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Hippolyte Tampucci

Hippolyte Nicolas Tampucci (1802-1889) est un poète français d'origine italienne. Son père, Dominique Tampucci, d'une famille d'immigrés napolitains, était garçon de classe et préparateur des cours de chimie au collège Charlemagne à Paris, collège où il est né.

Hippolyte Tampucci
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Nom de naissance Hippolyte Nicolas Tampucci
Naissance
Ancien 9e arrondissement de Paris
Décès
Paris 5e
Activité principale
Auteur
Langue d’écriture français
Mouvement socialisme

Biographie

Hippolyte Tampucci est né le à Paris (Seine). Il exerce d'abord, pour vivre, le métier de cordonnier, tout en achevant ses études en autodidacte au collège Charlemagne. Le soir, il enseigne à de petits groupes d'ouvriers républicains ce qu'il a appris dans la journée. À 17 ans, il entre à la Préfecture de la Marne où il deviendra chef de bureau, jusqu'en 1850, date à laquelle il sera limogé pour des raisons politiques, essentiellement en raison de son engagement, celui du socialisme républicain. Il frôle l'exécution le .

À partir de 1833, il est rédacteur dans un journal révolutionnaire, Le Grapilleur. Ses écrits, comme ses poèmes, lui valent dès lors les foudres du pouvoir.

Il se marie à Reims en 1838 avec Jeanne Rondet[1] : son unique fils, Stanislas Michel Tampucci, né à Châlons-sur-Marne en 1841[2], s'installera dans le Dauphiné, à Vienne ; il donnera le jour à une fille qui mettra au monde un autre futur écrivain : Lucien Rebatet. On trouve Tampucci installé à Rennes ainsi que son fils dans les années 1870[3].

Au cours de sa vie, Tampucci a noué des amitiés durables avec d'autres poètes de son époque, comme Gérard de Nerval, et avec le chansonnier Pierre-Jean de Béranger ; il eut aussi des relations avec Victor Hugo, Victor-Émile Michelet, Alphonse de Lamartine et Théophile Gautier.

Tampucci meurt dans le 5e arrondissement de Paris le [4].

Bibliographie sélective

  • Épitre Ă  M. GĂ©rard, auteur des ÉlĂ©gies nationales, Paris, Les libraires du Palais-Royal, (lire en ligne)
  • Ou la mort, ou la libertĂ© ! Chant national. Le Cuirassier mourant, ballade, Paris, les marchands de nouveautĂ©s, 1830
  • PoĂ©sies d'Hippolyte Tampucci, garçon de classe au collège Charlemagne, Paris, Impr. de Casimir, (lire en ligne)
  • PoĂ©sies d'Hippolyte Tampucci, nouvelle Ă©dition augmentĂ©e de poĂ©sies nouvelles, Paris, Paulin, 1833
  • RĂ©veil du poète - Reims : Cordier, 1838
  • Un mot sur l'Industriel, lettre Ă  M. Bonvalot – Constantine, poème, par Hippolyte Tampucci, Reims, Cordier, (lire en ligne)
  • Le DĂ©vouement, dithyrambe. Les Deux mères, Châlons : impr. de Boniez, 1840
  • PoĂ©sies, 1843, Impr. de Boniez-Lambert, 1843
  • La Mort de M. Houzeau-Muiron, dĂ©putĂ© de la Marne (S.l.) : Impr. de T.-J. Martin, (s. d.) rĂ©digĂ©
  • Lettres champenoises, Sainte-Menehould : PoignĂ©e-Darnauld, 1845
  • Aux Habitants... de la Marne, - Châlons : Impr. de Boniez-Lambert, (s. d., mais vers 1849)
  • Quelques fleurs pour une couronne : poĂ©sies anciennes et nouvelles, Paris, Garnier frères, (lire en ligne)
  • De l'Organisation de la charitĂ© sociale, Paris : P. Dupont, 1853
  • Les Chercheurs d'or au XIXe siècle, dithyrambe, Paris : les principaux libraires, 1856
  • Ă€ M. Villemain, lettre sur les concours de l'AcadĂ©mie française. La Guerre d'Orient. Souvenir de BĂ©ranger, Paris, Les principaux libraires, (lire en ligne)
  • Italie et France, ou la Pâques de 185, Paris : impr. de Michels-CarrĂ©, 1859
  • A, e, i, o, u, ou les Rimes françaises classĂ©es d'après leur ordre naturel de sons ou voyelles et divisĂ©es en masculines et fĂ©minines, prĂ©cĂ©dĂ©es d'un traitĂ© nouveau de versification - Ă©dition Charlemagne (Ă  compte d'auteur), 1864
  • A, E, I, O, U, manuel-dictionnaire des rimes françaises classĂ©es d'après leur ordre naturel de sons ou voyelles, et divisĂ©es en masculines & fĂ©minines; prĂ©cĂ©dĂ©es d'un traitĂ© nouveau de versification, Paris, E. Thorin, 1866
  • Ă€ un laboureur - [S.l. : s.n., s.d.], Ă©crit Ă  Rennes,
  • État des services civiques et littĂ©raires [de Hippolyte Tampucci, Ă©tabli par celui-ci dans le but de trouver un Ă©diteur]. - (S.l., 1877.)
  • L'Encouragement au bien, Paris : impr. de Duval, (s. d.) rĂ©digĂ© le
  • Le . Laissez passer la RĂ©publique... Ă  F.-V. Raspail, Paris : impr. de Duval, 1879

Bibliographie

  • Georges Boussinesq et Gustave Laurent, Histoire de Reims depuis les origines jusqu'Ă  nos jours, t. II, 2e partie
  • Alphonse Viollet, Les poètes du peuple au XIXe siècle, 1846, p. 160 sqq [lire en ligne]

Sur Hippolyte Tampucci

  • Le ,procès de presse : « Hippolyte Tampucci comparait en tant que rĂ©dacteur en chef du Grapilleur devant la Cour d'Assise de la Seine, après trois mois de prison prĂ©ventive, comme prĂ©venu du dĂ©lit d'offense envers la personne du roi des français, dĂ©lit rĂ©sultant d'une brochure « les Chants Populaires » contenant plusieurs pièces de vers... La Cour a ordonnĂ© la destruction de l'Ă©crit »[5].
  • PubliĂ© le , Tampucci avait Ă©crit dans le numĂ©ro spĂ©cial de lancement : « Les cĹ“urs gĂ©nĂ©reux nÂ’ont qu'Â’un moyen de rĂ©pondre Ă  l'appel des masses. Ce moyen, c'est la publicitĂ©. Sans elle, au point oĂą est parvenue la civilisation, il n'existe aucune garantie, tant pour les particuliers que pour les gouvernements. Car le temps est passĂ© du bon plaisir et des coups d’État ; la force de l'administration rĂ©side tout entière dans la confiance et le concours des administrâes. Trop de voiles s'interposent entre ces derniers et leurs reprĂ©sentants ; il faut que des moyens prompts et sĂ»rs de communication les mettent en rapport les uns avec les autres ».
  • PubliĂ© le , Tampucci, pour amĂ©liorer la condition prolĂ©tarienne, prĂ©conisait trois moyens : le dĂ©veloppement de l'instruction, l'augmentation des salaires, l'association. Il se dĂ©clarait Ă©galement partisan de l'Ă©galitĂ© complète des droits entre l'homme et la femme. Le , il se rĂ©jouissait du succès remportĂ© Ă  Reims par les Ă©coles mutuelles, mais il rĂ©clamait que les femmes en puissent suivre les cours comme il en Ă©tait de « l'association pour l'Ă©ducation du peuple qui existe Ă  Paris ». Il souhaitait Ă©galement que l'on ouvre davantage de cours d'adultes. Au moment des Ă©lections lĂ©gislatives de 1834, il rĂ©clama pour Reims « un dĂ©putĂ© ferme et consciencieux qui plaide Ă  la tribune la cause des travailleurs [...] qui indique les moyens Ă  employer pour faire cesser la lutte du maĂ®tre et de l'ouvrier [...] qui demande pour ce dernier non des supplices et des cachots, mais du pain et de l'instruction... ».
  • PubliĂ© le , Tampucci, qui avait combattu avec virulence l'action du gouvernement de Louis-Philippe dans son ensemble, avait reproduit, le , un article du Populaire de Cabet qui s'en prenait « aux hommes du » qui dĂ©truisaient la libertĂ© de la tribune, celle de la presse, dĂ©sarmaient et licenciaient les gardes nationales et adoptaient la mĂŞme politique Ă©trangère que Louis XVIII et Villèle, « prĂ©fĂ©rant la guerre contre l'Espagne Ă  la guerre sur le Rhin ». Le , il Ă©crivait : « Voici le jour des rĂ©jouissances publiques, voici l'instant de dĂ©ployer le drapeau qui a protĂ©gĂ© si puissamment la Pologne, l'Italie... et surtout les États du Pape ».
  • Ernest Levisse parle ainsi de lui dans ses souvenirs de 1848 : « ...un ouvrier relieur et poète qui habitait un des toits de la Place Royale. Il s'appelait Hippolyte Tampucci ; sa longue barbe Ă©tait blanche, et sa moustache jaunissait au bord de la lèvre par l'usage de la cigarette. Il rĂ©citait très bien ses mĂ©diocres vers, parmi lesquels un poème adressĂ© par lui Ă  Victor Hugo, et il chantait des chants rĂ©volutionnaires... Il disait de grands mots, faisait des gestes vastes, et ses yeux s'attendrissaient ; sa femme le regardait orgueilleusement. J'aimais ce relieur poète, en blouse blanche sous bĂ©ret rouge, qui personnifiat pour moi l'idĂ©aliste ouvrier de 1848... »[6].
  • Le , Tampucci, qui est alors chef de bureau Ă  la prĂ©fecture de la Marne, Ă  Châlons, Ă©crivait dans Le Journal de la Marne, journal dĂ©mocrate-socialiste : « Faites tous vos efforts pour effacer les tristes souvenirs de 1793. ». Le , il dĂ©missionne du « ComitĂ© rĂ©publicain » qui regroupait surtout des bourgeois dĂ©mocrates, et après avoir rĂ©digĂ© le programme d'un nouveau parti (suffrage universel, garantie des diffĂ©rentes libertĂ©s, institution du jury, substitution de lÂ’association au salariat), il se prĂ©pare aux Ă©lections du Ă  la Constituante, appuyĂ© par le « club des Amis du Peuple » de Châlons-sur-Marne et par le « ComitĂ© Ă©lectoral de la DĂ©mocratie rĂ©moise ». Il n'obtient qu'un nombre infime de voix.
  • Le : « Nous apprenons avec peine que le Grappilleur, journal de Reims et de la Marne, a cessĂ© de paraĂ®tre. Son rĂ©dacteur en chef et gĂ©rant, M. Hyppolite Tampucci, avait fait prendre Ă  cette feuille un essor digne de plus de succès. La cause du prolĂ©tariat, vient de perdre un organe dĂ©vouĂ©, un dĂ©fenseur dont le talent, pour briller d'un plus grand Ă©clat ne demandait qu'un théâtre plus Ă©levĂ©. Nous avons remarquĂ© dans ce journal, des articles du plus grand mĂ©rite, sur les dissensions qui ont eu lieu dernièrement entre les maĂ®tres et ouvriers fileurs de Reims, et sur l'Ă©mancipation du prolĂ©taire et de la femme. Nous reproduirons ces derniers pour mettre les lecteurs Ă  mĂŞme dÂ’en juger. Voici un extrait du discours en forme d'adieu que M. Tampucci adresse Ă  ses abonnĂ©s, dans son numĂ©ro du , qu'il annonce devoir ĂŞtre le dernier... »[7].
  • Le , Tampucci dĂ©pose une demande de naturalisation française[8].
  • Le , Tampucci est limogĂ© de ses fonctions Ă  la PrĂ©fecture de la Marne Ă  cause de ses opinions rĂ©publicaines. Il revient Ă  Paris[9].
  • Le , Tampucci effectue plusieurs recours, mais finalement, on lui oppose toujours un refus de pension[10].
  • Le , fin de non recevoir pour son ultime recours en versement de pension. Pierre-Jean de BĂ©ranger Ă©crit Ă  Pierre-Antoine Lebrun : « ... Hippolyte Tampucci, que vous avez reçu avec beaucoup de bienveillance, est digne de tout l'intĂ©rĂŞt des gens de cĹ“ur. Il a les certificats les plus honorables, sans compter celui que je pourrais lui dĂ©livrer, moi qui le connais depuis vingt ans. DestituĂ© d'une place qu'il occupait dans l'Aube, malgrĂ© l'appui du PrĂ©fet, il vĂ©gète Ă  Paris pour nourrir une femme et deux enfants. Savez-vous jusqu'oĂą ce digne homme est descendu ? Il s'est rappelĂ© son mĂ©tier d'enfance et s'est remis Ă  coudre des bottes. Tout travail lui est bon ; aucune peine ne lui rĂ©pugne pour rapporte du pain au logis... »[extrait de la revue Le Correspondant (Paris) - 1929]n[11].
  • Le , lettre de Pierre-Jean de BĂ©ranger Ă  Tampucci dans Correspondance de BĂ©ranger (par Paul Boiteau, Perrotin Ă©diteur, Paris 1860 - libre disponible en ligne, page 15) : « ...Adieu, mon cher Tampucci ; de la persĂ©vĂ©rance, et vos gĂ©nĂ©reuses intentions triompheront des obstacles ». BĂ©ranger devait dĂ©cĂ©der quelques semaines plus tard[12]...
  • Le , H. Tampucci comparait devant la 6e Chambre sous la prĂ©vention d'excitation Ă  la haine et au mĂ©pris du gouvernement. Deux de ses amis avaient placardĂ© sur les murs parisiens l'un de ses poèmes « Nommons Raspail ! » qui parlait des expĂ©ditions de Rome, du Mexique, de Chine ! Il est condamnĂ© Ă  deux mois d'emprisonnement[13].
  • Le , Tampucci Ă©crit son dernier texte : « Laissez passer la RĂ©publique »[14].


Notes et références

  1. Archives départementales de la Marne, acte de mariage n°19 à Reims, du 17/01/1838, vues 19 et 20 / 358
  2. Archives départementales de la Marne, acte de naissance n°54 dressé le 16/02/1841, vue 16 / 113
  3. Archives départementales des Deux-Sèvres, voir l'acte de remariage de son fils Stanislas Michel avec Marie Fanny Poinot, acte n°24 dressé à Parthenay le 31/08/1876, vue 80 / 203
  4. Archives de Paris, acte de décès n°55 dressé le 06/01/1889, vue 9 / 31
  5. H. Fleury (dir.) et Louis Paris (dir.), La Chronique de Champagne, t. 1, Reims et Paris, (lire en ligne), p. 212
  6. "http://www.geneanet.org/archives/ouvrages/index.php?action=detail&livre_id=384493&page=260&book_type=livre&search_type=livre&name=tampucci&start=4&tk=ad24ccf569fbcf98"
  7. "http://echo-fabrique.ens-lyon.fr/sommaire.php?id=5320&format=tp"
  8. "http://chan.archivesnationales.culture.gouv.fr/sdx-222-chan-nat/nat/document.xsp?id=38894&base=&qid=sdx_q6&n=1"
  9. Conseil général de la Marne, Procès-verbal des Rapports et délibérations du Conseil général du Département de la Marne (session de 1854), Châlons-sur-Marne, Imprimeries de T. Martin, Dortu et Laurent, (lire en ligne), p. 300
  10. "https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5804823x.image.r=tampucci.f298.hl"
  11. "https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5804823x.image.r=tampucci.f306.hl"
  12. "http://booksnow1.scholarsportal.info/ebooks/oca7/27/correspondancede03br/correspondancede03br.pdf"
  13. "https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k4572691/f2.zoom.r=tampucci.hl"
  14. "http://maitron-en-ligne.univ-paris1.fr/spip.php?article38069&id_mot=23"

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