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Hugues Ier d'Oisy

Hugues Ier d'Oisy (avant 1049-1110), seigneur d'Oisy et de Crèvecœur, châtelain de Cambrai.

Hugues Ier d'Oisy
Fonction
Châtelain (en)
Biographie
Décès
Mère
Adela of Cambrai (d)
Enfants
Fastré I d'Oisy (d)
Hugues II d'Oisy

Histoire

Jean, un tyran, avoué d’Arras épouse Ermengarde (ou Ermentrude), veuve de Gauthier II d'Oisy et brigue auprès de Gérard, évêque de Cambrai, l’emploi de châtelain. Le comte Baudoin chasse Jean avec ignominie. Liebert est nommé évêque de Cambrai par l'Empereur Henri, roi des Lothariens et Hugues, neveu du défunt Gauthier III, est mandé, lequel était légitime héritier de cette charge (1049)[1].

Faute d'héritiers directs, c'est Ade d'Oisy, qui hérite des titres et biens de la Maison d'Oisy pour son fils Hugues à la mort de Gauthier III d'Oisy, son frère mort en bas âge. Il aura pour tuteurs choisis par l’évêque sa tante, Adèle d'Oisy et son oncle, homme probe et brave, Anselme Ier d'Ostrevent, châtelain de Valenciennes, comte d’Ostrevent, sire de Bouchain, Ribemont, Château-Porcien et bien d'autres fiefs en Flandre, père du fameux AnselmeII de Ribemont, l’un des héros de la première croisade[2].

Châtelain de Cambrai, il est le seigneur du Cambrésis. Il augmentera ses possessions en obtenant les droits vicomtiers de la ville forte d'Arleux, qu'ils tiennent en fief de l'évêque d'Arras[3]. Il y construira le château du Forestel dès le début du XIe siècle.

Généalogie

Hugues Ier d'Oisy, châtelain de Douai, est le fils d'Ade d'Oisy et d'Hugues de Montigny, c'est le petit-fils de Wautier d'Oisy et Ermentrude de Chièvres fils de Wautier de Cambrai et N d'Oisy.

Marié en 1065 à Ade de Mons, fille de Gossuin Ier de Mons et d'Ermengarde de Chaumont et nièce de Richilde de Hainaut, comtesse de Mons.

Il a pour descendants[4] :

  • Hugues II d'Oisy (1075-1139) ;
  • Fastre Ier d'Oisy (mort après 1098), Ă©poux d'Ide d'Avesnes, père de Gossuin d'Oisy, l'Ă©ducateur de Gilles de Chin ;
  • Simon d'Oisy-Inchy[5] (mort avant 1111) ;
  • Ade d'Oisy, Ă©pouse du seigneur de Marchion ;
  • une fille, mariĂ©e Ă  Amauri de Vermandois, fils aĂ®nĂ© de Sohier de Vermandois ;
  • Simon d'Oisy.

Châtelain de Cambrai

Malgré son mariage avec une nièce de l'évêque Gérard, Ade de Mons[6], Hugues prend toujours le parti des bourgeois de Cambrai devant l'évêque. Il est systématiquement décrit par les chroniqueurs de l'évêché comme un homme mauvais et de peu de foi.

  • Dès la majoritĂ© d'Hugues, il est prĂ©sentĂ© comme un homme turbulent, fĂ©lon et ingrat. BaldĂ©ric, chroniqueur du CambrĂ©sis et contemporain d'Hugues Ier d'Oisy, nous livre une description dĂ©taillĂ©e des agissements de ce châtelain de Cambrai particulièrement turbulent :
    • Il a pour tuteur un homme rĂ©putĂ© pour sa sagesse et son discernement, Anselme de Valenciennes, mais dès l'approche de sa majoritĂ©, il se rĂ©vèle difficile et incontrĂ´lable. MalgrĂ© cela, il pilla les biens de son oncle LiĂ©bert sans mĂ©nagement et mis en coupe rĂ©glĂ©e ses possessions. ChassĂ© de ses repaires successifs, il est alors excommuniĂ©. TombĂ© amoureux d'Ade de Mons, il fait amende honorable auprès de son oncle[7] le temps d'obtenir sa main, en 1065, puis recommence dès 1066 ses rapines, avec pour consĂ©quence immĂ©diate d'ĂŞtre dĂ©chu de la châtellenie de Cambrai. En 1070, retirĂ© sur ses terres d'Oisy, il enlève et humilie le prĂ©lat après avoir assassinĂ© son prĂ©vĂ´t de ses mains[8].
    • Le comte de Flandre, son beau-frère, se rĂ©sout alors Ă  libĂ©rer l'Ă©vĂŞque. Liebert, jusque-lĂ  dĂ©crit comme misĂ©ricordieux, chasse et contraint Ă  l'exil Hugues qui ne reviendra sur ses terres qu'en 1076, après la mort du prĂ©lat[9] - [10].
    • GĂ©rard II, successeur de Liebert, vit le retour d'Hugues Ă  la châtellenie mais lui en refusa le profit. Cela ne tarda pas Ă  provoquer des reprĂ©sailles de la part d'Hugues qui pille les revenus de l'Ă©vĂŞchĂ© dans l'Arrageois. La rĂ©ponse ne se fit pas attendre : Hugues est pourchassĂ© Ă  nouveau par le comte de Flandre et se rĂ©fugie en Angleterre en 1080[11]. Son frère, Gauthier de Montigny, châtelain de Douai, y possède des fiefs dans le Surrey, Somerset et Devon[12].
    • De nouveau de retour Ă  la mort de GĂ©rard II en 1092, Hugues poursuivra de manière plus prudente ses exactions. MĂŞme dĂ©chu de son titre et des profits de la châtellenie de Cambrai, il reste un puissant seigneurs pourvu de bons capitaines, parents ou alliĂ©s. L'Ă©vĂŞque Manassès, dans une lettre de , l'appelle Illustre Chevalier, son Baron[13]. En 1096, il est Ă  la tĂŞte de la noblesse au tournoi d'Anchin.
    • MalgrĂ© tout, il n'obtiendra plus la châtellenie qui fut tenue par Godefroy de Ribemont en 1105 puis par Robert, comte de Flandre, en 1107 jusqu'Ă  sa mort en 1110.
  • Les chroniques de BaldĂ©ric ne mentionnent que les diffĂ©rends survenus entre Hugues d’Oisy et l’évĂŞque de Cambrai, mais les mauvais penchants du seigneur d’Oisy ne se limitèrent pas Ă  l’usurpation des biens ecclĂ©siastiques. Il faisait en outre piller par ses adhĂ©rents ce qui Ă©tait Ă  sa convenance dans les censes et villages, obligeant le soir les moines de Saint-Aubert de recevoir dans leur enclos le butin qu’il avait enlevĂ© dans le jour. Il n’y avait pour eux de fĂŞte que le jour oĂą il avait trouvĂ© un riche prieur venant de tenir siège de rentes ou bien quelque marchand gantois qui conduisait sur ses mules des toiles ou draperies flamandes. Quelquefois par grâce spĂ©ciale, il Ă©tait loisible au marchand gantois de racheter ses denrĂ©es Ă  prix d’or et Ă  beaux deniers comptants. Ă€ l’aide de ce nĂ©goce « Messire d’Oisy et ses gens d’armes estoient gouvernĂ©s et estoffĂ©s comme princes et quand ils se mettoient sur la voie, tout le pays trembloient en sa prĂ©sence »
  • En 1092, il Ă©lève un château Ă  Sauchy. Les chroniques en font un repaire de brigands.
  • Le Château dĂ©truit par Liebert se releva bientĂ´t aussi fier qu’auparavant et l’évĂŞque Gaucher, dans sa grande expĂ©dition qu’il fit en 1095 contre les châteaux du pays, ce qui lui valut la sympathie des CambrĂ©siens, retrouva le fort d’Oisy debout et oppresseur comme avant sa ruine. « Il fit assailli, dit Jean du Chastiel, le château d’Oisy, qui estoit très fort de murs, le print et le rasa tout par terre, car moult dommage Ă©tait au Pays[15]. »

Notes et références

  1. D'après Le Carpentier.
  2. Chroniques de Balderic, chapitre 60.
  3. Statistique Géographique de l’Arrondissement de Douai, F. Brassart.
  4. D'après Comte & Châtelains de Cambrai de Etienne Pattou, 2007.
  5. Tige de la maison d'Oisy dont sont tirés Hugues, Gauthier et Gérard, abbé d'Honnecourt.
  6. Nièce de Richilde, comtesse de Hainaut.
  7. Le cameracum christianum cite la date du , à laquelle Hugues d’Oisy prêta serment à l’évêque Liebert à l’issue d’une messe solennelle, et donna seize otages.
  8. Chroniques de Balderic, chapitre 66.
  9. Liebert sera canonisé sous le nom de saint Liebert.
  10. Chroniques de Balderic, chapitre 70.
  11. Abbé Dupont, Histoire de Cambrai, partie 1.
  12. Domesday, 1086.
  13. Alors que Watier, cousin de Sohier de Vermandois (dont le fils aîné est marié à la fille d'Hugues), possède le titre de comte de Cambrai et les revenus qui vont avec.
  14. « Chroniques de Jean Duchastiel Â», no 672 du Bulletin archĂ©ologique de l’Arrondissement de Cambrai, par A. Bruyelle, MĂ©moire de la SociĂ©tĂ© d’émulation de Cambrai, annĂ©e 1869, page 306.
  15. Adam Gelicq, Chroniques de Cambrai.
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