If You Can See Me
If You Can See Me est une chanson de David Bowie parue en 2013 sur l'album The Next Day. Sur un rythme déroutant et virulent, le chanteur égraine un pêle-mêle d'images en se glissant dans la peau d'un dictateur hyperviolent.
Sortie | 17 juin 2013 |
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Enregistré |
(instruments) (chant) The Magic Shop (New York) |
Durée | 3:15 |
Auteur | David Bowie |
Producteur | Tony Visconti |
Label | Iso, Columbia |
Pistes de The Next Day
Description
Musicalement, le morceau se caractérise par une mesure atypique et déroutant, un 7/5 qui évolue au fil du morceau, un son violent[1]. La voix de Gail Ann Dorsey fait écho à celle de Bowie, après des envolées dans des hurlements presque surnaturels[1]. Il rappelle certains passages très exigeants de 1. Outside[2] ou de Earthling tout en préfigurant les expérimentations free-jazz de Blackstar[1].
Les paroles sont parmi les plus impénétrables de The Next Day, avec un kaléidoscope d'images impressionnistes, parfois absurdes[1][3]. Dans un exercice consistant à caractériser chacune des chansons en trois mots, Bowie attribue à celle-ci crusade, tyrant et domination (« croisade, tyran, domination »)[1]. Aux dires de Tony Visconti, le sujet pourrait être « l'interversion des identités d'un homme qui peut être Bowie et d'un politicien »[Note 1]. Bowie semble se présenter comme l'archétype du dictateur démagogue, mégalomane et dérangé[1] :
« I will take your lands and all that lays beneath
The dust of cold flowers prison of dark ashes
I will slaughter your kind who descend from belief
I am the spirit of greed, a lord of theft
I'll burn all your books and the problems they make. »
« Je prendrai tes terres et tout ce qui gît dessous
La poussière de fleurs froides prison de cendres sombres
Je massacrerai tes semblables qui descendent de la croyance
Je suis l'esprit de la cupidité, un seigneur du vol
Je brûlerai tous vos livres et les problèmes qu’ils posent. »
Enregistrement
L'enregistrement de base date du , sur la base duquel plusieurs ré-enregistrements (overdubs) ont été réalisés[1]. La voix de Gail Ann Dorsey a été prise plus tard, et celle de Bowie le [1].
Critiques
If You Can See Me est généralement rangé au rayon des « expérimentations audacieuses » de l'artiste[2] - [4].
C'est pour Nicholas Pegg une des meilleures contributions de la basse de Gail Ann Dorsey de l'album[1], mais aussi « les trois minutes les plus effrayantes que vous ayez jamais passées avec Bowie », vues l'intensité et la violence apparente de la chanson[1].
Stéphane Davet qualifie lui aussi la chanson de « pénible »[5]. Jérôme Soligny parle d'un morceau « tortueux et virulent »[6]. The Independant hésite entre fascination et répulsion pour ce qu'il qualifie « d'agitation hâtive de bruits, avec un clavier monotone perçant à la hauteur des nerfs »[3].
Musiciens
- David Bowie : chant, production, claviers
- David Torn : guitare
- Tony Visconti : ingénieur, mixage, production
- Gerry Leonard (en) : guitare
- Tony Levin[6][Note 2] ou Gail Anne Dorsey[1] : basse
- Gail Ann Dorsey : chœurs
- Zachary Alford : batterie, percussions
Bibliographie
- (en) Chris O'Leary, Ashes to Ashes: The Songs of David Bowie, 1976-2016, Watkins Media Limited, (ISBN 978-1-912248-36-0, lire en ligne)
- (en) Nicholas Pegg, The Complete David Bowie, Londres, Titan Books, (ISBN 978-1-78565-365-0).
- Jérôme Soligny, David Bowie. Rainbowman, 1983-2016, Gallimard, (ISBN 9782072893018).
- Matthieu Thibault, David Bowie, l'avant-garde pop, Marseille, Le Mot et le reste, , 443 p. (ISBN 978-2-36054-228-4).
Liens externes
Notes et références
Notes
- « Identities switch between someone who may be Bowie and a politician. »
- Et selon les notes de l'édition Deluxe de The Next Day.
Références
- Pegg 2016.
- (en) Nick DeRisoPublished: March 8 et 2018, « David Bowie Began a Final Career Resurgence on 'The Next Day' », sur Ultimate Classic Rock (consulté le )
- (en) « David Bowie album review - track by track: The Starman pulls off the », sur The Independent, (consulté le )
- « Bowie, le pape de la pop en 6 chansons », sur O (consulté le )
- « David Bowie : un album sous sachet fraîcheur », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
- Soligny 2020, p. 1058.