Humbert de Pairaud
Humbert de Pairaud (Perot en ancien français) était un dignitaire de l'Ordre du Temple en France et en Angleterre.
Il pourrait être issu d'une famille noble du Forez[14] qui était alors un comté puis qui devint une province de France au milieu du XVIe siècle.
Humbert de Pairaud | |
Titre | |
---|---|
Maître de province de L'ordre du Temple | |
– [13] | |
Biographie | |
Biographie
L'opinion des historiens et des médiévistes spécialistes de l'ordre du Temple est assez variable quant au parcours d'Humbert de Pairaud entre 1257 et 1278.
Si on s'en tient aux documents d'époque (chartes) et aux titulatures employées dedans, Humbert de Pairaud a été:
- Commandeur de la baillie de Ponthieu en 1257[15].
- Commandeur des maisons du Temple en France: au moins depuis 1261[2], titre qu'il portera jusqu'en 1264[4] - [16].
- En 1265, il n'a pas de titre attesté lorsqu'il effectue la réception de Jacques de Molay mais il occupe un rang supérieur à celui d'Amaury de La Roche qui lui a succédé à la tête de la province de France[17], vraisemblablement déjà visiteur général.
- Commandeur des maisons du Temple en Aquitaine et visiteur général: attesté en et en 1269[18]
- Maître des maisons du Temple en Angleterre: De 1269 à 1271
- Commandeur des maisons du Temple en France: 1272[19]
On sait qu'il a exercé la fonction de Visiteur de France (anciennement maître en deçà-mer, visiteur cismarin) auprès de Thomas Béraud, ce qui consistait en fait à visiter pour le compte du maître de l'ordre les provinces d'Occident.
La période exacte est difficile à préciser, Alain Demurger dans son ouvrage sur Jacques de Molay[20] paru en 2002 le qualifiant d'abord de maître de la province d'Angleterre avant d'exercer cette fonction mais le cite comme tel à partir de 1265 dans une édition revue et corrigée de son premier ouvrage sur le sujet[21] tout comme d'autres auteurs[22]. Certains pensent qu'il aurait pu cumuler la charge de visiteur avec celle de maître de la province d'Angleterre[23]. Il apparaît dans cette province en 1267 et en 1269[24] mais rien n'atteste à ce moment-là que c'était en qualité de maître de la province puisque son rôle de Visiteur général l’amenait à s'y rendre et qu'il cumulait cette charge avec celle de commandeur d'Aquitaine[18].
On le retrouve de nouveau comme commandeur de France en 1272[19] - [25] et il semblerait que le dernier titre qu'il ait porté soit celui de maître de la province d'Aquitaine (de Poitou)[26], ce serait alors entre 1274 et 1278[27] puisque cette fonction était exercée par le frère Jean le François de 1269 à 1274 puis par Amblard de Vienne à partir de 1278[28].
Sous sa maîtrise, il a reçu dans l'Ordre du Temple:
- En 1263[14], son neveu Hugues de Perraud qui exerçait la fonction de visiteur de l'ordre au moment du procès de l'ordre du Temple.
- En 1265[21], Jacques de Molay dernier maître de l'ordre.
Notes et références
- (fr + la) François Félix Chevalier, Mémoires Historiques Sur La Ville et Seigneurie De Poligny, vol. 1, , 485 p. (lire en ligne), p. 350 (doc. 42)
- (fr + la) Édouard de Barthélemy, Diocèse ancien de Chalons-sur-Marne : histoire et monuments : suivi des cartulaires inédits de la commanderie de la Neuville-au-temple, des abbayes de Toussaints, de Monstiers et du prieuré de Vinetz, vol. I, Cavaniol, , 446 p. (lire en ligne), p. 422 (doc. 95)
- (fr + la) Académie de Besançon, Mémoires et documents inédits pour servir a l'histoire de la Franche-Comté, t. VIII, (lire en ligne), p. 146-148 (doc. 168)
- Barthélemy 1861, p. 423 (doc. 100)
- (fro) Milan Sylvanus La Du, Chartes et documents poitevins du XIIIe siècle en langue vulgaire, vol. 2, Société des archives historiques du Poitou, coll. « Archives historiques du Poitou », (présentation en ligne), chap. 57, p. 195
- E.G Léonard, « Tableau des maisons françaises du Temple et de leurs précepteurs », dans Introduction au Cartulaire manuscrit du Temple (1150-1317), constitué par le marquis d'Albon et conservé à la Bibliothèque nationale, E. Champion, , xv-259, p. 16, 96
- (en) Close rolls of the reign of Henry III preserved in the Public Record Office : A. D. 1268-1272, vol. XIV, (réimpr. 1970) (lire en ligne), p. 58Le nom du maître n'apparaît pas, uniquement celui de son prédécesseur, Ambelardus (Amblard de Vienne)
- (en + la) Michael Gervers, The Cartulary of the Knights of St. John of Jerusalem in England : Essex, Oxford University Press, (présentation en ligne), p. 46 (doc. G 77), 958
- (en + la) Henry Cole, Documents Illustrative of English History in the Thirteenth and Fourteenth Centuries : Selected from the Records of the Department of the Queen's Remembrancer of the Exchequer, (lire en ligne), p. 165
- Cole 1844, p. 179-180, lire sur Google Livres
- (la) Wilkins, « Acta contra templarios », dans Concilia Magnae Britanniae et Hiberniae, vol. 2, (lire en ligne), p. 339-340, 345
- (en) Report of the Royal Commission on Historical Manuscripts, vol. VII (lire en ligne), p. 509
- Commandeur (preceptor) des maisons du Temple en France: non datée (avant 1260 ?)[1], juillet 1261[2], août 1263[3], sept 1264[4] | Commandeur des maisons de la chevalerie du Temple en Aquitaine et visiteur général: octobre 1266[5], 1269[6] | Maître (magister) de la milice du Temple en Angleterre: juin 1269[7], 05 avril 1271[8] ; (sources indirectes), 27 avril 1303 ⇒ « quod Frater Imberto Perrot Tunc magistro milicie Templi in Anglia »[9] ; (procès et dévolution des biens), 13 mai 1309 ⇒ « Frater Imbertus dudum magister milicie Templi in Anglia... fratrem Imbertum de Pyraud magistrum Milicie Templi in Anglia » la 54e année du règne d'Henry III d'Angleterre, ce qui correspond à 1270[10]. novembre 1309 ⇒ 4e Interrogatoire : « Frater Richardus de Peitevyn...quod receptus fuit apud Dineslee...quadraginta duobus annis jam elapsis...per fratrem Himbertum Peraut tunc magnum praeceptorem in Anglia », 42 ans soit 1267, idem pour le 5e « Willielmus de la Forde » il y a 40 ans, le 8e « Thomas de Tholouse » il y a 43 ans et enfin « Alexander de Bulbecke (42e) il y a 30 ans[11]. + un dernier document daté c. 1300 (date erronée ?)[12].
- Alain Demurger, Jacques de Molay - Le crépuscule des templiers, Paris, Payot & Rivages, coll. « Biographie Payot », , 390 p. (ISBN 2-228-89628-4), p. 54 ou Jacques de Molay: le crépuscule des templiers sur Google Livres
- Amédée-Louis-Alexandre Trudon des Ormes, « Etude sur les possessions de l'ordre du Temple en Picardie », Mémoires de la société des Antiquaires de Picardie, 4e série, vol. 2, , p. 328 (doc. 32) (lire en ligne), lire en ligne sur Gallica(la) « frater Ymbertus de Perant [preceptor] domorum militie templi in Pontivo ». Cité par Demurger (Demurger 2002, p. 103).
- Louis-Georges de Bréquigny et M. de Pardessus, Table chronologique des diplômes, chartes, titres et actes imprimés, concernant l'histoire de France, t. VI, (lire en ligne), p. 434Juillet 1264: Humbert de Pairaud, commandeur des maisons de la chevalerie du Temple en France ratifie un accord entre les frères de la maison du Temple de Choisy et l'abbaye de Notre-Dame de Chambrefontaine (Cuisy).
- (la) Jules Michelet (préf. Jean Favier), Le procès des Templiers, vol. 2, Paris, Éditions du C.T.H.S, (1re éd. 1851), VI+540 (ISBN 978-2-7355-0162-5, présentation en ligne), p. 305, première édition (1851) lire en ligne sur Gallica.Interrogatoire de Jacques de Molay le 24 octobre 1307: (la) « quod XLII anni sunt elapsi quod fuit receptis apud Belnam Eduensis diocesis per fratrem Ymbertum de Parado militem, presentibus Amalrico de Ruppe », le maître du Temple ne précise pas leurs rangs mais Amaury est attesté par des documents comme commandeur de France depuis au moins mai 1265.
- « Comandere des maisons de la chevalerie dau Temple en Aquitaine et visiteres generaus des maisons d'icele meisme chevalerie en France, en Engleterre, en Alemaigne et en Provence (1266) - Magister in Aquitania et visitator generalis (1269) »[6]
- Benjamin Guérard, Cartulaire de l'église Notre-Dame de Paris, vol. II, (lire en ligne), p. 299
- Demurger 2002, p. 103
- Alain Demurger, Les Templiers, une chevalerie chrétienne au Moyen Âge, Paris, Seuil, coll. « Points Histoire », (1re éd. 2005), 664 p., poche (ISBN 978-2-7578-1122-1), p. 416
- Marion Melville, La vie des Templiers, Gallimard, coll. « NRF », , 302 p., cartonné (présentation en ligne), p. 253
- (it) Barbara Frale, L'ultima battaglia dei Templari: dal codice ombra d'obbedienza militare alla costruzione del processo per eresia, Rome, Viella, coll. « libri di Viella », , 337 p. (ISBN 88-8334-037-X), p. 13-14 & 34
- (en) Houses of Military Orders - The Temple | British History Online
- Pierre-Vincent Claverie, « Un aspect méconnu du pontificat de Grégoire X : les débuts de sa politique orientale (1271-1273) », Byzantion: revue internationale des études byzantines, Société belge d'Études byzantines, vol. 68, no 2, , p. 289 (présentation en ligne)
- L'Ordre des Templiers: petite encyclopédie. sur Google Livres, Ivy-Stevan Guiho, Éditions L'Harmattan, 2009, page 199.
- Voir la liste chronologique des maîtres de la province d'Aquitaine.
- Cartulaire de Coudrie traduit par Louis de La Boutetière, page 156 sur Gallica