Ibn Abd el-Barr
Ibn Abd el-Barr (en arabe : ابن عبد البر, Ibn ʿAbd al-Bar)[n 1], né le à Cordoue et mort début à Shatiba, est un érudit de l'islam de la première période de taïfas.
Naissance | |
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Décès |
Début Xàtiva |
Nom dans la langue maternelle |
يُوسُف بن عبد الله بن مُحمَّد بن عبد البر النمري |
Surnoms |
أبو عُمر, ابن عبد البر |
Activités |
Influencé par |
Mâlik ibn Anas, Daoud el-Zahiri, Ash-Shâfi'î, Yahya al-Laithi (en) |
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Imam (d) |
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Nom
Son ism (prénom) est Youssouf et son konya (surnom) Abou-Omar (« père d'Omar »). Son nasab (filiation) est Youssouf ibn Abd-Allah ibn Mohammed ibn Abd el-Barr. Son nisba (origine) el-Namari indique qu'il appartient à la tribu de Namir ibn Kassit, el-Andalousi qu'il est d'al-Andalus et el-Kourtoubi qu'il est né à Cordoue. Son lakab (nom honorifique) d’el-Maliki veut dire qu'il suivait le rite de l'école malékite.
Biographie
Origines familiales
Youssouf naît le (5 rabi-el-thany 368 de l'Hégire) à Cordoue, à l'époque de l'apogée du califat éponyme. Youssouf est issu de la tribu arabe de Amir Ibn Qasi[1] Son père, Abd-Allah, était l'un des principaux oulémas cordouan en récitation du Coran, pour son exégèse, en droit islamique et en hadîth, et son grand-père paternel, Mohammed ibn Abd el-Barr, était un important maître soufi.
Études et professorat
Ibn Abd el-Barr reçoit d'abord un enseignement par son père et son grand-père. Après ces études primaires, il est élève d'Abbas ibn Asbag el-Hamadani et d'Abd-el-Rahman ibn Abân. Il étudie ensuite le djadal et la Sîra (vie et personnalité de Mahomet) avec d'autres professeurs éminents tel qu'Ibn el-Faradi. Ibn Abd el-Barr s'intéressa aussi à la géographie, les mathématiques, la médecine et l'astrologie, et parmi ses élèves figurent Ibn Hazm, qui fut aussi son condisciple et ami, ou El-Homaydi. Ibn Abd el-Barr suivait le rite malékite, mais préférait l'école chaféite sur certaines questions.
Ibn Abd el-Barr acquit une grande renommée, au point qu'Ibn Ayyâd qualifiait le XIe siècle de « siècle d'Ibn Abd el-Barr ». Ibn Taymiyya s'opposa à l'affirmation d'Ibn Abd el-Barr que le calife Ali ibn Abi Talib, cousin-gendre de Mahomet, était supérieur aux autres compagnons, et l'accusa d'être pro-chiite car il n'y a aucun hadith concernant une supériorité d'Ali sur les autres.
Auprès des princes andalous
En raison de sa réputation, il fut appelé par plusieurs princes de son temps : il se rend à Dénia pour vivre auprès de Mujahid al-Amiri jusqu'à la mort de celui-ci en . Il est appelé par le prince aftaside Mohammed el-Muzaffar à Badajoz, qui le nomme cadi de Lisbonne et Santarem. Lors des conflits entre les princes andalous, Ibn Abd el-Barr s'en alla pour Valence, sous la protection du prince du taïfa, Abd-el-Aziz ibn Abd-el-Rahmân el-Mansour, un amiride.
Fin de vie
Après la mort d'Abd-el-Aziz en , Ibn Abd el-Barr passe ses dix dernières années dans sa résidence, à Shatiba et meurt début (fin rabi-el-thany 463 de l'Hégire). Il enseignait dans le jardin de sa maison, qui fut surnommé Bostân Ibn Abd el-Barr (« jardin d'Ibn Abd el-Barr »).
Descendance
Le fils d'Ibn Abd el-Barr, Abd-Allah, deviendra vizir du roi de Séville Abbad II, et est reconnu à son époque dans les domaines de la littérature et de la rhétorique. Abd-Allah sera emprisonné pendant quelque temps, avant que son père ne réussisse à le faire libérer. Sa fille Zaynab l'a suivi dans ses voyages en Espagne et est considérée comme une narratrice fiable de hadiths. Son petit-fils Abd-Allah deviendra l'un des principaux savants d'Andalousie et du Maghreb.
Notes et références
Notes
- Son nom complet est Abou-Omar Youssouf ibn Abd-Allah ibn Mohammed ibn Abd el-Barr el-Namari el-Andalousi el-Kourtoubi el-Maliki (en arabe : أبو عمر يوسف بن عبد الله بن محمد بن عبد البر النمري الأندلسي القربي المالكي).
Références
- (en) Ibn Khallikan's Biographical Dictionary Translated from the Arabic by Bn. Mac Guckin De Slane: Paris Oriental Translation Fund of Great Britain and Northern Ireland, 1871, , 404 p. (lire en ligne)
- (tr) Leys Suûd Câsim, « Ibn Abdülber en-Nemerî », dans TDV İslâm Ansiklopedisi, vol. 19, Istanbul, Türkiye Diyanet Vakfı, (lire en ligne).
Liens externes
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :