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Henrique Mitchell de Paiva Couceiro

Henrique Mitchell de Paiva Couceiro CvTE ‱ OTE ‱ ComTE ‱ MOVM (pt) ‱ CvA (pt) ‱ GCIC (pt) (Lisbonne, — Lisbonne, ) est un militaire, un administrateur colonial et un homme politique portugais. Il est connu pour avoir participĂ© aux campagnes d'occupation coloniale en Angola et au Mozambique mais aussi pour avoir inspirĂ© les « Incursions monarchistes » contre la premiĂšre RĂ©publique portugaise en 1911, 1912 et 1919. Il prĂ©side le gouvernement de ce qu'on nomme la Monarchie du Nord proclamĂ©e le et renversĂ©e le . Nombre de participants Ă  cet Ă©pisode politique appartiennent au groupe de l'IntĂ©gralisme lusitanien. Son dĂ©vouement Ă  la cause monarchiste et son adhĂ©sion Ă  l'IntĂ©gralisme le conduisirent plusieurs fois Ă  l'exil, avant et mĂȘme aprĂšs l'avĂšnement de l'Estado Novo[n 1] au Portugal.

Paiva Couceiro
Henrique Mitchell de Paiva Cabral Couceiro
Henrique Mitchell de Paiva Couceiro
Paiva Couceiro Ă  l'Ă©poque de la colonisation de l'Angola (c. 1896)

Naissance
Lisbonne, Portugal
DĂ©cĂšs
Lisbonne, Portugal
Origine Portugaise
Autres fonctions Député

Biographie

Jeunesse

Henrique Mitchell de Paiva Couceiro est nĂ© Ă  Lisbonne, fils du gĂ©nĂ©ral JosĂ© Joaquim de Paiva Cabral Couceiro, officier de l'arme d'ingĂ©nierie de l'armĂ©e portugaise, et de Helena Isabel Teresa Mitchell, protestante anglaise convertie au catholicisme, qui, aprĂšs avoir Ă©tudiĂ© dans un collĂšge de religieuses en France, s’est installĂ©e au Portugal en tant que prĂ©ceptrice des filles du vicomte du TorrĂŁo.

Sa mĂšre avait une foi intense et militante, raison pour laquelle Henrique Paiva Couceiro a grandi dans une ambiance de religiositĂ© exacerbĂ©e et de catholicisme fanatique et dominateur[1], qui interdisait, par exemple, la lecture de romans considĂ©rĂ©s « impurs ». Alors qu’il Ă©tait dĂ©jĂ  Ă©tudiant Ă  l’École militaire, il Ă©tait fier de les dĂ©chirer, mĂȘme s'il ne les avait qu’en prĂȘt; on le suspecte de trouver ces romans « pervers » par nature.

L’éducation reçue et la durable influence maternelle ont fait qu’à la fin de sa vie Paiva Couceiro avouait avoir lu trĂšs peu de romans et n’ĂȘtre jamais allĂ© au thĂ©Ăątre ni au cinĂ©ma, Ă  l'exception du Teatro Nacional de SĂŁo Carlos, oĂč il allait pour la musique. Par contre, lorsqu’il n'Ă©tait pas en campagne, il allait tous les jours Ă  la messe, et, en campagne, lisait tous les jours l’Imitation de JĂ©sus-Christ, se prĂ©parant pour le « sacrifice suprĂȘme »[1]. Il aurait envisagĂ©, en 1891, aprĂšs son retour des campagnes dans le sud de l’Angola, d’entrer dans un ordre religieux.

Révélant par son attitude de forts penchants pour le jansénisme, en dépit de sa ferveur religieuse, il se considérait indigne de communier.

AprĂšs avoir terminĂ© ses Ă©tudes prĂ©paratoires Ă  Lisbonne, il s’enrĂŽle Ă  l’armĂ©e le , Ă  17 ans, comme volontaire, au rĂ©giment de cavalerie no 2 dans lequel il sert jusqu‘en 1880. La mĂȘme annĂ©e, il est transfĂ©rĂ© au rĂ©giment d'artillerie no 1 en tant que sous-lieutenant et frĂ©quente le cours prĂ©paratoire d’artillerie Ă  l’École polytechnique de Lisbonne. Il rentre alors Ă  l’École militaire oĂč il frĂ©quente le cours d’artillerie de 1881 Ă  1884.

Le , Ă  19 ans, et Ă  la veille d’ĂȘtre promu au grade de lieutenant d’artillerie, lorsqu’il se promĂšne au Chiado, il croise LĂ©on de la Torre qui bouscule sa sƓur Carolina qui l’accompagnait et, dans un accĂšs de rage lui donne deux ou trois coups de poing (et non cinq balles de pistolet comme cela a Ă©tĂ© raconté ). ImmĂ©diatement, LĂ©on de la Torre se met en fuite afin d’éviter d’en recevoir d’autres. En consĂ©quence de cette agression, LĂ©on de la Torre subit quarante-deux jours d’incapacitĂ© de travail. Paiva Couceiro est arrĂȘtĂ© le lendemain et accusĂ© de crime de « blessures ». Il passe en conseil de guerre oĂč il est condamnĂ© le Ă  deux ans de prison militaire pour « blessures volontaires ». Le , sa peine est commuĂ©e en six mois de prison militaire en plus de ce qu’il a dĂ©jĂ  accompli. LibĂ©rĂ© le suivant, il est donc restĂ© en prison pendant 1 an, 3 mois et 18 jours[2].

Il retourne à l’École militaire le [2].

Le , il est promu au grade de 2e lieutenant d’artillerie, attachĂ© au rĂ©giment d'artillerie no 1, Ă  Campolide. Dans cette unitĂ©, il fait partie d’un groupe de jeunes lieutenants qui cultivent les « arts militaires » et pratique aussi l’escrime et l’équitation; c’est le dĂ©but d’une pĂ©riode de carriĂšre militaire sans remarques ni louanges particuliĂšres. Par la suite, il est promu au grade de 1er lieutenant le . Il est Ă  nouveau promu le , cette fois-ci au grade de capitaine ; il se porte alors volontaire pour rĂ©aliser une commission de service dans les colonies d’outre mer, oĂč Ă  cette Ă©poque le Portugal dĂ©veloppait un effort d’occupation effective du territoire, consĂ©quence de la confĂ©rence de Berlin sur le partage de l’Afrique entre les puissances coloniales europĂ©ennes. Il est envoyĂ© en Angola, oĂč il dĂ©barque Ă  Luanda le [1].

  • Henrique Paiva Couceiro en 1865.
    Henrique Paiva Couceiro en 1865.
  • Helena Armstrong Mitchell, MĂšre de Henrique Paiva Couceiro
    Helena Armstrong Mitchell, MĂšre de Henrique Paiva Couceiro
  • Henrique Paiva Couceiro en 1872.
    Henrique Paiva Couceiro en 1872.

Campagnes d'Angola

À peine arrivĂ© en Angola, Paiva Couceiro est nommĂ© commandant d'un escadron de chasseurs Ă  cheval, installĂ© dans la ville d'Humpata. Il avait Ă©tĂ© crĂ©Ă© par Arthur de Paiva afin de combattre les bandes de pilleurs (appelĂ©s « guerras ») qui alors sĂ©vissaient sur le plateau de Moçùmedes. Il n’est pas restĂ© longtemps Ă  ce poste, apparemment mĂ©content des mĂ©thodes et de l’indiscipline de ses subordonnĂ©s; il a participĂ© Ă  une seule action destinĂ©e Ă  rĂ©cupĂ©rer du bĂ©tail volĂ©, accompagnĂ© exclusivement de soldats et volontaires portugais, sans l’aide habituelle de mercenaires Boers.

Avec l’élargissement de l’effort d’occupation de l’intĂ©rieur de l’Angola et les tentatives de soutenir la prĂ©tention de souverainetĂ© portugaise dans la rĂ©gion entre l’Angola et le Mozambique, la fameuse « carte rose » (Mapa Cor-de-Rosa), plusieurs campagnes d’exploration et d’avassalamento[3] des peuples de l’intĂ©rieur de l’Angola ont Ă©tĂ© dĂ©clenchĂ©es. La rĂ©sistance ne s’est pas fait attendre, ce qui a enclenchĂ© une vaste campagne militaire, appelĂ©e Campagne de Pacification de l’Angola (Campanha de Pacificação de Angola), entre 1889 et 1891[4], dans laquelle Paiva Couceiro s’est impliquĂ© Ă©nergiquement.

Dans cette campagne, la premiĂšre mission qui a Ă©tĂ© confiĂ©e Ă  Paiva Couceiro fut celle d’obtenir serment d’allĂ©geance du « Soba » (chef africain) Levanica (Levanika) du Barotze, dans la rĂ©gion qui est aujourd’hui la Zambie, ce qui impliquait une marche de presque un millier de kilomĂštres Ă  travers la savane. Cependant, aprĂšs une longue attente Ă  BiĂ©, prĂšs de l’actuelle ville de Kuito, et pendant qu’il attend des renforts et les cadeaux qu’il devait offrir au « Soba », Paiva Couceiro reçoit la nouvelle de l’annulation de l’expĂ©dition. Seulement quelques mois plus tard il apprend que la mission avait Ă©tĂ© jugĂ©e inutile car le Portugal avait cĂ©dĂ© Ă  l’ultimatum britannique de 1890. Les territoires que Paiva Couceiro devait visiter Ă©taient passĂ©s sous influence britannique.

En conséquence de cet affront, Paiva Couceiro (Henrique Mitchell de Paiva Couceiro de son nom complet) cesse de porter le nom « Mitchell »[1], qui était le nom de jeune fille de sa mÚre.

Paiva Couceiro Ă©tait au courant de la profonde connaissance que le vieux commerçant AntĂłnio Francisco da Silva Porto avait de la brousse, raison pour laquelle, pendant sa permanence Ă  BiĂ©, il campe Ă  proximitĂ© du petit village (embala)[5] de Belmonte, village fondĂ© par Silva Porto dans les rives de la riviĂšre Kuito et oĂč il rĂ©sidait. Ce village Ă©tait le dĂ©part de ce qui est devenu la ville de AntĂłnio Francisco da Silva Porto pendant la pĂ©riode coloniale du Portugal et est aujourd’hui appelĂ© Kuito.

La prĂ©sence de la force militaire commandĂ©e par Paiva Couceiro, avec 40 mozambicains, armĂ©s de fusils Ă  rĂ©pĂ©tition Snider-Enfield, gĂ©nĂšre une grande tension avec les tribus de Baloch, inquiettes face Ă  la prĂ©sence de troupes portugaises sur son territoire, ce qui a amenĂ© le soba Dunduma (Orage) Ă  exiger le dĂ©part immĂ©diat des troupes. Compte tenu de la violation de la promesse que les troupes Ă©taient juste de passage, promesse qui avait Ă©tĂ© faite plus tĂŽt par AntĂłnio Francisco da Silva Porto, le Soba mit un terme aux relations pacifiques qui existaient depuis longtemps entre les peuples locaux et AntĂłnio Francisco da Silva Porto, qu’il injurie en lui tirant la barbe et en lui disant qu'il ne la mĂ©ritait pas. Il exige le retrait immĂ©diat de Paiva Couceiro, qui refuse catĂ©goriquement.

Dans un climat de pessimisme rĂ©sultant de l'ultimatum britannique, Silva Porto, blessĂ© dans son honneur et dans sa dignitĂ© aprĂšs l'Ă©chec de la tentative de mĂ©diation avec Dunduma, s’enveloppe dans le drapeau portugais et se fait exploser avec quelques barils de poudre qu’il dĂ©tenait[6].

AprĂšs la mort de Silva Porto (AntĂłnio Francisco da Silva Porto), Paiva Couceiro s'installe briĂšvement dans le village de Belmonte, mais, attaquĂ© par les forces du Soba de BiĂ©, il est contraint de se replier vers le royaume voisin de Bailundo, oĂč aprĂšs ĂȘtre restĂ© isolĂ© pendant quelques jours, il reçoit l’ordre du gouverneur-gĂ©nĂ©ral d’Angola, Guilherme de Brito Capelo, de descendre le fleuve Cubango jusqu’à Mucusso, un voyage de 2 600 kilomĂštres dans une rĂ©gion inconnue.

L’objectif Ă©tait d’obtenir serment d’allĂ©geance des dirigeants de la rĂ©gion, avant que les britanniques l’aient fait, et d’étudier la navigabilitĂ© du fleuve. Partant de Bailundo le , le voyage fut Ă©pique; Paiva Couceiro, en plus de l’obtention de serment d’allĂ©geance de « Sobas » (16 en tout), objet de sa mission, fournit un rapport richissime en dĂ©tails ethnographiques et gĂ©ographiques, dans certains cas marquant le premier contact europĂ©en avec les peuples autochtones et les terres visitĂ©es. La mission se termine le , jour oĂč il est finalement arrivĂ© au village du Soba de Mucusso. Il dĂ©cide alors de descendre la riviĂšre Cubango en canoĂ« vers les Ăźles de Gomar, distantes de 65 kilomĂštres, et de remonter le long de la riviĂšre jusqu’au Forte Princesa AmĂ©lia, Ă  BiĂ©, oĂč il arrive le , aprĂšs cinq mois et demi dans la brousse, risquant constamment de perdre la vie et dans des conditions insupportables pour un europĂ©en. Pour cette performance exceptionnelle Paiva Couceiro est dĂ©corĂ©, le , avec le grade de chevalier de la « Ordem da Torre e Espada » (Ordre de la Tour et de l'ÉpĂ©e).

Revenu Ă  BiĂ©, Paiva Couceiro participe, avec les forces de Arthur de Paiva, Ă  l'expĂ©dition punitive qui se termine par l'arrestation et l’abdication du soba Dunduma (ou N ' Dunduma) qui l’avait menacĂ© six mois auparavant ; il participe Ă©galement Ă  la soumission complĂšte du royaume de BiĂ©. Il venge ainsi Ă  la fois l'insulte qui lui avait Ă©tĂ© faite et la mort de Silva Porto (AntĂłnio Francisco da Silva Porto).

Cette opĂ©ration terminĂ©e, il est chargĂ© d’obtenir serment d’allĂ©geance des peuples de la rĂ©gion de Garanganja et d'explorer les gisements de sel qui existent sur la rive gauche du fleuve Kwanza. Avec sa rigueur habituelle, Paiva Couceiro dĂ©crit, dans son rapport, les 453 kilomĂštres qu’il a parcouru Ă  pied en 12 jours, les deux chemins qu’il a dĂ©couverts pour atteindre Garanganja, et les quatre « Sobas » dont il a obtenu serment d’allĂ©geance, ainsi que les mines de sel qu’il a attentivement visitĂ©es.

Par aprĂšs, Paiva Couceiro retourne Ă  Belmont, dans la rĂ©gion de Kuito, oĂč il tombe malade. Le , le MinistĂšre de la Marine et d'Outre-mer met fin Ă  sa mission et ordonne son retour au Portugal.

Couvert de gloire et de reconnaissance nationale, par l'action militaire remarquable rĂ©alisĂ©e Ă  Humpata et par son extraordinaire voyage d'exploration, Paiva Couceiro, dĂ©jĂ  dĂ©corĂ© du grade de chevalier de l'ordre de la « Ordem da Torre e Espada » (Ordre de la Tour et de l'ÉpĂ©e), est reçu Ă  Lisbonne avec d’énormes Ă©loges et compliments pour sa performance dans les campagnes d'Angola. Par dĂ©cret du , il est Ă©levĂ© au grade de Grand officier de la « Ordem da Torre e Espada » (Ordre de la Tour et de l'ÉpĂ©e). En hommage Ă  ses services exceptionnels et avant de regagner Lisbonne aprĂšs avoir passĂ© un mois Ă  l'hĂŽpital, Paiva Couceiro reçoit du peuple de la rĂ©gion de Belmonte-Kuito-Benguela, une rĂ©plique du collier de chevalier de la «Ordem da Torre e Espada» (Ordre de la Tour et de l'ÉpĂ©e) en or, sertie de diamants. Cette magnifique dĂ©coration, ainsi que toutes les autres, a Ă©tĂ© volĂ©e quand sa maison Ă  Lisbonne a Ă©tĂ© saccagĂ©e pendant la rĂ©volte du (Coup d'État du 14 mai 1915 au Portugal)[7]

Guerre du Rif

MalgrĂ© ses attentes, déçu de ne pas avoir Ă©tĂ© promu au grade de Major aprĂšs sa courte mission auprĂšs de l'État-Major GĂ©nĂ©ral de l'ArmĂ©e, Ă  Lisbonne, Paiva Couceiro entre au RĂ©giment d'Artillerie no 3, Ă  SantarĂ©m, oĂč il reste d’ Ă  . En il est transfĂ©rĂ© au RĂ©giment d'Artillerie no 1, Ă  Lisbonne. Las de la vie de caserne, il demande en 1893 la permission de servir dans la LĂ©gion ÉtrangĂšre de l'ArmĂ©e Espagnole ; il s’y engage et participe aux combats dans les derniers mois de la campagne de Melilla, de la guerre du Rif (1893-1894), qui avait lieu alors au Protectorat espagnol au Maroc. Il s’y est Ă  tel point distinguĂ© qu’il est dĂ©corĂ© par le Gouvernement Espagnol avec la mĂ©daille du MĂ©rite Militaire Espagnol. Une fois la campagne du Rif terminĂ©e, Paiva Couceiro retourne Ă  Lisbonne et reprend sa place au RĂ©giment d'Artillerie no 1.

Campagne du Mozambique

Lorsqu'en le peuple Tsonga, du sud du Mozambique, se rĂ©volte et attaque Lourenço Marques, le gouvernement dirigĂ© par Ernesto Hintze Ribeiro, du Parti rĂ©gĂ©nĂ©rateur, nomme l'ancien ministre AntĂłnio JosĂ© Enes, du Parti progressiste (Portugal), au poste de Commissaire Royal du Mozambique, il lui est confiĂ©, Ă  ce dernier, la mission d'Ă©craser la rĂ©volte des peuples autochtones et de rĂ©affirmer la souverainetĂ© portugaise sur la rĂ©gion, alors menacĂ©e par les Britanniques, menĂ©s par Cecil Rhodes, qui considĂ©rait que les Portugais Ă©taient incapables de conserver la possession du Mozambique . Probablement en raison de sa renommĂ©e en tant qu’africaniste, Ă  la suite de ses missions en Angola, Paiva Couceiro est invitĂ© en tant qu’Aide-de-Camp du Commissaire Royal du Mozambique, poste qu’il accepte. L'expĂ©dition armĂ©e part de Lisbonne le de 1894 et arrive Ă  Lourenço Marques le de 1895. Paiva Couceiro constate, dĂšs son arrivĂ©e, que la situation est trĂšs grave car la grande majoritĂ© des chefs autochtones de la rĂ©gion Ă©tait contre la prĂ©sence des Portugais; ceux-ci Ă©taient piĂ©gĂ©s Ă  Lourenço Marques et incapables de contrĂŽler la pĂ©riphĂ©rie de la ville, oĂč mĂȘme l'Ăźle Xefina avait Ă©tĂ© occupĂ©e par les insurgĂ©s.

AntĂłnio Enes, fin stratĂšge, dĂ©clenche une sĂ©rie de campagnes militaires et choisit comme principal adversaire Gungunhana, le Roi des “VĂĄtuas” et Empereur de Gaza, en fait le Seigneur de la plupart des tribus du sud du Mozambique. Paiva Couceiro eut une action remarquable dans ces campagnes, en particulier dans les combats de Marracuene (Bataille de Marracuene) et Magul (Combat de Magul), qui ont eu lieu respectivement le et le contre les forces angunes de Gungunhana; il est blessĂ© dans le combat de Magul. Dans le combat de Marracuene, qui a eu lieu le , Paiva Couceiro s’est illustrĂ©, notamment en se mettant Ă  la tĂȘte des troupes qui ont repoussĂ© les forces ennemies qui avaient pĂ©nĂ©trĂ© le carrĂ© des troupes portugaises, une manƓuvre considĂ©rĂ©e comme extrĂȘmement difficile et nĂ©cessitant un grand courage.

En Paiva Couceiro devient Chevalier de l'Ordre de Saint Benoßt d'Avis, en récompense de 10 ans de service irréprochable (Capitaine de 1re classe)[8].

De retour Ă  Lourenço Marques, en mars de cette annĂ©e, Paiva Couceiro dĂ©montre Ă  nouveau son courage et son dĂ©sir de garder intact l'honneur de son pays : habillĂ© en civil, il part Ă  la recherche de 3 correspondants de journaux anglais, deux Britanniques et un AmĂ©ricain, qui harcĂšlent le Portugal dans la presse londonienne. Il tabasse le premier, un vrai gĂ©ant, dans son Ă©tablissement; la lutte se prolonge jusqu'en rue oĂč Paiva Couceiro laisse son ennemi “knock-out”. Le deuxiĂšme Ă©tait Ă  l'hĂŽtel et a pris une raclĂ©e sans rĂ©sister. Le troisiĂšme prenait l'apĂ©ritif avec des amis; Paiva Couceiro le prie de se lever et lui demande si c’est bien lui qui Ă©crit pour le journal qu'il tenait en main. Le journaliste rĂ©pond «oui»; Paiva Couceiro ne fait ni une ni deux et le frappe avec son poing et le journal en mĂȘme temps. La chevaliĂšre qu'il porte Ă  sa main gauche se casse dans la bagarre. Elle a plus tard Ă©tĂ© offerte au MusĂ©e de la Fortaleza (Museu da Fortaleza Ă  Lourenço Marques) par son fils D. Miguel AntĂłnio do Carmo de Noronha de Paiva Couceiro. Encore une fois, Henrique Paiva Couceiro s’est servi de ses poings; quant aux armes, il se servait principalement de son Ă©pĂ©e, comme dans le combat de Marracuene, quand il a aidĂ© Ă  refermer le carrĂ© de ses troupes, qui avait Ă©tĂ© envahi par l'ennemi. Pour cet incident avec les journalistes, Paiva Couceiro a Ă©tĂ© rĂ©primandĂ© par AntĂłnio Ennes, son Commissaire en Chef, qui a Ă©crit plus tard: “oui, je l’ai grondĂ©, mais avec envie de l’embrasser!"

Au cours d’opĂ©rations militaires ultĂ©rieures, Paiva Couceiro se distingue dans le combat de Magul, qui a lieu le , oĂč il se comporte avec beaucoup d'audace, dans une victoire dont le Commissaire Royal Antonio Ennes reconnu l’énorme importance en affirmant "il est certain que la victoire de Magul a anĂ©anti le Gungunhana; notre dĂ©faite nous aurait probablement fait perdre le district de Lourenço Marques. Si Paiva Couceiro n’avait pas Ă©tĂ© lĂ , on regretterait probablement encore aujourd'hui un tel malheur" - In "Portugal em África" , , p. 76. En faisant preuve d’un courage physique extraordinaire, Paiva Couceiro devint cĂ©lĂšbre, notamment dans la lutte contre les forces armĂ©es de Gungunhana. Pour ses exploits militaires, Paiva Couceiro a reçu plusieurs prix et distinctions, en particulier aprĂšs l'emprisonnement de Gungunhana et de son extradition vers le Portugal.

Une fois les opĂ©rations de pacification terminĂ©es, avec l’arrestation et l’expulsion de l'empereur Gungunhana, Paiva Couceiro quitte Lourenço Marques le , vers Lisbonne. DĂšs son arrivĂ©e Ă  Lisbonne le 19 janvier de 1896, Paiva Couceiro est dĂ©clarĂ© Bienfaiteur de la Patrie (avec une pension annuelle de 500$000 rĂ©is, qu’il n’a d'ailleurs jamais reçue aprĂšs l’implantation de la rĂ©publique), par dĂ©cision unanime de la Cour Royale, en reconnaissance de l’arrestation de Gungunhana; il est Ă©galement nommĂ© Commandant de l’Ordre Militaire de la Tour et de l’EpĂ©e. Paiva Couceiro fut le premier et est probablement encore aujourd’hui le seul officier portugais Ă  avoir Ă©tĂ© dĂ©corĂ© de trois degrĂ©s de l’Ordre de la Tour et de l'ÉpĂ©e, la plus haute dĂ©coration portugaise. Mais les honneurs ne s’arrĂȘtent pas lĂ ; il est aussi nommĂ© Aide-de-Camp Honoraire du roi D. Carlos Ier du Portugal, “Officier aux Ordres du Roi” et intĂšgre la Maison Militaire du Roi. Au mois de mars il est dĂ©corĂ© de la MĂ©daille d'Or de Valeur Militaire (D. LuĂ­z I) - 1896, et de la MĂ©daille d'Argent Reine AmĂ©lie, octroyĂ©e Ă  ceux qui ont combattu dans la Campagne du Mozambique. Il est donc officiellement un hĂ©ros et un bienfaiteur du pays.

Mariage et entrée en politique

JĂșlia Maria do Carmo de Noronha

En cette mĂȘme annĂ©e de 1896, il Ă©pouse D. Maria JĂșlia de Noronha, fille et unique hĂ©ritiĂšre du 3e Comte de Paraty; le Roi D. Carlos I est son tĂ©moin de mariage. Son parcours dans l’ascension sociale Ă©tait donc achevĂ© : il devient un des plus prestigieux militaires de son temps, et, de plus, il est maintenant, de par son mariage, liĂ© Ă  la principale noblesse et Ă  la Maison Royale dont le Comte et la Comtesse de Paraty, en particulier D. Isabel Botelho de Sousa, la Comtesse sa belle-mĂšre, Ă©taient trĂšs proches. Le couple allait vivre toute la vie dans un catholicisme strict : D. JĂșlia Ă©tait PrĂ©sidente de l'Association RĂ©paratrice des Marias des Tabernacles AbandonnĂ©s, et des trois filles du couple, l’une d’entre elles, MĂšre Paiva Couceiro, de son nom complet Helena Maria Francisca do Carmo Paiva Couceiro Noronha, Ă©tait religieuse de la congrĂ©gation de Sainte-DorothĂ©e et MĂšre-supĂ©rieure du CollĂšge de Sainte-DorothĂ©e Ă  Benguela; une autre, Maria do Carmo de Noronha de Paiva Couceiro, fondatrice des Filles de Marie en Inde, n'a jamais fait vƓux de religieuse, mais a consacrĂ© toute sa vie aux Ɠuvres religieuses et sociales. Sa mĂ©moire a Ă©tĂ© rĂ©cemment honorĂ©e par Roshni Nilaya Alumni Association[9]. L’ainĂ©e, Isabel Maria do Carmo de Noronha Paiva Couceiro, a Ă©pousĂ© AntĂłnio Carlos Sarmento Calainho de Azevedo, qui, alors qu’il Ă©tait sous-lieutenant, a Ă©tĂ© le premier porte-Ă©tendard Ă  arborer le drapeau de la monarchie lors de l’implantation de la ((Monarchie du Nord)) en 1919.

Avec le grade de capitaine, mais avec un statut social et politique beaucoup plus Ă©levĂ©, Paiva Couceiro est engagĂ© Ă  l'État-Major GĂ©nĂ©ral de l'ArmĂ©e, oĂč il exerce des fonctions plutĂŽt honorifiques et bureaucratiques qui n’ont rien d’un rĂ©el service militaire. En 1898, il est transfĂ©rĂ© au Cadre de l'État-Major GĂ©nĂ©ral, oĂč il est dĂ©finitivement chargĂ© de fonctions administratives uniquement. En sa qualitĂ© de DĂ©putĂ© auprĂšs de la Cour Royale, il fait notamment partie du "ComitĂ© de Guerre " chargĂ© de discuter le projet de loi no 14, un projet de crĂ©ation provisoire du poste de 2e capitaine de l’arme d’Artillerie. TrĂšs interventionniste, en particulier dans la dĂ©fense de sa corporation, Paiva Couceiro rĂ©clame avec conviction des promotions plus rapides et de meilleurs salaires pour les officiers de l'armĂ©e - ProcĂšs-verbal de la 42e session.

En 1901 il est pourtant envoyĂ© en Angola, ayant comme mission de conduire une expĂ©rience de traction mĂ©canique entre la riviĂšre Lucala et Malanje. Il mĂšne Ă  bien sa mission et prĂ©sente un rapport oĂč il rĂ©vĂšle dĂ©jĂ  ses prĂ©occupations Ă  l’égard de la politique coloniale portugaise.

À partir de ce moment, et bien qu’il exprime Ă  plusieurs reprises son mĂ©pris pour la vie politique, qu’il considĂšre comme un marĂ©cage indigne de l'honneur des vrais Portugais, Paiva Couceiro publie de nombreux articles dans les journaux sur la politique coloniale et la politique en gĂ©nĂ©ral, rĂ©vĂ©lant un nationalisme croissant et un profond dĂ©senchantement avec le systĂšme parlementaire du ((rotativisme)), qu’il rend responsable du dĂ©clin du pays. Dans des interviews et des interventions publiques, il s’assume comme un nouveau Nuno Álvares Pereira, pur et sans tache, prĂȘt Ă  sauver le Portugal. Cette prise de position devient encore plus aigĂŒe aprĂšs le suicide de Mouzinho de Albuquerque, un autre sauveur putatif de la nation, qui a lieu le . Sa pensĂ©e politique, imprĂ©gnĂ©e de nationalisme et de catholicisme, prĂ©cĂšde Ă  bien des Ă©gards l’IntĂ©gralisme Lusitanien auquel, d’ailleurs, il adhĂ©rera plus tard; toutefois, on sent clairement l’influence d’intellectuels tels qu'Oliveira Martins et Guerra Junqueiro, et en particulier l’Ɠuvre Finis Patriae (1890) de ce dernier.

Le , s’assumant comme rĂ©serve morale de la Nation outragĂ©e, Paiva Couceiro envoie une pĂ©tition respectueuse Ă  la Cour Royale, dans laquelle il s’insurge contre l'hypothĂšque des recettes douaniĂšres auprĂšs des crĂ©anciers Ă©trangers de l'État, recommande un budget Ă©quilibrĂ© et la rĂ©forme de la vie politique, soit ce que la noblesse et les traditions du peuple portugais exigent. Cette pĂ©tition a Ă©tĂ© largement diffusĂ©e dans la presse et a suscitĂ© un vaste mouvement de soutien au sein de la droite monarchique. GrĂące Ă  cette pĂ©tition, et Ă©tant donnĂ© la disparition de Joaquim Augusto de Albuquerque Mouzinho, Paiva Couceiro est consacrĂ© leader incontestĂ© des africanistes et rĂ©serve morale de la monarchie menacĂ©e par l’activitĂ© croissante des rĂ©publicains. Le Magazine “A ParĂłdia”, de Rafael Bordallo Pinheiro l’a saluĂ© avec les versets suivants:

Grand hĂ©roĂŻsme et grande intĂ©gritĂ©, Moustache blonde et affirmations solennelles, Levant au Soleil l'ÉpĂ©e et la VĂ©ritĂ© C’est lui, selon les paroles de Antonio Enes, Le Nun'Álvares de la nouvelle Ăšre !

L’écho de sa pĂ©tition ne s’était pas encore Ă©teint que dĂ©jĂ  un nouveau scandale venait remettre Paiva Couceiro sur la scĂšne de la vie politique : en l'opinion publique apprenait qu'AntĂłnio Teixeira de Sousa, Ministre de la Marine et d’Outremer du gouvernement prĂ©sidĂ© par Hintze Ribeiro, avait nĂ©gociĂ© un contrat qui octroyait Ă  Robert Williams, un Britannique que la presse accusait d’ĂȘtre un disciple de Cecil Rhodes, le droit de construire une ligne de chemin de fer reliant Benguela Ă  Lobito et puis, de cette derniĂšre Ă  la frontiĂšre congolaise, le futur Chemin de Fer de Benguela, garantissant ainsi au concessionnaire, pendant 99 ans, le monopole du transport ferroviaire, ainsi que d’éventuelles exploitations miniĂšres dans une bande de terrain le long de la ligne, avec 240 kilomĂštres de large et, en principe, 1 347 km de long. Cette concession, appelĂ©e Contrat Williams, a scandalisĂ© l’aile nationaliste qui prĂ©conisait l’exclusivitĂ© portugaise en Angola, obligeant Paiva Couceiro Ă  proclamer que les ministres qui la sanctionneraient commettraient un crime de trahison. AprĂšs sa lettre du , Paiva Couceiro, dans une nouvelle lettre publiĂ©e cette fois-ci par le Journal des Colonies, proteste Ă  nouveau contre la politique du gouvernement. Cette lettre marque la rupture totale avec le rĂ©gime et, pour les politiciens du rotativisme, Paiva Couceiro devient maintenant l'homme Ă  abattre.

MalgrĂ© ses liens avec la Maison Royale, le , 1902 Paiva Couceiro, en guise de rĂ©primande, est transfĂ©rĂ© Ă  Évora, en tant qu’Adjoint du Service d’Inspection d'Artillerie. Il est alors virtuellement en exil dans cette ville jusqu'en , lorsque, vu la progressive montĂ©e en puissance du ministĂšre dirigĂ© par JosĂ© Luciano de Castro, Paiva Couceiro est transfĂ©rĂ© au “Groupe de Batteries Ă  Cheval de Queluz", oĂč il reste jusqu'en 1906.

Au cours de son sĂ©jour Ă  Evora et dans les mois suivants, Paiva Couceiro s’approche progressivement de JoĂŁo Franco ainsi que des idĂ©es conservatrices du Parti RĂ©gĂ©nĂ©rateur-LibĂ©ral. Le discours d'ouverture de JoĂŁo Franco, en , marque cette approche rĂ©ciproque; dans son discours les grands principes de la politique coloniale correspondent pleinement aux idĂ©es de Paiva Couceiro. Ainsi fut crĂ©Ă© le lien qui mĂšnerait Paiva Couceiro Ă  la vie politique active et le ferait entrer, en fin de compte, dans le redoutable marais de la politique partisane qu’il vilipendait tant.

Député à la Cour (1906-1907)

En 1905, aprĂšs les Ă©lections gĂ©nĂ©rales du (37e lĂ©gislature) et lorsqu’il devient Ă©vident que le roi Charles Ier veut enfin soutenir la rĂ©forme du rĂ©gime, qui se termine d’ailleurs par la remise du pouvoir Ă  JoĂŁo Franco, Paiva Couceiro et d’autres cĂ©lĂšbres africanistes, dont Freire de Andrade, Aires de Ornelas, Ivens Ferraz et JoĂŁo Baptista Ferreira, dĂ©cide finalement de quitter la position prĂ©tendument non partisane dans laquelle il s’était cantonnĂ©, et s’inscrit dans le Parti RĂ©gĂ©nĂ©rateur-LibĂ©ral; il explique qu'il le fait pour que les Portugais ne perdent pas confiance dans l’avenir de la race Portugaise.

Inscrit dans les listes du Parti Régénérateur-Libéral, Paiva Couceiro se présente aux élections générales du (39e législature), dans le cercle no 15 de Lisbonne Orientale; il est élu aux Cortes pour la législature de 1906-1907. Au Parlement, Paiva Couceiro est membre de la Commission Parlementaire d'Outre-mer (1906); membre de la Commission Parlementaire de l'Administration Publique (1906-1907) et membre de la Commission Parlementaire de la Guerre (1906-1907)[10].

Sa prĂ©sence au parlement, d'abord discrĂšte et concentrĂ©e sur le travail des comitĂ©s auxquels il appartient, s’étend et s’affirme progressivement, essentiellement en ce qui concerne les questions coloniales et militaires. Dans son premier discours, Ă©tant prĂ©sent AntĂłnio Carlos Coelho de Vasconcelos Porto, officier du gĂ©nie, Ministre de la Guerre, il commence ainsi son discours:

« J’ai aujourd’hui l’honneur de prendre la parole pour la premiĂšre fois devant cette AssemblĂ©e. Étant donnĂ© que je dois faire rĂ©fĂ©rence Ă  certains anciens ministres, je dĂ©clare que dans la discussion des affaires publiques je ne connais personne, ce qui veut dire que mon esprit n’exprimera jamais le moindre propos, encore moins une offense, et qu’il ne permettra mĂȘme pas le moindre manque d’attention envers quiconque. Ce n’est pas dans ma façon de procĂ©der, et je m’oppose donc aussi Ă  ce que des plaisanteries, dont je ne discute pas le goĂ»t mais que je considĂšre profondĂ©ment inopportunes, soient prononcĂ©es devant cette AssemblĂ©e.

À mon avis, il incombe Ă  cette AssemblĂ©e de donner l'exemple d'un dĂ©bat sĂ©rieux; autrement il ne sera pas possible de maintenir le prestige que doit plus que logiquement revĂȘtir l'assemblĂ©e Ă  laquelle le peuple confie ses intĂ©rĂȘts. »... - Extrait du Journal de la Chambre des DĂ©putĂ©s, sĂ©ance no 25 du , Ă©tant Ă  l'ordre du jour: «discussion du projet de loi no 12 autorisant le Gouvernement Ă  organiser le Conseil SuprĂȘme de la DĂ©fense Nationale."

Paiva Couceiro s’avĂšre un adversaire affirmĂ© des politiques progressistes et un partisan de mesures de bon ordre, mĂȘme quand elles sont anti-dĂ©mocratiques. À chaque fois que l’on parle des colonies, en particulier de l'Angola, il rĂ©agit avec passion, faisant valoir que cette colonie Ă©tait la seule option pour que devienne plus grand ce si petit Portugal[10].

Sa carriÚre parlementaire prend fin lorsque le le président du gouvernement, João Franco, décide de se séparer des progressistes; avec le soutien du Roi, il suspend le parlement et entre en dictature. Avec la suspension de la Chambre des Représentants et face à une opposition républicaine et anarchiste qui grandit rapidement, la position de Paiva Couceiro se radicalise. On voit alors apparaßtre clairement dans son discours le désir d'une monarchie plébiscitaire, sans compromis partisans, antiparlementaire et traditionaliste.

Gouverneur général de l'Angola (1907-1909)

Le Prince Royal D. Luís Filipe en visite en Angola, avec le Gouverneur Général Henrique Paiva Couceiro (Luanda 1907)

À la suite du dĂ©cĂšs le du gouverneur gĂ©nĂ©ral de l'Angola, Eduardo Augusto Ferreira da Costa, et apparemment par suggestion du roi Charles Ier, le nouveau ministre de la Marine et d’Outremer, son camarade africaniste Aires de Ornelas invite Paiva Couceiro Ă  devenir le nouveau gouverneur gĂ©nĂ©ral de l'Angola. Paiva Couceiro accepte et est nommĂ© Ă  ce poste par intĂ©rim (Ă©tant donnĂ© que son grade de capitaine ne permet pas la nomination dĂ©finitive) le . Paiva Couceiro arrive Ă  Luanda le et entre en fonction immĂ©diatement.

Le fait d’ĂȘtre partisan de JoĂŁo Franco explique en grande partie sa nomination Ă  ce poste, qui impliquait Ă©videmment la confiance politique du chef du gouvernement. MalgrĂ© cela, et en dĂ©pit de la chute du gouvernement de JoĂŁo Franco en , provoquĂ©e par le rĂ©gicide dont a Ă©tĂ© victime le Roi D. Carlos, Paiva Couceiro reste en fonction jusqu'au et entreprend un vaste plan de travaux de dĂ©veloppement. Il dirige en personne les campagnes militaires de pacification des rĂ©gions de Cuamato et Dembos, s’exposant, comme c’est son timbre, aux risques inhĂ©rents. Sa demande de dĂ©mission est la consĂ©quence d’innombrables dĂ©saccords avec le gouvernement de Lisbonne, en particulier avec le nouveau prĂ©sident du ministĂšre, le rĂ©gĂ©nĂ©rateur Venceslau de Lima. Ce fut une dĂ©mission par motu proprio, mais clairement motivĂ©e par la frustration causĂ©e par le manque d’autonomie gouvernementale et par le manque de ressources.

Ses objectifs politiques sont clairs[1]:

(1) occuper, explorer et garder militairement l'ensemble du territoire jusqu’aux frontiĂšres les plus Ă©loignĂ©es pour assurer la sĂ©curitĂ© des personnes et des biens et pour prĂ©venir toute tentative d'ingĂ©rence extĂ©rieure;

(2) promouvoir le développement économique de la colonie, en créant des communications plus rapides et moins chÚres, en occupant le terrain avec des colons portugais, forçant ainsi les indigÚnes à travailler et réduisant par ces mesures le poids du protectionnisme et les monopoles métropolitains;

(3) obtenir pour le gouvernement provincial un minimum d'autonomie qui lui permettrait d'agir rapidement sans ĂȘtre dĂ©pendant de la lenteur des prises de dĂ©cisions par le gouvernement central.

Bien que la mise en Ɠuvre de son programme ait Ă©tĂ© difficile, un progrĂšs substantiel a Ă©tĂ© accompli pendant les deux ans que Paiva Couceiro a Ă©tĂ© gouverneur de l'Angola, ce qui a Ă©tĂ© reconnu par Norton de Matos quelques annĂ©es plus tard[11], et confirmĂ© par les Ă©tudes d’historiens contemporains, dont RenĂ© PĂ©lissier[12].

Henrique Paiva Couceiro, buste par Delfim Maia, appartenant au Musée d'Angola

Il quitte Luanda en , malgrĂ© les protestations de la population europĂ©enne qui voulait son maintien en tant que gouverneur de la colonie. À Lisbonne, oĂč l'indĂ©cision du roi Manuel II Ă©tait Ă©vidente, et alors qu’on y ressentait dĂ©jĂ  une atmosphĂšre de fin de rĂšgne, Paiva Couceiro est nommĂ© commandant du groupe d’artillerie Ă  cheval de Queluz le . MalgrĂ© les frĂ©quents scandales vĂ©cus par la politique portugaise, en particulier la rĂ©vĂ©lation de dĂ©tournements massifs au sein de la banque du CrĂ©dito Perdial PortuguĂȘs, Paiva Couceiro reste relativement Ă©loignĂ© de la vie publique et se prĂ©sente aux Ă©preuves de promotion au grade de major en septembre.

Ce silence est rompu en , quand Paiva Couceiro publie dans le journal « franquiste » (parti de JoĂŁo Franco), le Correio da ManhĂŁ, une lettre, signĂ©e Aga PĂȘ CĂȘ (HPC), qui appelle Ă  une contre-rĂ©volution pour sauver la monarchie. Ensuite, il s’implique dans une sĂ©rie de complots peu concluants, apparemment visant Ă  la mise en place d’un rĂ©gime monarchiste sans parlement et il dĂ©fend, paradoxalement, beaucoup d’idĂ©es qui allaient ĂȘtre adoptĂ©es plus tard par les rĂ©publicains antidĂ©mocratiques. Ses appels sont ignorĂ©s, le systĂšme se dĂ©grade rapidement et le Ă©clate sans surprise la rĂ©volution qui permet l’implantation de la RĂ©publique portugaise. Ce jour-lĂ , Paiva Couceiro est un des rares commandants militaires Ă  combattre sĂ©rieusement les rebelles, sans succĂšs.

La résistance à la PremiÚre République

Proclamation de la RĂ©publique portugaise

La Famille

Le , Paiva Couceiro Ă©pouse JĂșlia Maria do Carmo de Noronha (1873 — 1941)[13], premiĂšre-nĂ©e et hĂ©ritiĂšre de D. Miguel Aleixo AntĂłnio do Carmo de Noronha, 3e comte de Paraty, et de sa femme D. Isabel de Sousa Botelho, fille de D. Fernando de Sousa Botelho MourĂŁo e Vasconcelos (1849 — 1936), 2e comte de Vila Real. Le roi Charles Ier fut le tĂ©moin de mariage de Paiva Couceiro. Cinq enfants naquirent de ce mariage :

  • D. Isabel Maria do Carmo de Noronha de Paiva Couceiro (1900-1976);
  • D. JosĂ© AntĂłnio do Carmo de Noronha de Paiva Couceiro (1903-1921);
  • D. Helena Francisca Maria do Carmo de Noronha de Paiva Couceiro, religieuse de la CongrĂ©gation de Sainte-DorothĂ©e (1905- ).
  • D. Maria do Carmo de Noronha de Paiva Couceiro (1907- );
  • D. Miguel AntĂłnio do Carmo de Noronha de Paiva Couceiro, 4e comte de Paraty (1910-1979); le titre a Ă©tĂ© octroyĂ© Ă  sa mĂšre par grĂące royale.

DĂ©corations

Au long de sa carriÚre, Paiva Couceiro reçut de nombreuses louanges et décorations.

  • Chevalier de l'ordre de la Tour et de l'ÉpĂ©e ()
  • Officier de l'Ordre de la Tour et de l'ÉpĂ©e ()
  • MĂ©daille d'argent du MĂ©rite, de la Philanthropie et de la GĂ©nĂ©rositĂ© (1892)
  • MĂ©daille du MĂ©rite militaire Espagnol (1893)
  • Chevalier de l'ordre d'Aviz ()
  • Commandeur de l'ordre de la Tour et de l'ÉpĂ©e (1896)
  • MĂ©daille d'or de Valeur militaire - D. LuĂ­z - (1896)
  • MĂ©daille d'argent Reine D. AmĂ©lia - ExpĂ©dition au Mozambique (1896)
  • Grand-croix de l'ordre de l'Empire colonial ()
  • Chevalier de l'Ordre de la Tour et de l'ÉpĂ©e
    Chevalier de l'Ordre de la Tour et de l'ÉpĂ©e
  • Officier de l'Ordre de la Tour et de l'ÉpĂ©e
    Officier de l'Ordre de la Tour et de l'ÉpĂ©e
  • MĂ©daille d'Argent du MĂ©rite, de la Philanthropie et de la GĂ©nĂ©rositĂ©.
    Médaille d'Argent du Mérite, de la Philanthropie et de la Générosité.
  • MĂ©rite Militaire Espagnol - Campagne de Melilla - 1893
    MĂ©rite Militaire Espagnol - Campagne de Melilla - 1893
  • Chevalier de l'Ordre d'Aviz
    Chevalier de l'Ordre d'Aviz
  • Commandeur de l'Ordre de la Tour et de l'ÉpĂ©e
    Commandeur de l'Ordre de la Tour et de l'ÉpĂ©e
  • Ordre de la Tour et de l'EpĂ©e - Collier de Commandeur
    Ordre de la Tour et de l'Epée - Collier de Commandeur
  • MĂ©daille d'Or de Valeur Militaire (D. LuĂ­z I) - 1896
    MĂ©daille d'Or de Valeur Militaire (D. LuĂ­z I) - 1896
  • MĂ©daille d'argent D. AmĂ©lia - Campagnes du Mozambique
    Médaille d'argent D. Amélia - Campagnes du Mozambique
  • Grand-Croix de l'Ordre de l'Empire Colonial
    Grand-Croix de l'Ordre de l'Empire Colonial

Les Ɠuvres publiĂ©es par Henrique de Paiva Couceiro

  • RelatĂłrio de viagem entre Bailundo e as terras do Mucusso, Imprensa Nacional, 1892
  • Angola: Estudo administrativo, Tipografia da Cooperativa Militar, 1898
  • Artur de Paiva, A. Liberal, 1900
  • A Democracia Nacional, Imprensa Portuguesa, Lisbonne, dĂ©positaires França & ArmĂ©nio, Coimbra, 1917
  • O Soldado PrĂĄtico, Tipografia Silvas, Ltd, Lisbonne, pour les EdiçÔes Gama, Lisbonne, 1936
  • Angola: dois anos de governo, Junho 1907 — Junho 1909, EdiçÔes Gama, Lisbonne, 1948 [accompagnĂ© de l’Ɠuvre de Norton de Matos, Angola: ensaio sobre a vida e acção de Paiva Couceiro em Angola que se publica ao reeditar-se o seu relatĂłrio de Governo EdiçÔes Gama, Lisbonne, 1948].
  • Angola, histĂłria e comentĂĄrios, Tipografia Portuguesa, 1948
  • Angola: Projecto de Fomento, Édition de la Revue "Portugal Colonial", Lisbonne, 1931
  • SubsĂ­dios para a Obra do Ressurgimento Nacional, FascĂ­culo I - O Estado Nacional, Tipografia "Hesperia", Madrid, 1929
  • SubsĂ­dios para a Obra do Ressurgimento Nacional, FascĂ­culo II - A Nação Organizada, Tipografia da Gazeta dos Caminhos de Ferro, Lisbonne, 1929
  • ProfissĂŁo de FĂ© (LusitĂąnia Transformada), son dernier livre, vĂ©ritable testament politique, avec prĂ©face de LuĂ­s de Almeida Braga, Tipografia LeitĂŁo, Porto, pour les EdiçÔes Gama, Lisbonne, 1944
  • ExperiĂȘncia de Tracção MecĂąnica na ProvĂ­ncia de Angola, Imprensa de la Livraria Ferin, Lisbonne, 1902
  • Carta Aberta aos Meus Amigos e Companheiros, Ă©dition de l’Acção Realista Portuguesa, Biblioteca de Estudos Nacionalistas, 1924
  • Projecto de Orçamento do ano EconĂłmico de 1917/18 do District d’Angola, Luanda, 1900.

Les Ɠuvres publiĂ©es sur Henrique de Paiva Couceiro

Entre autres:

  • "Paiva Couceiro - Biografia polĂ­tica e in-memoriam" / Francisco Manso Preto Cruz, Oficinas GrĂĄficas, Lisboa 1947
  • "Paiva Couceiro, PolĂ­tico, Militar e Colonial" / Francisco Manso Preto Cruz, Edição do Autor, Lisboa 1944.
  • "Paiva Couceiro e a contra-revolução monĂĄrquica (1910-1919)" / Artur Ferreira, Biblioteca da Universidade do Minho, Coimbra 2000.
  • "Paiva Couceiro: uma grande figura de Angola" / JĂșlio de Castro Lopo, AgĂȘncia Geral do Ultramar, Lisboa 1948.
  • "Paiva Couceiro: aspectos africanos da sua vida" / Alberto de Almeida Teixeira, Pro Domo, Lisboa 1948.
  • "Paiva Couceiro" / JosĂ© BrandĂŁo Pereira de Mello, AgĂȘncia Geral das ColĂłnias, Lisboa 1946.
  • "Couceiro, o CapitĂŁo Phantasma" / Joaquim LeitĂŁo, Edição do Autor, Porto 1914.
  • "Em Marcha para a 2a IncursĂŁo" / Joaquim LeitĂŁo, Edição do Autor, Porto 1915.
  • "O Ataque a Chaves" / Joaquim LeitĂŁo, Edição do Autor, Porto 1916.
  • "Angola - Ensaio sobre a vida e Acção de Paiva Couceiro em Angola" / General Norton de Mattos, EdiçÔes Gama, Lisboa 1948.
  • "Paiva Couceiro em Angola" / Jorge Viana, CĂąmara Municipal de SĂĄ da Bandeira, Tipografia V. G. S., SĂĄ da Bandeira 1961
  • "O Exemplo PolĂ­tico de Paiva Couceiro" / Francisco Manso Preto Cruz, Edição do Autor, Lisboa 1945.
  • "A Monarquia do Norte" / Rocha Martins, Oficinas GrĂĄficas do A B C, Lisboa 1922.
  • "GlĂłria e Desengano do HerĂłi - Paiva Couceiro Ă  Hora de Morrer" / Nuno de Montemor, Edição da UniĂŁo GrĂĄfica, Lisboa 1949.
  • "A Revolução de Couceiro. RevelaçÔes escandalosas, confidĂȘncias, crimes." / AbĂ­lio Magro. Edição do Autor. Porto, 1912.
  • "No Julgamento de Couceiro." / Pereira de Souza. Edição do Autor. Porto, 1912.

Toponymes

Portugal
  • Amadora - Lisboa - Hameau des Moinhos da Funcheira
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    Brasil - Rio de Janeiro - Belford Roxo - Rue Paiva Couceiro
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Moçambique
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    Beira - Rue Paiva Couceiro
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    Moçambique - Rue Paiva Couceiro à Alto Mahé - Lourenço Marques (Maputo)
  • Rua Paiva Couceiro — Beira
  • Rua Paiva Couceiro — Maputo (ex-Lourenço Marques), Bairro de Alto MaĂ©
Angola
  • Angola - Ville Paiva Couceiro
    Angola - Ville Paiva Couceiro
  • Luanda - Avenue Paiva Couceiro
    Luanda - Avenue Paiva Couceiro
  • Luanda: il a existĂ© une avenue Paiva Couceiro, actuellement appelĂ©e Avenue Chanoine Manuel das Neves. JĂșlio de Castro Lopo, in “Paiva Couceiro – uma grande figura de Angola” — parle d'une Rue de Paiva Couceiro Ă  Luanda.
  • Benguela: Place Governador Paiva Couceiro (entre l'hĂŽpital et l'Avenue Governeur Sousa Coutinho)
  • Lubango (ex SĂĄ de Bandeira): Rue de Paiva Couceiro
  • Il existe aussi, en Angola, une Ville appelĂ©e VILA Paiva Couceiro, siĂšge du conseil du Alto Cunene, du district de HuĂ­la, ancienne rĂ©gion de Quipungo.

Dans la culture populaire

Dans le film Chaimite, Paiva Couceiro est le principal personnage historique. Le rĂŽle est jouĂ© par le rĂ©alisateur lui-mĂȘme, Jorge Brum do Canto.

Articles connexes

Notes et références

Notes

  1. Estado Novo (État Nouveau) est un terme employĂ© par le gouvernement portugais durant la deuxiĂšme RĂ©publique de 1933 Ă  1974. La figure centrale de ce gouvernement en est le Docteur AntĂłnio de Oliveira Salazar.

Références

  1. (pt) Vasco Pulido Valente, « Henrique Paiva Couceiro — um colonialista e um conservador », AnĂĄlise Social, vol. XXXVI,‎ , p. 767-802 (lire en ligne)
  2. Archives historiques militaires, ref AHM/div/3/7/1183
  3. L’«asservissement» Ă©tait un acte symbolique par lequel les puissances coloniales europĂ©ennes cherchaient Ă  imposer leur souverainetĂ© aux peuples africains. Pour cela, ils envoyaient des Ă©missaires aux "rĂ©gulos" (Roi Africain) avec des cadeaux et un drapeau national: l'acceptation des cadeaux par le "rĂ©gulo" signifiait, selon l'interprĂ©tation du droit international alors en vigueur, que les EuropĂ©ens avaient occupĂ© le territoire appartenant au "rĂ©gulo". Dans le cas contraire, c’est-Ă -dire si les cadeaux n’étaient pas acceptĂ©s par le “rĂ©gulo”, on avait postĂ©rieurement recours Ă  la force, en Ă©liminant les rĂ©calcitrants. Toutefois, pendant des annĂ©es, il n'y a pas eu d'occupation rĂ©elle de ces territoires et les autoritĂ©s autochtones ne se sont jamais considĂ©rĂ©es soumises Ă  l'asservissement europĂ©en puisqu'elles ne comprenaient mĂȘme pas le sens de la cĂ©rĂ©monie; elles croyaient d'ailleurs que c'Ă©tait les europĂ©ens qui s'asservissaient et se leur soumettaient car, si ce n'Ă©tait pas le cas, ils ne leur apporteraient pas des cadeaux.
  4. Cette Campagne Ă©tait insĂ©rĂ©e dans un contexte plus large, celui des Campagnes de ConquĂȘte et de Pacification menĂ©es par les forces armĂ©es portugaises dans les colonies africaines pendant les derniĂšres dĂ©cennies du XIXe siĂšcle et dans les premiĂšres dĂ©cennies du XXe siĂšcle, approximativement entre 1880 et la fin de la PremiĂšre Guerre Mondiale. Ces campagnes Ă©taient la consĂ©quence des pressions relatives Ă  l’occupation effective du territoire, pressions qui rĂ©sultaient de la ConfĂ©rence de Berlin.
  5. “Embala” dĂ©signait les villages protĂ©gĂ©s par des palissades de bois, construites par la population locale. La protection de ces villages a Ă©tĂ© adaptĂ©e plus tard aux besoins de dĂ©fense des europĂ©ens, militaires et civiles, qui s’installaient dans la rĂ©gion.
  6. Ces Ă©vĂ©nements, dĂ©clenchĂ©s par le sĂ©jour Paiva Couceiro Ă  BiĂ©, ont servi de prĂ©texte au gouverneur gĂ©nĂ©ral de l'Angola de l'Ă©poque, Guilherme de Brito Capelo, pour ordonner au capitaine Artur de Paiva d'organiser une expĂ©dition punitive ayant comme objectif la vengeance de la mort de Silva Porto et la restauration du prestige des Portugais. Le 1er novembre 1890, le long de la riviĂšre Cuquema, se dĂ©roule le premier combat et le 22 du mĂȘme mois la capitale insurrectionnel de BiĂ©, l'"embala" de Ecovongo, est prise par l'armĂ©e portugaise. Le 4 dĂ©cembre le roi Dunduma est arrĂȘtĂ© et immĂ©diatement dĂ©portĂ© vers le Mozambique et remplacĂ© par le "soba" Kapoco, fidĂšle aux Portugais.
  7. Jusqu'Ă  aujourd'hui, le 14 mai est la plus violente Ă©meute qui a eu lieu au Portugal. Cependant, ce n’est pas le bombardement naval du 14 qui a provoquĂ© la plupart des victimes, mais bien la persĂ©cution et les ajustements de comptes de la “Carbonaria" (la Carbonaria Portugaise Ă©tait une organisation secrĂšte, sans liens organiques avec la franc-maçonnerie portugaise) et de la “Formiga Branca” (“Formiga Branca” Ă©tait le nom sous lequel Ă©tait connue une organisation semi-clandestine, en fait une vĂ©ritable police politique irrĂ©guliĂšre, qui existait dans l'orbite du Parti RĂ©publicain Portugais). Entre le 14 et le 17 mai, Lisbonne Ă©tait une ville hors la loi, ce qui a permis aux membres de la “CarbonĂĄria” et de la “Formiga Branca” de mener des raids, pillages et meurtres de leurs ennemis (+ 20 policiers et cadets de l’École Militaire ont Ă©tĂ© sommairement exĂ©cutĂ©s ). Cette violence a amenĂ© la France, l'Espagne et l’Angleterre Ă  envoyer Ă  Lisbonne une force navale. C’est la prĂ©sence de cette force navale qui a calmĂ© les rĂ©volutionnaires et permis au nouveau gouvernement de rĂ©tablir l'ordre..
  8. Ordem do ExĂ©rcito no 18 - 2ÂȘ sĂ©rie - 3/8/1985
  9. L’Association des Marias des Tabernacles Calvaires a Ă©tĂ© fondĂ©e par le PĂšre Manuel GonzĂĄlez Garcia (1877-1940), ÉvĂȘque de MĂĄlaga. Cette Ɠuvre avait comme objectif final de rĂ©parer l’Eucharistie de JĂ©sus, particuliĂšrement JĂ©sus dans les Tabernacles les plus abandonnĂ©s ou les moins frĂ©quentĂ©s.
  10. Maria Filomena MĂłnica (coordinatrice), DicionĂĄrio BiogrĂĄfico Parlamentar (1834-1910), volume I, p. 898-899. Lisboa: Assembleia da RepĂșblica, 2004 (ISBN 972-671-120-7).
  11. Norton de Mattos, Angola: ensaio sobre a vida e acção de Paiva Couceiro em Angola que se publica ao reeditar-se o seu relatório de Governo. Lisboa: EdiçÔes Gama, 1948 (Lisboa: Tipografia Portuguesa, 1948).
  12. RenĂ© PĂ©lissier, HistĂłria das campanhas de Angola: resistĂȘncia e revoltas, 1845-1941 (2 volumes). Lisboa: Editorial Estampa, 1986.
  13. D. JĂșlia n’a jamais vraiment portĂ© le titre de comtesse de Paraty. Pourtant, la correspondance qu'elle reçoit est souvent adressĂ©e Ă  la « Comtesse de Paraty ». Aussi utilisait-elle trois cartes de visite diffĂ©rentes en fonction du type de personne Ă  qui elle les remettait - D. JĂșlia de Paiva Couceiro (relations formelles), D. JĂșlia de Noronha (famille et amis) et Comtesse de Paraty (pour les gents snobs, selon sa propre explication...)
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