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Histoires de la quatrième dimension

Histoires de la quatrième dimension est le vingt-et-unième tome, et le neuvième volume de la deuxième série, de La Grande Anthologie de la science-fiction, paru en 1983 (ISBN 2-253-03295-6).

Histoires de la quatrième dimension
Image illustrative de l’article Histoires de la quatrième dimension
Les 36 volumes de la Grande Anthologie de la science-fiction.

Préface Gérard Klein
Genre Anthologie
Science-fiction
Éditeur Le Livre de poche
Collection La Grande Anthologie de la science-fiction no 3783
Lieu de parution Paris
Date de parution 1983
Type de média Livre papier
Couverture Philippe Adamov
Nombre de pages 416
ISBN 2-253-03295-6
Chronologie

Préfacé par Gérard Klein, l'ouvrage réunit quatorze nouvelles publiées entre 1941 et 1972.

La page de couverture, réalisée par Philippe Adamov, montre un astronaute englué dans un espace-temps en train de se disloquer.

Publication

Extrait de la préface

« Au fond, la quatrième dimension est un tiroir commode où ranger les possibles surnuméraires et même les impossibles encombrants. (…) Dans une société pragmatique, utilitariste, machiniste et bourgeoise, la quatrième dimension transgresse le sens commun, les capacités « raisonnables » de l’imagination. Donc elle irrite, mais en même temps elle fascine ceux qui étouffent dans le réseau des conventions sociales, et qui revendiquent l’accès à l’imaginaire, à l’ineffable, voire à l’incompréhensible. D’un autre côté, dans des nations coloniales, impérialistes, elle ouvre comme un nouveau champ aux conquêtes de la raison. Comme les géométries non euclidiennes avec lesquelles elle est souvent confondue, et comme plus tard les transfinis inventés par Cantor, elle dévoile des continents inconnus, des continents de la pensée, d'abord abstraits, mais que l'on finira bien par explorer et conquérir physiquement si les ingénieurs, ces soldats de l'industrie, parviennent à suivre les géomètres, ces cartographes de l'invisible. Et quelques anticléricaux impénitents doivent même se dire en jubilant secrètement qu'avec la quatrième dimension on va pouvoir empiéter sur le domaine réservé de Dieu et quadriller rationnellement ses friches. (...) »

— Extrait du début de la préface (p. 5, p. 6)

Nouvelles

La Petite Pyramide bleue

  • Titre en anglais : The Shape of Things.
  • Nouvelle Ă©crite en 1948 par Ray Bradbury, trad. de l’anglais par Jane Fillion, initialement parue dans Thrilling Wonder Stories, .
  • Auparavant publiĂ©e en 1970 dans le recueil Je chante le corps Ă©lectrique et titrĂ©e L'Enfant de demain.
  • RĂ©sumĂ© : Polly et Peter sont heureux, ils vont avoir un enfant. Grâce Ă  la machine Ă  accoucher, Polly met au monde son enfant. HĂ©las, celui-ci s'avère très « spĂ©cial » : il est nĂ© dans une autre dimension. Pour un humain habituĂ© Ă  une gĂ©omĂ©trie euclidienne, l'enfant ressemble approximativement Ă  une petite pyramide bleue… Polly et Peter sont totalement dĂ©semparĂ©s : cette chose est-elle leur enfant ? Les jours, les semaines passent. Ils s'habituent Ă  cet enfant, qu'ils aiment profondĂ©ment. Lorsqu'un scientifique leur fait une proposition incroyable, ils n'hĂ©sitent pas et donnent leur accord : pour l'amour de leur enfant, tout seul dans cette situation bizarre, ils vont eux aussi changer de dimension et vivre dans la mĂŞme dimension que celle de leur enfant, que l'on ne peut pas changer ou transformer pour le mettre Ă  notre dimension. Et c'est ainsi que Polly et Peter deviennent un Rectangle et un Hexagone blancs.

Tout smouales Ă©taient les Borogoves

Les Habitants de Nulle Part

  • Titre en anglais : No Place Like Where.
  • Nouvelle Ă©crite en 1964 par Robert M. Green [1], trad. de l’anglais par Pierre Billon, initialement parue dans The Magazine of Fantasy & Science Fiction n°166, .
  • RĂ©sumĂ© : John Jackson habite Ă  l'appartement 15-A, Ă  l'immeuble du 55 Watkins Avenue. Un soir, quand il rentre Ă  la maison, il dĂ©couvre dans cet appartement une petite fille, qu'il n'a jamais vue. Qui est-elle ? Pourquoi affirme-t-elle habiter dans cet appartement ? Après enquĂŞte, il apparaĂ®t que deux mondes parallèles existent, et que la petite fille provient de l'univers parallèle…

La Maison biscornue

Quelle apocalypse ?

  • Titre en anglais : What Rough Beast?.
  • Nouvelle Ă©crite en 1959 par Damon Knight, trad. de l’anglais par Michel Deutsch, initialement parue dans The Magazine of Fantasy & Science Fiction n°93, .
  • RĂ©sumĂ© : MichaĂ«l Kronski a une facultĂ© peu commune, celle de pouvoir toucher des mondes parallèles avec son esprit. D'ailleurs, il vient d'un monde parallèle, ou plutĂ´t d'autres mondes parallèles. Et il est capable de « changer des morceaux du monde », en prenant et important tel ou tel Ă©lĂ©ment de tel ou tel monde parallèle. Il a apportĂ© du bonheur Ă  beaucoup de gens. Mais toute mĂ©daille a son revers : parfois, ses actions ont crĂ©Ă© des drames, des explosions, des morts. Involontaires, certes, mais rĂ©els. Comme aussi quand il a tuĂ© JĂ©sus Christ, deux mille ans plus tĂ´t, sur un autre monde. Alors, quand son action est trop nĂ©faste sur un monde, il le quitte vers un autre monde, en espĂ©rant que la fois prochaine, il rĂ©ussira mieux…

Le Trou dans le coin

  • Titre en anglais : The Hole on the Corner.
  • Nouvelle Ă©crite en 1967 par R. A. Lafferty, trad. de l’anglais par Jacques Polanis, initialement parue dans Orbit no 2, 1967.
  • RĂ©sumĂ© : Il existe plusieurs hommes qui s'appellent Homer Hoose, et chacun d'eux rencontre parfois son double, ou RĂ©gina, sa femme-double, ou sa fille-double…

L'État de l'art

  • Titre en anglais : State of the Art.
  • Nouvelle Ă©crite en 1974 par Barry N. Malzberg, trad. de l’anglais par Michel Lederer, initialement parue dans New Dimensions IV, 1974.
  • RĂ©sumĂ© : Dans un lieu improbable (un bistro parisien), plusieurs Ă©crivains se rencontrent et discutent entre eux : DostoĂŻevski, Shakespeare, Gertrude Stein, une dĂ©nommĂ©e Alice, le narrateur. Sont-ce de vraies personnes rĂ©incarnĂ©es, un rĂŞve, un miracle, des poupĂ©es / des marionnettes ? Nul ne le sait.

« Franz Kafka » de Jorge Luis Borges

  • Titre en anglais : « Franz Kafka » by Jorge Luis Borges.
  • Nouvelle Ă©crite en 1971 par Alvin Greenberg [2], trad. de l’anglais par Frank Straschitz, initialement parue dans The Year's Best Science Fiction, n°4-1971.
  • RĂ©sumĂ© : Jorge Luis Borges s'est rendu il y a longtemps dans une zone mystĂ©rieuse d'AmĂ©rique du sud ; il a ramenĂ© un journal de ce voyage. Dans ce journal figure un signe graphique bizarre, qui ressemble Ă  un lambda grec ( λ ). Seules quelques personnes qui ont parcouru ce journal peuvent ĂŞtre Ă©tonnĂ©es de dĂ©couvrir l'Ă©mergence progressive de ce signe, d'abord Ă©pisodiquement, puis de plus en plus frĂ©quemment, sur des objets usuels ou dans la vie de tous les jours.

Le Pouvoir de la phrase

  • Titre en anglais : The Power of the Sentence.
  • Nouvelle Ă©crite en 1971 par David M. Locke [3], trad. de l’anglais par Arlette Rosenblum, initialement parue dans The Magazine of Fantasy & Science Fiction n°239, .
  • RĂ©sumĂ© : Le tout dĂ©but de la nouvelle, comme sa fin, sont racontĂ©s par un Ă©tudiant qui a assistĂ© Ă  un Ă©trange phĂ©nomène durant le cours de littĂ©rature anglaise. Il a enregistrĂ© sur magnĂ©tophone ce cours, qu'il trouve Ă©trange. Le lecteur de la nouvelle Ă©coute donc cet enregistrement. Au dĂ©but, le professeur Gareth explique Ă  ses Ă©tudiants comment se construit une phrase en langue anglaise. Il donne des exemples de phrases très courtes (sujet-verbe), courtes (sujet-verbe-complĂ©ment), lĂ©gèrement Ă©tendues, Ă©tendues, enfin très Ă©tendues. NĂ©anmoins, au fil de ses explications, on dĂ©couvre qu'une « entitĂ© », qui s'appelle Gar-Eth, prononce des phrases, noyĂ©es dans le discours du professeur. Les phrases provenant de l'entitĂ© suivent les explications de l'enseignant : phrases très courtes, puis courtes, puis Ă©tendues. Or une deuxième entitĂ©, Eth-Gar, se manifeste dans le discours du professeur, et cette entitĂ©, par d'autres phrases, rĂ©pond Ă  la première entitĂ©. On dĂ©couvre que ces deux entitĂ©s sont opposĂ©es l'une Ă  l'autre. Le professeur ne se rend compte de rien, et justifie par la grammaire anglaise les exemples qu'il donne et qui forment la conversation entre les deux entitĂ©s. Cette conversation prend de plus en plus d'ampleur, jusqu'au moment oĂą le discours de l'enseignant disparaĂ®t et est entièrement remplacĂ© par la conversation entre les deux entitĂ©s. L'entitĂ© Gar-Eth est « une pensĂ©e libre de toute contrainte qui veut s'affranchir de son vecteur physique », tandis que l'entitĂ© Eth-Gar cherche Ă  l'empĂŞcher de prendre son indĂ©pendance : la pensĂ©e n'est pas libre, elle est soumise Ă  des contraintes, et notamment Ă  l'esprit conscient de l'humain qui la crĂ©e et la contrĂ´le. Une lutte a lieu entre les deux entitĂ©s : on nous annonce la victoire de Eth-Gar sur Gar-Eth (le contrĂ´le de l'intelligence sur la libertĂ© absolue). Le narrateur reprend son rĂ©cit. La lutte entre les deux entitĂ©s a tuĂ© le professeur, dont le cerveau est transmis Ă  un mĂ©decin lĂ©giste afin qu'il dĂ©termine la cause du dĂ©cès. La nouvelle se termine ainsi :

« En tout cas il a gardé une portion de la tumeur et il essaie de la cultiver dans son laboratoire. Il l'a mise dans un bouillon de culture spécial et pense qu'il pourra la conserver vivante. La faire se développer. Je me demande si c'est sage. »

Delenda est

Par-delà l’océan

  • Titre en anglais : Sail On! Sail On!
  • Nouvelle Ă©crite en 1952 par Philip JosĂ© Farmer, trad. de l’anglais (USA) par Martine Renn, initialement parue dans Startling Stories vol.28 n°2, .
  • RĂ©sumĂ© : Dans une Terre parallèle, des Espagnols, au XVIe siècle, naviguent vers l'Ouest, vers le Nouveau monde. Ils sont Ă©quipĂ©s d'une radio, qui leur donne des nouvelles de l'Europe : Savonarole Ă  Florence, la guerre entre Turcs et Autrichiens, etc. Ă€ propos de la radio, tout le monde sait comment elle fonctionne : c'est grâce aux ChĂ©rubims du bon Dieu ; ces anges transmettent la voix humaine grâce Ă  leurs ailes, tout simplement. Lorsque les navires arrivent près du terme de leur voyage, ils ne trouvent pas l'AmĂ©rique, mais l'abĂ®me : hĂ©las pour eux, au bout de l'ocĂ©an atlantique, il n'y a pas de terre, mais le dĂ©versement de l'ocĂ©an dans l'AbĂ®me du vide spatial, puisque la Terre est plate…

L'Homme qui apparut

La FĂ©e interurbaine

  • Titre en anglais : Interurban Queen.
  • Nouvelle uchronique Ă©crite en 1970 par R. A. Lafferty, trad. de l’anglais (USA) par Michel Lederer, initialement parue dans Orbit n°8, 1970.

Weihnachtabend

  • Titre en anglais : Weihnachtabend (en français : « Nuit de NoĂ«l »).
  • Nouvelle Ă©crite en 1972 par Keith Roberts, trad. de l’anglais par Michel Lederer, initialement parue dans New Worlds Quaterly n°4, .
  • RĂ©sumĂ© : Dans un monde oĂą les Nazis ont gagnĂ© la Bataille d'Angleterre, Richard Mainwaring a rĂ©ussi Ă  « percer » dans l'administration britannique. Il est attachĂ© de presse d'un ministre, dont on ne connaĂ®tra ni le nom ni la fonction, et est invitĂ© par ce ministre dans le somptueux manoir de Wilton afin de fĂŞter NoĂ«l. Une jeune femme l'accompagne, Diane Hunter, dont il tombe amoureux. Mais il ignore que cette jeune femme fait partie de la RĂ©sistance intĂ©rieure anglaise ; et elle place un livre de propagande sur la table de Mainwaring. Celui-ci, dĂ©couvrant le livre, le lit page après page, envoyant chaque page lue dans le feu de cheminĂ©e. La soirĂ©e de NoĂ«l a lieu ; les enfants, Ă  qui les nazis veulent apprendre le courage, doivent faire plusieurs centaines de mètres dans l'obscuritĂ© et le froid ; Mainwaring et Diane se sentent mal Ă  l'aise par cette pratique paĂŻenne et bien peu chrĂ©tienne. Le lendemain de NoĂ«l, Mainwaring est Ă©tonnĂ© de ne pas voir Diane, avec laquelle il passĂ© la nuit : oĂą est-elle ? Faisant une « enquĂŞte » rapide, il ne tarde pas Ă  apprendre qu'elle a Ă©tĂ© emmenĂ©e par la Gestapo en raison de son engagement subversif. Mainwaring va voir le ministre, qui lui rĂ©pond qu'en effet la jeune femme a Ă©tĂ© arrĂŞtĂ©e et sera probablement exĂ©cutĂ©e. Une femme qui meurt, est-ce si important ? Il y en a tant ! Il lui dit aussi qu'il est heureux d'avoir constatĂ© que Mainwaring, qui Ă©tait surveillĂ©, avait dĂ©truit toutes les pages du livre. Mais l'homme politique ignore que Mainwaring est tombĂ© amoureux de Diane, et qu'il a Ă©tĂ© convaincu par les thèses du livre subversif. Richard sort un Luger de son attachĂ©-case et tue le ministre. Il s'enfuit et se rĂ©fugie sur le toit du manoir, prĂŞt Ă  rĂ©sister jusqu'Ă  son dernier souffle.

Notes et références

  1. Cet auteur, très peu connu, a, selon le chapitre Notices biographiques en fin d'ouvrage (p. 408), publié quelques nouvelles entre 1964 et 1967.
  2. Il n'existe que très peu de renseignements sur cet auteur, qui a très peu écrit en science-fiction.
  3. Il n'existe que très peu de renseignements sur cet auteur, qui a peu écrit en science-fiction.

Liens externes

La Grande Anthologie de la science-fiction
précédé de
Histoires divines
Histoires de la quatrième dimension suivi de
Histoires d'immortels
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