Homme de Tollund
L'homme de Tollund est le cadavre naturellement momifié d'un homme mort entre 375 et 210 av. J.-C., découvert le 8 mai 1950 au Danemark dans la tourbière de Tollund[1].
Homme de Tollund | ||
Visage de l'Homme de Tollund. | ||
Localisation | ||
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Pays | Danemark | |
Coordonnées | 56° 09′ 52″ nord, 9° 23′ 34″ est | |
GĂ©olocalisation sur la carte : Danemark
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Description
L'homme de Tollund est un cadavre naturellement momifié retrouvé le 8 mai 1950 au Danemark, dans la tourbière de Tollund. Son parfait état de conservation a tout d'abord fait croire à une mise à mort récente, car le corps avait encore, au cou, la corde avec laquelle il avait été pendu.
On a néanmoins pu déterminer, grâce à l'analyse de pollens, que l'homme de Tollund avait vécu au IVe siècle av. J.-C. (vers -350). Il appartenait vraisemblablement à un peuple germanique. Les doigts de l'homme étaient intacts et suggèrent qu'il ne pratiquait pas de travail manuel et qu'il occupait un haut rang social. La corde de cuir qu'il avait autour du cou ainsi que d'autres détails, comme la présence dans son estomac de céréales et d'herbes putréfiées pouvant indiquer une forme primitive de sédation, laissent supposer qu'il serait mort à la suite d'un jugement[2]. Il était alors âgé de 30 à 40 ans.
En 2021, des analyses de son intestin ont montré que son dernier repas était un porridge constitué d'orge, de Persicaria lapathifolia, de lin et de quelques autres graines. Si l'orge est un élément commun de l'alimentation de cette époque, les autres graines pourraient suggérer un repas spécial, peut-être lié à un rituel[3].
La présence de cet homme, avec de nombreux autres cadavres, de femmes, d’hommes et d’animaux, retrouvés dans les tourbières environnantes, a poussé de nombreux chercheurs à s'interroger. Certains évoquent un culte sacrificiel dédié aux dieux de la fertilité/fécondité, tandis qu'une étude, menée en Irlande à partir de 2003, (National Museum of Ireland's Bog bodies Research Project) sur le même type de cadavres, a proposé de voir dans ces morts la trace de rituels de royauté. Les morts étaient en présence d'objets, semble-t-il, utilisés à l'occasion de l'intronisation d'un nouveau roi et les corps auraient été déposés dans des zones marquant la frontière du domaine royal[4]. L'historien romain Tacite évoque les sacrifices humains pratiqués lors de la cérémonie du renouveau printanier, les associant à des motivations religieuses.
Les restes de l'homme de Tollund se trouvent aujourd'hui au musée de Silkeborg dans le Jutland.
Galerie
- Visage de l'Homme de Tollund.
- Autre vue du visage de l'Homme de Tollund.
- L'Homme de Tollund conservé au musée de Silkeborg.
Annexes
Notes et références
- http://www.tollundman.dk/et-lig-dukker-op.asp
- Douglass W. Bailey, « The Invention of DeathThe Buried Soul: How Humans Invented Death. By Tim Taylor. London: Fourth Estate, 2002. », Current Anthropology, vol. 46, no 5,‎ , p. 840–841 (ISSN 0011-3204 et 1537-5382, DOI 10.1086/497659, lire en ligne, consulté le )
- Emeline Férard, « Des analyses révèlent le dernier repas de l'homme de Tollund pendu il y a 2400 ans », sur Geo.fr, (consulté le )
- (en) « Kingship and Sacrifice », National Museum of Ireland.
Articles connexes
Bibliographie
- Peter Vilhelm Glob (trad. Éric Eydoux), Les hommes des tourbières [« Mosefolket jernalderens mennesker bevaret i 2000 år »], Paris, Fayard, coll. « Résurrection du passé », , 151 p. (présentation en ligne)
- Émeline Férard, Des analyses révèlent le dernier repas de l'homme de Tollund pendu il y a 2400 ans, Geo, 23 juillet 2021, en ligne.
Liens externes
- Site du musée de Silkeborg
- L'homme de Tollund a inspiré une œuvre au plasticien belge Serge Vandercam (voir en ligne).
- Tollund est aussi une chorégraphie de Michèle Noiret, avec une scénographie de Serge Vandercam, Botanique (Bruxelles), 1994. Voir en ligne.