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Ian Stevenson

Ian Stevenson (né le à Montréal au Canada et mort le à Charlottesville aux États-Unis), est un professeur et un psychiatre, notamment connu pour ses travaux sur la réincarnation.

Ian Stevenson
Biographie
Naissance
Montréal
DĂ©cès (Ă  88 ans)
Charlottesville
Nationalité Canadienne
Thématique
Formation Université de St Andrews et Faculté de médecine de l'Université McGill
Profession Psychiatre, parapsychologue et professeur d'université (d)
Employeur Université de Virginie

De 1967 à sa mort, il fut le directeur de la Division sur les Études de la Personnalité (DOPS)[1] et professeur du Département de Psychiatrie à l'université de Virginie. Il est plus connu pour avoir collecté et méticuleusement recherché des cas d'enfants affirmant se rappeler leur vies antérieures. Jim B. Tucker (en) est un continuateur de ses recherches.

Recherches sur la réincarnation

Stevenson a passé plusieurs décennies à collecter et analyser des milliers de cas suggérant la réincarnation plus que ne la prouvant formellement selon ses propres termes[2].

Les cas étudiés sont des enfants en bas âge encore susceptibles d'avoir le souvenir de leur vie passée : « un enfant entre 2 et 4 ans commence à parler à sa famille d’une vie qu’il a menée ailleurs. L’enfant est profondément attiré par les événements de sa vie passée et il insiste beaucoup pour qu’on le laisse retourner dans la famille où il prétend avoir vécu. S’il donne suffisamment de précisions sur sa vie antérieure, les parents se livrent à une enquête sur l’exactitude des propos de l’enfant. Si les vérifications aboutissent, les deux familles se rencontrent et demandent à l’enfant s’il reconnaît les lieux, les objets et les personnes de sa supposée vie antérieure[2]. »

Dans un entretien en 1979, il décrit ainsi sa méthode d'investigation : « Nos enquêtes attachent beaucoup d’importance aux conditions dans lesquelles se sont effectuées les retrouvailles du sujet avec les lieux et les individus de sa précédente incarnation. Souvent, l’enfant donne à l’avance le nom de ses principaux parents « antérieurs », décrit le village et la maison dans laquelle il aurait vécu, etc. Le premier test est parfois de lui demander d’indiquer le chemin de l’endroit où il veut retourner. Dans de nombreux cas, l’enfant s’avère capable de tracer l’itinéraire qui mène à son lieu d’existence antérieure, même lorsqu’on essaye de l’induire en erreur. La deuxième phase de vérification survient lors du contact entre les deux familles, celle de la personne décédée et celle du sujet qui prétend en être la réincarnation. On assiste alors à des phénomènes de reconnaissance : l’enfant peut désigner, au sein d’un groupe de personnes inconnues, son « ex-femme », sa mère et son père, ses frères, sœurs et enfants, amis et voisins, bref les personnes les plus significatives de son milieu précédent. La même capacité peut s’étendre à des lieux et des objets : le sujet fait allusion à des modifications d’architecture ou de décor, mentionne ou réclame des meubles, des jouets, ou des vêtements qui lui auraient appartenu dans son autre vie[3]. »

Stevenson a étudié 210 cas d'enfants qui prétendent se rappeler leur vie antérieure et qui ont un défaut de naissance (marque sur la peau, membre atrophié) qu'ils disent correspondre à une blessure (généralement mortelle) de leur vie précédente. Les recherches effectuées par Stevenson confirment que la correspondance entre les personnes décédées et les marques de naissance des enfants est exacte (43 cas sur 49 dans lesquels un rapport médical post-mortem a été obtenu)[4].

Critiques de ses travaux

Si Stevenson trouve des dĂ©fenseurs, voire des admirateurs, qui le considèrent souvent comme un gĂ©nie incompris, ses travaux sont largement rejetĂ©s par la communautĂ© scientifique parce qu'il se base sur des tĂ©moignages et qu'il a pu ĂŞtre trompĂ© par des familles, l'influence des traducteurs et leurs croyances [5], sur le parti pris des membres de son Ă©quipe, sa propension au biais de confirmation (Stevenson n'a pas publiĂ© les rĂ©sultats contradictoires Ă  son hypothèse), voire sa crĂ©dulitĂ©. Ainsi, le New York Times rapporte Ă  l'occasion de son dĂ©cès : « DĂ©daignĂ© par la plupart des scientifiques universitaires, M. Stevenson Ă©tait pour ses partisans un gĂ©nie incompris, repoussant avec courage les limites de la science. Pour ses dĂ©tracteurs, il Ă©tait sincère, opiniâtre mais finalement malavisĂ©, Ă©garĂ© par la crĂ©dulitĂ©, les vĹ“ux pieux et une tendance Ă  voir la science lĂ  oĂą d'autres voient de la superstition Â»[6].

Ses recherches sur quelques cas de xénoglossie ont été critiquées par des linguistes car manquant de preuves suffisamment solides : les sujets étudiés (en état d'hypnose) n'ont qu'un faible vocabulaire (une centaine de mots) et ne font pas de phrases complexes en guise de réponse aux questions qu'on leur pose, se limitant à quelques mots[7] - [8]. Par contre, selon le chercheur J. Gordon Melton, les recherches de Stevenson sur la xénoglossie apportent des preuves substantielles en faveur de la réincarnation et selon lui, personne jusqu'ici (en 2007) n'a produit une réfutation convaincante de son travail[9].

La revue médicale internationale Journal of the American Medical Association a écrit à propos de sa publication Ten Cases in India en 1975 : « Au sujet de la réincarnation, il [Stevenson] a rassemblé soigneusement et sans parti pris une série de cas détaillés [...] dans lesquels la preuve est difficile à expliquer sur tout autre terrain[10]. »

Selon le religieux bouddhiste Ajahn Brahm, ses travaux prouveraient scientifiquement la réincarnation[11]. Dominique Lormier, historien bouddhiste, dans son livre Les vies antérieures, évoque la minutie des enquêtes menées par Ian Stevenson et son équipe, « digne d’un travail de juge d’instruction » et considère que ses recherches ont été faites avec une approche scientifique[12].

Autocritique

Selon un essai[13] écrit par Jim B. Tucker et publié en 2008 dans Journal of Scientific Exploration, Stevenson a un jour dit qu'il mourrait en vain parce qu'il n'avait pas atteint son objectif premier, qui était d'amener la science à envisager sérieusement la réincarnation comme une possibilité. En effet, l'un de ses objectifs était de faire de la réincarnation un concept qu'il serait possible de considérer sur la base de preuves (evidence) plutôt que sur la seule base de la croyance.

D'après les mots de l'auteur,

Ian a terminé son dernier article publié avec des mots qui, bien que ne faisant pas spécifiquement référence à ses 40 ans de recherche sur les souvenirs d'enfants sur les vies antérieures, auraient bien pu s'appliquer à ceux-là : « Que personne ne pense que je connais la réponse. Je cherche encore ».

Références

  1. The Division of Perceptual Studies
  2. Erik Pigani, « J’ai recensé 14 000 cas de réincarnation : Entretien avec Ian Stevenson », sur Psychologies.com, (consulté le )
  3. « Ces dossiers qui suggèrent la réincarnation : Entretien avec le Dr Ian Stevenson », sur revue3emillenaire.com,
  4. (en) Birthmarks and Birth Defects Corresponding to Wounds on Deceased Persons by Dr. Ian Stevenson. (Journal of Scientific Exploration 7:403-410, 1993.) [lire en PDF]
  5. Ian Stevenson, The Skeptic's Dictionary.
  6. Margalit Fox, « Ian Stevenson Dies at 88; Studied Claims of Past Lives », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
  7. Sarah Thomason, Xenoglossy in Gordon Stein, The Encyclopedia of the Paranormal, Prometheus Books, 1996, lire en ligne.
  8. William J. Samarin (1976). Review of Ian Stevenson Xenoglossy: A Review and Report of a Case, Language 52: 270-274.
  9. J. Gordon Melton, The Encyclopedia of Religious Phenomena, Visible Ink Press, (lire en ligne), p. 359-360.
  10. (en) King LS. Reincarnation. JAMA. 1975 ; 234:978 ; citĂ© par Jim B. Tucker, « Children's reports of past-life memories », : « in regard to reincarnation he has painstakingly and unemotionally collected a detailed series of cases... in which the evidence is difficult to explain on any other grounds. Â»
  11. Reincarnation - Here We Go Again
  12. Dominique Lormier, Les vies antérieures, Editions du Félin, 2004, pp. 79 et 102
  13. Ian Stevenson and Cases of the Reincarnation Type, Jim B.Tucker, Journal of Scientific Exploration, Vol.22, No.1, 2008

Publications

  • Twenty Cases Suggestive of Reincarnation. 1966. (2d rev. ed. 1980)
  • Xenoglossy: A Review and Report of A Case. University of Virginia Press. 1974.
  • Cases of the Reincarnation Type. Vol. I. Ten Cases in India. 1975.
  • Cases of the Reincarnation Type. Vol. II: Ten Cases in Sri Lanka. 1978.
  • Cases of the Reincarnation Type. Vol.III: Twelve Cases in Lebanon and Turkey.1980
  • Cases of the Reincarnation Type. Vol.IV: Twelve Cases in Thailand and Burma. 1983.
  • Unlearned Language: New Studies in Xenoglossy. 1984.
  • Reincarnation and Biology: A Contribution to the Etiology of Birthmarks and Birth Defects. (2 Vols). 1997
  • Where Reincarnation and Biology Intersect. 1997. (A short and non-technical version of the scientific two-volumes work for the general reader)
  • Children Who Remember Previous Lives. A Quest of Reincarnation. 2001. (A general non-technical introduction into reincarnation-research)
  • European Cases of the Reincarnation Type. 2003.
  • 20 cas suggĂ©rant la rĂ©incarnation, Éditeur : Sand - Tchou, 1985
  • Les enfants qui se souviennent de leurs vies antĂ©rieures, Éd. Sand, paru le 20/09/1993
  • RĂ©incarnation et biologie, Éd. DERVY, , (ISBN 2-84454-135-6)

Voir aussi

Bibliographie

  • Tom Shroder: Old Souls: The Scientific Evidence for Past Lives. 1999.
  • Jim B. Tucker: Life Before Life: A Scientific Investigation of Children's Memories of Previous Lives. 2005
  • Quand la science rencontre l'Ă©trange (La rĂ©incarnation : de Bridey Murphy aux recherches de Ian Stevenson) Par Yves Lignon, Éditions les 3 Orangers, (nouvelle Ă©dition de Quand la science rencontre l'Ă©trange, 1994)

Articles liés

Liens externes

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