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I'd Rather Be High

I'd Rather Be High est une chanson de David Bowie parue en 2013 sur l'album The Next Day. Son texte antimilitariste laisse la parole à un jeune soldat engagé malgré lui dans des combats. Le Venetian mix, une version faussement baroque jouée au clavecin, accompagne un clip vidéo sorti au second semestre 2013.

I'd Rather Be High
Chanson de David Bowie
extrait de l'album The Next Day
Sortie 17 juin 2013
Enregistré (instruments)
(chant)
The Magic Shop (New York)
Durée 3:53
Auteur David Bowie
Producteur Tony Visconti
Label Iso, Columbia

Pistes de The Next Day

Description

Engagés dans le désert nord-africain, 1942.

Il s'agit à nouveau, après How Does the Grass Grow?, d'une peinture de jeunes vies sacrifiées dans une guerre[1]. Les paroles épousent le point de vue d'un objecteur de conscience de 17 ans[1], enrôlé malgré lui dans une troupe qui combat dans le désert[2]. Elles opposent des descriptions de noceurs loin de la zone de conflit à l'expression de la colère et de la tristesse du jeune homme. Traumatisé par cette expérience, celui-ci se lamente[1] :

« I'd rather be high
I'd rather be flying
I'd rather be dead or out of my head
Than training these guns on those men in the sand.
»

« Je préfèrerais être défoncé
Je préfèrerais voler
Je préfèrerais être mort ou hors de ma tête
A entraîner ces armes sur ces hommes dans le sable. »

Le conflit dans lequel il est impliqué n'est pas précisé. Si certains indices laissent penser qu'il devrait s'agir de la Seconde Guerre mondiale en Afrique du Nord[2], rien n'exclut que Bowie n'ait eu en tête d'autres guerres, par exemple celles d'Irak. Peu importe, tant le narrateur représente tout adolescent envoyé au feu pour défendre sa patrie[1].

Parmi les sources d'inspiration de l'auteur sont cités le poème Disabled sur la Première Guerre mondiale de Wilfred Owen, le documentaire de 1970 The Quiet Mutiny de John Pilger[1]. Le texte se réfère encore plus explicitement à Nabokov[3] : les premiers vers mêmes nomment et décrivent l'auteur allongé nu sur une plage ensoleillée de Grunewald, comme l'est son héros et alter ego Fiodor dans son roman Le Don[4]. L'image renvoie, comme d'autres chansons de l'album, à la ville de Berlin où Bowie a vécu plusieurs années[1]. Les deux autres noms propres cités, « Clare and Lady Manners », sont plus mystérieux : Lady Diana Manners faisait partie d'un groupe de fêtards de la haute société londonienne dans les années 1910, The Coterie[1][5] : dans la chanson elle « répend des ragots jusqu'à ce que ses lèvres saignent »[5]. Clare, selon un article du Guardian, pourrait faire référence à un personnage de la nouvelle d'Evelyn Waugh Officers and Gentlemen (1955), le soldat Ivor Claire accusé de désertion et protégé par une héroïne inspirée de Diana Manners. La mention de la ville du Caire dans le vers suivant confirmerait cette lecture, une partie de l'intrigue d'Evelyn Waugh se déroulant en Égypte[1].

Enregistrement

Les pistes musicales ont été enregistrées le , et la voix de Bowie le [1].

Postérité

Une autre version est créée en août 2013[1] et appelée le Venetian mix[6] . Henry Hey l'enrichit d'un ornement de clavecin qui lui confère un son faussement baroque, et Tony Visconti révise la partition de la basse. S'y superposent une dizaine de nouvelles pistes de la voix de Bowie[1].

Une publicité de 2013 pour la marque Louis Vuitton[7] filmée par Romain Gavras[1] montre Bowie, jouant au clavecin[8] ce remix dans une ambiance de fête masquée vénitienne[9]. Sur cette même version musicale un autre clip vidéo est diffusé en 2013 : s'y succèdent des images de soldats de toutes époques, tour à tour au front ou dansant et prenant du bon temps à l'arrière des lignes[10], dans l'esprit de l'opposition décelable dans le texte. Le visage distordu de Bowie, en noir et blanc, apparaît parfois[1].

Critiques

Selon Stéphane Davet la musique, qu'il qualifie de « gracile », évoque la période Ziggy de Bowie, modernisée par un son de guitare inspiré de U2[11].

Nicholas Pegg salue l'arrangement « chatoyant » des guitares et des multiples pistes vocales, mais juge trop sophistiquée la partition de batterie[1].

Musiciens

Bibliographie

  • (en) Chris O'Leary, Ashes to Ashes: The Songs of David Bowie, 1976-2016, Watkins Media Limited, (ISBN 978-1-912248-36-0, lire en ligne)
  • (en) Nicholas Pegg, The Complete David Bowie, Londres, Titan Books, (ISBN 978-1-78565-365-0).
  • Jérôme Soligny, David Bowie. Rainbowman, 1983-2016, Gallimard, (ISBN 9782072893018).
  • Matthieu Thibault, David Bowie, l'avant-garde pop, Marseille, Le Mot et le reste, , 443 p. (ISBN 978-2-36054-228-4).

Liens externes

Notes et références

Notes

    Références

    1. Pegg 2016.
    2. (en) Pat Gilbert, Bowie: The Illustrated Story, Voyageur Press, (ISBN 978-0-7603-5266-3, lire en ligne)
    3. Soligny 2020, p. 1058.
    4. John O'Connell, Bowie, les livres qui ont changé sa vie, Place des éditeurs, (ISBN 978-2-258-19460-1, lire en ligne)
    5. (en) John O'Connell, Bowie's Books: The Hundred Literary Heroes Who Changed His Life, Bloomsbury Publishing, (ISBN 978-1-5266-0578-8, lire en ligne)
    6. (en) Dan Bloom, « What were David Bowie's political views? », sur mirror, (consulté le )
    7. Le Point Montres, « David Bowie, à l'heure de Louis Vuitton », sur Le Point, (consulté le )
    8. « David Bowie, dernière sortie avant Noël », sur Libération.fr, (consulté le )
    9. Felicity Thistlethwaite, « David Bowie releases new music video for I'd Rather Be High », sur Mail Online, (consulté le )
    10. (en-US) Eric R. Danton, « David Bowie Confronts War », sur Rolling Stone, (consulté le )
    11. Stéphane Davet, « David Bowie : un album sous sachet fraîcheur », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )


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