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Henri Sautot

Henri Sautot est un administrateur colonial et homme politique français, né à Bourbonne-les-Bains (Haute-Marne) le et mort à Nouméa (Nouvelle-Calédonie) le .

Henri Sautot
Illustration.
Fonctions
Maire de Nouméa
–
Prédécesseur Édouard Dalmayrac
Successeur Roger Laroque
Haut-commissaire pour l'Océan Pacifique
–
Prédécesseur Georges-Marc Pélicier (indirectement)
Lieutenant-colonel Denis (Vichy)
Successeur Georges Thierry d'Argenlieu
Gouverneur de la Nouvelle-Calédonie
–
Prédécesseur Georges-Marc Pélicier (indirectement)
Lieutenant-colonel Denis (Vichy)
Successeur Auguste Montchamp
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Bourbonne-les-Bains
Date de décès
Lieu de décès Nouméa
Diplômé de Université de Nancy

Henri Sautot
Maires de Nouméa

Formation

Diplômé de l'université de Nancy, il devient, après son service militaire, commis des Affaires indigènes entre 1909 et 1914, puis Administrateur des colonies à partir de 1915.

Haut fonctionnaire colonial

Premières affectations

Il sert tout d'abord comme chef de cabinet du gouverneur du Dahomey (actuel Bénin), Gaston Fourn, de 1925 à 1928, puis comme gouverneur par intérim de Saint-Pierre-et-Miquelon de 1928 à 1932.

Mais c'est dans le Pacifique qu'il obtiendra ses principales affectations. Nommé en 1933 Commissaire résident de la France dans le condominium des Nouvelles-Hébrides (actuel Vanuatu), il exerce également pendant un temps la fonction de gouverneur par intérim des Établissements français de l’Océanie (actuelle Polynésie française), en .

Il est le premier gouverneur de l'Empire colonial français à rallier la France libre du général de Gaulle, dès le [1]. Le 23 août, un télégramme du général de Gaulle lui ordonne de se rendre à Nouméa pour s'assurer du ralliement de la Nouvelle-Calédonie et, devant les hésitations du gouverneur Pélicier, il est nommé par la France libre pour le remplacer le 13 septembre comme gouverneur et Haut-commissaire pour l'Océan Pacifique, tandis que Vichy envoie le lieutenant-colonel Denis le 4 septembre[1]. Finalement, un soulèvement de la population néo-calédonienne le 19 septembre (mené par le Comité De Gaulle local de Raymond Pognon), jour où Sautot arrive en Nouvelle-Calédonie, assure le ralliement définitif de la Nouvelle-Calédonie à la France libre[1].

Gouverneur de la Nouvelle-Calédonie

Henri Sautot a alors la tâche d'assurer la défense du nouveau Territoire dont il a la charge et qui vient donc de rentrer à nouveau dans la Seconde Guerre mondiale. Membre à partir d' du Conseil de défense de l'Empire et fait Compagnon de la Libération par décret du , il signe un accord avec l'Australie, au nom de la France libre, en , par lequel les Alliés s'engagent à assurer la défense des territoires français du Pacifique, et ressuscite le Bataillon du Pacifique qui part combattre en Afrique du Nord, notamment à Bir Hakeim en mai-) puis en Italie et en France. Le gouverneur Sautot acquiert rapidement une forte popularité auprès de la population européenne de l'archipel, et cela malgré les mesures d'urgence qu'il prend, comme la suppression, provisoire, du conseil général élu qu'il remplace pendant quelque temps par un Conseil d'administration nommé[2].

Des dissensions ayant vu jour entre les administrations coloniales du Pacifique et Londres, le général de Gaulle décide d'envoyer un fidèle, le capitaine de vaisseau Georges Thierry d'Argenlieu, qu'il nomme comme Haut-commissaire de la France libre pour l'Océan Pacifique avec les pleins pouvoirs civils et militaires en [3]. Ce dernier et Sautot ne s'entendent guère, s'opposant notamment sur l'attitude à adopter vis-à-vis des Alliés américains, Sautot étant favorable à l'intervention de l'armée américaine en Nouvelle-Calédonie quand d'Argenlieu y émet de profondes réserves[4]. Finalement, le Comité national français accepte que le territoire calédonien serve de base arrière à l'armée américaine dans le Pacifique et les premières troupes, baptisées « Poppy Force » et commandées par le général Alexander Patch, débarquent le à Nouméa[5].

La rupture entre d'Argenlieu et Sautot est bientôt totale. Le premier fait placer le second sous surveillance, avant d'obtenir, le , qu'il soit appelé à Londres par les autorités de la France libre[6]. Il est alors embarqué d'autorité sur ordre de d'Argenlieu sur l'aviso Chevreuil et débarqué en Nouvelle-Zélande[7]. Dans le même temps, il est condamné à mort par contumace par le tribunal militaire de Saïgon, dépendant du gouvernement de Vichy, pour avoir « livré un territoire français [la Nouvelle-Calédonie] à une puissance étrangère [en référence à la présence de l'armée américaine] ». Ce jugement n'est cassé que par un arrêt du à la chambre de révision de la Cour d'appel de Saïgon.

Il est remplacé, comme gouverneur de Nouvelle-Calédonie, par Auguste Montchamp. Celui-ci, ainsi que d'Argenlieu, se heurtent alors à une profonde opposition de la population locale, fortement attachée à Sautot : le conseil général adopte une attitude d'opposition systématique aux décisions du gouverneur Montchamp. Henri Sautot est embarqué d'autorité sur ordre de l'amiral Thierry d'Argenlieu. Finalement, la menace japonaise, dont l'avancée dans le Pacifique ne sera stoppée qu'à la Bataille de la mer de Corail de , contribue à ramener la paix civile dans le territoire.

Après un passage à Londres en 1942, il est nommé en novembre gouverneur d'Oubangui-Chari (actuelle République centrafricaine) jusqu'en , puis est libéré de son service. Après avoir épousé, en secondes noces, le à Bangui, une nouméenne, Paulette Giraud, Il retourne à Nouméa le .

Maire de Nouméa

Henri Sautot, qui a gardé une grande popularité en Nouvelle-Calédonie, est élu maire de Nouméa le , et le reste pendant un mandat jusqu'au , date à laquelle il passe la main à son 1er adjoint, Roger Laroque, qui restera le premier magistrat de la commune jusqu'à son décès en 1985.

Sous son administration, la commune de Nouméa connaît une politique d'assainissement et de santé publique ; les remblais des derniers marais de la Vallée du Tir sont terminés en 1947, une importante politique de démoustification et de lutte contre les taudis est engagée. Les grands travaux urbains comprennent la construction de logements sociaux dans les baies de l'Orphelinat et des Citrons, sur la côte ouest de la péninsule, tandis que des travaux de goudronnage de la voirie sont lancés en 1948. En 1951, on commence à construire une nouvelle conduite d'eau devant aboutir à des réservoirs sur le Mont Coffyn.

il finit sa vie dans le chef-lieu néo-calédonien et y est inhumé.

DĂ©corations

Bibliographie

  • Henri Sautot, Grandeur et dĂ©cadence du Gaullisme dans le Pacifique, Melbourne, 1949, 198 p.

Références

  1. Bernard Brou, « Chronologie de la Nouvelle-Calédonie : 1939-1940 », Bulletin de la société des études historiques de Nouvelle-Calédonie,‎ , p. 58-74
  2. Munholland 2006, p. 63
  3. Munholland 2006, p. 72
  4. Munholland 2006, p. 75
  5. Munholland 2006, p. 89
  6. Munholland 2006, p. 100-101
  7. Munholland 2006, p. 102

Sources

  • L'Écho des 3 Provinces, no 162, , Henri Troisgros, p. 5, Un hĂ©ros de la France dans le Pacifique : le Bourbonnais Henri Sautot.
  • Kim Munholland, Rock of Contention : Free French and Americans at War in New Caledonia, 1940-1945, Berghahn Books, , 251 p. (ISBN 978-1-84545-300-8, lire en ligne)

Voir aussi

Articles connexes

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