, parmi sept enfants. Il est profondément pieux depuis l'enfance, servant dès l'âge de 7 ans.

Éducation

Il termine en 1901 le séminaire de Zaïnospasskoïe et en 1907 le grand séminaire de Moscou, puis entre à l'académie théologique de Moscou pour préparer sa thèse. Il prononce ses vœux en 1910, est ordonné hiérodiacre en 1911 et ensuite hiéromoine.

Il termine en 1911 l'académie théologique de Moscou en 1911. Sa thèse porte sur Ignace (Briantchaninov) et sa vision ascétique du monde.

Le , il commence à enseigner au séminaire de Toula et il est nommé en plus en octobre bibliothécaire adjoint de l'académie théologique de Moscou. Il continue ses travaux de recherche sur Ignace (Briantchaninov) 1807-1867.

Hiéromoine du monastère Saint-Zossime

Le hiérodiacre Ignace se sent attiré par une vie ascétique solitaire, dont un exemple pour lui est le monastère Saint-Zossime de Smolensk avec ses starets. Il prend comme directeur spirituel le hiéroskimoine Alexis (Soloviev) qui vivait en ermite. Il abandonne son poste de bibliothécaire pensant vouer sa vie à Saint-Zossime. Plus tard, il est confesseur des frères comme hiéromoine auprès des reliques de saint Daniel du monastère Saint-Daniel de Moscou, sous la direction de son supérieur, l'évêque Théodore (Pozdieïevski), ancien recteur de l'académie théologique de Moscou.

Évêque

Photographie des frères Ignace et Léon Sadkovski avec leur mère Élisabeth Sadovskaïa.

Le , il est nommé évêque de Beliov, vicaire épiscopal (c'est-à-dire suffragant) de Toula.

En 1922, après l'arrestation de l'évêque de Toula, Juvénal (Maslovski), il est évêque nommé (c'est-à-dire qu'il dirige l'éparchie). Il ne reconnaît pas le mouvement « Rénovation » favorisé par les autorités pour concurrencer la hiérarchie. Il déclare : « Le gouvernement canonique de l'Église, c'est le patriarche Tikhon de Moscou Tous les autres gouvernements mis en place aujourd'hui avec le soutien du pouvoir soviétique sont anticanoniques et hérétiques. » En réponse, les « rénovateurs » le retirent de l'administration du diocèse et, en , annoncent sa mise à la retraite.

À l'initiative de l'évêque Ignace, une communauté orthodoxe est fondée à Beliov sous le vocable de la Transfiguration du Sauveur. Des moines expulsés de leurs monastères, des membres de l'intelligentsia, des paysans et de simples citoyens en font partie. Les objectifs de la communauté étaient de « répandre la lumière de la doctrine évangélique parmi les chrétiens, qui font du salut de leur âme la base de toute leur vie ; l'éducation morale et chrétienne des croyants sur la base de l'enseignement du Christ Sauveur et de sa Sainte Église sur l'amour et l'humilité et la préservation du culte de l'Église selon les statuts créés par les Saints Pères et ascètes de la foi et de la piété ». Malgré les persécutions des autorités, la communauté dure jusqu'en 1937, date à laquelle elle est détruite, et nombre de ses participants - dont l'évêque Nikita (Pribytkov) - sont fusillés.

Arrestations, exil, goulag

Le , il est arrêté pour « agitation contrerévolutionnaire » avec son frère, le hiéromoine Georges. Il est condamné à trois ans de travaux forcés. Il est emprisonné à la prison de Beliov, puis à celle de Toula et ensuite à la prison de la Taganka de Moscou. Le , il est déporté avec son frère au camp de Solovki à régime spécial. Il prend part en 1926 à la pétition de Solovki envoyée au gouvernement de l'URSS de la part des évêques orthodoxes des îles de Solovki. Il tombe gravement malade de tuberculose.

Il est libéré en 1926 et retourne à Beliov, mais il est encore arrêté à la fin de l'année. Il reste un mois et demi en prison en profitant pour recevoir en secret des vœux monastiques et organiser des « monastères souterrains ».

En 1929, il est arrêté avec son frère de nouveau sur dénonciation de participants au mouvement Rénovation. Une réunion spéciale du directoire collégial de la Guépéou du le condamne à trois ans de camp de concentration. Il est déporté dans l'oblast d'Arkhanguelsk. Il est libéré en et retourne à Toula,

Le , il devient évêque de Skopine, vicaire épiscopal de Riazan qui est alors dirigé par Juvénal (Maslovski).

Le , il est transféré au siège de Lipetsk, mais une semaine plus tard il retourne à celui de Skopine.

Il est arrêté le et condamné à cinq ans de, relégation dans le Nord. Il habite à Kegoostrov dans l'oblast d'Arkhanguelsk, mais il est à nouveau arrêté et enfermé à la prison d'Arkhanguelsk. Le NKVD le condamne à dix ans de déportation au camp de concentration de Kouloï où il meurt le . Il est enterré dans un lieu inconnu. D'après les souvenirs de ses contemporains « son regard reflétait sa pureté enfantine et sa disposition spirituelle intérieure. Son visage était spiritualisé, surtout lors de ses services divins. Il était toujours facile dans ses rapports avec les gens, miséricordieux et disponible pour tout le monde. Il ne condamnait personne, il était indulgent envers tout le monde et seulement strict envers les Rénovateurs. »

Canonisation

En préparation de la canonisation des nouveaux martyrs et confesseurs, par le patriarcat de Moscou en 1981 (encore sous le régime soviétique), son nom a été inclus dans le projet de liste des nouveaux martyrs et des confesseurs de Russie. En même temps, il y est indiqué qu'il n'a pas reconnu le métropolite Serge. Lorsque la liste des nouveaux martyrs et confesseurs a été publiée par le patriarcat à la fin des années 1990, le nom de Mgr Ignace n'y figurait pas avec les noms d'autres évêques parmi les partisans du métropolite Serge[1].

Le , le Très Saint-Synode l'inclut à la liste des nouveaux saints russes martyrs et confesseurs de la foi du XXe siècle. Sa mémoire est célébrée le () pour les saints de Riazan et sa fête comme les autres nouveaux martyrs russes du XXe siècle.

Travaux

  • (ru) В поисках живого Бога: (Преосвященный Игнатий Брянчанинов и его аскетическое мировоззрение). М., 1913.
  • (ru) Изречения еп. Игнатия (Брянчанинова), извлеченные из писем его к монахам. / Сообщил иером. Игнатий (Садковский). // «Богословский вестник». 1913, № 2.
  • (ru) Письма высокопр. митрополита Киевского Филарета (Амфитеатрова) к настоятелю Троицкой Сергиевой пустыни архим. (впоследствии епископу) Игнатию Брянчанинову. / Сообщил иером. Игнатий (Садковский). // «Богословский вестник». 1913, № 2.
  • (ru) Lettres de l'évêque Ignace (Briantchaninov) à diverses personnes / Hiéromoine Ignace (Sadkovski). // «Богословский вестник». 1913, juin.

Famille

  • Père — archiprêtre Sergueï Sergueïevitch Sadkovski
  • Georges (archimandrite Guérassime (Sadkovski) 1890-1920)
  • Olga (née en 1894)
  • Léon (évêque Georges (Sadkovski) 1896-1948)
  • Nathalie (née en 1899)
  • Xénia (née en 1901)
  • Pierre (né en 1903)
  • Grégoire (né en 1905)
  • Michel (né en 1907)

Bibliographie

Notes et références

Liens externes

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